Quel témoin chrétien es-tu ?

Un petit test, préparé au départ pour des adolescents de l’AEP : choisir la réponse qui vous correspond le plus…

1)   On se moque de ta foi en te disant que Jésus-Christ est mort, point final. Comment réagis-tu ?

a.  Je sais qu’il est là avec moi, en particulier quand je prie.
b.  Je le vois à travers tous ceux que je rencontre.
c.  Ce n’est pas ce que j’ai appris au KT et à l’aumônerie.
d.  Ce n’est pas si important pour moi : ce qui compte, c’est l’exemple que Jésus a donné.
e.  Chacun pense ce qu’il veut.

 

2)   Qu’est-ce qui est le plus important pour toi ?

a.  Réussir sa vie professionnelle.
b.  Faire un mariage d’amour.
c.  Être riche.
d.  Développer mes talents.
e.  Contribuer à améliorer le monde.

 

3)   De quoi as-tu le plus besoin pour dire ta foi ?

a.  De m’ouvrir davantage aux autres.
b.  De mieux connaître l’Evangile.
c.  De l’aide des autres chrétiens.
d.  De laisser plus de place à Dieu, à l’Esprit Saint dans ma vie.
e.  D’être un peu plus convaincu.

 

4)   Que penses-tu de ceux qui acceptent de souffrir et même de mourir pour leur foi chrétienne ?

a.  Ils vont jusqu’au bout de leurs convictions.
b.  Ils sont fous ou fanatiques.
c.  Ils sont courageux.
d.  Ils sont un exemple pour les chrétiens.
e.  Ils imitent le Christ.

 

5)   Quelle est ton attitude face à un camarade / collègue qui s’intéresse à la foi chrétienne ?

a.  Tu l’invites au groupe de chrétiens auquel tu appartiens (aumônerie, mouvement, équipe…).
b.  La foi est une affaire personnelle. Je ne m’en mêle pas.
c.  Je suis admiratif.
d.  Je prie pour que Dieu l’éclaire.
e.  J’essaie de répondre à ses questions.

 

6)   A quoi le mot conversion te fait penser ?

a.  Quand un non-chrétien devient chrétien.
b.  Quand un chrétien se met vraiment à croire.
c.  Un grand changement de comportement à l’égard des autres.
d.  Une conviction nouvelle reçue au contact des autres
e.  Je n’en ai pas besoin puisque je suis chrétien.

 

7)   Pour toi, quel est le plus grand témoignage chrétien ?

a.  Aller jusqu’au bout de soi-même.
b.  Mettre tous ses talents au service des autres.
c.  Prendre une part active dans la vie de l’Eglise.
d.  Consacrer sa vie à Dieu.
e.  Passer le relais de la foi.

 

Pour l’évaluation des réponses, cliquer ICI.

Pour l’interprétation, cliquer ICI.

Les propos de Benoît XVI sur le SIDA, sans déformation…

Voici le texte intégral de la déclaration dans son contexte (infos issues de ZENIT.org) :

Question : Votre Sainteté, parmi les nombreux maux qui affligent l’Afrique, il y a également en particulier celui de la diffusion du sida. La position de l’Eglise catholique sur la façon de lutter contre celui-ci est souvent considérée comme n’étant pas réaliste et efficace. Affronterez-vous ce thème au cours du voyage ?

Benoît XVI : Je dirais le contraire : je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est précisément l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses différentes réalités. Je pense à la Communauté de Sant’Egidio qui accomplit tant, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, aux Camilliens, à toutes les religieuses qui sont à la disposition des malades… Je dirais qu’on ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d’augmenter le problème. La solution ne peut se trouver que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l’un avec l’autre, et le deuxième, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements personnels, à être proches de ceux qui souffrent. Tels sont les facteurs qui aident et qui conduisent à des progrès visibles. Je dirais donc cette double force de renouveler l’homme intérieurement, de donner une force spirituelle et humaine pour un juste comportement à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre, et cette capacité de souffrir avec ceux qui souffrent, de rester présents dans les situations d’épreuve. Il me semble que c’est la juste réponse, et c’est ce que fait l’Eglise, offrant ainsi une contribution très grande et importante. Nous remercions tous ceux qui le font.

 

Pour plus d’infos : cliquer ICI (site de la conférence des évêques de France), ICI (site de réflexions à partir de la doctrine sociale de l’Eglise), ICI (article de Edouard Husson), ICI (« Les capotes sont cuites », article caustique et très informé)  ou ICI (« Le discours de Benoît XVI sur le préservatif est tout simplement réaliste », réponse de 5 scientifiques à la lettre ouverte publiée dans Le Monde). A télécharger également : un quizz pour collégiens (3ème) ICI, un texte humoristique sur les réactions aux paroles du pape ICI.

 

Commentaire personnel :

Chose rare sur ce blog (qui n’en est pas tout à fait un), je me permets un commentaire qui relève de la logique, avant même de parler de morale :

Des pays très pauvres d’Asie ou d’Amérique latine ont un taux de diffusion du préservatif comparable à celui en Afrique. La différence entre ces pays et l’Afrique – où le SIDA est tellement plus répandu -, n’est donc pas liée à la faible diffusion du préservatif qui leur est commune, mais à la différence de comportement affectif et sexuel entre ces continents.

