Pour se préparer au sacrement du pardon

Le sacrement du pardon est moins une thérapie individuelle ‘pour soi’, que le fait de se mettre à disposition du Seigneur, mais aussi de l’Eglise, pour que s’opère un acte de salut « pour la gloire de Dieu et le salut du monde », comme c’est le cas dans tout sacrement. Indirectement, secondairement, on s’en retrouve personnellement bénéficiaire, mais ce qui se passe concerne en fait plus large que soi : partant de la reconnaissance de mon péché, c’est à dire de ce qui de ma part et avec ma responsabilité a fait obstacle à une vie en communion avec Dieu, avec autrui, et avec moi-même (cette reconnaissance du péché s’appelle la ‘confession’), je remets tout cela au Christ (via son corps qu’est l’Eglise, c’est à dire via un prêtre) parce que je reconnais que je ne peux plus rien en faire, que cela m’encombre, voire me culpabilise, et qu’un tiers est justement nécessaire pour cette remise des péchés. Plus profondément, en posant l’acte de foi que le Christ saura bien faire quelque chose de ces péchés, mieux, qu’il les a déjà transformés sur sa Croix en acte de salut, de réconciliation, de pardon, c’est dans la confiance que je lui remets ces péchés en les nommant, et que par là-même, je prends de la distance avec eux et permets à Dieu d’exercer sur moi sa miséricorde. Mais pas seulement sur moi : mes péchés me rendent solidaire du péché de tout homme, c’est aussi toute l’humanité qui à travers moi se retrouve bénéficiaire de ce pardon.

Pour s’y préparer, voici ce qui a été proposé aux paroissiens de Rodez avant la Toussaint [fichiers Word 2000 de la célébration pénitentielle : Déroulement & Feuille d’assemblée au format A5 paysage recto-verso]

De l’Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 14,16-24)

Jésus disait cette parabole : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. A l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : ‘Venez, maintenant le repas est prêt.’ Mais tous se mirent à s’excuser de la même façon. Le premier lui dit : ‘J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.’ Un autre dit : ‘J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.’ Un troisième dit : ‘Je viens de me marier, et, pour cette raison, je ne peux pas venir.’ A son retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Plein de colère, le maître de maison dit à son serviteur : ‘Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.’ Le serviteur revint lui dire : ‘Maître, ce que tu as ordonné est fait, et il reste de la place.’ Le maître dit alors au serviteur : ‘Va sur les routes et dans les sentiers, et insiste pour faire entrer les gens, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne profitera de mon dîner.’ »

Examen de conscience

Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde.

Un grand dîner, une fête, c’est l’image traditionnelle du salut, de la communion des saints, une image que Jésus emploie pour dire à quoi Dieu invite les hommes : une vie pleine, en communion les uns avec les autres, en communion avec Dieu. Une invitation qui passe par la voix des prophètes et des saints, par la révélation biblique d’un Dieu qui veut l’homme vivant, mais une invitation qui passe aussi en tout homme, par la voix de sa conscience éclairée.

Quels moyens prenons-nous pour entendre cette invitation à vivre selon l’Evangile, à entrer dans l’alliance avec Dieu, à être et à agir en communion avec nos frères ?
– avec la Parole de Dieu…
– par la prière personnelle…
– par l’accueil de l’Esprit Saint dans les sacrements, en particulier l’Eucharistie…
– par la fidélité à écouter et à suivre sa conscience…
– par l’éclairage de cette conscience via conseils, lectures, formation, révision de vie…

Tous les invités se mirent à s’excuser de la même façon. Le premier lui dit : ‘J’ai acheté un champ…’ Un autre dit : ‘J’ai acheté cinq paires de bœufs…’ Un troisième dit : ‘Je viens de me marier…’

Le péché ne consiste pas seulement à refuser l’invitation de Dieu, à rompre l’alliance qu’il propose entre nous et avec lui. Il consiste aussi à s’en excuser, en usant de ces choses bonnes que sont l’avoir (le champ), le travail (les bœufs), la famille (se marier), pour justifier la distance prise avec Dieu et avec nos frères. Ces choses ont pourtant leur vraie valeur lorsqu’elles nous rapprochent de Dieu et de nos frères.

