Dimanche prochain (3 mai 2020) sera le dimanche de la prière pour les vocations.
Sujet inactuel ?
Au contraire, le confinement offre le temps du discernement, et cette crise multidimensionnelle oblige à s’interroger sur le sens de notre agir : se former, s’engager, se consacrer à, travailler, consommer… pour quoi ? pour qui ?
Peut-on considérer notre vie comme une histoire tracée d’avance, sur des rails, comme le jouet de déterminismes économiques ou sociaux, ou à l’inverse comme une pure invention de soi, l’écriture solitaire de sa propre partition à partir de rien ?
En parlant de « vocation », les chrétiens affirment l’antériorité d’un appel qui ne vient pas de nous mais qui sollicite la liberté de notre réponse personnelle ; l’enjeu d’écouter une parole qui correspond d’autant plus à notre désir le plus profond que nous l’entendons comme interpellation venant d’autrui, mieux, du Tout-Autre.
Ni prédestination, ni fatigue d’être soi. Ni déterminisme, ni vertige de la liberté. Ni collectivisme, ni individualisme. Mais une bonne nouvelle : chacun est unique car attendu, espéré, précédé par l’appel aimant d’un Dieu créateur qui l’invite à être créatif avec lui, et à se découvrir fils de Dieu, et en Christ, frère des hommes, à faire de sa vie une offrande « pour la gloire de Dieu et le salut du monde » en réponse au don qu’en Jésus, Dieu a déjà fait de sa vie.
« C’est par sa réponse à l’appel de Dieu contenu dans l’être des choses que l’homme prend conscience de sa dignité transcendante. Tout homme doit donner cette réponse, car en elle il atteint le sommet de son humanité, et aucun mécanisme social ou sujet collectif ne peut se substituer à lui ». (Jean-Paul II, Centesimus Annus n°13)