Certes, dans un raisonnement à court terme, le préservatif peut être nécessaire, et même obligatoire pour qui ne serait pas capable de vivre une sexualité ordonnée à l’amour, c’est à dire fidèle à un seul partenaire. Et c’est ce que l’Eglise a déjà dit, y compris officiellement : je l’ai notamment entendu de la voix du cardinal Lustiger sur un JT, et plus récemment de Mgr Di Falco.

A l’inverse, la promotion du préservatif comme premier voire comme « seul » remède au fléau du SIDA a pour effet de cautionner des moeurs qui sont justement la cause du problème, ou de les considérer comme un état de fait irréformable. Une prévention du Sida exclusivement basée sur le préservatif combine ainsi une immoralité fondamentale (« vous pouvez continuer à vagabonder, du moment que vous avez un préservatif ») et un désespoir flirtant avec le racisme (« ils ne changeront jamais de moeurs »), qui ont donc pour conséquence d’ « augmenter le problème », comme le dit Benoît XVI. Une telle prévention est tout aussi dangereuse que celle qui limiterait la prévention routière au seul port du casque ou de la ceinture, sans s’interroger sur les comportements (vitesse, alcoolémie…). Ce que l’Eglise refuse, c’est la doctrine du « tout-préservatif » que prône la société occidentale, si allergique aux mots fidélité, abstinence, morale sexuelle… – l’abbé Pierre sur le plateau télé d’un Sidaction avait été publiquement conspué pour avoir osé parler de fidélité ! Incapable d’entendre le discours de l’Eglise sur la lutte contre le Sida, dont l’action concerne un malade du Sida sur 4, nos sociétés préfèrent censurer le discours de l’Eglise, ou le caricaturer en interdiction du préservatif.

Un des rares pays où l’épidémie VIH a régressé au début des années 2000 est l’Ouganda, dont le message du gouvernement (oui du gouvernement, pas seulement de l’Eglise locale) était la chasteté et la fidélité pour enrayer l’épidémie. Et cela à marché. Voir l’étude (résumée en anglais ci-dessous*) des chercheurs RL Stoneburner, Low-Beer (2004), « Population-Level HIV Declines and Behavioral Risk Avoidance in Uganda », publiée par le magazine Science n° 304, avril 2004, p. 714-718. » (commentaire de xav007 le 18/03/2009, extrait du site de Famille Chrétienne)

Osons le dire, contre tous ceux qui hurlent aujourd’hui avec les loups : par le poids de ses oeuvres caritatives dans le domaine de la lutte contre le VIH, par la pertinence de ses réflexions sur les causes et les remèdes, l’Eglise catholique est le plus responsable des acteurs de la lutte contre le SIDA. Il apparaît hélas que le rôle prophétique qu’elle endosse avec courage sur cette question, implique pour elle d’être seule à défendre la vérité.

 

*Population-Level HIV Declines and Behavioral Risk Avoidance in Uganda
Rand L. Stoneburner and Daniel Low-Beer

Uganda provides the clearest example that human immunodeficiency virus (HIV) is preventable if populations are mobilized to avoid risk. Despite limited resources, Uganda has shown a 70% decline in HIV prevalence since the early 1990s, linked to a 60% reduction in casual sex. The response in Uganda appears to be distinctively associated with communication about acquired immunodeficiency syndrome (AIDS) through social networks. Despite substantial condom use and promotion of biomedical approaches, other African countries have shown neither similar behavioral responses nor HIV prevalence declines of the same scale. The Ugandan success is equivalent to a vaccine of 80% effectiveness. Its replication will require changes in global HIV/AIDS intervention policies and their evaluation.

Population Health Evaluation Unit, Cambridge University, Cambridge, UK.

 

 

A propos du Notre Père

L’édition 2009 de la Journée du Pardon en la Cathédrale de Rodez avait pour thème le Notre Père. Cliquer sur les liens pour télécharger un des ingrédients de cette Journée du Pardon :

Calligraphies de Georges Unal, « arbre de lumière » de Gérard Issalis, bouquets des équipes de fleurissement de la paroisse Notre-Dame de l’Assomption, méditation de Pierrette Cayrade (en diaporama ou en vidéo) ou des lycéens de l’AEP, examen de conscience (cf. texte ci-dessous), dessins d’enfants du KT, petites croix en bois verni de M. Andrieu, accueil et communication sur le marché, grand panneau de prières par Georges Unal, fiches « Croire » de Bayard, temps de prière animés par les mouvements et groupes de prière, célébrations pour enfants ou collégiens, confessions par les prêtres de la paroisse…

Un très grand merci à tous !

Notre Père qui es aux cieux
– L’oubli de toi, la négligence à t’honorer comme notre Créateur, le fait de vivre et de nous suffire à nous-même comme si tu n’existais pas.

– Le refus de nous recevoir de toi.

– La résistance à nous laisser aimer de toi, tels que nous sommes.

– Le fait de nous contenter des représentations de toi qui nous arrangent.

 

Que ton nom soit sanctifié
– Le contre-témoignage que nous donnons à ceux qui ne croient pas en toi.

– Notre volonté de nous faire un nom par nous-mêmes, la recherche de la gloire pour être reconnu des autres.

– L’oubli de ceux dont le nom est bafoué, la dignité écrasée, ceux qui sont exclus parce que différents, pauvres, seuls.