Comment ordonnons-nous les différents aspects de notre vie selon l’Evangile, au service de Dieu et de nos frères ? ou au contraire pour nous « justifier », pour nous donner de la valeur ?
– l’avoir et tout ce que nous possédons en argent, propriétés, mais aussi compétences, savoirs, pouvoirs…
– le travail, toutes nos activités et nos engagements…
– la famille et toutes nos relations…

Amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.

Pauvres, estropiés, aveugles, boiteux… une liste qui pourrait s’allonger pour embrasser toute misère, physique, morale, spirituelle… Non seulement cette misère ne laisse pas le Seigneur indifférent, mais elle l’attire, elle suscite sa préférence. D’où pour les pécheurs que nous sommes, cette grâce possible de se découvrir attendu, espéré par le Seigneur. Et en retour, cette invitation à donner nous-mêmes la même préférence aux pauvres.

Quel est notre rapport à la faiblesse, à la souffrance ?
– la nôtre, physique, morale, spirituelle… : découragement, révolte, résignation, ou union au Christ et à nos frères souffrants, confiance renouvelée en Dieu…
– celle de mes frères… : ignorance, indifférence, mépris, ou compassion, solidarité, service…

Quel est notre rapport au péché ?
– le nôtre, pour recevoir du Seigneur et de ceux que j’ai blessés, pardon et relèvement…
– celui de mes frères, pour pardonner…

Pour l’anniversaire d’un filleul…

Cher filleul,

En fêtant joyeusement ton anniversaire, en mesurant ainsi ce qui en toi grandis chaque jour en taille, en force, en personnalité, en connaissances, en talents, je te souhaite surtout de grandir et de te fortifier en sagesse et dans la grâce du beau prénom que tu portes. (Lc 2,40) Qu’avec toute l’affection dont tu es entouré, avec tout ce que tu reçois de tes parents, de ceux qui t’entourent, tu apprennes…

– que la vie est bien un cadeau, que personne ne se donne à soi-même ;
– que tout ce qui est pour toi moyen de vivre, tout ce qui existe autour de toi, tous les êtres, toute la Création, provient d’un don premier, dont ni les travaux ni les efforts qui ont conduit à ce que tu en jouisses ou les possèdes, ne retirent leur caractère de don inouï, gratuit, immérité ;
– que ce don-là est offert solidairement à tous les hommes, et que rien ne justifie que certains en soient totalement privés ;
– que ce sera ton honneur et ta joie d’employer talents et énergie à répondre à ce don premier, à le transmettre le plus largement ;
– que l’amour que tu reçois en famille t’initie à cela dès à présent ;
– qu’avant de le rejoindre pour toujours, Dieu qui est à l’origine de tout don, t’appelle au sein de la famille des hommes au don de toi-même et au service des autres ;
– qu’il n’y a pas d’autres chemins pour être heureux ;
– que Jésus-Christ est ce chemin.

bien cordialement,
ton parrain

Dynamique de l’Eucharistie

Être chrétien, c’est tout recevoir du Père, par Jésus-Christ, dans l’Esprit, et tout lui offrir en sacrifice saint, lui rendre grâce en tout. Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour vous l’adoration véritable. (Rm 12,1) Par la grâce de Dieu, tout baptisé est constitué prêtre de Jésus-Christ auprès du monde, afin que ce monde devienne une offrande agréable à Dieu. (cf. Rm 15,16). Cela consiste à voir le monde tel que Dieu le voit, et à le transformer tel que Dieu le veut. Ce changement de regard sur le monde et sur nous et cette transformation de ce monde et de nous-mêmes, le Christ le réalise au plus haut point dans l’Eucharistie, pour qu’à notre tour nous puissions vivre de manière eucharistique au service du monde. « L’agir des chrétiens est à concevoir comme une sorte d’action eucharistique qui, par la force de l’Esprit, transforme le monde en le soumettant à la Seigneurie libératrice du ressuscité, pour l’offrir au Père. » [1]

