L’Hospitalité Aveyronnaise à Lourdes

Deux retours vidéo du pèlerinage du diocèse de Rodez à Lourdes, du 23 au 26 août 2018 et du 25 au 28 août 2017 : environ 1300 pèlerins, dont 300 personnes âgées ou malades, 600 hospitaliers (et parmi eux 150 jeunes hospitaliers).


http://www.hospitalite12.fr

Musiques (chantées avec l’HA)
2018 :
– Actes d’apôtre (Jean-Jacques Juven)

2017 :
– Ouvre mes yeux, Seigneur
– Chantez avec moi le Seigneur (Chants de l’Emmanuel)
– Nous sommes (Hopen)
– Tu fais ta demeure en nous, Seigneur (Chants de l’Emmanuel)

Chrétien avec vous, prêtre pour vous (Saint Augustin)

Quelques mots en forme d’action de grâce et d’au-revoir aux paroisses du Ségala que je quitterai le 1er septembre.

Prêtre, à quoi ça sert ?
Comme vous le savez, je ne serai bien­tôt plus votre curé à Baraqueville – ou votre « prêtre modérateur » à Naucelle. Depuis ma maladie, j’ai reçu de nom­breux té­moignages d’attention, d’in­quiétude parfois, de prière souvent, qui m’ont fait davantage percevoir la place subtile qu’un curé occupe non seulement dans l’Église, mais dans la société. Une place pas facile à définir quand il est là – « à quoi sert-il ? » -, mais sensible quand il manque ; ni in­dispensable, ni facul­tative… comme un sacrement en fait, c’est-à-dire une présence vouée à laisser place à la Présence, parce qu’il faut que le Christ grandisse et que je diminue. (Jn 3,30) C’est le sens, pas toujours compris, de ces soirées-débats donnant la première place aux questions, de ces partages d’E­vangi­le et dialogues contemplatifs invitant à oser prendre la parole, de ces prépara­tions de maria­ge ou de bap­tême où le témoignage de chacun primait sur le savoir d’un seul, où la première tâche du prêtre était de s’ef­facer pour que la Parole de Dieu et votre parole se libèrent, avant tout en­seignement cer­tes utile…

Un art de recevoir
Un effacement plus net se profile donc aujourd’hui pour moi. La longue pré­paration d’une prothèse aortique – longue car problématique durant plu­sieurs mois de scanners, IRM et test sur l’irrigation du cerveau – et les incer­titudes sur ma santé après opération, ont conduit no­tre évêque à vous assu­rer de la présen­ce (sacramentelle !) d’un prêtre en for­me, comme responsa­ble de votre com­munauté paroissiale, et donc à m’en décharger à la ren­trée de septembre. Je vis tout cela paisible­ment en faisant mienne une formule du p. Jean Mourier, mon supérieur au Séminaire de Toulouse quant à l’art de recevoir une mission d’Egli­se : « Ne rien demander, ne rien refu­ser ! » Une obéissance qui ouvre l’expé­rien­ce personnelle de la foi et de la pasto­rale à celle de l’Égli­se, bien plus lar­ge ; qui évite qu’un service devienne chose personnelle ou chasse gardée ; qui libère de la vanité de réussir au­tant que du déses­poir d’échouer…