– Le fait de confondre la sainteté avec la perfection, de refuser faiblesse et limites pour y arriver par soi-même.

 

Que ton règne vienne
– Le découragement ou l’indifférence vis à vis du monde où ton règne de justice, de paix et d’amour n’est pas encore là.

– Notre désir de faire advenir notre propre règne, de prendre les premières places, d’être les plus forts.

– Notre réticence à emprunter le chemin de service et de don que ton Fils Jésus nous donne pour que ton règne vienne.

 

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
– Notre manque de confiance en toi, la volonté de maîtriser notre vie et celle des autres.

– La désobéissance à tes commandements. La paresse à mettre en œuvre concrètement ce que tu désires.

– Le refus d’écouter ta Parole, d’écouter notre conscience, qui invitent à vivre à l’imitation du Christ.

– La résistance à laisser convertir notre volonté à la tienne pour que notre vie corresponde davantage à ce pour quoi tu nous as créés.

 

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour

– La peur de dépendre de toi, de nous reconnaître créatures devant toi.

– Notre difficulté, nos refus parfois, de nous ouvrir à ta présence, de vivre ce jour comme un don de toi.

– La recherche par nous-mêmes de ce qui nourrit en nous la vie, plutôt que l’attention à la vie que suscitent en nous les rencontres de ce jour.

– Le souci excessif de demain, qui empêche d’accueillir l’aujourd’hui.

 

Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés
– Nos difficultés à demander pardon, ou plutôt à recevoir ton pardon gratuit.

– Notre conception du pardon comme un dû à conquérir, plutôt que comme don à recevoir. Notre manque d’humilité.

– Nos difficultés à offrir le pardon à ceux qui nous blessent, sans attendre qu’ils commencent par reconnaître leurs torts.

– Nos regards qui enferment l’autre dans le mal qu’il a pu nous faire, si différent de ton regard de tendresse et de miséricorde, qui sait voir avec le cœur.

 

Et ne nous soumets pas à la tentation
– Le manque de confiance en toi dans l’épreuve. L’oubli de toi, de ta présence, alors que tu es notre seule force.

– Notre prétention à être des justes, indemnes de toute chute.

– Nos lâchetés à combattre pour la vie, pour l’amour, la préférence donnée à notre tranquillité, un « laisser faire » les choses sans vraiment nous impliquer.

– Les moments où nous avons été occasions de chute pour les autres, ne les aidant pas à être forts dans la tentation.

 

Mais délivre nous du Mal
– Le mal que nous sommes capables de réaliser sur nous-mêmes, les autres et sur la Création, parfois malgré nous mais aussi bien souvent avec notre consentement.

– La tendance à minimiser le mal que nous pouvons faire, et à grossir celui que les autres nous font.

– Le refus de nommer ce mal dont nous sommes l’auteur et d’accueillir ta puissance de libération, seule capable de nous convertir.

– Le fait de croire irréparable le mal que nous subissons des autres, de nous engager dans la violence ou la rancune.

 

A toi le règne, la puissance et la gloire !
Béni sois-tu pour ta patience face à nos lenteurs à répondre à ton amour !
Béni sois-tu pour cette relation personnelle que tu veux vivre avec chacun !
Béni sois-tu pour ton cœur plus grand que le péché !
Béni sois-tu pour ton regard qui n’enferme pas mais espère de l’homme !

Message du conseil du presbyterium

La levée de l’excommunication d’évêques lefebvristes refusant le concile de Vatican II, a troublé les prêtres du diocèse et le peuple de Dieu en Aveyron. Elle a aussi eu le mérite de susciter un débat dans l’Eglise, y compris entre prêtres de différentes générations et sensibilités, pour nous faire apprécier notre capacité à aller ensemble à l’essentiel, tout comme notre unité à propos du concile de Vatican II. Elle devient aussi l’occasion d’exprimer notre solidarité envers tout le peuple de Dieu qui s’est engagé dans la réception et la mise en œuvre du concile.

Dans ce sens, le Conseil du Presbyterium, réuni le 20 février 2009 veut réaffirmer trois convictions :

– Ensemble, nous redisons que le concile de Vatican II est la « feuille de route » pour l’Eglise de notre temps, au niveau universel comme au niveau du diocèse : le projet pastoral diocésain qui vient d’être publié s’en inspire et en est un des fruits concrets.

– L’Eglise n’a pas sa finalité en elle-même, mais elle est faite pour le monde : elle se nourrit de la Parole de Dieu ; elle participe à la liturgie, activement, en profondeur et en vérité ; elle se met à l’écoute et au service des hommes de son temps… tout cela pour cette seule fin : que le monde soit évangélisé. Et cette mission est l’affaire de tous les baptisés, avec la même vocation à la sainteté.

– Nous nous sentons d’autant plus invités à recevoir le concile de Vatican II, et à en relire les textes pour nous en approprier le contenu, dans le sens d’une fidélité inventive à la tradition de l’Eglise. Et nous invitons le peuple de Dieu à faire de même.

