Face au sentiment de culpabilité

Face à un si intense sentiment de culpabilité, qu’il ferait désespérer de soi, et même de Dieu…

Cela demanderait plus de développements, mais ce que la foi chrétienne dit de Dieu n’est pas premièrement qu’il est « juste » – récompensant les justes et punissant les pécheurs, ce qui est la vision binaire Paradis/Enfer que l’on retrouve certes dans tous les monothéismes, dans le christianisme médiéval, et dans l’Islam encore aujourd’hui – mais qui n’est pas ce que Jésus révèle de Dieu, à savoir qu’il est essentiellement « amour », don, agapè (charité), miséricorde : injuste bienveillance à l’égard de ceux qui à vue humaine ne la mériteraient pas. Au nom de Dieu son Père, Jésus affirme inlassablement qu’il est venu pour les pécheurs et non pour les justes ; que dans le Royaume, les publicains et les prostituées – en gros, ceux qui sont en défaut au plan de la morale publique (sociale, économique, politique…) ou de la morale privée (affective, sexuelle, familiale…) – précèdent ceux qui sont « à la hauteur », ceux qui font tout bien comme il faut, mais dont la justice pourrait être motif de s’enorgueillir, de se suffire à eux-mêmes, et de s’enfermer sur eux-mêmes. L’Enfer est cet enfermement-là, poussé à l’extrême, le point d’aboutissement de ceux qui se préfèrent à tout et à tous, ce à quoi mène l’égocentrisme, l’orgueil… infiniment pire que n’importe quelle faute morale. Mais cet enfermement sur soi et cet égocentrisme peuvent aussi être ceux du pécheur qui à cause de son indignité morale, s’abaisserait à l’excès, non pas devant Dieu (qui le relèverait), mais devant lui-même grimé en idole de justice, en juge impitoyable de lui-même. Des scrupules qui replient le pécheur sur lui-même ne viennent pas de Dieu, mais relèvent d’une tentation. Si ce pécheur reste obsédé par son péché, par ses scrupules, jusqu’à négliger le Christ qui veut et peut l’en tirer – et qui l’a déjà fait sur la Croix – il y a là aussi un enfermement infernal. On en sort en accueillant le regard bienveillant du Père que nous transmet le Christ, lui qui nous connaît jusque dans nos ténèbres, et qui pourtant nous aime, et nous révèle notre bonté et notre beauté foncières. Ce regard seul nous décentre de nous-même, de nos bonnes comme de nos mauvaises actions. Il distingue en nous la personne et les actes, et c’est là une expérience libératrice. La morale cesse alors d’être ce qui nous définit et nous juge, en bien comme en mal, mais l’art et la manière conséquente dont nous prolongeons par notre vie l’expérience préalable de cet amour libérateur donné sans condition. L’ordre importe : « Ta foi t’a sauvé. Va et ne pèche plus. »

P.S. Quelques textes ou livres qui ne vont pas dans le sens d’un travail sur soi en vue d’ôter un trouble, ni d’une thérapie (où prière, pardon, conversion, relation renouvelée avec Dieu ne seraient que des moyens en vue d’une finalité centrée sur soi : la guérison). Ils insistent plutôt sur un oubli de soi en vue d’une plus juste relation avec Dieu, sur une remise de soi au Christ pour faire feu de tout bois – force ou faiblesse, quiétude ou épreuve… – afin de servir « sa plus grande gloire ». A la manière du « bon usage des maladies » de Blaise Pascal. Le reste : guérison, amour, joie, paix… viendra alors de surcroît, comme « fruit », « don » et non comme « objectif », « dû »… Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (pour un recentrage sur le Christ) Eloi Leclerc, Sagesse d’un pauvre, DDB 2007 André Louf, Au gré de sa grâce, DDB 1989 Sainte Thérèse de Lisieux (qui a connu grandes désolations, scrupules, perte de goût de vivre…), Manuscrits autobiographiques (nouvelle désignation de ce que l’on appelait avant Histoire d’une âme) Quelques textes du blog sur le pardon : http://textala.over-blog.com/search/pardon/

Tendre la joue gauche

Question d’une lycéenne :

On devrait tendre la joue gauche quand on nous frappe sur la joue droite. Pourquoi?
– répondre par l’amour et la compréhension à la violence
– rester noble face à la violence
Mais violence, physique ou morale, tu crois pas que ça tourne vite à la persécution ou au sado masochisme ?
ça me fait penser aux femmes battues.

