Commentaires bibliques

Un ministère de prêtre en paroisse et de formateur au séminaire, cela fait prêcher pour paroissiens et séminaristes, relire avec de futurs prêtres l’exhortation Evangelii Gaudium du pape François, notamment les n° 135-159 sur l’homélie, donner pour les 3 années liturgiques de déc. 2020 à déc. 2023 un bref commentaire hebdomadaire à Radio-Présence Figeac…

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Marguerite holistique multipolaire

Ce nom étrange désigne une méthode de travail d’intelligence collective pour un (grand) groupe sur plusieurs questions autour d’un même thème, où chacun joue tour à tour un rôle d’expert, d’animateur, d’auditeur réactif. Il s’agit d’une méthode synodale mise en œuvre par exemple en janvier 2010 aux « Assises de la Foi » des Scouts et Guides de France, à Taizé, avec 650 chefs et aumôniers ; en mai 2017 à Lourdes avec 35 jeunes prêtres du grand sud-ouest ; en février 2024 à Decazeville, avec une cinquantaine de laïcs des équipes d’obsèques du doyenné du Bassin-Vallon.

Pour un groupe de N participants, définir le nombre de problématiques (~√N : nombre entier le plus proche de la racine carrée de N, par exemple : 36 participants = 6 ateliers ; 50 participants = 7 ateliers). Chaque problématique est inscrite sur paper-board et numérotée (1 à ~√N). Les paper-boards sont répartis en arc de cercle, avec environ √N chaises à côté de chaque paper-board.

Les N participants se répartissent le plus équitablement possible en choisissant l’atelier sur lequel ils ont le plus de compétence ou d’intérêt, formant une équipe d’environ √N participants « experts » sur cette problématique. En 30′, chaque équipe d’« experts » discute de sa problématique et note sur une seule page de paper-board ses réflexions au marqueur noir.

Après 30′, les membres de chaque atelier se dénombrent (« 1 », « 2 », etc. √N), puis tous les « 1 » se retrouvent dans une nouvelle équipe « polyvalente » autour du paper-board de l’atelier « 1 », tous les « 2 » autour de l’atelier « 2 » etc. pour 10′ de discussion autour de la problématique. Comme chaque équipe « polyvalente » comprend un participant qui a participé à l’atelier du paper-board, ce participant « expert » expose le travail de son équipe d’« experts » en 3′ et note au marqueur bleu sur la même page de paper-board les réactions, compléments ou critiques des autres participants.

Après 10′, on tourne dans le sens des aiguilles d’une monde, et ainsi de suite jusqu’à ce que toutes les équipes « polyvalentes » ont visité tous les ateliers.

Après avoir laissé reposer cette sorte de « brain-storming » à N participants, on reconstitue les équipes d’ « experts » autour de leur paper-board désormais complété par les réactions de tous, et elles ont 30′ pour rédiger quelques convictions sur leur problématique et quelques questions pour une ouverture.

Un lien pour télécharger le mode d’emploi de cette méthode :

https://bit.ly/marguerite-holistique-multipolaire

Laudato Si, 5 ans d’anniversaire

Ce dimanche 24 mai est le 5ème anniversaire de l’encyclique du pape François « Laudato Si » sur l’écologie, que deux équipes paroissiales à Naussac et à Asprières ont pris le temps de lire pendant plusieurs mois. Le pape François y parle d’ « écologie intégrale », avec l’expression « tout est lié » qui revient à 9 reprises, pour affirmer le lien entre l’attention aux pauvres et à la nature (16, 70), à la paix et à la justice sociale (91, 92), à la vie humaine dans sa fragilité (embryonnaire, handicapée…) (117, 120), aux enjeux environnementaux, économiques, sociaux (138) et même institutionnels (142) ; mais aussi le lien de la communion avec Dieu, avec les autres et avec toutes les créatures (240).
La crise sanitaire du Covid-19 a aussi une cause écologique – les contacts humains avec les espèces sauvages liés à leur chasse et à la destruction de leur habitat – et des conséquences sociales et économiques (particulièrement tragiques en certains lieux, cf. en Inde et en Afrique) qui requièrent une réponse à la fois personnelle, collective et institutionnelle. Ce caractère multiforme de la crise dit la pertinence du diagnostic du « tout est lié » de Laudato Si, mais aussi de son invitation à une « conversion écologique » où il est question notamment de « ralentir la marche » (114) et « d’accepter une certaine décroissance » (193) : « Nous savons que le comportement de ceux qui consomment et détruisent toujours davantage n’est pas soutenable, tandis que d’autres ne peuvent pas vivre conformément à leur dignité humaine. C’est pourquoi l’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties. » (193)