Curiosité et admiration
Certes, je me suis attaché au Ségala où depuis six ans pour la pre­mière fois j’exerce la responsabilité de commu­nautés paroissiales que je n’ai pas choisies, mais que j’ai appris à aimer, fût-ce dans de rares conflits. Parisien devenu ruthénois, j’ignorais quasiment tout du monde rural, et aujourd’hui en­core c’est de l’extérieur, comme un ami étranger, que j’éprouve un éton­nement, une curiosité* souvent em­prein­te d’admiration pour l’attention que l’on y donne aux relations de fa­mille et de voisinage, en particulier à l’égard des plus anciens et des plus fragiles ; pour la quantité et la qualité du travail requis par l’agriculture d’éle­vage, pour les risques incroyables que l’on y consent ; pour le dévouement des élus rencontrés ; pour les fêtes de village avec petits-déjeuners carnés (plus masculins dans leur par­ticipants) et messes patronales (plus fémini­nes) ; pour les gratounades et les ensi­lages ; pour les aubades des conscrits ; pour les granges patiemment relookées en écrins familiaux ; pour les amitiés de jeunesse prolon­gées en affection de vieillesse ; pour les noces d’or ou de diamant célébrées ou non en Eglise ; pour le temps que des chré­tiens à l’a­genda chargé libè­rent au service des autres – en parti­culier des jeunes -, de leur Eglise, ou simplement – mais c’est presque pareil – de leur église : celle de Baraqueville en sait quelque cho­se ; pour la solida­rité en acte dans l’accueil de sans-abris ou de mi­grants ; pour l’homma­ge que l’on sait rendre à ceux ayant rejoint le Père ; pour la noblesse du monde paysan dans le deuil d’un des siens mort trop jeune…

La vocation à consacrer
« Vous nous avez apporté, mais nous vous avons aussi apporté ! » me disait récemment Marie-Thérèse Lacom­be, des paroles presque liturgiques qui sous-entendent tout ce que j’ai commen­cé à énumérer plus haut et dont j’aurais voulu vous remercier tous, rendre grâce d’en être le témoin privilégié, car c’est déjà un bonheur profond que de pratiquer l’admiration. Mais la vocation de prêtre n’est pas seulement d’être attentif à ce que tous apportent comme joies ou suppor­tent comme peines. C’est aussi et surtout celle de laisser le Christ les prendre dans son offrande à Dieu lui-même, d’en faire Eucha­ristie. Un peu de foi catholi­que suffit pour faire pressentir que se joue ici l’acte de sens « plus que nécessaire » qui don­ne à tou­te joie et à toute peine d’être trans­fi­­gurées par le mystère pascal.
Par delà les talents et limites personnelles du prêtre, par delà sa sainteté et son péché, c’est la gran­deur essentielle de sa vocation que de por­ter sacramentellement à son accom­plisse­ment cette noble matière faite du « fruit de la terre et du travail des hommes », de toute la vie qu’on lui porte.
Puissent des chrétiens, des jeunes, être saisis par la grandeur de cette vocation… et y répondre !

p. Raphaël Bui

* En témoignent les centaines de clips-vidéos et les dizaines de mil­liers de photos que j’ai prises dont quelques 30.000 sur les sites internet parois­siaux (ndhs12.fr.cr & sbes.fr.cr) et conservées dans les albums photos ici et

 

 

Sur la messe

7′ d’extraits de l’homélie de la première communion à Baraqueville (20 mai 2012, suite à l’aimable piratage de Chantal Pringault) à partir de la redécouverte de la messe lors de mes années étudiantes, au contact de camarades chrétiens…  et de conversations avec un jeune musulman, Kader Z. lorsque j’étais séminariste à Villefranche de Rouergue.

A propos du ou des papes…

Question sur facebook : Pourriez-vous m’expliquer pourquoi le Pape revêt une telle importance aux yeux des catholiques ? Qu’est ce qui le différencie des autres évêques? et des autres hommes ? J’ai parfois l’impression que l’on assimile l’image du Pape à celle de Dieu, ou plutôt que l’on donne à Dieu le visage du Pape, compte tenu de « l’adoration » que certains d’entre eux (je parle bien sûr des Papes en général) suscitent.

Les Evangiles présentent l’apôtre Pierre sans cacher sa faiblesse (refus de la Passion, impulsivité, reniement…) mais aussi avec l’autorité et la mission que Jésus lui donne : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne sombre pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22, 32) ou « Sois le berger de mes agneaux, (…) le pasteur de mes brebis, (…) le berger de mes brebis. » (Jn 21,15-17).

Ce contraste chez Pierre entre fragilité humaine et force reçue du Christ, est encore plus net chez saint Matthieu : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » (Mt 16,18) suivi seulement 5 versets plus loin de : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route ; tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mt 16,23).