Un changement de regard…

L’Eucharistie – littéralement « action de grâce » – nous éduque à cet art du « tout recevoir, tout donner » que le Christ a vécu parfaitement, et qu’il nous partage dans l’Eucharistie. Celle-ci rend déjà témoin de ce que la Création est bonne (« Dieu vit que cela était bon. » Gn 1,10.12.17.25.31), en nous faisant bénir Dieu pour le meilleur de ce que nous recevons de lui, pour ce que notre travail en fait, pour « le fruit de la terre et du travail de l’homme… ». Mais nous le bénissons surtout pour la possibilité donnée à toute créature, d’être porteuse de la présence de Dieu. Dans la fragilité des signes que sont l’assemblée – parfois des plus humbles -, le prêtre – avec ses richesses et ses limites -, le pain et le vin, dans la pauvreté même de ce qu’ils signifient, le corps livré et le sang versé, Dieu lui-même se donne réellement en son fils Jésus-Christ de sorte qu’il n’y a plus seulement signe et signifié, mais « présence réelle », transfiguration de toute réalité aussi pauvre soit-elle. L’Eucharistie nous apprend à rendre grâce en toutes circonstances, et fait s’émerveiller de ce qui perce du Royaume déjà en ce monde, ce qui déjà manifeste Dieu en toutes choses.

Une transformation du monde…

La transformation du monde en Royaume, qui est la mission du chrétien ne consiste pas seulement à reconnaître la bonté de la Création et à en offrir à Dieu le meilleur – ce qui est le cas de toute religion – , mais à renouveler toutes choses en Christ, y compris le pire de ce monde, le péché, la haine, la mort, pour en faire l’instrument ultime de l’alliance entre Dieu et les hommes. Par nous mêmes, nous ne pouvons le réaliser. C’est le sacrifice du Christ sur la croix qui réalise cela : le Christ a été fait péché sur la croix, pour faire de la Croix l’instrument de la réconciliation parfaite ; il est mort sur la Croix, pour faire de la Croix l’Arbre de Vie. Et l’Eucharistie, le mémorial de Pâques, l’action de grâce pour le renversement maximum qui s’y opère (haine/amour ; péché/miséricorde ; désobéissance des hommes/obéissance du Fils ; mort/résurrection…), rend présente cette transformation – transfiguration – du monde en Royaume : le rappel de la Passion, c’est-à-dire de ce qui témoigne du refus radical de Dieu par le monde coïncide dans l’Eucharistie à la plus profonde communion avec Dieu.

L’Eucharistie est la pédagogie de l’engagement chrétien en vue de cette transfiguration qui relève d’une fécondité où les réussites, données de surcroît, sont signes (« sacramentum) d’un don plus grand : l’avènement du Royaume en Jésus-Christ. Le chrétien qui accueille la gratuité de ce don ne peut alors que désirer vivre une réciprocité de don : son engagement pour le monde n’est donc pas premièrement un devoir chrétien, le résultat d’une exhortation morale – comme si l’action était seulement éclairée par la foi en lui restant extérieure. C’est la grâce de participer soi-même au même processus de transfiguration du créé, à la Providence divine envers le monde.

