A l'origine…

Un début de réponse à une lycéenne qui pose la question :

Bereshit (Gn 1,1) : Dans un commencementDieu a créé l’univers, les étoiles, les planètes, la terre, l’air, l’eau, le feu, les animaux, les végétaux, les hommes, etc. Mais qui (ou qu’est-ce qui) a créé Dieu ? Est-il un être « infini » ayant toujours existé ?

 

La question que tu poses, a donné lieu aux 5 classiques « preuves de l’existence de Dieu » résumées par saint Thomas d’Aquin, et qui se résument à 2 : l’une par la remontée à une « cause première non causée », à un « premier moteur non mu », ou à un dieu créateur non créé – le « d » minuscule est exprès ; l’autre par l’argument de la perfection où ce que nous percevons de la beauté, de la finalité ou du sens des choses de ce monde, renvoie à l’absolu dont elles sont la trace.

En fait, on pourrait contester que l’intuition d’une cause première ou d’un premier moteur immobile repose sur notre difficulté à concevoir l’infini. A la suite d’Emmanuel Kant qui reprend Thomas d’Aquin, nous ne concevons rien qui n’ait été perçu d’abord par nos sens (« nihil in intellectu quod non prius in sensu. » St Thomas). Or ceux-ci ne peuvent sentir que du fini, dans l’espace et le temps qui nous conditionnent. Nous peinons donc à concevoir une suite de causes qui remontent à l’infini, d’où l’intuition d’une cause première ou d’un premier moteur qui arrête la chaîne des causes…

Des athées qui admettent le principe de causalité, à savoir qu’il ne peut y avoir d’effet sans cause, préfèrent admettre une chaîne infinie de causes qui remonte sans qu’il y ait un premier moteur immobile. Cette chaîne infinie est plus difficile à admettre qu’un dieu créateur non créé, car elle est encore moins représentable qu’un dieu créateur, mais c’est malgré tout une manière possible d’imaginer l’univers.

Au total, cela fait que ces « preuves » de l’existence de Dieu ne convainquent que les convaincus !

Personnellement, je préfère l’argument ontologique, que refusaient Thomas d’Aquin et Emmanuel Kant sous sa forme simplifiée : le concept de Dieu « plus grand que tout ce que l’on peut penser » comprendrait nécessairement son existence, car ce concept inexistant est moins grand que le même concept existant. En réalité, il ne s’agit pas d’une « preuve » de l’existence de Dieu, car l’existence ne peut effectivement se déduire d’un concept. Il s’agit plutôt d’une critique du statut logique de la proposition athée : « Dieu n’existe pas », non pour dire qu’elle soit fausse – et encore moins qu’elle soit vraie – mais pour dire qu’elle est bancale, car indécidable du fait d’être auto-référentielle comme une phrase du type : « je mens toujours », qui se mord la queue, et donc n’est ni vraie, ni fausse. Cela ne prouve pas que Dieu existe, mais cela rend plus circonspect quant à affirmer son inexistence.

En définitive, le foi en Dieu n’est pas contraire à la raison métaphysique, mais ne peut reposer sur elle. Elle suppose un acte de la volonté, une prise de risque, un engagement qui est de l’ordre de l’amour, qui une fois posé éclaire l’intelligence et lui permet de se dépasser elle-même.

Face au mal

Voilà ci-dessous le compte-rendu d’une belle rencontre oecuménique (27/1/2010) à Rodez, avec une conférence à trois voix : celle de Luc Goillot, pasteur des Assemblées de Dieu, de Stéphane Kouyo, pasteur de l’Eglise Réformée Evangélique, et de Jean-Luc Barrié, curé de la paroisse catholique de Rodez.

Tous ensemble face au scandale du mal.

Le texte de ce compte-rendu au format pdf est téléchargeable ICI.

 

Le diable ? Parlons-en !

Luc Goillot, pasteur des assemblées de Dieu

Peut-on parler du diable aujourd’hui, à l’aube de ce nouveau siècle, le 21e siècle de l’ère Chrétienne… ? Cette conférence lance le débat : « Parlons-en ! » Si vous êtes là, c’est que vous acceptez d’en parler !

Jn 10/9-11 « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages. Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis »

De qui Jésus parle-t-il quand il parle du voleur ?

On note l’opposition entre deux volontés :

Celle de Dieu : au travers de Jésus il apporte la vie.

Celle du voleur : il vient pour dérober, égorger et détruire.

En fait, Jésus nous parle d’enjeux spirituels qui nous dépassent.

Il y a vraiment dans le monde spirituel deux armées qui se livrent un combat sans merci.

Une qui veut le bien de l’homme : à sa tête Jésus-Christ. Et l’autre qui veut sa perte : à sa tête le voleur, le diable.

On retrouve cette lutte dans toute la parole de Dieu (Guerres, Job, Moïse, Venue de Jésus…)

Jésus a parfaitement conscience de ce combat :

– Mt 6/13, trad. Chouraqui, BDJ, Crampon, Segond : « ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin »

– Lc 23/31-32 : « Le Seigneur dit : Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point »

L’errance spirituelle dans laquelle se trouve notre 21e siècle n’empêche pas, et je crois même, favorise la curiosité pour tous les messages concernant le monde spirituel…

– Musiques, Films, voyance, astrologie, ésotérisme, sciences occultes, satanisme

Allons-nous laisser nos générations livrées à une découverte hasardeuse et inconsciente du monde spirituel ou allons-nous prendre notre place en tant qu’église pour expliquer que derrière ses choses, quelqu’un a juré la perte de l’homme ? Si Jésus en a parlé et nous met en garde, ne devons-nous pas en parler et mettre en garde nos générations ?

Baudelaire : « La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas »

Il y a deux leurres qu’il faut à tout prix éviter :

– Croire que le diable n’existe pas.

– Croire qu’on n’est pas concernés, que le diable n’agit que sur les gens possédés ou dans d’autres pays ou époque que les nôtres.