 

Fidèle au concile de Vatican II, le Conseil du Presbyterium a aussi tenu à s’exprimer sur notre ministère de prêtre en lien avec la vocation commune de tous les baptisés :

Ainsi, nous nous sommes redits qu’être prêtre, est une manière originale de suivre le Christ, d’être donné pour révéler la tendresse du Père, de servir la communauté chrétienne. Le prêtre seul ou isolé n’est rien : il fait partie du presbyterium, en lien avec l’évêque et avec tout le peuple de Dieu. Sa vocation n’est pas de l’ordre du pouvoir, mais de l’accompagnement et de l’articulation. La mission des prêtres est de servir la communion entre les membres du Corps du Christ, en aidant l’Eglise à être davantage relationnelle. Collaborer avec les laïcs tout en leur laissant leur mission principale dans le monde, fait aussi partie de la vocation de prêtre.

La joie, celle d’être chrétien, celle d’être prêtre, est essentielle dans leur témoignage. La mission qui leur est confiée doit être telle que cette joie ne soit pas étouffée par l’activisme ou une solitude inhumaine. Autant, voire plus que d’être des administrateurs de sacrements ou des animateurs pastoraux, les laïcs attendent des prêtres qu’ils soient des hommes disponibles et à l’écoute, des hommes de prière, des amoureux de la Parole, mais aussi des témoins de ce qu’ils disent, tant au plan personnel qu’entre eux. Pour les prêtres, être grognons ou non fraternels, contredit leur vocation d’hommes de communion.

La vocation de prêtre est une belle aventure à proposer à un jeune, avec sa part d’inconnu quant à la manière de s’exercer à l’avenir : la radicalité du ministère de prêtre ne doit pas effrayer, ni être opposée à la prudence nécessaire au discernement d’une vocation. Notre monde a besoin d’hommes libres, équilibrés et ouverts, qui soient capables d’un tel choix radical. Osons en appeler !

le Bureau du Conseil du Presbyterium

p. Hubert Fau (secr.), Pierre Monteil, Raphaël Bui, Jérôme Lemouzy
Mgr Bellino Ghirard, p.Bernard Quintard

Le Conseil du Presbyterium est un groupe de prêtres représentant l’ensemble des prêtres du diocèse auprès de l’évêque pour l’assister en tout ce qui concerne la vie sacerdotale et la pastorale du diocèse.

Retour de Rome…

De retour de Rome, je reviens avec un trésor de sensations visuelles, auditives et gustatives…  comme à chaque séjour dans l’Urbs, LA ville par antonomase – je n’ai pas résisté à utiliser ce mot savant retrouvé dans les premières pages du guide feuilleté dans le car !

Mais ce fut aussi et d’abord un pèlerinage sur les pas de Saint Paul, et un pèlerinage de plus de 500 responsables et aumôniers Scouts et Guides de France. Et là, en chapitre, en groupe, ou tous ensemble rassemblés dans chacune des 4 basiliques majeures (Saint-Paul-hors-les-murs, Sainte-Marie-Majeure, Saint-Pierre-de-Rome, Saint-Jean-du-Latran) mais aussi de passage aux Tre Fontane ou à Saint-Clément-de-Rome, à l’occasion d’échanges, de partage de la Parole de Dieu, de célébrations, de témoignages, j’ai mieux découvert en quoi la foi chrétienne se vit en mouvement, dans tous les sens du terme : en avançant avec d’autres, en se laissant déplacer par les approches des autres, en faisant corps avec ces autres. Les discussions avec Mélanie, Gilles ou Marc, les débats avec Pierre, les rires avec eux aussi, les témoignages de Jean et d’Anne, la simplicité d’Agnès, l’humilité de Florence, la course avec Jérôme, pour ne parler que des membres du chapitre Saint Bernard, mais aussi le choeur parlé à la Chapelle Sixtine, la prière universelle spontanée à Saint Ignace de Loyola, témoignaient de cette richesse qu’il y a à conjuguer, à faire converser ensemble une foi en recherche et une foi se pensant plus affirmée (à tort parfois). A la chapelle Sixtine ou à Saint Ignace, nous avons expérimenté comment au terme d’une pédagogie de la foi pleine de… mouvement, une même prière, le Notre Père ou la prière scoute, pouvait assumer la diversité des approches de la foi, non pas au sens du plus petit commun dénominateur, mais en se laissant enrichir de cette diversité.

Avec le souvenir heureux de quatre années comme CT chez les Scouts d’Europe – dont la pédagogie est à la fois si proche et si différente -, je dis un grand bravo à l’équipe nationale des Scouts et Guides de France qui a fait ce pari d’inviter les responsables du mouvement à vivre cette belle expérience de l’Eglise !

Frères, nous voulons rendre grâce pour le témoignage de générosité, de service du Seigneur, de don de soi, de combat sans souci des blessures que l’apôtre Paul à donné au monde, et dont la ville de Rome garde les traces. Nous-mêmes, en pèlerinant sur les pas de saint Paul au cœur de la ville de son martyre, nous nous sommes laissés dynamiser par ce géant de la foi, et nous avons eu le bonheur de vivre une magnifique expérience d’Eglise, en mouvement, en groupe, en chapitre, unis dans la diversité des dons, des charismes, des manières de croire, et des états de vie. Et nous témoignons à notre tour de notre désir d’aller plus loin avec Paul, de connaître davantage sa pensée, de nous laisser convertir.
Nous avons déjà vécu ici bien des découvertes, avec pour les uns ou les autres une foi plus vive, un décentrement de soi pour laisser aux autres toute leur place, un changement de regard sur les jeunes et sur leurs jeunes chefs, une découverte de Marie capable d’intercéder pour nous, de nous faire engendrer le Christ…

Gloire à Dieu qui nous permet de vivre une seule et même foi tout en mettant en valeur les spécificités de chacun.
(extrait de la lettre que nous avons rédigée après le dernier temps de partage en chapitre)

Vendredi Saint

Voici les éléments de la célébration du Vendredi Saint que nous avons vécue aujourd’hui à partir des 7 dernières paroles du Christ, avec des collégiens de l’Enseignement Catholique à Rodez.