 

Esquisse de réponse :

Pour interpréter ce « commandement impossible », je t’invite à reprendre le passage où il se trouve dans l’évangile selon saint Luc (Lc 6,29) qu’il faut lire dans son contexte :

Jésus déclarait à la foule :
27 « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez :
Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
28 Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
29 A celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre. A celui qui te prend ton manteau, laisse prendre aussi ta tunique.
30 Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas à celui qui te vole.
31 Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
32 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
33 Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs en font autant.
34 Si vous prêtez quand vous êtes sûrs qu’on vous rendra, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent.
35 Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour.
Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Dieu très-haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants.

 

Commentaires :

v.27a : Jésus est le sujet en relation avec nous, nous donnant au présent de l’indicatif, pour aujourd’hui la parole de révélation sur Dieu.

v.27b-31 : Les verbes sont à l’impératif et s’adressent à nous, en relation avec les autres, pour donner une loi de gratuité, d’amour inconditionnel.

v.32-34 : Une succession de conditionnelles (« si… ») et d’interrogations, pour dire comment nous allons mettre en oeuvre cette logique de gratuité dans les diverses situations qui se présentent.

v.35 : Il s’agit de nous en relation avec les autres et avec Dieu, avec des impératifs et des verbes au futur ; la loi n’est pas qu’impératif, elle est aussi promesse d’une relation filiale à Dieu se révèlant comme source de l’amour inconditionnel.

De manière générale, les commandements bibliques sont écrits dans l’Ancien Testament en employant le temps hébreu de l’inaccompli (souvent traduit par le futur : tu aimeras ton prochain, tu ne tueras point, tu ne voleras point, tu respecteras le sabbat etc…) plutôt que par celui de l’impératif (honore ton père et ta mère). Autrement dit, ils sont autant promesse que commandement, comme si Dieu disait : « je te promets que s’accomplira le jour où tu aimeras ton prochain comme toi-même… » etc… ce qui permet au croyant d’accueillir le commandement non pas d’abord comme une exigence (plus ou moins impossible) mais comme une invitation à la foi en celui qui donne de réaliser ce qu’il ordonne. Saint Augustin avait ainsi cette prière : « Seigneur, donne ce que tu ordonnes, et ordonnes ce que tu veux ! »

Certes, dans le commandement de Lc 6,29, le masochisme est possible, mais il n’a alors rien à voir avec l’attitude qui précède : on n’y trouve ni exigence, ni promesse. On a au contraire maints exemples de mise en pratique de ce commandement et qui relèvent de la foi et sont de l’ordre de la sainteté. Cf. Maximilien Kolbe (cf.wikipedia) au camp d’Auschwitz…

Journée du Pardon 2010

Voici quelques éléments de l’édition 2010 de la Journée du Pardon à la Cathédrale de Rodez, à partir de citations du curé d’Ars (cliquer sur 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7), et d’un examen de conscience à partir des fruits de l’Esprit Saint en Galates 5 sous forme de feuillet (A4 resto-verso plié en 4 en accordéon, 211 ko, pdf).

Casting : notre curé le p.Jean-Luc Barrié, pour deux enseignements renouvelant l’idée que l’on se fait du curé d’Ars ; une douzaine de prêtres présents sur le doyenné, qui ont donné le sacrement du pardon ; les nombreux laïcs qui se sont investis, avec les équipes des 6 relais de la paroisse – en particulier de fleurissement, d’accueil, de distribution de tracts… – les catéchistes, les mouvements ou groupe de spiritualité ainsi que les religieuses pour les temps de prière, ceux qui ont apporté les troncs de bouleaux, Georges Unal pour les calligraphies, Bruno Perrinet pour l’affiche, Chantal Pringault pour l’iconographie, Edith Guillemet et Gérard Issalis pour presque tout et… les participants les plus importants, à savoir les quelques 200 fidèles ou plus, qui, en demandant le sacrement du pardon, ont offert au Père de toute miséricorde l’occasion et la joie d’exercer sa paternité.