Ep 6/11-12 « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. »

1 Pi 5/8 « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera »

Personnellement, je pense que la raison pour laquelle l’homme échoue en face du mal, c’est qu’il essaie de s’attaquer au mal lui-même, au lieu de lutter contre celui qui répand le mal.

Derrière la violence, les pulsions autodestructrices, les haines, les guerres, l’amour de l’argent, l’égoïsme, le mépris, la chute des valeurs morales, ce sont les puissances mauvaises gouvernées par le diable qui s’organisent pour détruire l’humanité et contrecarrer le plan de salut de Dieu…

Dès lors il est intéressant de se poser la question :

Que fait concrètement le diable aujourd’hui ?

Le diable ne peut s’attaquer directement à Dieu car il lui est inférieur et donc il a choisi de s’attaquer à ses créatures… (Exemple de Job…)

Ces différents noms trouver dans la parole de Dieu nous permettent de le démasquer dans ses intentions :

1 Diable = le diviseur : guerres, racisme, discriminations, insoumission, éclatement des familles. Il arrive même à diviser les Chrétiens !

2 Adversaire = s’oppose à Dieu

– Avant l’homme (Ange qui s’est opposé à Dieu, Es 14 et Ez 28)

– Cela est encore à l’origine de l’humanité : Le serpent a détourné l’homme et la femme du plan de Dieu… (Ge 3/1)

3 Malin = il ne se présente pas avec sa fourche et ses cornes !

2 Co 11/14 « Il se déguise en ange de lumière »

De 18/9-12 « Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel »

4 Menteur = détourne la parole de Dieu ou se fait passer pour Dieu.

Ge 3 « Dieu a-t-il réellement dit » ! (2 Co 11/3-4, Lc 8/12 parabole du semeur)

2 Th 2/3-4 « Que personne ne vous séduise d’aucune manière ; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu »

V9 « L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers »

Le danger guette tous les mouvements religieux : Erreurs de l’histoire…

5. Satan = accusateur des frères : Ap 12/10 Il nous écrase sous la CULPABILITE alors que Jésus est venu nous en libérer !

6. Voleur = le but est de nous voler le destin que Dieu a mis en place pour nous (Ep 2/10)

(Signification du mot péché)

 

Faut-il être fataliste ?

Non, nous avons le pouvoir de lui résister :

1. Etre conscient de son existence et de ses objectifs (2Co 2/11 et Ac 26/18)

2. Se soumettre à Dieu (Ja 4/7). Nous sommes vainqueurs sur lui en Jésus-Christ.

 

Jésus face au scandale du mal

Stéphane Kouyo, pasteur de l’Eglise Réformée Evangélique

(notes écrites par Stéphane Kouyo, plus complètes que son exposé oral)

Tous les jours sur terre, des millions de personnes sont aux prises avec le mal et la souffrance. Si Dieu nous aime, que fait-il face à toute cette souffrance, face à tout ce mal ? Comment concilier l’existence d’un Dieu bon et tout-puissant avec la présence du mal et de la souffrance dans le monde et dans l’histoire ? Le mal n’est-il pas le déni de l’existence d’un Dieu d’amour ?

Lactance, un philosophe du troisième siècle après Jésus-Christ formule bien la problématique : Si Dieu veut supprimer le mal et ne peut le faire, c’est qu’il n’est pas tout-puissant, ce qui est contradictoire. S’il le peut et ne le veut pas, c’est qu’il ne nous aime pas, ce qui est également contradictoire. S’il ne le peut ni ne le veut, c’est qu’il n’a ni puissance ni amour et qu’il n’est donc pas Dieu.

Pourquoi le mal est un scandale ?

Sous ces deux formes – la souffrance et la faute – le mal est un scandale parce qu’il constitue ce qui ne peut ni être compris ni être aimé. Il est éprouvé comme ce qui détruit, il va contre tout ce qui est bien, beau, vrai juste et sain (saint ? !). Ainsi il est un véritable objet de scandale, pour l’esprit et pour le cœur, pour la raison et pour l’affectivité, pour le corps et pour l’âme.

Il faut faire une petite distinction entre le mal et la souffrance ou la douleur. Si le mal est une espèce de déchirure de l’être, c’est donc une injustice et une violence. La souffrance est elle, la réaction au mal qui affecte l’être. Ainsi la souffrance est une fonction de la vie – elle ne s’identifie pas au mal, mais elle lui est liée. Nous cherchons à ne pas souffrir, ni physiquement, ni moralement, ni spirituellement.

Des tentatives pour réduire ce scandale :

1) La raison : expliquer le mal

Le mal dans la nature s’explique et se justifie dans la mesure où il est le corrélat d’un bien meilleur. Pour exemple prenons le darwinisme qui explique que la vie progresse grâce au processus évolutif et que la condition de cette progression est la loi de l’évolution selon laquelle il y a survie du plus apte. C’est pour le bien de l’espèce que les animaux malades ou âgés disparaissent. C’est pour le bien de l’ensemble des vivants que telle ou telle espèce disparaît. C’est pour le bien de l’ensemble de la vie que les groupes zoologiques doivent s’adapter – certaines espèces survivre et se développer tandis que d’autres disparaissent. Le processus est au bénéfice de la vie elle-même.

2) La morale : prôner le détachement

Le mal n’est pas seulement une déchirure pour la raison, il est aussi une déchirure pour l’affectivité. Là, il est source d’une douleur qui n’est pas facile à vivre. Aussi les traditions de sagesse ont élaboré une manière de l’esquiver ou de la contenir. Une des stratégies face au mal est d’éluder cette blessure. Cette attitude invite à une mise à distance que les sages appellent le détachement. Il ne faut pas s’attacher pour ne pas être blessé par la douleur de la perte en quoi consiste le mal.

3) L’attitude religieuse

Le mal et le bien sont deux principes antagonistes. Ce sont deux forces divines qui agissent dans le monde.