– Collège St Joseph : texte et diaporama
– Collège du Sacré-Coeur : livret et parcours dans la Cathédrale

La version « diaporama » est facilement réutilisable ailleurs qu’à Rodez. Celle dans la Cathédrale a donné l’occasion d’un intéressant détournement du sens des (nouveaux) vitraux… On peut accompagner l’animation d’un portement de croix par des jeunes.

Textes : rédigés avec Philippe Idiartegaray (responsable de la pastorale au collège St Joseph).
Musique : Entre (Mej 2006 : pour écouter un extrait, cliquer ICI), Psaume et L’amour crucifié (Camille Devillers 2006 : pour écouter un extrait et/ou acquérir le CD – un « must » ! – cliquer ICI).
Animation : jeunes / paroles de jeune « face à… » ; animateur 1 / parole du Christ et introduction à la prière ; animateur 2 / commentaire ; animateur 3 de chant (et/ou lecteur CD) Merci à Guylaine, Françoise, Bernard, Stéphanie, Vanessa, Antony, les méjistes, les confirmés, les jeunes porteurs de la croix, les catéchistes et accompagnateurs…

 

Première Parole (Luc 23,34)

Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent (…) et Jésus disait : « Père, pardonne – leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Deuxième Parole (Luc 23,43)

Ils le crucifièrent ainsi que deux malfaiteurs, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche (…). L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? sauve-toi toi-même, et nous aussi ». Mais l’autre, le reprenant, déclare : « tu n’as même pas la crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ! Pour nous, c’est justice, nous payons nos actes, mais lui n’a rien fait de mal ». Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume ». Et (Jésus) lui dit : « en vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ».

Troisième Parole (Jean 19,27)

Jésus, voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère ». Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui.

Quatrième Parole (Matthieu 26,47)

A partir de la 6ème heure, l’obscurité se fit sur toute la terre. Et vers la 9ème heure Jésus clama en un grand cri : « Eli, Eli, lema sabachtani ? » C’est-à-dire : »mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Cinquième Parole (Jean 19,28)

… après quoi, sachant que désormais tout était achevé, pour que l’Ecriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit : « j’ai soif ».

Sixième Parole (Jean 19,29)

Un vase était là rempli de vinaigre ; on mit autour d’une branche d’hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : »tout est accompli », et, inclinant la tête, il remit l’esprit.

Septième Parole (Luc 23,46)

C’était environ la 6ème heure, quand le soleil s’éclipsant, l’obscurité se fit sur la terre entière, jusqu’à la 9ème heure ; et, jetant un grand cri, Jésus dit : »Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Ayant dit cela il expira.

Orientations de la catéchèse

Vous trouverez quelques extraits des notes prises à la journée organisée par le Centre Diocésain de la Catéchèse et du Catéchuménat, aujourd’hui à Rodez, avec la présentation par le p. Jean-Claude Reichert du Texte National pour l’Orientation de la Catéchèse en France (2006). Ces notes n’engagent pas le conférencier.

Deux grandes lignes :

1ère intuition : Il ne peut y avoir de catéchèse sans une communauté vivant de la foi, se nourrissant de la Parole de Dieu et des sacrements, se souciant de la place des petits, participant à la vie de la cité, vivant de l’amour de Dieu, du pardon… Cette communauté forme « un milieu nourricier où s’enracine l’expérience de la foi » (p.31). Quand cela est présent… une expérience est possible. Il ne s’agit pas seulement de dire que toute l’Eglise doit être impliquée dans la catéchèse. Il s’agit de dire que la catéchèse implique la mise en contact avec un terreau, et non pas seulement une activité spécialisée confiée à quelques uns… La raison en vient de loin : l’Eglise existe pour évangéliser, pour porter l’Evangile. (Paul VI) Et non, l’Eglise doit développer des actions d’évangélisation. En fait, si elle n’évangélise pas, elle n’existe plus. Toute personne dans l’Eglise, tout lieu, toute mission n’existe que par la vocation de l’Eglise : porter l’Evangile. L’Eglise, par toute sa vie porte l’Evangile, et pas seulement dans les activités dites d’ « annonce de la foi ». En célébrant les sacrements… en vivant évangéliquement… en portant son attention aux petits… Quand on voit l’Eglise faire attention aux petits, on voit l’Eglise porter l’Evangile. Le texte d’orientation ne fait que dire la vocation de toute l’Eglise, chacun ayant sa manière à porter l’Evangile. En liturgie, on n’explique pas, on ne fait pas de leçon, on se laisse porter ailleurs… En catéchèse, on explique, on parle.

Dans la suite d’« Aller au cœur de la foi », il s’agit d’un encouragement non pas à organiser l’entreprise catéchèse, mais à sensibiliser progressivement les communautés chrétiennes à leur vie profonde.