Ce contraste persiste en chacun des successeurs de Pierre.

Aussi les catholiques n’idolâtrent pas le pape, mais lui reconnaissent une autorité reçue du Christ pour « affermir » la foi de ses frères. Pour les papes qui l’ont exercé de manière exemplaire, ils ont alors une reconnaissance qui s’attache aussi à l’homme, ce qui est humain, mais je dirais aussi, ce qui est chrétien, dans le prolongement de la foi en l’incarnation !

La Bible a besoin d’une autorité pour authentifier que les multiples interprétations qu’on lui donne – et qu’il faut continuer de donner – restent fidèles à la foi reçue des apôtres. C’est une des grandes différences avec l’Islam, pour qui le Coran, en tant qu’il est considéré comme parole de Dieu au sens absolu, est à lui-même sa propre règle d’interprétation. Pour nous chrétiens, la Bible est parole de Dieu, en tant que parole humaine inspirée. Pour son interprétation, elle recquiert l’inspiration du même Esprit que celui qui l’a inspiré. D’où la nécessité d’une instance régulatrice, extérieure à la Bible.

Cette instance prend trois formes : (1) communautaire – l’Eglise entière, dans son unanimité de foi, a un « sens de la foi » qui lui fait percevoir ce qui est juste ; (2) collégiale – les successeurs des apôtres que sont les évêques, ont autorité, en particulier dans leurs rassemblements en concile ; (3) personnelle – avec le pape qui par fonction reçoit du Christ un « charisme » de vérité dans l’authentification de la foi : « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » (Mt 16,19) L’étonnant alors quand on étudie l’histoire de l’Eglise, la papauté, en particulier ses saints papes et ses papes grands pécheurs et source de scandale, c’est que dans leur mission spécifique d’authentification de la foi, de discernement dogmatique, les papes, y compris les plus scandaleux, ont tenu la route. Un gros livre pratiqué par les séminaristes le « Denzinger » qui compile toutes les prises de position officielles des papes et des conciles sur les questions de foi, en rend compte de façon très surprenante !

Les différentes confessions chrétiennes mettent plus ou moins l’accent sur les trois formes de l’autorité, communautaire, collégiale et personnelle. Les protestants insistent davantage sur (1) et (2), mais reconnaissent aussi la nécessité de (3), sans forcément la lier à la papauté. Les orthodoxes reconnaissent les 3 et (3) y compris en l’attribuant au pape, mais comprennent son autorité comme une « primauté d’honneur », et non comme une capacité d’arbitrer, de décider lorsqu’il y a conflit.

Pour approfondir le sujet sur le point de vue catholique, il vous faut lire la courageuse encyclique de Jean-Paul II « Ut unum sint » (1995) sur l’oecuménisme, i.e. sur le dialogue entre confessions chrétiennes, en particulier les n°88-96, en particulier le n°95 où le pape met en discussion avec tous « les formes dans lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d’amour reconnu par les uns et par les autres ».

Jeux de piste photographique à Conques

A la demande d’une catéchiste, voici un « Quizz Conques – photos.doc » à partir de 20 photos prises dans et autour de l’abbatiale de Conques (plutôt pour des CM2, 6èmes), avec la possibilité d’y joindre un questionnaire catéchétique. Il suffit d’imprimer plusieurs de ces planches photos au format A4 couleur, de les plastifier, et d’en confier une par équipe d’enfants. Le tableau des 20 questions liées aux 20 photos « Quizz Conques – texte.doc » n’a pas besoin d’être plastifié, et reste entre les mains de l’animateur qui accompagne l’équipe.

Lorsque j’étais chef scout (d’Europe) au début des années 90, j’avais aussi préparé un jeu de piste avec 30 photos, beaucoup plus difficile, pour visiter le village entier, mais avec peut-être certaines photos obsolètes maintenant. Le fichier « Jeu de piste village Conques. jpg » n’est qu’un scan de mauvaise qualité de ce qui me reste : une planche de 30 photos de serrures, de fenêtres, de détails architecturaux à retrouver dans tout le village, muni simplement d’un plan cadastral de Conques sans aucune indication « Conques, plan cadastral.jpg » !

