Croire…

Un covoiturage récent Rodez-Paris m’a donné l’occasion d’une discussion passionnante avec l’une de mes passagères. Six heures de trajet, cela donne du temps pour parler de beaucoup de choses : de l’AC (ou ‘art contemporain’, qui me semble surtout celui de faire mousser du vide, et de spéculer là-dessus), de l’éducation populaire, de nos histoires familiales, de la foi également.

Interrogé sur l’hypocrisie supposée des croyants, non seulement parce qu’ils ne mettent pas leurs actes en conformité avec ce qu’ils croient, mais plus encore, parce que leurs pratiques miment la foi et qu’ils ne croiraient pas vraiment ce qu’ils croient, j’ai répondu que l’enjeu n’est pas tant d’être sûr que Dieu existe, mais d’y croire, au sens d’être tendu vers lui, de ne pas se résoudre à ce qu’il nous échappe, et de préférer la pauvreté d’une foi qui trime, à la médiocrité de se contenter de biens relatifs. Agir ou penser autrement serait verser dans l’idolâtrie, car ne pas croire en Dieu, ce n’est pas croire que Dieu n’existe pas, c’est se donner un autre objet d’attachement, et l’AC démontre que du néant, du transgressif, du noir… peuvent sembler faire l’affaire.

Croire en Dieu, c’est être dans une quête qui donne de mettre tout bien à sa juste place, sans l’absolutiser. C’est se disposer à une rencontre certes rare, mais dont la survenue de loin en loin a tellement de valeur qu’elle suffit à faire persévérer fidèlement aux gestes et pratiques qui disent à Dieu notre disponibilité à l’accueillir.

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