L’Eucharistie éduque le croyant à la véritable charité : en communiant au Christ, mort et ressuscité pour nous, le chrétien fait corps avec l’abaissement même du Fils de l’homme et se prépare à en faire de même avec toute pauvreté. L’Eucharistie fait passer d’une condescendance de riche à pauvre, de fort à faible, de juste à injuste, de sécurisé à insécurisé, à la reconnaissance en le plus petit de nos frères du visage du Seigneur. St Jean Chrysostome le signifiait ainsi : « Tu as goûté au Sang du Seigneur et tu ne reconnais pas même ton frère. Tu déshonores cette table même, en ne jugeant pas digne de partager ta nourriture celui qui a été jugé digne de prendre part à cette table. Dieu t’a libéré de tous tes péchés et t’y a invité. Et toi, pas même alors, tu n’es devenu plus miséricordieux. » [2]

En Christ…

L’Eucharistie est la source et le sommet de la vie chrétienne car elle fait le croyant, elle fait l’Eglise (Henri de Lubac). C’est elle qui constitue le croyant et l’Eglise dans leur mission sacerdotale, leur vocation de sacrement de salut pour le monde. Une telle mission est au-delà des capacités et talents de chacun ou de tous, car relevant de l’action du Christ qu’il partage à son Eglise, et à chacun de ses disciples. Recevoir cette mission du Christ, la vivre avec lui, passe par l’Eucharistie, qui non seulement nous envoie pour le vivre dans le monde, mais en donne déjà le signe de réalisation le plus tangible, et réalise déjà ce qui y est signifié : des hommes réconciliés entre eux et avec Dieu, des hommes christianisés, christifiés.

Ainsi, l’Eucharistie nous assimile au Christ en faisant vivre à ceux qui la célèbrent tout un pèlerinage avec le Christ à travers tout l’Evangile : l’Incarnation (entrée dans l’Eglise), Noël (Gloria), l’annonce du Royaume (promise : 1ère lecture ; espérée : Psaume ; vécue de manière anticipée par l’Eglise : 2ème lecture ; accomplie en Jésus : Evangile), le compagnonnage avec le Christ (Credo, P.U.), l’entrée à Jérusalem (Sanctus), la Passion (P.E. jusqu’au récit de l’institution), la Résurrection (P.E. après le récit de l’institution, communion), l’Ascension (envoi)…

L’Eucharistie est le sacrifice même du Corps et du Sang du Seigneur Jésus, qu’il a instituée pour perpétuer au long des siècles jusqu’à son retour le sacrifice de la croix, confiant ainsi à son Eglise le mémorial de sa mort et de sa résurrection. L’Eucharistie est le signe de l’unité, le lien de la charité, le repas pascal, où l’on reçoit le Christ, où l’âme est comblée de grâce et où est donné le gage de la vie éternelle. (Catéchisme de l’Eglise Catholique, Abrégé n° 271)


[1] X.Thévenot, Repères éthiques pour un monde nouveau, Salvator 1989, p.157

[2] St Jean Chrysostome, Homélie 1Co.27,5 (citation in Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°1397)

Magnificat à Lourdes

La Vierge à l'EnfantLourdes !

Nous voici donc arrivés ! Comme ces millions de pèlerins qui viennent poser leur sac ici, chaque année. Comme eux, nous sommes venus à Lourdes avec tout ce que nous sommes, avec ce qui fait notre grandeur et notre fragilité, avec nos désirs et nos projets, nos épreuves et nos espoirs… Mais aussi avec notre foi !
Et comme ces pèlerins, nous sommes à Lourdes pour vérifier encore que nous sommes ici chez nous, comme rassemblés en une même famille. Nous sommes ici pour connaître à neuf l’humble fierté d’être chrétien, le bonheur simple de croire et d’être aimé de Dieu ; pour repartir d’ici, transformé, apaisé, réconcilié, grandi car rempli de la présence du Seigneur…

« COMMENT CELA PEUT-IL SE FAIRE ? »

Comment cela peut-il se faire, ici, à Lourdes ? Est-ce dû au contact de cette matière, de ces éléments tout simples de la Création : l’eau, la pierre, la lumière, qui nous rappellent ce dont nous sommes faits, d’eau, de terre, d’énergie… ?
Non… ce n’est pas ça, Lourdes. Même si c’est aussi élémentaire que ça. Car c’est élémentaire : venir à Lourdes, c’est vivre des retrouvailles. C’est être comme des enfants qui retrouvent leur mère. Notre Mère. Notre Dame, à qui Jésus dit en parlant de chacun de nous : « Femme, voici ton fils », et qui dit à chacun : « Voici ta mère ».