Quelques questions pour une mise en pratique :

  • Comment traduire personnellement et collectivement ce « ralentir la marche » et cette « certaine décroissance » ?
  • Par exemple, si je devais réduire mes dépenses actuelles d’un tiers – une proportion qui ne soit pas que symbolique -, comment m’y prendrais-je ?
  • Si je devais employer un tiers de mes ressources pour créer de l’activité ou pour partager, à quoi, à qui les consacrerais-je ?

Pour aller plus loin dans l’accueil de l’encyclique Laudato Si :

  • La conférence des évêques de France vient d’ouvrir le magazine en ligne (webzine) toutestlie.catholique.fr avec des articles passionnants, notamment pour relire la crise ou pour penser un développement plus juste.
  • L’hebdomadaire La Vie ouvre aussi dans son dernier n° un dossier sur Laudato Si qui vaut le détour.
  • Le journal La Croix vous propose de le recevoir gratuitement du 25 mai au 13 juin pour 3 semaines de réflexion pour penser et panser l’ « après-crise ».
Et si la crise actuelle nous donnait d’approfondir ce sujet pour un « après » plus résilient ?

La crise du Covid-19 ailleurs…

Notre diocèse bénéficie de l’aide de prêtres originaires d’Inde et d’Afrique, missionnaires (Fidei Donum) ou incardinés en Aveyron. Voici comment est vécue la crise du Covid-19 dans leur (sous-)continent d’origine.

En Inde

Le drame principal n’est pas la faibles­se d’un système de santé inaccessible pour les pauvres, mais le confinement et le blocage de l’économie informelle (92 % des emplois, et donc sans protection sociale) qui jettent sur les routes des dizaines de millions de migrant workers sans ressource ni moyen de transport pour revenir dans leurs villages à des centaines de km ; en­dettés, la faim redevient leur 1ère cause de mor­talité. La phrase “Je serai sûrement mort de faim avant d’avoir le coronavirus” résume la précarité des pauvres, qu’aggrave le cyclone Amphan au N.E. de l’Inde et au Bengladesh : « le cyclone a détruit nos moyens de subsistan­ce ». bit.ly/covid19-inde ou (en anglais) bit.ly/covid-inde-2

En Afrique

La crise alimentaire due aux con­flits était déjà aiguë pour 34 millions d’africains en 2019. 36 millions de plus se retrouvent en grande insécurité alimentaire en 2020 avec l’invasion de criquets à l’est, la sécheresse au sud, tous deux liés au changement clima­tique, et la pandémie de Covid 19 qui bloque le com­merce et affecte les pays importa­teurs nets de produits alimen­taires en en renchéris­sant le coût. La famine arrive. bit.ly/covid-afrique

N’ayez pas peur !

Avec d’autres expressions de même sens comme « Ne craignez pas », « Soyez sans crainte », c’est le commandement le plus répété dans la Bible ! … on l’y compterait 365 fois, comme pour dire la pertinence quotidienne de ces mots inauguraux du pape Jean-Paul II : « N’ayez pas peur ! » (22 octobre 1978). La Bible révèle un Dieu qui veut conjurer la peur chez l’homme, non pas pour l’en exempter – il est naturel d’avoir peur d’un danger ou d’un mal -, mais pour que la peur ne dicte plus nos décisions, ne nous fasse plus « perdre cœur » c’est-à-dire le courage, la vertu d’agir malgré la peur.