J’ai remanié ce jeu il y a quelques années pour des collégiens, en indiquant les lieux des 30 photos sur le plan cadastral, et en y associant des lettres pour retrouver une phrase du prologue de Saint Jean : « Jeu de piste village Conques (carte) Jn 3,14.jpg« 

Visiter une église

Une visite d’église pour collégiens. Texte pdf téléchargeable ICI.

En MAJUSCULE : les images ou objets à montrer.
Entre [CROCHETS] : indications
En italique : les questions à poser.

Objectifs

Donner le « mode d’emploi » d’une église.
Initier au mystère de l’Eglise : peuple de Dieu, corps du Christ, temple de l’Esprit Saint.

Déroulement

A l’extérieur

En vue aérienne, à quoi la forme de cette église vous fait penser ? à une croix.

Mais aussi à quoi d’autre ?

A quel jeu de votre enfance ? le JEU DE LA MARELLE.

Comment s’appellent les cases de départ et d’arrivée ? La terre, et le ciel. La marelle représente le parcours de chacun : de la terre (symbole de notre vie terrestre) vers le ciel (symbolisant le royaume de Dieu) : pour aller vers le ciel, on suit ce parcours en forme de croix, en forme d’église, pour nous dire que pour rencontrer Dieu, on passe par l’Eglise, par le Christ sur la croix qui nous révèle l’amour du Père.

Les cases représentent les sacrements ! 1, 2 et 3, les sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, Eucharistie, confirmation) ; 4 et 5, les deux sacrements grâce auxquels la société des hommes ou l’Eglise peuvent tenir (mariage, ordre) ; 6 signifie le parcours de la vie ; 7 et 8, les deux sacrements de réparation, physique (sacrement des malades) ou spirituelle (pardon).

Avant d’entrer

Comment joue-t-on à la marelle ? à cloche-pied. Comme pour dire que ça cloche aussi pour nous dans notre marche, que nous ne sommes pas parfaits, que l’on entre boiteux dans l’église, conscients que nous avons de la peine à avancer sur le chemin de l’amour, que nous avons besoin d’être soutenus. D’où ce geste d’humilité en entrant : le signe de croix au BÉNITIER, rappel de notre baptême.

[INVITER A ENTRER ET A SE SIGNER PUIS A S’ASSEOIR PRES DE LA CROISEE DU TRANSEPT]

A la croisée du transept

[PRESENTER LES IMAGES DE PLUSIEURS TEMPLES]

Qu’est-ce que c’est ? DIFFERENTES FORMES DE TEMPLES : égyptien, perse, grec, romain, maya. Tous ont en commun d’être le lieu de résidence du dieu ou des dieux. Et les hommes ordinaires sont gardés à distance de ce lieu de résidence (cf . bâtiments fermés, sans fenêtre ; colonnades extérieures, faisant frontière ; rampes ou grands escaliers) : ces dieux ne sont pas n’importe qui, et n’importe qui n’a pas le droit de les rencontrer ; seules certaines personnes bien choisies ont le droit de les rencontrer, de leur offrir des sacrifices (humains dans l’Amérique d’avant Christophe Colomb).

Est-ce que c’est pareil pour une église ? Non. Ici, dans une église chrétienne rien de tel : l’église n’est pas d’abord la maison de Dieu, elle est la maison du peuple de Dieu, c’est à dire votre maison ; vous êtes ici chez vous ! On entre librement dans une église. Les colonnes à l’intérieur permettent même d’y circuler, d’y déambuler entre les piliers : c’est ce qu’on appelle le DÉMBULATOIRE.

Mais on ne vient pas dans une église ou une cathédrale pour faire n’importe quoi. On y vient pour y faire une rencontre.

Rencontrer qui ? Rencontrer Dieu, rencontrer les autres, rencontrer soi-même.