« QU’IL ME SOIT FAIT SELON TA PAROLE. » pourrions-nous lui répondre à notre tour !

Nous voici donc ici, avec Marie, comme avec notre Mère. Avant d’être un lieu, Lourdes, c’est d’abord elle, Marie qui nous accueille comme ses enfants. Et qui par la grâce de son Fils, nous relève, nous remet en marche. Auprès de Marie, être faible ou petit, triste ou malade n’est pas une gêne. Les malades qui viennent ici à Lourdes ne s’y trompent pas. Parce que pour Marie, Dieu n’est qu’amour. Parce qu’avec elle, en suivant son chemin, chacun peut se découvrir aimé de Dieu.

« SON AMOUR S’ETEND D’AGE EN AGE SUR CEUX QUI LE CRAIGNENT. IL ELEVE LES HUMBLES. »

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De tous ceux qui ont vécu sur cette terre, personne d’autre que Marie, sinon Jésus son fils, n’a reçu plus d’honneur, plus d’hommages, de témoignages d’affection et de respect. Immenses sont les talents, l’art, l’ingéniosité déployés pour dire la grandeur de Marie.

« LE PUISSANT FIT POUR MOI DES MERVEILLES. »

Et pourtant, avant d’être Reine, avant d’être élevée dans son Assomption, Marie est d’abord mère. Elle n’est d’abord que cela. Mère des hommes, mère de chacun d’entre nous, car mère de Jésus, mère de Dieu-fait-homme, mère du Fils de l’homme. Avant d’être la plus grande, Marie est la plus humblement maternelle.

« JE SUIS LA SERVANTE DU SEIGNEUR. »

Avant d’être la plus grande, Marie est la plus humble, la plus attentive, la plus obéissante à la volonté de Dieu. Avant de parler, Marie est celle qui est la plus à l’écoute de la Parole de Dieu.

« FAITES TOUT CE QU’IL VOUS DIRA »

Même dans l’épreuve, même lorsqu’elle ne comprend plus :
Lorsque son fils Jésus la quitte à douze ans pour être aux affaires de son Père du ciel. Lorsqu’il lui dit aux noces de Cana : « Femme, mon heure n’est pas encore venue. » Lorsqu’il la laisse en mourant sur la Croix, pour réconcilier le ciel et la terre.
Marie est alors celle qui garde confiance, qui médite dans son cœur tous les événements, même les plus obscurs, qui présente au Seigneur avec foi, nos manques, nos angoisses, nos inquiétudes.

« ILS N’ONT PLUS DE VIN. »

Et c’est cela qui fait d’elle la plus grande.

« MON AME EXALTE LE SEIGNEUR, EXULTE MON ESPRIT EN DIEU, MON SAUVEUR !
IL S’EST PENCHE SUR SON HUMBLE SERVANTE ; DESORMAIS TOUS LES AGES ME DIRONT BIENHEUREUSE. »

Serait-ce là le secret de Marie ?

Nous qui cherchons le chemin de la vie, pour grandir, pour aimer, pour devenir pleinement nous-mêmes, et déployer toutes les richesses, tous les talents qui sont en nous, mais aussi pour surmonter les épreuves de la vie… Si nous prenions le chemin de Marie, quel raccourci ce serait !

Le chemin de l’humilité, pour que d’un rien, nous puissions rendre grâce ; et de tout, nous réjouir.

Le chemin de la confiance; de la confiance en Dieu qui croit davantage en nous que nous croyons en nous-mêmes.

Le chemin de l’écoute attentive de la Parole de Dieu, en laquelle Dieu nous déclare son amour ; mais aussi par laquelle Dieu nous montre la manière la plus juste de l’aimer et de nous aimer les uns les autres.