Or si toute peur – de perdre, de souffrir, de rater, de manquer… – s’enracine dans LA peur fondamentale qu’est la peur de la mort, les chrétiens qui croient en la résurrection parce qu’ils croient en celle du Christ, devraient en droit être reconnaissables à ce courage, sans pourtant que celui-ci soit leur monopole : tout homme capable de faire de sa mort un acte plus sensé que la-survie-à-tout-prix, qu’il s’agisse du fanatique ou du suicidaire, du martyr ou du djihadiste, du héros ou du sage, cet homme-là non plus ne se laisse plus déterminer par la peur, aussi obsédante soit-elle.

Il y a donc courage et courage, comme par exemple, selon Jean Jaurès, celui de persévérer dans le bien, même modeste, autant que dans la visée de l’idéal. Pour le chrétien, si la foi le met en lien personnel avec Jésus-Christ vivant, si le baptême le plonge dans la mort et la résurrection du Christ, si comme le dit frère Christian de Chergé au moine qui s’interroge devant la perspective du martyre : « Ta vie, tu l’as déjà donnée », non seulement par la consécration mais par le baptême [cf. le film Des hommes et des dieux], cette foi chrétienne devrait non seulement libérer de toute peur, mais conduire au Christ, à celui-qui-nous-a-donné-sa-vie-par-amour et qui nous donne la liberté de faire pareil à sa suite : « Jésus par sa mort, a pu réduire à l’impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et il a rendu libres tous ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves ». (He 2,14-15)

Bien des obstacles peuvent limiter de fait cette liberté, y compris chez les chrétiens. Dans son discours à l’université de Harvard (8/6/1978), la même année que le début du pontificat de Jean-Paul II, Alexandre Soljenitsyne, le célèbre dissident expulsé d’URSS, l’auteur de l’Archipel du Goulag, s’adressant à ceux qui représentaient l’Occident, le camp de la liberté, de la démocratie, faisait ce diagnostic : « Le déclin du courage est peut-être le trait le plus saillant de l’Ouest aujourd’hui pour un observateur extérieur ». Il y a des raisons à cela en Occident : l’éloignement de la mort (guerre, famine, maladie) puis son déni – que l’historien Guillaume Cuchet repère jusque dans la disparition du thème des « fins dernières » ou de l’au-delà dans la prédication des années 60 -, le primat de la revendication de ses droits sur la reconnaissance de ses devoirs, le désintérêt pour le bien commun et le repli individualiste sur la sphère privée qu’avait entrevus Tocqueville comme les périls d’une société démocratique, le bien-être d’un consumérisme outrancier qu’une dialectique du maître et de l’esclave finira par renverser…

Ne plus avoir de passion ou de cause qui justifie qu’on lui consacre sa vie, ni de devoir susceptible d’exiger qu’on fasse le sacrifice de sa vie, fait alors du maintien de son bien-être, de sa survie – ou de ceux de ses proches – la seule fin qui vaille qu’on lui sacrifie tout le reste. Sans la verticalité d’une transcendance appelant au dépassement de l’intérêt de l’individu ou du groupe, ne demeure que la réflexivité soucieuse de soi ou l’horizontalité grégaire du groupe. La crise pandémique actuelle et son traitement précautionneux si coûteux illustrent ainsi notre-hantise-de-la-mort, ou plus exactement la-hantise-de-notre-mort, car la mort lointaine des autres nous dérange peu : 25.000, le nombre des morts du corona-virus en France en trois mois de pandémie, c’est le nombre de ceux qui meurent de faim chaque jour dans le monde, alors qu’une infime fraction des efforts consentis ces jours-ci suffirait à les éviter… [cf. l’édito de Frédéric Boyer (La Croix)]