Qui nous donne de rencontrer Dieu ? Jésus ! Par lui, avec lui et en lui, nous rencontrons Dieu, parce qu’en Jésus, Dieu est venu à la rencontre des hommes. Par la prière, par les sacrements que l’on célèbre ici : eucharistie (messe), baptême, confessions, mariages, ordinations… nous sommes en contact avec Jésus-Christ, et donc avec Dieu. Lorsqu’on entre dans une église, c’est donc d’abord pour retrouver Jésus, à travers tout ce qui rappelle sa présence, partout dans cette cathédrale.

[INVITER A MONTRER TOUT CE QUI RAPPELLE LA PRESENCE DE JESUS]

qu’est-ce qui rappelle sa présence ? En premier lieu l’AUTEL, où le Christ se laisse rencontrer dans l’Eucharistie, le don de sa vie qu’il renouvelle à chaque messe ; le TABERNACLE… mais aussi tout ce qui rappelle le visage de Dieu qui se révèle dans le visage d’un homme, d’un enfant : Jésus. On le voit avec Marie sa mère, au cœur de la ROSACE, dans les STATUES, les VITRAUX à l’ORGUE, et surtout dans sa présence que l’on appelle la « présence réelle » : la présence du corps du Christ au tabernacle. Une autre présence, que l’on oublie : la présence du Christ dans son Eglise, c’est à dire dans l’assemblée que nous formons (si nous sommes baptisés !), et certains vont jusqu’à dire finalement que le mobilier le plus sacré dans une église, ce sont… les BANCS (ou les CHAISES), où vous vous trouvez et où vient prendre place le Peuple de Dieu.

Quand ? Principalement le dimanche, pour célébrer la messe.

Comment sait-on que l’on est invité à la messe ? par les cloches, qui battent le rappel. Lorsqu’on entend les cloches sonner, c’est comme si l’Eglise avec un E majuscule nous appelait, nous disait : « Venez, on a besoin de vous. Sans vous, nous ne sommes pas au complet pour prier, pour célébrer le Seigneur. » Dieu a besoin de tout son peuple et non pas de quelques spécialistes. Il a besoin de toi, de moi, pour le salut du monde. Il a besoin de tout le monde, que l’on s’entende bien ou que l’on ne s’entende pas.

Est-ce que vous vous entendez entre vous ? Peut-être bien que oui, je l’espère. Mais peut-être aussi que non. Eh bien peu importe ! Quand on va à la messe, quand on se laisse rassembler en Eglise, ce qu’il y a d’étonnant, c’est que vous pouvez être assis à côté de gens que vous aimez bien, mais aussi à côté de gens qui vous sont indifférents, voire même de personnes qui ne sont pas à votre goût, que vous n’auriez peut-être pas choisies comme amies. Eh bien, dans l’Eglise, peu importe, car nous sommes tous frères. Et le propre des frères et des sœurs, c’est que l’on ne les a pas choisis, qu’on les reçoit, et qu’on finit même par les aimer, non pas parce qu’ils nous plaisent, mais parce que moi comme eux, nous sommes tous aimés par nos parents.

Il peut aussi arriver que l’on soit seul dans une église, et même une cathédrale. On peut alors venir se recueillir, prendre le temps de s’arrêter, de faire une pause.

[SE DEPLACER VERS LA CHAPELLE DU SAINT SACREMENT]

Faire une pause. Oui, mais attention ! je ne suis pas seul à regarder ma vie, sinon je me prendrais facilement pour le plus beau ou le plus fort, ou au contraire pour le plus nul. Non, je regarde ma vie à travers le regard que le Seigneur pose sur moi. J’accepte de me laisser regarder par le Christ. Un lieu comme celui-ci, cette chapelle du Saint Sacrement nous aide. Nous ne sommes jamais seul !

Je vais vous montrer qui d’autres on peut rencontrer lorsqu’on se croit seul !