Ces trois attitudes et bien d’autres ne sont pas satisfaisantes. Elles éludent la vraie difficulté.
La vision chrétienne :

Elle propose une voie plus exigeante. Elle écarte les faiblesses du dualisme religieux en confessant strictement un Dieu unique. Elle récuse la mise à distance du tranchant de la douleur comme si le mal pouvait être oublié. Elle refuse enfin une explication rationnelle qui efface le scandale du mal et le justifie d’une manière ou d’une autre.

Jésus-Christ est la réponse de Dieu à la question du mal. Sans donner d’explication à la présence du mal le Seigneur propose une solution. Dans la personne et l’œuvre du Christ Dieu se rend victorieux du mal. Dans la mort et la résurrection de Jésus il triomphe du mal et de la personne du diable. Cet adversaire est ainsi désarmé, vaincu, maîtrisé.

 

Comment cette victoire s’est-elle orchestrée ?

La victoire prédite : la première prédiction a été faite dans le jardin d’Eden et constituait un aspect du jugement porter contre le serpent : ‘’je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre sa descendance et sa descendance : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui écraseras le talon’’ (Gn : 3,15). Nous identifions, avec raison, la descendance de la femme au Messie qui établira le règne de justice de Dieu et mettra fin à la domination du mal.

La victoire amorcée : l’action de Jésus et son message sont le signe visible de la victoire avenir malgré les oppositions qu’il connaîtra.

La victoire remportée : c’est à la croix que cette victoire est remportée. C’est par sa mort que le Christ devait « écraser celui qui détenait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable », et délivrer tous les captifs (He 2 :14-15).

Le passage qui souligne avec le plus de force la victoire de Christ est peut-être celui de Col 2 :13-15 : « … en nous faisant grâce pour toutes nos toutes nos offenses ; il a effacé l’acte rédigé contre nous et dont les dispositions nous étaient contraires ; il l’a supprimé en le clouant à la croix ; il a dépouillé les principautés et les pouvoirs, et les a publiquement livrés en spectacle, en triomphant d’eux par la croix. »

La victoire confirmée et proclamée : si la croix est la victoire remportée, la résurrection est la victoire reconnue, annoncée et démontrée. « Il n’était pas possible qu’il soit retenu par la mort » Actes 2 :24. Les principautés et les puissances mauvaises qui, à la croix, ont été dépouillées de leurs armes et de leur dignité, sont désormais placées sous ses pieds et lui sont soumises (Eph 1 :20-23 ; 1Pi 3 :22).

La victoire qui s’étend : plus l’Evangile progresse, plus s’étend l’œuvre rédemptrice de Dieu. Toute conversion chrétienne implique une confrontation de puissance dans laquelle le diable est contraint de renoncer à ses droits sur quelqu’un ; ce duel qui tourne à l’avantage du Christ démontre combien sa puissance est supérieure à celle du diable.

La victoire consommée : Au retour de Christ, le diable sera définitivement placé hors d’état de nuire. Il n’y aura plus de larmes mais nous connaîtrons la félicité éternelle.

En attendant ce jour béni, nous sommes appeler à vivre dans ce monde avec cette foi inébranlable dans la victoire du Christ, dans notre propre vie et dans le monde. C’est la victoire du Christ est celle de son peuple. Elle est aussi rendu possible dans le concret de la vie.

Le mal n’est et ne doit pas être une fatalité et notre foi nous pousse à lutter contre le mal dans toutes ces expressions. C’est de cette manière que nous nous approprions la victoire du Christ.

Nous devons donc développer notre capacité de révolte contre le mal, pour le refuser, le combattre dans nos vies et dans le monde. Dans ce combat, nous ne sommes pas seuls. Nous avons reçu le Saint Esprit, notre force.

 

L’Eglise face au mal et à la souffrance

Jean-Luc Barrié, curé de la paroisse catholique Notre-Dame de l’Assomption

Un peu d’histoire

– Dès ses débuts, l’Eglise a combattu le mal et la souffrance par la solidarité, le partage :

Act 6,1-3 : des diacres pour s’occuper des veuves

Act 3,1 : Le boiteux de la belle porte guéri par Pierre et Jean

– Tout au long de l’histoire, elle a mis en place tout un arsenal de structures pour combattre la souffrance : hôpitaux (sœurs du Saint Cœur), orphelinats, écoles (Ste Famille à Villefranche de Rouergue), aide aux femmes en détresse (Ste Famille, congrégations diverses… je donne là des exemples aveyronnais, mais il y en a partout dans le monde). La plupart de nos congrégations religieuses sont nées pour soulager une souffrance à une époque… (pensons à Mère Térésa de Calcutta, à Sœur Emmanuelle au Caire, à l’Abbé Pierre en France…)

– Certaines de ces structures ont été prises en charge par l’Etat et d’autres institutions laïques, et nous nous en sommes alors séparés pour nous investir dans des lieux où des besoins nouveaux se faisaient sentir. Je pense à l’accompagnement des premiers malades du Sida où l’on a vu beaucoup de religieuses : une docteur d’un grand hôpital de Paris m’a dit à l’époque « heureusement qu’elles étaient là, on ne trouvait personne pour les accompagner… »

– Aujourd’hui sur la Paroisse Notre Dame de l’Assomption, sont présents par exemple :

– Secours Catholique et St Vincent de Paul : pour combattre la pauvreté chez nous. Des associations qui travaillent avec les services sociaux ou directement pour un secours d’urgence et un accompagnement des personnes en grandes difficultés sociales. Je peux dire pour y avoir participé que remplir le frigo d’une maman de deux enfants qui n’a plus rien à leur donner, c’est important.

– CCFD : pour une solidarité avec les pays du Tiers Monde. Une ONG, je crois la plus importante, de solidarité mais surtout d’aide au développement dans les pays pauvres. Pas seulement apporter un sac de riz, même s’il faut le faire pour que les gens ne meurent pas de faim, mais également soutenir les initiatives locales pour un développement, une autonomie alimentaire de ces pays.