Le chemin de l’Eucharistie, par laquelle Dieu vient prendre corps en nous, et l’Esprit Saint vient descendre en nous, comme Jésus a pris chair en Marie.

Le chemin de la prière et du partage, où nous devenons toujours plus fils et filles de Dieu, et frères en Jésus-Christ.

Le chemin de l’Eglise, solidaires dans la famille des enfants de Dieu, qui reconnaît en Marie son modèle, la première en chemin.

Magnifie, ô mon âme, la Mère de Dieu,
Plus vénérable et glorieuse que tous les anges dans le ciel !

MON ÂME EXALTE LE SEIGNEUR, EXULTE MON ESPRIT EN DIEU, MON SAUVEUR !
IL S’EST PENCHE SUR SON HUMBLE SERVANTE ; DESORMAIS TOUS LES AGES ME DIRONT BIENHEUREUSE.
LE PUISSANT FIT POUR MOI DES MERVEILLES ; SAINT EST SON NOM !
SON AMOUR S’ETEND D’AGE EN AGE SUR CEUX QUI LE CRAIGNENT.
DEPLOYANT LA FORCE DE SON BRAS, IL DISPERSE LES SUPERBES.
IL RENVERSE LES PUISSANTS DE LEURS TRONES, IL ELEVE LES HUMBLES.
IL COMBLE DE BIENS LES AFFAMES, RENVOIE LES RICHES LES MAINS VIDES.
IL RELEVE ISRAËL, SON SERVITEUR, IL SE SOUVIENT DE SON AMOUR,
DE LA PROMESSE FAITE A NOS PERES, EN FAVEUR D’ABRAHAM ET DE SA RACE A JAMAIS.
GLOIRE AU PERE, AU FILS, AU SAINT ESPRIT, POUR LES SIECLES DES SIECLES !

L’original de ce diaporama fait 12 Mo et a été composé pour le pèlerinage à Lourdes du collège Saint Joseph-Ste Geneviève de Rodez, juste après la fête de Notre-Dame du Rosaire. Hormis les photos de la cathédrale de Rodez prises par le p.Amédée Besset, je reconnais avoir obtenu la plupart des photos d’internet, notamment du site de Lourdes et d’un excellent site américain de concours-photos : évidemment, si un photographe me signalait son opposition à la publication d’une de ses photos, je l’effacerais. L’album de ces photos ce trouve ci-contre, à gauche : « Magnificat à Lourdes »

L’avenir, c’est l’autre

Xavier Lacroix, L’avenir, c’est l’autre, Cerf 2004, 238 p. 21 €

Quelle famille pour demain ? Qu’est-ce qu’être père ? Quelle éducation sexuelle donner ? Pourquoi se marier ? Existe-t-il un modèle chrétien ? Sur ces questions actuelles, le livre de Xavier Lacroix, époux, père de famille, philosophe, théologien, rassemble dix de ses conférences sur le couple, la famille, le corps, la différence… Nous avons eu la chance d’en suivre une à Rodez le 9 mai 2005, sur le thème : « L’amour suffit-il pour fonder une famille ?« . En offrant une réflexion profonde et urgente, ce livre ouvre des chemins de bon sens, à la fois accessibles à tous et inspirés par la foi en ce Dieu à l’image duquel homme et femme sont créés : (futurs) époux et parents y liront l’intelligence d’un bonheur que dénie une culture ambiante de la confusion et du non engagement.

Pour aller plus loin, on trouvera sur le site « libertepolitique.com » l’ intervention de Xavier Lacroix à propos des différentes formes d’organisation du couple (le 12 octobre 2005 auprès de la mission parlementaire sur la famille et les droits de l’enfant).