Les Anciens nous apprennent que la vertu de prudence – qui est la sagesse pratique dans l’action et non pas la précaution et encore moins l’évitement de tout risque – va avec les trois autres vertus cardinales de justice – qui s’attelle au bien d’autrui et pas seulement au sien propre -, de force – c’est-à-dire de courage face à la difficulté et ultimement face à la mort – et de tempérance – et notamment de frein mis à nos appétits égoïstes. Puissions-nous apprendre que la vie vaut « ce que nous sommes capables de risquer pour elle » (Hegel), ou de manière plus évangélique, ce pour quoi on est prêt à la donner, en entendant du Christ : « celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera » (Mc 8,35). Comme bien des professions l’ont montré dans ce temps de confinement, le don désintéressé de nous-mêmes, l’oubli de soi, la préoccupation pour les plus malheureux, le sens du sacrifice seront indispensables pour sortir de cette crise.

[cf. un article sur ce que nous apprend La Peste de Camus]

Recevoir ou donner le nécessaire

Dans ce temps de crise sanitaire et économique, les réseaux sociaux donnent de repérer en ce moment deux questions distinctes :

1- Comment résorber le chômage dans une économie en récession, parce que dépendante de la consommation de biens et services dont huit semaines de confinement nous auront fait nous passer ?

2- Pourquoi reporter aussi loin des célébrations d’Église et en premier lieu la messe ?

Leur enjeu n’est évidemment pas le même, ne serait-ce que par le nombre de personnes concernées, mais ces deux questions ont en commun de nous interroger sur ce qui est ou non « de première nécessité », des nécessités d’ordre différent, au sens des trois ordres pascaliens – des corps, des esprits, de la charité.

 

Pour la première question, contrairement au schéma d’un travail finalisé par ce qu’il permet de gagner et de consommer, la crise actuelle rend flagrants :

(1) l’inégalité des échanges Nord-Sud qui sacrifie le travail dans les pays pauvres et tout particulièrement en temps de récession (des centaines de milliers d’ouvrières du textile au Bengladesh sans emploi et donc sans revenu ; des quelques 40 millions de travailleurs migrants en Inde, renvoyés chez eux sans ressource parfois à des centaines de km à pied) : la crise actuelle menace les populations des pays les plus pauvres dans leurs besoins vitaux, parce que le brusque ralentissement du commerce mondial les prive de travail même sous-rémunéré, d’indispensables ressources alimentaires importées, et de débouchés pour leurs matières premières ou leurs industries de main d’œuvre. Le confinement y lamine aussi une économie informelle de survie au jour le jour, sans parler d’autres misères antérieures à cette crise, comme les guerres civiles, l’invasion de criquets à l’Est de l’Afrique, la sécheresse au Sud, la terreur djihadiste au Sahel jusqu’au Mozambique… Sur le risque de pénurie alimentaires, cf. vidéo ICI.

(2) l’impasse pour les pays riches de fonder l’emploi sur une croissance liée à une consommation de biens non nécessaires venant de l’autre bout du monde (30 millions de chômeurs aux États-Unis) : pour les pays les plus riches, alors que leurs besoins essentiels sont satisfaits, maintenir le niveau de vie et résorber le chômage, semblent requérir une croissance incompatible avec la finitude des ressources et l’équilibre écologique. Cette croissance devient hypothétique lorsque le confinement restreint chacun à ne consommer que l’essentiel, rendant vaines l’amélioration ou l’augmentation de biens ou services non nécessaires. L’économie des pays riches s’effondre lorsque l’on s’y contente de dépenser le strict nécessaire !

Tout cela montre que la vraie denrée rare pour tous, le véritable bien de première nécessité, c’est… le travail lui-même, pour lequel nous devons réviser nos objectifs, les motiver autrement, non plus par la consommation de « toujours plus » de superflu ici, rimant avec gaspillage et déséquilibres sociaux et écologiques là-bas, mais plutôt par :

(a) la satisfaction des besoins de ceux qui manquent du nécessaire : là se trouve la vraie réserve de croissance ;
(b) la chance que le travail donne de déployer son énergie et ses talents, d’être utile, de servir.