– Aumôneries des hôpitaux, le Service Evangélique des Malades par rapport à la maladie…

– Aumôneries des prisons : souffrance psychologique et sociale. Des laïcs et un prêtre qui visitent les prisonniers.

– Mère de Miséricorde : femmes en détresse (grossesse non désirée)

– Accompagnement des familles en deuil : des équipes de laïcs qui accompagnent, se rendent présents auprès des familles pour préparer la sépulture mais aussi pour signifier notre soutien, notre solidarité dans ces moments dramatiques et douloureux.

Quelle attitude de l’Eglise face à la souffrance ?

D’abord la prière : car cela ne sert à rien de bâtir sans Dieu.

Souffrance sociale : Le Partage et solidarité, donner le nécessaire, le vital, ne pas laisser les personnes mourir de faim, un enfants sans vêtement, mais aussi sans jouets à Noël… Aider à payer la facture du fuel pour ne pas vivre l’hiver dans le gel… Permettre de se redresser, de retrouver sa dignité, de se prendre en main. Les aider à ne plus se sentir rabaissés, exclus, mis à part, montrés du doigt, ou au contraire invisible (SDF)

Dénoncer les injustices, lutter contre elles, combattre les causes de ces injustices. Cf. Rapport annuel du Secours Catholique, chrétiens engagés dans diverses organisations syndicales et associatives, Action Catholique…

Interventions des évêques de France à Lourdes cette année sur les sans papiers :

Non seulement elles doivent bénéficier de moyens de subsistance dignes d’une personne humaine (nourriture, hygiène, soins médicaux, etc.) mais encore elles doivent pouvoir accéder normalement aux informations nécessaires à leur défense. Le fait d’être en situation irrégulière ne fait pas perdre ses droits élémentaires à quelque personne que ce soit. Quel que soit le bien-fondé des décisions judiciaires ou administratives, leur application doit respecter ceux qui sont concernés, en particulier les enfants et les jeunes pour lesquels les liens familiaux doivent êtres privilégiés.

Encyclique du Pape Benoît XVI : « L’amour dans la vérité »

ACAT : lutte contre la torture (œcuménique)

Maladie : Présence silencieuse et gratuite, accompagnement, compassion, prière avec et pour les malades. Etre là, simplement, par pur amour, dans une attitude de compassion. Pas pour dire, mais pour accueillir ; pas pour récupérer, mais pour offrir une aide ; pas pour enseigner, mais pour écouter… Une présence qui manifeste la présence et la tendresse de Dieu.

Réponse sacramentelle : le sacrement des malades qui signifie, rappelle, manifeste, la présence de Dieu, de la force de son Esprit, dans la maladie, la souffrance ou la fin d’une vie.

L’attitude de l’Eglise catholique face au mal, ce sont les prises de paroles de sa hiérarchie, mais c’est avant tout et surtout l’engagement de baptisés dans les différents combats pour la justice et la paix, contre tout ce qui opprime l’homme. J’aurais pu donner de multiples exemples, peut-être des catholiques présents se disent, il n’a pas parlé de ceci ou de cela, mais on ne peut pas faire ici un inventaire exhaustif, simplement voir les grandes lignes de cette attitude qui prend des visages multiples.

Des mots clefs : SOLIDARITE- PARTAGE – LUTTE CONTRE L’INJUSTICE – DENONCIATION – PRESENCE – COMMUNION – COMPASSION
La source de ces attitudes

Jésus n’a pas donné de justification à la souffrance, ni d’explication.

Lc 13,1 : Les victimes de la tour de Siloé pas plus pécheurs que les autres.

Jn 9,2 Aveugle de naissance : « lui ou ses parents qui ont péchés ? » Réponse de Jésus : la guérison de l’aveugle.

Jésus a combattu les causes de la souffrance :

Il a dénoncé tous ceux qui à son époque étaient responsables d’injustice et de souffrance :

Mc 12,40 Les scribes qui dévorent les biens des veuves. Et tout le chapitre 23 de Matthieu sur l’hypocrisie des scribes et pharisiens qui exploitent le peuple en abusant de leur pouvoir…

Jésus, chaque fois qu’il a pu, a soulagé la souffrance : toutes ses guérisons…qui rendent aussi aux personnes leur dignité et leur place dans la société.

Jésus a habité notre souffrance :

Il a fait sienne toute souffrance au jardin des Oliviers, lors de son jugement et sur la croix. Entre le jardin des Oliviers, l’arrestation, le jugement, les fausses accusations, les injures, les crachats, les quolibets et moqueries, l’abandon de ses disciples, la souffrance de femmes qui l’entourent, les coups, les tortures, la crucifixion, la mort sur la croix… Je pense qu’il n’est pas une souffrance qu’il n’ait touchée, fait sienne, habité de sa présence, de son amour, de son don de lui-même. Mais il l’a fait sienne toute au long de sa vie :

Jean 11,33 : Jésus pleure son ami Lazare…

Lorsqu’il les vit se lamenter, elle et les Juifs qui l’accompagnaient, Jésus frémit intérieurement et il se troubla. 34 Il dit : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils répondirent : « Seigneur, viens voir. » 35 Alors Jésus pleura ; 36 et les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! »

Cf. Livre de Jacques Ellul « Si tu es le Fils de Dieu… Souffrances et tentations de Jésus » :

Dans le credo nous disons couramment : « Il a souffert sous Ponce Pilate » (donc il n’a souffert que sous Ponce Pilate !), puis « Il a été crucifié ». Alors que le texte véritable (et conforme à la construction grammaticale latine) est : « Il a souffert ; sous Ponce Pilate il a été crucifié. »

Jésus, par sa mort et sa résurrection, à fait de la souffrance un instrument de Salut :

C’est par le don de sa vie sur la croix qu’il nous a donné part à sa vie divine et gloire, de joie et de paix éternelle. La souffrance, le mal suprême, la mort, qui l’échec absolu, devient en lui et par lui un chemin de vie, de salut, de gloire et de joie infinie. Ce qui est le mal suprême nous ouvre au bien suprême.

