Laudato Si, 5 ans d’anniversaire

Ce dimanche 24 mai est le 5ème anniversaire de l’encyclique du pape François « Laudato Si » sur l’écologie, que deux équipes paroissiales à Naussac et à Asprières ont pris le temps de lire pendant plusieurs mois. Le pape François y parle d’ « écologie intégrale », avec l’expression « tout est lié » qui revient à 9 reprises, pour affirmer le lien entre l’attention aux pauvres et à la nature (16, 70), à la paix et à la justice sociale (91, 92), à la vie humaine dans sa fragilité (embryonnaire, handicapée…) (117, 120), aux enjeux environnementaux, économiques, sociaux (138) et même institutionnels (142) ; mais aussi le lien de la communion avec Dieu, avec les autres et avec toutes les créatures (240).
La crise sanitaire du Covid-19 a aussi une cause écologique – les contacts humains avec les espèces sauvages liés à leur chasse et à la destruction de leur habitat – et des conséquences sociales et économiques (particulièrement tragiques en certains lieux, cf. en Inde et en Afrique) qui requièrent une réponse à la fois personnelle, collective et institutionnelle. Ce caractère multiforme de la crise dit la pertinence du diagnostic du « tout est lié » de Laudato Si, mais aussi de son invitation à une « conversion écologique » où il est question notamment de « ralentir la marche » (114) et « d’accepter une certaine décroissance » (193) : « Nous savons que le comportement de ceux qui consomment et détruisent toujours davantage n’est pas soutenable, tandis que d’autres ne peuvent pas vivre conformément à leur dignité humaine. C’est pourquoi l’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties. » (193)

Quelques questions pour une mise en pratique :

  • Comment traduire personnellement et collectivement ce « ralentir la marche » et cette « certaine décroissance » ?
  • Par exemple, si je devais réduire mes dépenses actuelles d’un tiers – une proportion qui ne soit pas que symbolique -, comment m’y prendrais-je ?
  • Si je devais employer un tiers de mes ressources pour créer de l’activité ou pour partager, à quoi, à qui les consacrerais-je ?

Pour aller plus loin dans l’accueil de l’encyclique Laudato Si :

  • La conférence des évêques de France vient d’ouvrir le magazine en ligne (webzine) toutestlie.catholique.fr avec des articles passionnants, notamment pour relire la crise ou pour penser un développement plus juste.
  • L’hebdomadaire La Vie ouvre aussi dans son dernier n° un dossier sur Laudato Si qui vaut le détour.
  • Le journal La Croix vous propose de le recevoir gratuitement du 25 mai au 13 juin pour 3 semaines de réflexion pour penser et panser l’ « après-crise ».
Et si la crise actuelle nous donnait d’approfondir ce sujet pour un « après » plus résilient ?

La crise du Covid-19 ailleurs…

Notre diocèse bénéficie de l’aide de prêtres originaires d’Inde et d’Afrique, missionnaires (Fidei Donum) ou incardinés en Aveyron. Voici comment est vécue la crise du Covid-19 dans leur (sous-)continent d’origine.

En Inde

Le drame principal n’est pas la faibles­se d’un système de santé inaccessible pour les pauvres, mais le confinement et le blocage de l’économie informelle (92 % des emplois, et donc sans protection sociale) qui jettent sur les routes des dizaines de millions de migrant workers sans ressource ni moyen de transport pour revenir dans leurs villages à des centaines de km ; en­dettés, la faim redevient leur 1ère cause de mor­talité. La phrase “Je serai sûrement mort de faim avant d’avoir le coronavirus” résume la précarité des pauvres, qu’aggrave le cyclone Amphan au N.E. de l’Inde et au Bengladesh : « le cyclone a détruit nos moyens de subsistan­ce ». bit.ly/covid19-inde ou (en anglais) bit.ly/covid-inde-2

En Afrique

La crise alimentaire due aux con­flits était déjà aiguë pour 34 millions d’africains en 2019. 36 millions de plus se retrouvent en grande insécurité alimentaire en 2020 avec l’invasion de criquets à l’est, la sécheresse au sud, tous deux liés au changement clima­tique, et la pandémie de Covid 19 qui bloque le com­merce et affecte les pays importa­teurs nets de produits alimen­taires en en renchéris­sant le coût. La famine arrive. bit.ly/covid-afrique