2ème intuition : Pour caractériser maintenant le travail de la catéchèse, nous faisons le choix de la pédagogie d’initiation. Kézako ? Il y a autant de définitions du mot initiation ! Dans la « pédagogie d’initiation » en catéchèse, celui qui initie, c’est le Christ, ce n’est pas nous. Notre tâche est de réunir toutes les conditions pour que cela soit possible, à l’instar de ce qui se passe en catéchuménat. Pour aujourd’hui, nous devons reprendre conscience que le 1er sujet actif, c’est le Christ lui-même au cœur des hommes.

Nous venons d’une période où nous pensions la catéchèse à partir de l’institution : que faut-il que je leur apprenne ? que dois-je leur dire ? On commençait à se fixer à nous-mêmes un objectif pédagogique, partant de nous, puis on se donnait les moyens pour que cela soit reçu. Le travail consistant à trouver les moyens pour que le message soit reçu. Ce modèle ne fonctionne plus. Un professeur des écoles ne peut plus fonctionner comme cela.

La catéchèse vise à la rencontre avec le Christ qui lui-même travaille au cœur des hommes, en imaginant des itinéraires au fil desquels ils pourront rencontrer cette initiative du Christ. Avoir constamment le souci que chez eux, là-bas, il se passe quelque chose, une aventure spirituelle, un cheminement dont nous ne pouvons être propriétaires. Cela ne signifie pas pour autant « laisser faire ». Mais proposer des itinéraires…

 

Quatre composantes de l’offre catéchétique :

Ces deux intuitions, les évêques souhaitent les faire vivre dans 4 types d’offres, qui doivent donc s’enraciner dans le milieu nourricier d’une communauté chrétienne, en mettant en œuvre une pédagogie d’initiation :

(1) Des itinéraires de type catéchuménal qui conduisent aux sacrements.
(2) Des temps intergénérationnels ou communautaires dans le cadre du rassemblement dominical au fil de l’année liturgique.
(3) Un appel à développer une 1ère annonce dans les lieux et regroupements de vie comme la famille, l’enseignement catholique, les mouvements et aumôneries.
(4) Une organisation qui permet aux personnes d’entrer dans une proposition de catéchèse ordonnée à toute étape de la vie.

 

 

 

Réactions au motu proprio du 7/7/07

Voici quelques réflexions provisoires sur le motu proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI, qui suscite bien des prises de positions…

(1) Tout d’abord, il s’agit d’une affaire de posture à l’égard du Magistère de l’Eglise : même si la position du Magistère dérange, et surtout si celle-ci dérange, il s’agit de réfléchir à partir d’elle pour s’élever plus haut, mais dans la direction qu’elle indique, plutôt que contre elle. C’est affaire de « sauver la proposition de l’autre », en particulier quand cet autre s’appelle Joseph Ratzinger, théologien profond (cf. La foi chrétienne, hier et aujourd’hui) et fin liturge (cf. l’Esprit de la liturgie), mais surtout avec cette foi typiquement catholique dans l’assistance particulière de l’Esprit Saint donnée au pape chargé du gouvernement de l’Eglise. Dans un devoir de séminaire, je m’y étais exercé sur le sujet de la non communion des divorcés-remariés, un sujet de désaccord fréquent avec le Magistère, à partir justement d’un texte écrit par le cardinal Ratzinger.

(2) Il y a certes des excités intégristes qui refusent le concile de Vatican II dans ses ouvertures les plus profondes : compréhension de l’Eglise comme peuple de Dieu, corps du Christ, temple de l’Esprit, et non premièrement comme institution hiérarchisée ; place de l’Eglise dans le monde comme sacrement de salut plutôt que Royaume réalisé ou société parfaite ; oecuménisme, liberté religieuse et droits de l’homme ; dialogue interreligieux ; rapport entre Ecriture et tradition… Mais cela n’autorise pas à faire un procès d’intention à ceux qui, traditionnalistes, demandent la messe « dos au peuple », et qui ne partagent pas forcément les idées intégristes. Certains diront à juste titre qu’une manière de célébrer induit, ou sous-tend une manière de penser et de croire : Lex orandi, lex credendi. Eh bien, en quoi la messe de rite ancien est-elle théologiquement contraire à la foi de l’Eglise, et à l’esprit du concile de Vatican II ? Dira-t-on alors que les générations de saints qui s’en sont nourris, ont été leurré par une messe « fausse » ? Avec un peu de provocation, on pourrait même affirmer qu’en faisant abstraction de quelques points effectivement réformables (latin, distance du prêtre par rapport à l’assemblée, passivité des fidèles…), la position du prêtre dans ce rite, dite péjorativement « dos au peuple », où le prêtre est en fait tourné avec le peuple dans la même direction, est davantage conforme à l’ecclesiologie de Vatican II, où le prêtre, certes avec un rôle différentié pour signifier un des modes de présence du Christ, est d’abord là en tant que membre du peuple de Dieu. C’est d’ailleurs le cas à la basilique souterraine de Lourdes, ou dans des églises contemporaines, où l’assemblée est placée à l’extérieur d’un U ou d’un O, et l’autel au centre : tous regardent non pas le prêtre, mais plus haut que lui. Il n’est alors pas gênant, au contraire, que certains soient derrière lui, d’autres devant ou à côté… Dans la liturgie rénovée, le prêtre exclusivement en vis à vis de l’assemblée, pourrait faire figure de pur alter Christus – et cela correspond davantage à la vision du concile de Trente -, avec en plus le risque de sé-duction, de cabotinage… Ces propos sont bien sûr exagérés, car comme l’indique le motu proprio, les deux formes du rite, ancien et nouveau, « ces deux expressions de la « lex orandi » de l’Église n’induisent aucune division de la « lex credendi » de l’Église » (Art.1)