A propos du Notre Père

L’édition 2009 de la Journée du Pardon en la Cathédrale de Rodez avait pour thème le Notre Père. Cliquer sur les liens pour télécharger un des ingrédients de cette Journée du Pardon :

Calligraphies de Georges Unal, « arbre de lumière » de Gérard Issalis, bouquets des équipes de fleurissement de la paroisse Notre-Dame de l’Assomption, méditation de Pierrette Cayrade (en diaporama ou en vidéo) ou des lycéens de l’AEP, examen de conscience (cf. texte ci-dessous), dessins d’enfants du KT, petites croix en bois verni de M. Andrieu, accueil et communication sur le marché, grand panneau de prières par Georges Unal, fiches « Croire » de Bayard, temps de prière animés par les mouvements et groupes de prière, célébrations pour enfants ou collégiens, confessions par les prêtres de la paroisse…

Un très grand merci à tous !

Notre Père qui es aux cieux
– L’oubli de toi, la négligence à t’honorer comme notre Créateur, le fait de vivre et de nous suffire à nous-même comme si tu n’existais pas.

– Le refus de nous recevoir de toi.

– La résistance à nous laisser aimer de toi, tels que nous sommes.

– Le fait de nous contenter des représentations de toi qui nous arrangent.

 

Que ton nom soit sanctifié
– Le contre-témoignage que nous donnons à ceux qui ne croient pas en toi.

– Notre volonté de nous faire un nom par nous-mêmes, la recherche de la gloire pour être reconnu des autres.

– L’oubli de ceux dont le nom est bafoué, la dignité écrasée, ceux qui sont exclus parce que différents, pauvres, seuls.

– Le fait de confondre la sainteté avec la perfection, de refuser faiblesse et limites pour y arriver par soi-même.

 

Que ton règne vienne
– Le découragement ou l’indifférence vis à vis du monde où ton règne de justice, de paix et d’amour n’est pas encore là.

– Notre désir de faire advenir notre propre règne, de prendre les premières places, d’être les plus forts.

– Notre réticence à emprunter le chemin de service et de don que ton Fils Jésus nous donne pour que ton règne vienne.

 

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
– Notre manque de confiance en toi, la volonté de maîtriser notre vie et celle des autres.

– La désobéissance à tes commandements. La paresse à mettre en œuvre concrètement ce que tu désires.

– Le refus d’écouter ta Parole, d’écouter notre conscience, qui invitent à vivre à l’imitation du Christ.

– La résistance à laisser convertir notre volonté à la tienne pour que notre vie corresponde davantage à ce pour quoi tu nous as créés.

 

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour

– La peur de dépendre de toi, de nous reconnaître créatures devant toi.

– Notre difficulté, nos refus parfois, de nous ouvrir à ta présence, de vivre ce jour comme un don de toi.

– La recherche par nous-mêmes de ce qui nourrit en nous la vie, plutôt que l’attention à la vie que suscitent en nous les rencontres de ce jour.

– Le souci excessif de demain, qui empêche d’accueillir l’aujourd’hui.

 

Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés
– Nos difficultés à demander pardon, ou plutôt à recevoir ton pardon gratuit.

– Notre conception du pardon comme un dû à conquérir, plutôt que comme don à recevoir. Notre manque d’humilité.

– Nos difficultés à offrir le pardon à ceux qui nous blessent, sans attendre qu’ils commencent par reconnaître leurs torts.

– Nos regards qui enferment l’autre dans le mal qu’il a pu nous faire, si différent de ton regard de tendresse et de miséricorde, qui sait voir avec le cœur.

 

Et ne nous soumets pas à la tentation
– Le manque de confiance en toi dans l’épreuve. L’oubli de toi, de ta présence, alors que tu es notre seule force.

