Carême et prophétisme

"Nul n'est prophète en son pays." Cette parole du Christ (Lc 4,24) est entrée dans le domaine public, pour dire l'étrangeté de celui ou celle qui a pour vocation de tirer vers le haut ou en avant, et qui le fait non seulement en paroles et en actes, mais par l'engagement de toute sa vie.

Cette radicalité dérange. Le prophète ne suit pas un chemin tout tracé. Il ne reste pas dans le rang, mais écoute et vit d'une Parole venue de plus loin que de lui-même, qui lui fait croire, espérer et aimer au-delà de sa zone de sécurité. En cela, tout chrétien devrait être prophète, s'il prenait au sérieux l'appel et la promesse que Dieu lui fait de devenir saint comme Lui-même est saint : "La sainteté est, si j'ose dire, le minimum pour un chrétien." (Simone Weil)

Puisse le Carême être un temps d'acclimatation à cette radicalité chrétienne pour laquelle nous sommes faits. Ce n'est que dans ce climat que pourra alors s'entendre l'appel à servir Dieu, l'Eglise et le monde en tant que prêtre ou religieux, à entrer dans ce chemin de foi qui donne d'aimer et de servir Dieu et son prochain, de tendre vers le Bien, le Vrai, et le Beau et de partager à d'autres cette recherche, de concilier démarche de foi personnelle et appartenance à l'Eglise, de développer ses talents pour la gloire de Dieu, de vivre une aventure humaine où l'imprévu est de mise et la radicalité de règle.

Meilleurs voeux pour 2013

Avec les photos ci-contre en forme de « Cherchez Charlie… », je fais le voeu que cette « Année de la Foi » qui continue en 2013, donne à chacun ses meilleurs fruits d’Espérance et de Charité !

 

Livret de prière pour la semaine de l’unité des chrétiens 2011

Comme chaque année, vers les 18-25 janvier, a lieu la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, l’occasion de rencontres oecuméniques à partir du thème préparé pour 2011 par les communautés chrétiennes à Jérusalem : « Unis dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et la prière. » (Ac 2,42-47)

Chacun peut s’associer à cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, notamment avec un feuillet de prière facile à photocopier (A4 paysage, recto-verso, plié en accordéon 5 volets) préparé par des chrétiens de différentes confessions du secteur de Rodez.

(a) Cliquer ICI pour le télécharger au format Acrobat (pdf)
C’est le format le plus pratique pour l’imprimer ; après ouverture, cliquer sur « Fichier », « Imprimer », puis cocher « Toutes les pages », choisir dans la boîte de dialogue « Mise à l’échelle » : « Aucune », cocher « Rotation et centrage auto. des pages », puis cliquer sur « Ok ».

(b) Cliquer ICI pour l’obtenir au format Word (doc)
C’est le format le plus pratique pour le modifier, mais au risque de variations dans la mise en page selon le logiciel Word que l’on a ; pour l’imprimer, cliquer sur « Fichier », « Imprimer », Ok ; cliquer sur « Oui » pour poursuivre l’impression bien que les marges de la section soient à l’extérieur de la zone d’impression ; selon l’imprimante, il se peut cependant que du texte soit « mangé » sur les bords : si c’est le cas, transformer le document Word en pdf (cf. ICI ou le télécharger selon (a)), puis l’imprimer selon (a).

 

Pour mémoire, voici l’agenda de la semaine oecuménique en Aveyron :

DECAZEVILLE
• Vendredi 21 janvier, 17h : célébration œcuménique à l’église de Viviez.

MILLAU
• Mardi 25 janvier, 19h : célébration oecuménique à l’Église Evangélique.