(3) Il y a (eu) aussi d’autres excités, qu’on serait indulgent d’appeler des intégristes-de-Vatican-II, de par une interprétation du concile de Vatican II qui fait fi non seulement de la lettre mais de l’esprit des textes conciliaires, aboutissant à des pratiques liturgiques aplatissant le mystère de la messe. Par exemple, la participation active (en fait « actuosa« , i.e. « en acte ») demandée par Sacrosanctum concilium ne coïncide pas forcément avec le fait de faire chanter, parler, bouger, gestuer le plus de monde… Je participe aussi à cet aplatissement qui peut fait perdre le sens du mystère de l’Eucharistie, qui peut empêcher les fidèles d’y voir la présence réelle du Christ s’invitant parmi les hommes, en m’autorisant à faire de la liturgie une affaire de créativité ecclésiale, de spectacle, alors que c’est d’abord l’Eucharistie – reçue du Christ, transmise par l’Eglise – qui constitue cette dernière, et non pas premièrement l’Eglise qui fait l’Eucharistie. C’est ce que Benoît XVI rappelle dans Ecclesia de Eucharistia.

(4) A l’égard du latin, qui n’est pas de mon goût parce qu’il empêche d’accueillir le mystère eucharistique avec toute notre intelligence, je ne suis malgré tout pas convaincu par le motif invoqué que le latin doit être banni parce qu’il serait incompréhensible ou irrecevable par le monde actuel, car la compréhension d’un sacrement est d’ordre symbolique et non premièrement intellectuelle. On n’a pas à expliquer un symbole, mais à se laisser entraîner ailleurs par lui. C’est ce qui se passe par exemple à Taizé, ce lieu profondément oecuménique, le contraire d’un lieu intégriste, où une ambiance, des chants ruminés (parfois en latin) induisent une entrée en intériorité… L’argument sur l’irrecevabilité du latin méconnaît aussi le caractère profondément irrecevable de l’Eucharistie, son extériorité à notre égard, le fait qu’il nous faut une parole autre pour nous la rendre accessible : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ». Le concile de Vatican II n’a d’ailleurs pas invité à supprimer le latin, reconnaissant par exemple comme « chant propre de la liturgie romaine » le chant grégorien qui « toutes choses égales par ailleurs, doit occuper la première place » (SC n°116) !

(5) Comment parler d’ouverture au monde, de dialogue, de respect de la différence, d’accueil de l’autre, quand on n’est pas capable de le vivre entre catholiques, quand la position de cet autre-catholique qu’est le traditionaliste est suspectée d’intégrisme, d’idéologie dangereuse et qu’on n’est plus capable d’entendre ce qu’il a à dire, que l’on rejette a priori tout ce qui pourrait venir de lui, y compris de légitime. C’est plutôt dans cette fermeture là qu’il faut parler d’idéologie… La remarque s’applique évidemment aux « durs » de tous bords.

(6) Je ne vois donc pas pourquoi contester la position du Magistère, et refuse par principe de le faire. Je vois cependant des difficultés pratiques à mettre en oeuvre le motu proprio en France. En effet, celui-ci s’applique soit aux « messes célébrées sans peuple » (Art.2) auxquelles cependant peuvent « être admis, en observant les règles du droit, des fidèles qui le demandent spontanément » (Art.4), soit « dans les paroisses où il existe un groupe stable de fidèles attachés à la tradition liturgique antérieure. » (Art. 5.1). Or, il n’est pas prouvé qu’il existe en Aveyron, au niveau d’une paroisse – et non pas seulement au niveau du diocèse – un tel « groupe stable » suffisamment conséquent pour qu’une messe soit célébrée spécialement avec eux. Surtout dans le contexte français, et tout particulièrement celui d’un diocèse rural, où la dispersion des fidèles conduit à les rassembler en des assemblées plus significatives – et donc à supprimer des messes dans des lieux peu fréquentés. L’application du motu proprio semble donc concerner davantage les grandes villes. En ce qui me concerne, en tout cas, je ne sais pas célébrer dans le rite ancien, et n’y ai pas de goût particulier, mais comprendrais mal qu’un prêtre qui pourrait rendre ce service à une communauté suffisamment conséquente ne le fasse pas par refus de principe à l’égard de la position du pape.