Au contraire d’une finalité du travail reposant sur ce que l’on y gagne (le hélas trop fameux : « travailler plus pour gagner plus »), il s’agirait de « travailler plus pour se donner plus ». Certes « tout travail mérite salaire ». Pourtant, les semaines passées ont montré bien des exemples d’engagement et d’héroïsme, de dévouement et de fierté au travail, bien que non corrélés avec un salaire à la hauteur. Est-ce alors utopique de faire de la satisfaction non pas de l’envie d’un superflu dont nous avons un peu appris à nous abstraire, mais des besoins vitaux des plus pauvres, le moteur d’une vraie et légitime croissance, d’un vrai travail-don-de-soi ?

Le mot fameux de J.F. Kennedy : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays », s’applique ici et rejoint la doctrine sociale de l’Église avec son principe de « destination universelle des biens ». Aussi légitime et naturel soit-il, le droit à la propriété – en particulier des fruits du travail – est ordonné et relatif au bien le plus large que l’on puisse faire de son usage. Ce qui peut se traduire de diverses manières : consentir, non seulement de bonne grâce, mais comme un honneur, comme un lien d’appartenance à la communauté nationale, au fait de participer à cette nécessaire redistribution qu’est… l’impôt ; dans nos choix de dépenses, privilégier ce qui contribue le plus et le mieux à créer de l’activité pour ceux qui manquent de travail ; renoncer au dernier gadget technologique pour acheter tel produit local ou équitable ; adopter comme premier critère de réalisation dans mon travail, non le montant du salaire, mais l’utilité qu’il a pour les plus pauvres ici et là-bas ; même avec des projets futurs, s’interdire de thésauriser pour thésauriser ; envisager comme l’a évoqué le pape François un « salaire de base universel« …

Il se trouve que la question sur la messe a des accents analogues, avec le risque de la réclamer en la comprenant comme ce-dont-le-confinement-nous-aura-privé, voire ce-dont-tel-ou-tel-voudrait-nous-priver avec un étonnant soupçon d’atteinte à la liberté de culte alors qu’il ne s’agit que de simple précaution sanitaire. Une telle attitude reviendrait à voir dans la communion un bien surnaturel certes, mais guère mieux qu’un produit de consommation à obtenir. Avec la célébration des sacrements, avec la liturgie – étymologiquement « service public » par le peuple – la vraie question est en réalité celle du psalmiste : « comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? » (Ps 115), ce qui en régime chrétien se traduit en louange (rendre grâce à Dieu) et en amour (servir son prochain), nous décentre de nos « besoins » propres et nous oriente vers le tout-Autre et vers autrui.

« Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. » (Rm 12,1) L’Eucharistie en est certes la source et le sommet, mais elle est célébrée pour la gloire de Dieu et le salut du monde, pour qu’un tel don de soi de notre part, en louange à Dieu et en service du frère, un tel sacrifice, soit toujours et en tout lieu effectif.

Dimanche des vocations

Dimanche prochain (3 mai 2020) sera le dimanche de la prière pour les vocations.

Sujet inactuel ?

Au contraire, le confinement offre le temps du discernement, et cette crise multidimensionnelle oblige à s’interroger sur le sens de notre agir : se former, s’engager, se consacrer à, travailler, consommer… pour quoi ? pour qui ?

Peut-on considérer notre vie comme une histoire tracée d’avance, sur des rails, comme le jouet de déterminismes économiques ou sociaux, ou à l’inverse comme une pure invention de soi, l’écriture solitaire de sa propre partition à partir de rien ?

En parlant de « vocation », les chrétiens affirment l’antériorité d’un appel qui ne vient pas de nous mais qui sollicite la liberté de notre réponse personnelle ; l’enjeu d’écouter une parole qui correspond d’autant plus à notre désir le plus profond que nous l’entendons comme interpellation venant d’autrui, mieux, du Tout-Autre.