Marie au pied de la croix, silencieuse, qui souffre de la souffrance de son Fils (Jn 19,26-27)

…comme le lui avait annoncé Siméon (Lc 2,3)

La souffrance peut…

– La souffrance n’a pas de sens en elle-même, mais elle peut être vécue en communion avec Jésus en croix et permet de participer à son œuvre de rédemption.

Elle peut être aussi un lieu de purification, de conversion.

Elle peut être un lieu d’expérience du mystère Pascal.

Cela est expérimenté par beaucoup de croyants, mais ce n’est pas quelque chose que l’on peut assener à quelqu’un qui est en souffrance. Ce n’est que petit à petit, dans un accompagnement de proximité et dans le temps que les choses peuvent se découvrir avec l’aide de l’Esprit Saint. Et l’expérience d’une personne ne peut être donnée en modèle ou en exemple, elle peut simplement ouvrir une brèche, permettre un pas vers la paix.

J’ai vécu cela dans de nombreux accompagnements de malades ou de familles fortement touchées par un deuil.

 

Questions-débat

Peut-on considérer que la mort fait partie du mal, alors qu’elle est intrinsèque à la vie ? Pourquoi dit-on que Jésus est venu vaincre la mort ?

JL – La mort est l’échec absolu, humainement parlant. Il y a une brisure de la relation, de la présence de la mort. Là où Jésus vainc la mort, c’est qu’il en fait le lieu d’une vie nouvelle, dans une relation, une communion des saints, qui fait que celui qui naît en Jésus à cette vie nouvelle est présent. Jésus a fait de l’échec absolu, le don absolu de la vie divine.

S – A côté de l’expérience existentielle de la mort, dès l’origine, il est question de la mort. Si vous mangez du fruit de l’arbre interdit… il y a d’abord mort spirituelle. La mort est rupture de lien avec notre Créateur, notre Père céleste.

Comment envisager le mal en dehors de la religion, en dehors du Christ, pour accompagner la souffrance de quelqu’un qui n’a pas la foi…

L – On a en tant que chrétien un devoir d’écoute, d’accompagnement et de partage. La question me déstabilise, car je ne vois pas comment envisager autrement qu’en chrétien… On va témoigner, sans pour autant imposer notre foi à ceux qui la refusent. L’écoute est ce dont on a le plus besoin quand on souffre.

R.Salles – L’expérience de plusieurs années de soins palliatifs nous a montré que la demande religieuse est rare en fin de vie, et que le mourant est rasséréné lorsqu’il s’est mis en relation satisfaisante avec lui-même, parce qu’il a résolu un problème d’inimitié le plus souvent familiale. On a mult exemples d’attente du mourant de celui avec qui il veut se réconcilier.

M.Salles – C’est l’écoute du malade qui importe en premier. On est là pour être avec lui, rétablir la relation.

L – S’il est vrai que malheureusement il y a peu de demande religieuse, je vois des signes d’une relation avec Dieu, d’un face à face avec Dieu qui peut se faire sans mot, sans nous, un Dieu bon qui amène l’homme à une réconciliation avec soi et les autres certes, mais aussi avec lui.

Il y a aussi de la méchanceté, du cynisme, des gens qui torturent, des méchants. Comment expliquer cela ?

S – Le mal implique la souffrance pour celui qui le subit, et la faute pour celui qui le commet. Il a été question de lutte plus que d’explication, lutte à différents niveaux : social, politique y compris… Quelquefois, les méchants triomphent en ce monde (cf. Psaumes), mais dans un regard de foi, il ne faut pas s’en tenir au seul temps ici bas, mais voir à l’échelle de l’éternité et du Jugement final. La foi au Christ vient dire la victoire sur le mal et la méchanceté des méchants. Un jour, il y aura rétablissement de la justice par Dieu, et chacun aura à rendre compte de ce qu’il a fait.

JL – Dieu nous a créé à son image et donc libre, à la différence des animaux qui obéissent à leur instinct. Libres jusqu’à pouvoir dire non à Dieu. Une liberté qui rend capable de faire des choses magnifiques, mais aussi de pécher. On est impliqué dans ce péché. Notre liberté nous fait nous aussi mener ce combat spirituel : qu’est-ce que je fais de ma liberté ?

L – Paul dit dans Rm qu’il n’y a aucun homme qui soit juste. Nous sommes tous pécheurs. Je fais le mal que je ne veux pas, et je ne fais pas le bien que je voudrais faire. Nous ne sommes pas au dessus de Paul. Veillons nous-mêmes à ne pas faire de mal, avant de condamner le mal en autrui, alors qu’il est en nous. Que l’Esprit soumette mon esprit au sien ! Cf. Ga 5 qui nous parle de la lutte de la chair et de l’Esprit. Il y a du bon en l’homme, mais l’homme sans Dieu est souvent perdu… Cf. Les génocides… Derrière tout cela, il y a le diable.

Que répondre à Camus au sujet de la mort de l’enfant ?

JL – Cette question de la mort de l’enfant innocent, pose la question du « comment Dieu a-t-il pu créer un monde où un enfant innocent puisse mourir ? » Gn 1 nous dit que Dieu vit que le monde qu’il avait fait était bon, voire très bon, mais non parfait. Un monde non fini, en croissance, en création, avec des imperfections, des accidents… Cela n’enlève rien au scandale. Cela est la même chose pour le tremblement de terre d’Haïti. C’est un mystère, au double sens de ce que mon esprit ne peut l’atteindre, et de ce que Dieu y est présent.