– Notre prétention à être des justes, indemnes de toute chute.

– Nos lâchetés à combattre pour la vie, pour l’amour, la préférence donnée à notre tranquillité, un « laisser faire » les choses sans vraiment nous impliquer.

– Les moments où nous avons été occasions de chute pour les autres, ne les aidant pas à être forts dans la tentation.

 

Mais délivre nous du Mal
– Le mal que nous sommes capables de réaliser sur nous-mêmes, les autres et sur la Création, parfois malgré nous mais aussi bien souvent avec notre consentement.

– La tendance à minimiser le mal que nous pouvons faire, et à grossir celui que les autres nous font.

– Le refus de nommer ce mal dont nous sommes l’auteur et d’accueillir ta puissance de libération, seule capable de nous convertir.

– Le fait de croire irréparable le mal que nous subissons des autres, de nous engager dans la violence ou la rancune.

 

A toi le règne, la puissance et la gloire !
Béni sois-tu pour ta patience face à nos lenteurs à répondre à ton amour !
Béni sois-tu pour cette relation personnelle que tu veux vivre avec chacun !
Béni sois-tu pour ton cœur plus grand que le péché !
Béni sois-tu pour ton regard qui n’enferme pas mais espère de l’homme !

Après un avortement…

A une femme qui éprouve très douloureusement la culpabilité d’un avortement passé, et s’interroge sur la compatibilité de cet acte avec un engagement en Eglise.

L’avortement est un acte grave, mais le fait que vous en mesuriez la gravité, que vous en éprouviez de la « mauvaise conscience » – aussi pénible soit-elle -, vous honore.

Certes, cette mauvaise conscience n’a pas à être cultivée, surtout lorsqu’elle empêche de vivre, mais elle garde sa valeur d’indicateur moral. Le pire serait de faire le mal en cherchant à écarter tout sentiment de culpabilité, à se déculpabiliser en se cachant à soi-même la gravité du mal que l’on fait. Au contraire, le sentiment de culpabilité aide à nommer objectivement le mal que l’on a pu faire, et par là même à commencer à en prendre de la distance. « La vérité vous rendra libre. » (Jn 8,32)

Pour objectiver ce mal, il faudrait creuser de manière plus fine des éléments comme (1) votre intention au moment de poser l’acte d’avorter, (2) l’influence de votre entourage… qui conditionnent la valeur, la responsabilité et la culpabilité de votre acte. Cela ne doit pas être fait dans le but de vous déculpabiliser, mais dans un effort de vérité.

Pourtant, cet effort de vérité n’est qu’un commencement.

C’est le pardon demandé (à votre enfant, à vous-même, à Dieu…) – et reçu dans le sacrement du pardon, qui accomplit la distinction la plus radicale, entre ce que vous êtes et ce que vous avez fait, aussi grave soit-il.

Le pardon de Dieu opère à la racine de l’être, car il restaure ce qui constitue le plus profondément la personne, par delà tout mérite et démérite, et qui est d’être enfant de Dieu, fils ou fille bien-aimé du Père. De fait, l’accueil renouvelé de l’amour miséricordieux de Dieu pour qui lui demande ce pardon, le délivre du fardeau de la culpabilité, et lui renvoie en bénédiction – le fait que Dieu dise du bien de lui ! – l’humble aveu qu’il fait de son péché. Dieu réalise cette restauration dans le sacrement du pardon, même si on ne le sent pas toujours complètement au moment du sacrement : un sentiment de culpabilité peut encore subsister, mais peu importe alors car « notre cœur aurait beau nous accuser, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. » (1Jn 3,20) Et dans ce contexte de vérité et de pardon demandé et reçu, il ne s’agit plus là d’une vaine déculpabilisation.