Ni prédestination, ni fatigue d’être soi. Ni déterminisme, ni vertige de la liberté. Ni collectivisme, ni individualisme. Mais une bonne nouvelle : chacun est unique car attendu, espéré, précédé par l’appel aimant d’un Dieu créateur qui l’invite à être créatif avec lui, et à se découvrir fils de Dieu, et en Christ, frère des hommes, à faire de sa vie une offrande « pour la gloire de Dieu et le salut du monde » en réponse au don qu’en Jésus, Dieu a déjà fait de sa vie.

« C’est par sa réponse à l’appel de Dieu contenu dans l’être des choses que l’homme prend conscience de sa dignité transcendante. Tout homme doit donner cette réponse, car en elle il atteint le sommet de son humanité, et aucun mécanisme social ou sujet collectif ne peut se substituer à lui ». (Jean-Paul II, Centesimus Annus n°13)

Pâques 2020

Le temps de confinement a donné à tous de vivre un temps de quarantaine / carême, en forme de grande retraite obligée. Pour bien des paroisses et leurs pasteurs, ce fut aussi l’occasion de déployer des moyens numériques pour rejoindre les paroissiens : site internet, newsletter, chaîne YouTube voire célébrations en vidéo, visio-conférence.

Rencontres paroissiales en visio-conférence

2 rendez-vous hebdomadaires

  • mer. 14h : partage biblique (avec l’évangile de la messe du dimanche)
  • sam. 14h : café-philo-théo

Exemples de rencontre : 1, 2 ou 3

Pour y venir :

  • Sur ordinateur avec webcam : http://bit.ly/ndod-visio.
  • Sur smartphone, appli « Zoom », réunion 609-536-1579, mot de passe 123456. Indiquez vos prénom, nom. Une « salle d’attente » évite le « zoom-bombing » (intrusions malveillantes).

Ressources de confinement

Foi :

Espérance :

Charité :

  • Localement : pour des besoins croissant, la paroisse invite à soutenir l’antenne locale du Secours Catholique : don de temps de bénévolat (contacter Michel Debray) ou financier (chèque à l’ordre de « Secours Catholique, Capdenac-gare » à adresser à Marcel Barnabé, 12260 Salles Courbatiès)
  • Avec le monde : avec l’écologie intégrale, la solidarité ici et ailleurs, via le CCFD-Terre Solidaire et letempsdessolutions.org

Méditations bibliques

Voilà ci-dessous dans l’ordre chronologique inverse les méditations proposées pour la paroisse Notre-Dame d’Olt et Diège, en vidéos de 3′ à 4′ du Dimanche des Rameaux au Vendredi Saint, 11′ pour la veillée pascale, 6′ pour le Dimanche de Pâques (homélie d’une messe sur YouTube avec les Scouts de France) puis pour quelques dimanches du temps pascal.











Spiritualité vs Religion ?

Un échange courtois sur Facebook à propos de l’image ci-contre, emblématique d’une manière de voir la spiritualité « ouverte », en contraste avec la religion vue comme « fermée », voire enfermante…

MOI : Simpliste

LUI : Pour moi, la religion ajoute une couche hiérarchique et institutionnelle à une tradition spirituelle. J’aime la spiritualité chrétienne, et d’autres, moins leurs églises. Au plaisir d’en discuter avec vous, pour apprendre plus.

MOI : Un point commun entre nous me semble être l’intérêt que nous avons pour… le « commun », pour ce qui permet à un groupe d’être une communauté qui libère l’individu des limites de sa subjectivité (vs individualisme), tout en respectant l’irréductible de chaque personne (vs collectivisme).