Dieu est entré à l’hôpital

Annie Bras, Dieu est entré à l’hôpital, Témoignage d’une femme aumônier
Thélès 2005, 156 p. 16 €
« Dieu est entré à l’hôpital. » Y entre-t-il à travers cette originalité de notre laïcité française qu’est la présence de l’aumônerie catholique au sein de l’hôpital ? ou tout simplement à travers la présence du Christ souffrant en chaque personne souffrante ? Fierté du témoin ou humilité du serviteur ?
L’ambiguïté du titre est en fait significative de la visée ce livre-témoignage : rendre compte de l’expérience d’une transcendance qui se donne dans la relation aux malades, dans le contact avec leurs familles, dans la vie quotidienne aux côtés du personnel soignant d’un des grands hôpitaux de Toulouse, le CHU de la Grave. Expérience spirituelle profonde, où Dieu est en effet présent de part et d’autre de ce contact, au coeur de ces relations. Le livre d’Annie Bras tire sa substance du récit de ces rencontres : avec les malades atteints d’un cancer ou du Sida ou d’une affection plus bénigne, avec les familles confrontées au décès de leur enfant nouveau-né , avec des femmes – souvent seules – face à la perspective d’une interruption de grossesse, avec les personnes âgées en service gériatrique, avec ceux qui restent, et avec ceux qui repartent de ce lieu de vie, de travail, de deuil et d’espérance qu’est l’hôpital. Avec le personnel soignant également, auquel l’auteur, « femme, mère de famille, laïque… » a appartenu pendant plus de vingt-cinq ans à Rodez avant d’être nommée aumônier d’hôpital de 1998 à 2003 par Mgr Marcus.
C’est en s’effaçant derrière toutes ces personnes rencontrées à l’hôpital de la Grave, qu’Annie Bras exprime le mieux le rôle qui a été le sien à leur côté, avec une équipe de bénévoles très unis : dans ces pages, elle redonne la parole à quelques uns de ceux qu’elle a accompagnés ; elle réitère ce service qui a été l’essentiel du ministère confié par l’évêque de Toulouse, à elle et à l’équipe de l’aumônerie : écouter, et par cette écoute laisser advenir une parole humaine d’une exceptionnelle densité, dense de cette perception aiguë de la finitude de l’homme et de sa grandeur, que la souffrance et la proximité de la mort peuvent donner. Prendre le temps de l’écoute et d’une mémoire aimante de cette parole. Mais aussi oser une autre parole, adossée à cette Parole de vie qu’est l’Evangile, où l’on ne peut tricher devant celui qui est confronté aux enjeux les plus fondamentaux de son existence, où c’est le plus haut service de l’homme que de lui donner le Christ le rejoignant à l’extrême de sa finitude et de sa dignité.
C’est le cas lorsqu’il s’agit de célébrer des obsèques chrétiennes, et le livre rend compte de quelques unes des nombreuses célébrations qu’Annie Bras a présidées comme laïque à la chapelle de l’hôpital. Là se dit toute une pédagogie de la foi à travers le soin liturgique et le tact de la préparation, qui peuvent inspirer les équipe de laïcs en formation dans les diocèses pour l’accompagnement des obsèques. Le livre ne fait que survoler ce qu’un tel service suppose de travail, de fidélité, de présence, de logistique aussi. Les chapitres sur les obsèques ou celui sur « une journée à l’aumônerie » l’évoquent, mais en donnant presque une valeur monastique, comme allant de soi, à la régularité de ces visites aux malades, au vaguemestre, au Point Santé, et même au restaurant de l’institut du cancer Claudius Regaud, sans oublier l’ouverture et l’entretien de cette chapelle du Dôme sans laquelle Toulouse ne serait plus Toulouse.
Comme dans d’autres livres-récits d’accompagnement, on ressort de ce livre émerveillé par cet accroissement d’humanité que l’épreuve permet parfois, et qu’un accompagnement rend manifeste à ceux-là même qui vivent cette épreuve dans la nuit.