Ayez assez confiance en l’amour infini de Dieu pour vous, pour faire de la mise en vérité de votre acte, de son aveu, l’occasion de demander et de recevoir le sacrement du pardon auprès d’un prêtre de votre choix. « Moi, si j’avais commis tous les crimes possibles, je garderai toujours la même confiance, car je sais bien que cette multitude d’offenses n’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent. » (Ste Thérèse de Lisieux)

Le reste viendra de surcroît, y compris avec ce que la foi de l’Eglise appelle la « communion des saints », une relation apaisée et même féconde avec votre enfant désormais en Dieu, et même capable d’intercéder pour vous. Il n’y a pas alors de contre-indication à ce que vous mettiez au service des autres et de l’Eglise, les ressources d’un coeur agrandi de se découvrir aimé à ce point.

« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rm 8,31)

La journée du pardon 2008

De nombreux fidèles ont répondu à l’invitation de la paroisse Notre Dame de l’Assomption, ce samedi 8 mars, à redécouvrir le sens biblique du pardon, et à le célébrer par le sacrement de la réconciliation.

Pendant un jour, la Cathédrale de Rodez a été transformée en lieu d’initiation au pardon, avec un splendide parcours floral guidant la méditation des visiteurs, avec des enseignements bibliques toutes les ½ heures sur la miséricorde de Dieu, des vidéos sur le pardon, des temps animés par les groupes de prière de Rodez, des célébrations adaptées à différents âges… Nombreux sont ceux qui ont reçu le sacrement de la réconciliation, donné sans discontinuer de 9h à 18h par plusieurs prêtres qui ont eu la joie d’accueillir certains n’ayant pas fait cette démarche depuis bien des années.
Comme l’an dernier, nous nous sommes réjoui de voir l’espace de la Cathédrale, habité, lumineux, chaleureux, vibrant de multiples rencontres, et trouvant là sa vocation profonde.

Si les uns goûtaient pleinement cette occasion nouvelle d’approfondir l’appel à la réconciliation avec Dieu et avec leurs frères, d’autres s’interrogeaient : « Pourquoi me confesser ? Je fais tout ce que je peux… Je ne vois vraiment rien à accuser… Je ne sais pas quoi dire… » ou « Je ne vois pas pourquoi j’irai me confesser à quelqu’un d’aussi pécheur que moi ! » ou encore « Parler simplement à quelqu’un de mes problèmes me suffit… Je ne comprends pas pourquoi ce geste du pardon par un prêtre… »   Ces questions récurrentes que se posent bien des chrétiens, nous obligent à approfondir le sens du sacrement de réconciliation. Celui-ci ne donne pas seulement l’occasion d’un examen de conscience lucide, exigeant, à la lumière de l’amour de Dieu qui révèle nos propres manques d’amour. Il donne à celui qui se confesse, de remettre cela au Christ, de se déprendre auprès de Lui de ce fardeau du péché qu’Il est venu porter pour nous. Car Lui seul est capable de faire d’un apport si déficient, la matière première d’une alliance nouvelle, d’une bénédiction. « Bénissez-moi, parce que j’ai péché. » Non pas « bien que », mais « parce que », selon la formule paradoxale qui introduit la confession ! La démarche de la confession au prêtre authentifie alors cette déprise du péché, tout comme le fait d’entendre par son entremise une parole de réconciliation et de miséricorde que l’on ne peut se donner à soi-même. Demander et recevoir le sacrement du pardon, c’est dire notre impuissance à nous convertir par nos seuls efforts ; c’est confesser notre foi en l’amour salvateur du Christ ; c’est enfin entretenir et célébrer cette relation vivante avec le Père que le Christ propose à chacun.

C’est cela que nous a fait redécouvrir cette 2ème édition de la « journée du Pardon » à Rodez.

La précédente a eu lieu le 17 mars 2007.

Un lien pour se préparer au sacrement du pardon.

La journée du pardon

Voici la vidéo (en version compressée) sur la Journée du Pardon organisée à la Cathédrale de Rodez par la paroisse Notre-Dame de l’Assomption, le samedi 17 mars dernier. Avec d’autres réalités ecclésiales, cette initiative a été présentée dimanche matin à l’Amphithéâtre, à l’occasion de la fête diocésaine de Pentecôte que nous venons de vivre.