Comme « spirituel », je crois que tout homme est en quête de sens, et qu’il aspire à un dépassement de soi qui d’une manière ou d’une autre vise l’un ou l’autre des grands idéaux universels de l’humanité. Mais comme « religieux », je doute que cette aspiration suffise à produire du commun, parce qu’on peut soit se faire une idole de ces « ombres de Dieu » (Nietzsche) que sont toutes les grandes valeurs de liberté, égalité, fraternité, justice, vérité, vitalité…, et que ces idoles peuvent écraser l’homme comme les totalitarismes du XXème siècle l’ont montré, soit verser dans un relativisme nihiliste qui laisse chacun libre d’inventer des valeurs alors sans force parce que sans fondement réel.

Être religieux, c’est accepter que ces idéaux existent, pas seulement dans la visée subjective des hommes, ni non plus comme réalité objective, évidente, s’imposant à tous, mais comme mystère se donnant dans un clair-obscur qui oblige à avancer à tâtons, avec les autres ; comme appel respectant la liberté de l’entendre ou de ne pas l’entendre ; comme révélation passant par le témoignage d’autrui, par l’expérience partagée entre croyants, par ce « commun » que la religion a tâche de transmettre, où l’expérience des autres aide chacun à faire le tri entre le bon grain et l’ivraie dans sa propre expérience spirituelle. Connaissant en moi l’écart voire le gouffre qu’il y a entre (1) connaître le bien, le vrai ou le beau, (2) le désirer, et (3) me décider à agir dans ce sens (« Je ne fais pas le bien que je voudrais faire »), mesurant aussi que l’accès à l’universel suppose l’attention aux médiations particulières (vs prétention à aimer l’humanité sans aimer mon prochain), je préfère la jouer modeste et ainsi soumettre le discernement de mon expérience spirituelle à celle – plus vaste – de la communauté des croyants d’hier et d’ailleurs. Ce décentrement-là, typiquement « religieux », me ferait alors inverser les étiquettes de l’image de ce post !

Une Ecole de Prière en Aveyron

Un site internet recueille les informations sur les différentes éditions de l’École de Prière en Aveyron : https://ecolepriereaveyron.home.blog

La prochaine a lieu du 22 au 26 juillet 2020 pour les 7-15 ans : infos et inscriptions sur http://bit.ly/ecole-priere

Contacts : edp.aveyron@gmail.com
François Dumont : 06 84 77 59 79
fr. Philippe Arnal : 06 26 32 40 96
Sr. Marie-Teresa : 06 71 53 24 64
p. Raphaël Bui : 06 12 31 46 00

Après une 1ère belle expérience en 2018 (cf. ci-dessous) la 2ème édition aveyronnaise de l’Ecole de Prière a eu lieu du 24 au 28 juillet 2019 chez les Dominicaines de Monteils avec 28 enfants de 7-15 ans participants. Le chant-phare de cette édition était Que vienne ton règne, repris pour le clip-reportage de cette école de prière.

Du 15 au 19 août 2018, a eu lieu la 1ère édition aveyronnaise de l’Ecole de Prière, chez les sœurs Dominicaines de Monteils, sur le modèle de l’Ecole de Prière du diocèse de Mende. 4 jours de vie fraternelle, de louange ou de chants, de jeux, de création et de ballades, d’initiation à la prière personnelle ou liturgique… La joie de tous,  petits (11 enfants de 7 à 14 ans) et grands (animateurs, serviteurs – chargés de la logistique, responsables) augure d’un grand nombre de participants l’an prochain, avec une École de Prière prévue du 24 au 28 juillet 2019.

Témoignages

Une expérience incroyable, très riche en prières et en découvertes. Des rencontres inoubliables et surtout l’accueil chaleureux des sœurs… Nous serons au rendez vous l’an prochain si Dieu le veut. Morènikè et Eyitayo

Dans ce camp, je me suis beaucoup amusé. On a fait des jeux, des veillées et des temps de prière. Dans les temps libres, on pouvait jouer au ballon et plein d’autres choses. Ce camp de prière m’a appris beaucoup de choses : le chapelet, des chants, et je me suis fait plein d’amis. Alexis