L – On ne peut pas avancer sur cette question. On n’est pas Dieu. Ce qui me touche plus que le départ d’un enfant, car je crois qu’il y a quelque chose au-delà de la mort, c’est la souffrance de l’enfant. Cela nous dépasse totalement. Il n’y a pas d’explication.

JL – Je me rappelle un jeune couple dont le premier enfant meurt d’une maladie orpheline dans des souffrances impossibles, et qui m’accueille comme prêtre pour préparer la célébration des obsèques, et qui mystérieusement avaient une paix infinie dans leur cœur. Là, j’ai vu la grâce divine : Dieu était présent. Ils ne m’ont jamais posé la question du pourquoi.

Est-ce que Dieu permet la souffrance pour que l’homme se tourne vers lui ?

S – Dieu peut se servir dans sa souveraineté pour attirer les gens à lui. Et heureusement qu’il s’en sert, qu’il est capable d’utiliser du meilleur et du pire.

JL – Un papa ou une maman ne supportera jamais de voir souffrir un enfant sans rien faire. Dieu souffre de notre souffrance. Il ne peut « permettre » en vue de… mais il est capable de faire de la souffrance un lieu de l’expérience pascale.

L – Je crois plutôt en un Dieu totalement souverain, et qui permet que je souffre. Pourquoi, comment ? Je n’en sais rien… mais je crois que le premier objectif de Dieu est de nous amener au salut, et que notre passage ici-bas est une préparation de notre éternité. Je n’en déduis pas une règle en disant que toutes les souffrances sont voulues par Dieu, encore moins qu’il y prend plaisir, mais je mesure que pour moi, c’est dans les moments difficiles que Dieu m’a rejoint.

S – On parle souvent du scandale du mal pour le reprocher à Dieu, mais ce peut être aussi une occasion de glorifier Dieu, dans sa capacité de faire d’un mal un bien. Du pire, le Seigneur est capable de faire le meilleur. Il n’est pas limité par l’outrance des hommes, pour nous dire combien il nous aime. Si Dieu le permet, s’il est souverain sur toutes les choses…

Celui qui est forcé de commettre le mal, comment situer ce mal ?

S – Je dois obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Réponse simple, mais je ne sais pas si je serai capable de résister. En tous cas, c’est ce que nous devons faire. Il y a des martyrs qui le font.

En catéchèse, faut-il parler du diable ?

L – Oui, dans nos églises (assemblées de Dieu), car on n’élude pas cette question. Mais il faut voir à quel âge le dire. Eviter aux tout-petits. On peut aussi en parler mal, ou lui donner trop d’importance. Cela dit, des jeunes fréquentent le monde occulte, et il faut les mettre en garde.

J.Sylvain (ERF) – J’ai été catéchiste pendant une dizaine d’années. Nous préférons parler du Mal que du diable.

S – La catéchèse concerne enfants et adultes. Même des chants pour enfants en parlent. Maintenant, ce n’est pas forcément bien fait. Au niveau pédagogique, c’est parfois léger. Aujourd’hui, il importe que nous ayons moins peur d’en parler, car les jeunes en parlent facilement, et pratiquent des choses, des expériences occultes.

JL – Dans l’Eglise Catholique, on parle peu du diable, mais du mal, en veillant à ce que l’on puisse l’identifier, dans les luttes, et le combat spirituel. On en parle peu, car il y a une imagerie, et le danger qu’il pourrait y avoir deux dieux qui se combattent. L’idée d’une trop grande personnalisation du mal peut amener à un dualisme.

 

Sur Saint Paul

Voici quelques documents, en lien avec l’année Saint Paul, fêtée par le MEJ le 7 mars 2009 à Rodez. (cliquer sur les liens de téléchargement) :

– Saint Paul en 7 extraits de ses textes : diaporama 1 (avec cartes, commentaires et questions d’approfondissement), diaporama 2 (avec photos, réaction de jeunes et chant – cf. ci-dessous).

– Saint Paul en 12 extraits de ses textes : texte ou diaporama. Une version préparatoire à celle en 7 extraits.

– Le chant Paul, apôtre des nations : musique de Benoît Fremaux, paroles d’Emmanuel Quatrefages ; un chant composé pour le rassemblement du 7 mars.

– Des cartes des communautés à qui Saint Paul a écrit : Rome, Corinthe, Galatie, Ephèse, Philippes, Colosses, Thessalonique. P.S. avec la phrase « Rococo-Galéfi-Coltété-Timtimtit-Fié » on a un moyen mnémotechnique pour retenir l’ordre des épîtres de saint Paul (ROmains, COrinthiens 1, COrinthiens 2, GALates, EPHésiens, PHIlippiens, COLossiens, THEssaloniciens 1, THEssaloniciens 2, TIMothée 1, TIMothée 2, TITe, PHIlémon, HEbreux).

Au risque d’y croire…

Les 15-25 ans du diocèse de Rodez étaient invités à vivre un rassemblement diocèsain à Rodez (collège-lycée Saint Joseph), le samedi 4 avril, veille des Rameaux, sur le thème « Au risque d’y croire… », c’est-à-dire sur l’engagement chrétien.

Un blog ne peut traduire les échanges, les témoignages, les rencontres, mais aussi la célébration à la Cathédrale et le concert de Gospa. Tout cela a fait la richesse de ce rassemblement apprécié par tous les participants, mais aussi le fait que la préparation pilotée par le p.Jérôme Lemouzy ait été faite du début à la fin, en équipe inter-mouvements.

Le groupe des collégiens et lycéens « Chré’atifs » de Rodez (voir la page du groupe sur facebook) a préparé plusieurs ingrédients de cette rencontre. Les voici en téléchargement :

Tableau de répartition de n individus en groupes de p participants– Le diaporama du rassemblement le matin : chants, présentation des mouvements, enseignement sur deux formes d’engagement (le héros et le saint). Vous pouvez aussi l’obtenir en cliquant sur l’image ci-dessus.

– Le tableau de répartition aléatoire de n personnes en groupes de p participants. Vous pouvez aussi l’obtenir en cliquant sur l’image ci-contre.