[AVANCER DANS LE DEAMBULATOIRE LE LONG DES CHAPELLES]

Qui sont ces personnes que l’on voit sur les tableaux, les statues ? Des personnages bibliques, des saints. Car on vient aussi à l’église pour rencontrer ces autres dont il est question dans le credo, lorsque nous disons que nous croyons à la « communion des saints ». Même lorsque apparemment nous sommes seuls, nous venons aussi rencontrer ces autres-là. Parce qu’avec nous qui venons dans cette Cathédrale, il y a la présence discrète mais réelle de tous ceux qui nous ont précédés ici. Certains y sont même enterrés (GISANTS). Mais aussi tous les saints qui nous ont précédés dans la foi, d’où tous ces tableaux, ces vitraux, ces statues de SAINTS. Surtout, les pierres, les VOÛTES résonnent encore des prières, des chants, des pleurs aussi (obsèques) de tous ceux qui se sont rassemblés dans cette Cathédrale. Depuis plus de six siècles, plusieurs dizaines de millions d’hommes, de femmes, d’enfants, de pèlerins, de pécheurs, de fidèles sont venus ici prier, célébrer, rencontrer le Dieu de Jésus-Christ. Plusieurs dizaines de milliers d’enfants et d’adultes ont été baptisés ou se sont mariés dans cette Cathédrale, pour entrer dans le peuple de Dieu dont nous faisons nous aussi partie.

On n’est jamais donc seul : lorsque vous reviendrez ici, même seul, apparemment seul, chacun pourra s’adresser au Christ qui le premier s’est adressé à nous. Et surtout l’écouter.

Comment fait-on pour l’écouter ? où peut-on l’entendre ? A l’écoute de la Parole de Dieu, proclamée à l’AMBON. Mais aussi lue et priée personnellement dans la Bible, en se mettant dans un endroit calme et beau, silencieux pour que vous puissiez vous recueillir, vous tourner vers le Christ. Aujourd’hui comme hier, ils sont nombreux ceux qui viennent pour prier personnellement dans cette église cathédrale. Pour confier une intention de prière, une difficulté ou un souci, un proche dans la peine. Et sortir transformé de la prière. Non que les soucis disparaissent, mais qu’on les affronte avec plus de courage, de confiance et d’espérance : il y a quelque chose qui symbolise cela dans toute église, c’est l’ORIENTATION.

[montrer la BOUSSOLE]

Dans quelle direction est orientée l’église ? Vers l’Est, l’orient, le soleil levant, le jour qui se lève, l’avenir. Entrer dans une église, entrer dans l’Eglise, se laisser rencontrer par le Christ, c’est aussi se tourner vers l’avenir, croire qu’un avenir est possible, grandir, avoir davantage confiance en la vie, en soi, parce que Dieu a confiance en nous. Et beaucoup viennent chercher ici, dans la prière cette confiance qui vient de Dieu. Nous croyons en un Dieu qui fait confiance en l’homme. Nous mettons notre foi en un Dieu qui a foi en nous. Et venir à l’église, c’est réentendre cette confiance.

Je ne viens pas « pratiquer » parce que j’ai assez de foi pour aller à l’église. Mais je viens à la messe pour nourrir cette foi, parce que je n’ai pas assez de cette foi en Dieu qui croit en l’homme, que j’ai besoin de le réentendre, pour le redire aux autres.

TEXTE DE LA LETTRE AUX EPHESIENS (ci-dessous)

[COMMENTER LES MOTS ECRITS EN GROS. A RAPPROCHER DE LA VISITE GUIDEE QUE L’ON A FAITE. NOUS SOMMES LE PEUPLE DE DIEU, LE TEMPLE DE L’ESPRIT SAINT, LE CORPS DU CHRIST, LA DEMEURE DE DIEU]

CHANT, et PRIÈRE DU NOTRE PÈRE

 

Les uns comme les autres, réunis en un seul corps, le Christ voulait nous réconcilier avec Dieu par la croix : en sa personne, il a tué la haine. Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix. Par lui, en effet, les uns et les autres, nous avons accès auprès du Père, dans un seul Esprit. Et donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et 1es prophètes ; et la pierre angulaire c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, des éléments de la construction pour devenir par l’Esprit Saint la demeure de Dieu.