Contemplation des cieux

Pour aider les jeannettes et guides de France que je visite en camp d’été, j’ai inscrit sur une carte du ciel les indications mnémotechniques pour retenir la plupart des constellations de l’hémisphère Nord selon une méthode apprise pendant mon service militaire dans la Marine.

Contempler le ciel étoilé est une expérience métaphysique qui peut permettre au croyant de voir l’amour disproportionné de Celui qui nous confie toute sa Création :

Jusqu’aux cieux ta splendeur est chantée
par la bouche des enfants, des tout-petits.
A voir ton ciel, l’ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
Le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?

Psaume 8

 

Bonus du 11/6/2006 : un diaporama de 4 Mo à partir du récit de la Création (Gn 1), réalisé pour une célébration de l’éveil à la foi.

Pour rappeler les objectifs du millénaire pour le développement

Dans le cadre de la campagne « 2005 : plus d’excuses« , la semaine du 27 juin au 2 juillet – avant la rencontre du G8 le 6 juillet – a été l’occasion d’une mobilisation mondiale pour le respect des engagements pris en 2000 par les 191 Etats membres de l’ONU (sommet du millénaire) pour combattre la pauvreté d’ici 2015. Au rythme actuel des moyens mis en oeuvre, ces objectifs ne seront pas atteint avant 2150 ! Aujourd’hui, un être humain sur 3 vit avec moins de 2 euros par jour, un sur 6 n’a pas accès à l’eau potable, 24.000 personnes meurent de faim chaque jour. Pour donner une idée, le financement de ces objectifs représente un euro par semaine, par habitant des pays du G8, soit une fraction de pourcentage de nos PIB…

Vous trouverez ICI tous les éléments d’information sur cette campagne, en particulier sur les OMD (objectifs du Millénaire pour le développement), choisis en 2000 pour leur réalisme :

Objectif 1. Réduction de l’extrême pauvreté et de la faim • Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour • Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim

Objectif 2. Assurer l’éducation primaire pour tous • D’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires

Objectif 3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes • Éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2005 si possible et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard

Objectif 4. Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans • Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

Objectif 5. Améliorer la santé maternelle • Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle

Objectif 6. Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies • D’ici à 2015, avoir stoppé la propagation du VIH/sida et commencé à inverser la tendance actuelle • D’ici à 2015, avoir maîtrisé le paludisme et d’autres grandes maladies, et avoir commencé à inverser la tendance actuelle

Objectif 7. Assurer un environnement durable
• Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales
• Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre
• Réussir, d’ici à 2020, à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis

Objectif 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

En France, parmi les 7 organisateurs de cette campagne, on trouve

- le CCFD – Comité catholique contre la faim et pour le développement
- le Secours Catholique – Caritas France

Laïcité ou laïcisme ?

A signaler : la recension d'un livre de Georges Weigel intitulé Le cube et la cathédrale, L'Europe, l'Amérique ou la politique avec ou sans Dieu, aux Editions de la Table ronde, avril 2005. J'ai apprécié la question taboue qu'il pose : une civilisation qui prétend se fonder sur les droits de l'homme peut-elle se donner pour culte l'ignorance de Dieu ?

Georges Weigel, universitaire américain, a été un proche de Jean-Paul II et l'auteur d'une de ses plus complètes biographies (Jean-Paul II, Témoin de l'espérance, Jean-Claude Lattès, 1999) qui a servi de trame à la biographie filmée et diffusée en DVD par Le Figaro.

Quid de la liberté de conscience ?

Avec l’épreuve scientifique du baccalauréat 2005 pour les 1ères littéraires invitant à « Dégager des arguments en faveur de l’autorisation légale de l’IVG en France », considérer l’avortement comme un mal, et ne serait-ce qu’en débattre, seraient-ils considérés par l’Etat comme une aberration ? Vous trouverez en cliquant ICI de plus amples informations, ainsi que des moyens pour réagir à ce totalitarisme intellectuel, à cette pensée unique imposée aux candidats bacheliers.