– La Passion selon saint Marc : le montage (19’45  au format vidéo avi, avec 60 images issues de la Passion de Mel Gibson, traitées avec l’utilitaire befunky et la bande-son des voix des « Chré’atifs » et la musique de Camille Devillers et d’Arvö Part), un diaporama (sans son, ni textes de chants, au format exe, avancement par clic) et pour suivre le déroulement, le texte de la Passion à lire à plusieurs voix en lien avec les images du diaporama.

A propos du Notre Père

L’édition 2009 de la Journée du Pardon en la Cathédrale de Rodez avait pour thème le Notre Père. Cliquer sur les liens pour télécharger un des ingrédients de cette Journée du Pardon :

Calligraphies de Georges Unal, « arbre de lumière » de Gérard Issalis, bouquets des équipes de fleurissement de la paroisse Notre-Dame de l’Assomption, méditation de Pierrette Cayrade (en diaporama ou en vidéo) ou des lycéens de l’AEP, examen de conscience (cf. texte ci-dessous), dessins d’enfants du KT, petites croix en bois verni de M. Andrieu, accueil et communication sur le marché, grand panneau de prières par Georges Unal, fiches « Croire » de Bayard, temps de prière animés par les mouvements et groupes de prière, célébrations pour enfants ou collégiens, confessions par les prêtres de la paroisse…

Un très grand merci à tous !

Notre Père qui es aux cieux
– L’oubli de toi, la négligence à t’honorer comme notre Créateur, le fait de vivre et de nous suffire à nous-même comme si tu n’existais pas.

– Le refus de nous recevoir de toi.

– La résistance à nous laisser aimer de toi, tels que nous sommes.

– Le fait de nous contenter des représentations de toi qui nous arrangent.

 

Que ton nom soit sanctifié
– Le contre-témoignage que nous donnons à ceux qui ne croient pas en toi.

– Notre volonté de nous faire un nom par nous-mêmes, la recherche de la gloire pour être reconnu des autres.

– L’oubli de ceux dont le nom est bafoué, la dignité écrasée, ceux qui sont exclus parce que différents, pauvres, seuls.

– Le fait de confondre la sainteté avec la perfection, de refuser faiblesse et limites pour y arriver par soi-même.

 

Que ton règne vienne
– Le découragement ou l’indifférence vis à vis du monde où ton règne de justice, de paix et d’amour n’est pas encore là.

– Notre désir de faire advenir notre propre règne, de prendre les premières places, d’être les plus forts.

– Notre réticence à emprunter le chemin de service et de don que ton Fils Jésus nous donne pour que ton règne vienne.

 

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
– Notre manque de confiance en toi, la volonté de maîtriser notre vie et celle des autres.

– La désobéissance à tes commandements. La paresse à mettre en œuvre concrètement ce que tu désires.

– Le refus d’écouter ta Parole, d’écouter notre conscience, qui invitent à vivre à l’imitation du Christ.

– La résistance à laisser convertir notre volonté à la tienne pour que notre vie corresponde davantage à ce pour quoi tu nous as créés.

 

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour

– La peur de dépendre de toi, de nous reconnaître créatures devant toi.

– Notre difficulté, nos refus parfois, de nous ouvrir à ta présence, de vivre ce jour comme un don de toi.

– La recherche par nous-mêmes de ce qui nourrit en nous la vie, plutôt que l’attention à la vie que suscitent en nous les rencontres de ce jour.

– Le souci excessif de demain, qui empêche d’accueillir l’aujourd’hui.

 

Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés
– Nos difficultés à demander pardon, ou plutôt à recevoir ton pardon gratuit.

– Notre conception du pardon comme un dû à conquérir, plutôt que comme don à recevoir. Notre manque d’humilité.

– Nos difficultés à offrir le pardon à ceux qui nous blessent, sans attendre qu’ils commencent par reconnaître leurs torts.

– Nos regards qui enferment l’autre dans le mal qu’il a pu nous faire, si différent de ton regard de tendresse et de miséricorde, qui sait voir avec le cœur.

 

Et ne nous soumets pas à la tentation
– Le manque de confiance en toi dans l’épreuve. L’oubli de toi, de ta présence, alors que tu es notre seule force.

– Notre prétention à être des justes, indemnes de toute chute.

– Nos lâchetés à combattre pour la vie, pour l’amour, la préférence donnée à notre tranquillité, un « laisser faire » les choses sans vraiment nous impliquer.

– Les moments où nous avons été occasions de chute pour les autres, ne les aidant pas à être forts dans la tentation.

 

Mais délivre nous du Mal
– Le mal que nous sommes capables de réaliser sur nous-mêmes, les autres et sur la Création, parfois malgré nous mais aussi bien souvent avec notre consentement.

– La tendance à minimiser le mal que nous pouvons faire, et à grossir celui que les autres nous font.

– Le refus de nommer ce mal dont nous sommes l’auteur et d’accueillir ta puissance de libération, seule capable de nous convertir.

– Le fait de croire irréparable le mal que nous subissons des autres, de nous engager dans la violence ou la rancune.

 

A toi le règne, la puissance et la gloire !
Béni sois-tu pour ta patience face à nos lenteurs à répondre à ton amour !
Béni sois-tu pour cette relation personnelle que tu veux vivre avec chacun !
Béni sois-tu pour ton cœur plus grand que le péché !
Béni sois-tu pour ton regard qui n’enferme pas mais espère de l’homme !

La vocation d’Abraham (par SMS)

Un post pour partager ce qui a marché…!

Avec l’Aumônerie de l’Enseignement Public, les 6èmes que nous accompagnons se sont régalés avec un jeu de piste sur les pas d’Abraham, dans les rues de Rodez. Pendant 1 heure 30, au moyen de téléphones portables, les collégiens par équipe de 6 à 8 accompagnée d’un animateur, ont reçu une dizaine de SMS, envoyés à l’aide de sms4com, et surtout composés de paroles adressées par Dieu à Abraham. Ces paroles les ont aussi guidés de leur collège au lieu de rassemblement final.