Une ordination vietnamienne à Rodez

Si une ordination sacerdotale en Aveyron est un événement trop rare, celle d’un prêtre vietnamien en la Cathédrale de Rodez, pour le diocèse de Hanoï, est exceptionnelle. Dimanche 10 juin 2007, en recevant le sacrement de l’ordre presbytéral de Mgr Bellino Ghirard notre évêque, Joseph Sy nous a donné l’occasion d’un grand moment d’Eglise, un moment de catholicité, où l’universalité de l’Eglise s’exprimait par la diversité des fidèles présents venus de Millau, Espalion, Decazeville, Rodez, de tout le diocèse même, avec la présence du chœur diocésain… mais aussi, de Midi-Pyrénées, et même du Vietnam, puisque les parents et les amis de Joseph avaient fait le déplacement exprès. Ce dimanche fut universel, par le répertoire musical proposé à nos oreilles occidentales, par le repas de fête qui a suivi au foyer saint Pierre, par la diversité des couleurs et des costumes de fête, la « lourde » chasuble de Joseph, décorée à la vietnamienne n’étant pas en reste. Catholique aussi, ce dimanche le fut par le rappel de toute cette chaîne de saints qui ont fait l’Eglise aujourd’hui, dans une longue litanie des saints récitée au moment où Joseph priait allongé de tout son long, embrassant le sol de cette terre aveyronnaise qui l’accueille le temps de sa formation et pour quelques années encore d’études et de service pastoral à la paroisse St Eloi du Bassin. Assistaient à cette ordination des enfants et des jeunes, en particulier des scouts de France, qu’accompagne Joseph. La plus grande partie du presbyterium était présente. Un prêtre âgé a pu exprimer sa joie de voir la relève.

Centenaire du scoutisme à Rodez

Mémorable soirée que cette célébration ruthénoise du Centenaire du scoutisme, samedi 19 mai 2007 : un beau moment d’oecuménisme entre scouts et guides de France, et scouts et guides d’Europe (d’anciens scouts unitaires de France étaient aussi présents).

Les préjugés ne manquent pas de part et d’autre de ces mouvements scouts, des préjugés souvent caricaturaux par leur excès. Cependant sur une ville moyenne comme Rodez et ses environs, les occasions de se rencontrer entre jeunes issus des SGDF (Scouts et Guides de France) et de la FSE (Fédération du Scoutisme Européen) sont nombreuses : dans la même classe au collège (cf. Basile et Sérèna…), au lycée (cf. Jean-Baptiste et Marie…), en études supérieures (cf. Grégory et Hélène…), ou au même club de théâtre, en particulier celui dirigé par ce grand ancien dans le scoutisme qu’est Roger Rey (cf. François, Mathilde, Lucie, et Marie-Alix, Cécile), voire au sein d’une même famille (cf. Maryse et son fils Simon).

Au-delà de cette connaissance personnelle, qui est l’antidote aux préjugés, la rencontre d’hier a donné l’occasion aux deux mouvements de collaborer à la préparation d’un même événement. Les SGDF ont pris en charge l’essentiel de cette préparation qui a demandé pas mal de logistique (invitations, réservations, intendance, sonorisation et éclairage…), mais les FSE ont enrichi la veillée de leur animations. Mieux, au plan symbolique, la farandole improvisée tous ensemble autour du feu, tandis que l’on chantait « La légende du feu », le fait qu’ensemble nous ayons pu célébrer, chanter, prier les Complies et la prière scoutes, tout cela témoignait d’une unité et d’une fraternité possibles, non pas d’abord parce que nous l’aurions décidé de nous-mêmes, par nos propres forces, ou au motif qu’ « Ensemble, tout devient possible », mais parce que tout simplement Dieu le veut pour que nous puissions témoigner de lui. L’Evangile de ce 7ème dimanche de Pâques ne disait pas autre chose : « Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » (Jn 17,21-23)

Le lieu de cette rencontre n’était pas choisi au hasard : l’église et l’ancien collège du Sacré-Coeur, ont vu naître le scoutisme ruthénois en 1928, avec Maurice Bec, Jean Escorbiac, Georges Mercadier… comme fondateurs. Nous y étions hier soir plus de 400, rassemblés le temps d’une messe – l’église était comble et les chants faisaient vibrer les murs ! – et d’un banquet-veillée. Présents, des jeunes de toutes les branches des deux mouvements, des anciens d’avant la scission, heureux de se retrouver et de retrouver à travers les chants, les témoignages et les photos projetées, des souvenirs parfois lointains mais toujours si présents.

Pour moi, ce fut la joie de voir ensemble, ces deux mouvements de scoutisme catholique, qui comptent tant pour moi y compris dans ce qui les distingue. Leurs pédagogies sont différentes, avec des avantages et des inconvénients inverses, mais avec une même visée, et des moyens pratiques proches : à visionner avec intérêt le diaporama qu’avait préparé les scouts d’Europe pour présenter leur mouvement, un chef scout de France s’étonnait de ce que les activités proposées soient les mêmes…

 

Pour une meilleure connaissance des mouvements, voici les liens vers les sites web des Scouts et Guides de France, le site national et le site ruthénois (plus ceux des jeannettes, louveteaux, guides, scouts, caravelles, pionniers, compagnons), et les sites des Scouts et Guides d’Europe, le site national le ceux à Rodez : louvettes, louveteaux, guides, scouts, guides ainées, routiers.

Ci-contre, une sélection de 450 photos de la soirée du 19 mai 2007, ainsi que des photos d’archives dans l’ordre chronologique des années (n’hésitez-pas à m’envoyer d’autres photos des années passées par mail, enregistrées au format « AAAA_description.jpg », par exemple : « 1937_camp_louveteau_coutal.jpg », si possible sans accent, 2 ou 3 photos par année) : sur cet album, ne figurent pour l’instant que des photos des années 1933-1960.