Lettre de saint Paul aux Ephésiens (Ep 2,16-22)

Entrez : Dieu est en attente,
sa maison est un lieu pour la paix.
Goûtez : Dieu est en partage,
sa table est un lieu pour se donner.

Vous êtes le peuple de Dieu :
pierres vivantes de son Eglise,
traces brûlantes de son passage,
jetant les grains de l’Evangile.

Vous êtes le peuple de Dieu :
Marques vivantes de son visage,
signes visibles de sa tendresse,
portant les fruits de l’Evangile.

Vous êtes le peuple de Dieu :
Fêtes vivantes de sa promesse,
pages ardentes de sa Parole,
jouant les mots de sa musique.

Magie des lieux…

Pour répondre aux jeunes pèlerins à Taizé la semaine dernière (une trentaine d’aveyronnais, une soixantaine de tarnais, trois cars de toulousains, des bretons, des monferrandais, ainsi que des allemands, des belges, des américains…) à qui Taizé et la qualité des relations les uns avec les autres, manquent…

– Ramène nous à Taizé !

– C’est promis pour la première semaine des vacances de février 2011 ! Mais j’espère que tu auras compris que Taizé est plus qu’un lieu, car le lieu lui-même ne paye pas de mine. C’est aussi plus qu’un rassemblement de jeunes, car entre les festivals, concerts, fêtes, soirées etc… il y a plein d’autres manières de se rassembler entre jeunes. Taizé, c’est surtout l’apprentissage d’une disposition du coeur, le fait de se donner une pause et du silence pour s’ouvrir à la Parole de Dieu. Le mystère est que cette disposition rend plus facile de s’ouvrir aux autres… Il ne dépend alors que de toi de poursuivre l’expérience, ici et maintenant.

– Oui ! Tu sais ce genre d’expérience vaut vraiment le coup d’être vécu. Pour moi, ça a été une façon de me rapprocher de Dieu, ça a été aussi l’occasion de faire de nombreuses rencontres merveilleuses, de comprendre certaines choses sur la vie et surtout que notre vie à Rodez n’est que superficielle, ça m’a aussi appris à plus me tourner vers les autres et être à leur écoute ! Je veux y repartir !!

– Attention à l’enthousiasme débordant… qui peut être suivi de déprime. Tout l’art est de transposer dans l’ordinaire ce qu’on a découvert d’extraordinaire. Non pas d’opposer un lieu à un autre, un temps à un autre, mais de « voir Dieu en toutes choses ». Autrement dit, de découvrir que ce que Dieu donne dans telles circonstances favorables, il continue de le donner partout et toujours, y compris dans des circonstances moins favorables. C’est tout un art, mais c’est celui du bonheur. Sans quoi, on fera dépendre notre bonheur des seules circonstances…

– C’est pas facile de retrouver à Rodez toutes ces choses si merveilleuses que nous avions trouvées là-bas… !

Un post sur facebook pour essayer encore de répondre…

La « magie » de Taizé ? ou de Lourdes avec l’Hospitalité, ou des JMJ etc…

Ces lieux permettent une expérience : se tourner ensemble vers Notre Père raccourcit le chemin pour se découvrir frères. Si ce sont des lieux privilégiés, extraordinaires, pour apprendre cela, Dieu étant fidèle à ses dons, aucun lieu, fût-il le plus ordinaire, n’est contre-indiqué pour vivre cette double ouverture du coeur vers Lui et vers les autres.

C’est là le christianisme le plus basique, l’incarnation, la révélation et la présence de l’extraordinaire (l’absolu de Dieu) dans l’ordinaire (l’humanité du Christ).

Pas de nostalgie donc, mais des choix à poser au quotidien, dans le prolongement ordinaire de l’expérience que l’on vient de vivre ! Se donner chaque jour un temps de silence, d’écoute de la Parole de Dieu, de prière, se rendre disponible aux rencontres offertes chaque jour, participer avec d’autres à la vie de l’Eglise… C’est d’ailleurs de ces réalités basiques dont vivent les frères de Taizé.