On a chanté, loué le Seigneur. On a appris des chorégraphies et on a beaucoup aimé. On a eu la messe tous les jours. C’était ludique et passionnant. Vivement l’année prochaine. Emilie et Joseph

L'affiche de l'EDP 2018 à MonteilsPendant cette semaine à l’école de prière à Monteils, j’ai joué et prié avec des copains que je ne connaissais pas. Ces cinq jours m’ont permis d’approfondir mes connaissances sur la vie de Jésus. Je comprends mieux le chapelet. J’ai vécu le sacrement de pardon comme un moment d’intimité avec Jésus. Le temps est passé très vite et j’espère y revenir. Merci aux sœurs et aux organisateurs. Alexandre

J’ai beaucoup aimé les activités de l’école de prière, comme la randonnée. Et j’ai aimé la messe. J’ai beaucoup aimé et j’ai envie de me réinscrire la prochaine fois. Silvar

Le camp ? Un rendez-vous que le Seigneur nous a donné à tous, petits et grands, une aventure collective et individuelle, avec de façon évidente, la grâce agissante. Chacun, nous ne ressortons pas tout à fait les mêmes. Nous étions le couple de l’équipe, les « serviteurs ». C’était important. Nous avons beaucoup appris par notre travail ensemble à la cuisine. Le partage de la cuisine avec les sœurs de Monteils a été une expérience d’humilité et de fraternelle charité. La simplicité de l’Amour. Lors de notre visite chez les sœurs « anawim », les enfants à la fin du goûter ont rassemblé les restes et les affaires et ont dit aux deux sœurs bergères : « c’est de chez nous… » Oui, nous nous sommes cru chez nous, à la maison, chez les sœurs dominicaines. Une grande joie : voir les enfants venir en cuisine proposer leur aide et participer souvent à différentes tâches. Le Seigneur a semé en chacun des graines nombreuses qui vont porter leurs fruits, ouvrir des portes. Nous nous sommes émerveillés les uns les autres. Deo gratias. Marie et Jean-Paul, équipe « Theotokos » des serviteurs.

Ouah, quelle semaine vécue en tant qu’animateur ! J’ai autant donné que reçu au milieu de ces enfants remplis d’énergie, du plus introverti au plus extraverti. Je me rappelle de cet homme qui faisait un break avec son épouse dans le couvent des Dominicaines, et qui est venu nous voir à table sous les marronniers en disant : « Vous leur donnez du vin à boire ? C’est pas possible de rigoler autant !! » A ce moment-là, je me suis rappelé des Apôtres le jour de la Pentecôte, baptisés de l’Esprit Saint. Les gens autour disaient : « ils sont remplis de vin doux. » Vraiment, je crois que cette Ecole de Prière a démontré aux enfants et à ces jeunes ce que signifie vivre en Eglise et dans la fraternité, et aborder la relation que l’on peut avoir avec notre Seigneur Jésus, notre Père céleste à travers la prière, et son Esprit Saint qu’il nous a offert en héritage. Un grand merci aux sœurs Dominicaines de Monteils qui nous ont accueillis comme si on se connaissait depuis toujours, telle un vraie famille. Leurs idées et organisation nous ont été primordiales. Merci au p. Raphaël Bui d’avoir lancé cette école, au p. Jean-Didier Sohotodé, au p. Kumar et à tout le reste de l’équipe à la louange, en cuisine, à l’animation. Une belle équipe pour la Gloire de notre Seigneur Jésus. Sylvain, animateur

Photos

a– Une partie des animateurs
(Sr Marie-Teresa K., Sylvain K., Fr Philippe A., Jérémie T.)
b– Déjeuner en extérieur
c– Présentation d’équipe
d,e– Procession mariale (15/8)
f– Répétition de chants (Sylvie C.)
g– Partage biblique en équipe
(dialogue contemplatif)
h– Célébration
i– Messe
j– Chorégraphie
k– Lectio quotidienne
l– Ballade
m– Selfie
n– Visite du p. Kumar
o– Messe d’envoi