RODEZ
• Jeudi 20 janvier, 20h30 : célébration oecuménique au temple de l’Église Réformée Evangélique (Onet-le-Château, route de Séverac).
• Samedi 22 janvier, 20h30 : concert de louange à l’Église Réformée Evangélique (Onet-le-Château) ; repas partagé à 19h.
• Jeudi 27 janvier, 20h30 : conférence-débat à plusieurs voix (catholique, réformée évangélique, pentecôtiste) sur « Les chrétiens et les autres religions », au lycée Charles-Carnus (Bourran). Entrée libre.

SAINT-AFFRIQUE
• Mardi 18 janvier, 20h30 : célébration oecuménique chez les Réformés de France.

VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE
• Lundi 17 janvier, 20h30 : célébration oecuménique à la chapelle de la Sainte-Famille.

 

La version 2010 de ce livret de prière se trouve ICI.

A l'origine…

Un début de réponse à une lycéenne qui pose la question :

Bereshit (Gn 1,1) : Dans un commencementDieu a créé l’univers, les étoiles, les planètes, la terre, l’air, l’eau, le feu, les animaux, les végétaux, les hommes, etc. Mais qui (ou qu’est-ce qui) a créé Dieu ? Est-il un être « infini » ayant toujours existé ?

 

La question que tu poses, a donné lieu aux 5 classiques « preuves de l’existence de Dieu » résumées par saint Thomas d’Aquin, et qui se résument à 2 : l’une par la remontée à une « cause première non causée », à un « premier moteur non mu », ou à un dieu créateur non créé – le « d » minuscule est exprès ; l’autre par l’argument de la perfection où ce que nous percevons de la beauté, de la finalité ou du sens des choses de ce monde, renvoie à l’absolu dont elles sont la trace.

En fait, on pourrait contester que l’intuition d’une cause première ou d’un premier moteur immobile repose sur notre difficulté à concevoir l’infini. A la suite d’Emmanuel Kant qui reprend Thomas d’Aquin, nous ne concevons rien qui n’ait été perçu d’abord par nos sens (« nihil in intellectu quod non prius in sensu. » St Thomas). Or ceux-ci ne peuvent sentir que du fini, dans l’espace et le temps qui nous conditionnent. Nous peinons donc à concevoir une suite de causes qui remontent à l’infini, d’où l’intuition d’une cause première ou d’un premier moteur qui arrête la chaîne des causes…

Des athées qui admettent le principe de causalité, à savoir qu’il ne peut y avoir d’effet sans cause, préfèrent admettre une chaîne infinie de causes qui remonte sans qu’il y ait un premier moteur immobile. Cette chaîne infinie est plus difficile à admettre qu’un dieu créateur non créé, car elle est encore moins représentable qu’un dieu créateur, mais c’est malgré tout une manière possible d’imaginer l’univers.

Au total, cela fait que ces « preuves » de l’existence de Dieu ne convainquent que les convaincus !

Personnellement, je préfère l’argument ontologique, que refusaient Thomas d’Aquin et Emmanuel Kant sous sa forme simplifiée : le concept de Dieu « plus grand que tout ce que l’on peut penser » comprendrait nécessairement son existence, car ce concept inexistant est moins grand que le même concept existant. En réalité, il ne s’agit pas d’une « preuve » de l’existence de Dieu, car l’existence ne peut effectivement se déduire d’un concept. Il s’agit plutôt d’une critique du statut logique de la proposition athée : « Dieu n’existe pas », non pour dire qu’elle soit fausse – et encore moins qu’elle soit vraie – mais pour dire qu’elle est bancale, car indécidable du fait d’être auto-référentielle comme une phrase du type : « je mens toujours », qui se mord la queue, et donc n’est ni vraie, ni fausse. Cela ne prouve pas que Dieu existe, mais cela rend plus circonspect quant à affirmer son inexistence.

En définitive, le foi en Dieu n’est pas contraire à la raison métaphysique, mais ne peut reposer sur elle. Elle suppose un acte de la volonté, une prise de risque, un engagement qui est de l’ordre de l’amour, qui une fois posé éclaire l’intelligence et lui permet de se dépasser elle-même.