3 étapes permettaient aux équipes de collégiens de se poser avec leur accompagnateur, pour une catéchèse sur Abraham (extraite de la revue Grain de Soleil). Entre chaque étape, ils avaient une enquête à réaliser auprès des passants à partir de questions qu’Abraham a dû entendre lui-même :

– Entre le départ et la 1ère étape :
Quelle est la décision la plus importante que vous avez prise dans votre vie ?
– Entre la 1ère et la 2ème étape :
Quel est le plus grand cadeau que vous ayez reçu ?
– Entre la 2ème et la 3ème étape :
Quel est le plus grand sacrifice que vous ayez fait ?
– Entre la 3ème étape et l’arrivée :
A quoi le mot « bénédiction » vous fait penser ?

A la fin du parcours, ces mêmes questions étaient posées à Abraham, puis aux jeunes eux-mêmes, qui y répondaient par écrit.

Cliquer ICI ou sur l’image ci-contre pour télécharger le jeu de piste (valable pour Rodez, mais dont les plans sont à adapter à vos lieux de telle manière que dans la collection de numéros de lieux dispersés sur vos plans, vous conserviez 8, 15, 4, 11 comme numéros d’étapes)

Les SMS reçus par les collégiens étaient les suivants :

Départ
(a) Pars de ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père, va dans le pays que je te montrerai. (Gn 12,1) [aller en 8]

(b) Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. (Gn 12,2)

Arrivée à l’étape 1
(c) Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… Vois quelle descendance tu auras ! (Gn 15,5) [aller en 15]

(d) Je suis le Seigneur, qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te mettre en possession de ce pays. (Gn 15,7)

(e) Je reviendrai chez toi dans un an, et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils. (Gn 18,10)

Arrivée à l’étape 2
(f) Prends ton fils, ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah (Gn 22,2a) [aller en 4]

(g) Là, tu l’offriras en sacrifice sur la montagne que je t’indiquerai. (Gn 22,2b)

Arrivée à l’étape 3
(h) Ne porte pas la main sur l’enfant ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu. (Gn 22,12a) [aller en 11]

(i) Je le jure par moi-même, déclare le Seigneur : parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton fils unique, je te comblerai de bénédictions. (Gn 22,16)

(j) Je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer. (Gn 22,17)

(k) Puisque tu m’as obéi, toutes les nations de la terre s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction par le nom de ta descendance. (Gn 22,18)

Arrivée au lieu de rassemblement

Prier pour l’unité des Chrétiens

Entre le 18 (anciennement fête de la chaire de Saint Pierre, aujourd’hui reportée au 22 février) et le 25 janvier (fête de la conversion de Saint Paul), a lieu chaque année la semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

C’est souvent l’occasion d’ « échanger les chaires » – d’entendre la prédication d’un pasteur dans une église catholique, et réciproquement d’un prêtre dans un temple -, de rassembler les communautés ecclésiales autour d’une célébration commune, d’associer les paroissiens de chaque communauté à la prière pour l’Unité de tous.

Le Conseil Oecuménique des Eglises propose chaque année au niveau mondial des pistes de célébration et de prière. Cliquer ICI pour obtenir une proposition d’intention de prière pour chaque jour de la semaine, ou ICI pour obtenir tout le livret, avec une célébration et un commentaire d’Ez 37,17 qui donne son thème à l’année 2009 : « Ils seront unis dans ta main« .

Cette année est  aussi pour les catholiques une année dédiée à Saint Paul. Les églises catholique, réformée de France (ERF), réformée évangélique indépendante (EREI) et assemblées de Dieu, présentes sur Rodez ont donc préparé ensemble un dépliant pour prier chaque jour de cette semaine à partir de textes de saint Paul.

Ce dépliant est disponible au format pdf (308 kb) en cliquant sur la barque ou ICI.

OecuménismeImprimer les 2 pages au format A4 ; les photocopier recto-verso ; enfin plier en accordéon (en 5). Il faut une bonne imprimante et un bon photocopieur pour l’éditer, car les marges sont étroites.

Aimer Dieu (Ps 63)

2 Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.

3 Je t’ai contemplé au sanctuaire,
j’ai vu ta force et ta gloire.
4 Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !

5 Toute ma vie je vais te bénir,
l
ever les mains en invoquant ton nom.
6 Comme par un festin je serai rassasié ;

la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

7 Dans la nuit, je me souviens de toi
et je reste des heures à te parler.
8 Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
9 Mon âme s’attache à toi,
ta main droite me soutient.

10 [Mais ceux qui pourchassent mon âme,
qu’ils descendent aux profondeurs de la terre,
11 qu’on les passe au fil de l’épée,
qu’ils deviennent la pâture des loups !

12 Et le roi se réjouira de son Dieu.
Qui jure par lui en sera glorifié,
tandis que l’homme de mensonge
aura la bouche close !]

(Traduction liturgique – Copyright AELF
Paris – 1980 – Tous droits réservés)

 

L’« amour de l’homme pour Dieu » dans l’AT, s’exprime le plus souvent dans le contexte juridique d’une réciprocité à l’égard de Dieu et de son amour pour l’homme, au moyen de l’observance de ses commandements. L’AT comporte pourtant bien des pages où la relation entre l’homme et Dieu s’exprime explicitement sous la forme d’un sentiment amoureux. Ainsi en est-il du psaume 63 (62), qui dans le psautier exprime parfaitement l’intime relation d’amour que peut connaître le fidèle à l’égard de son Dieu (v.2a) : « Dieu tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube » (trad. liturgique). Les sentiments exposés dans ce psaume 63, et les mots pour le dire, ne sont pas isolés dans l’AT, mais résonnent avec d’autres passages bibliques. L’image spatiale de l’âme qui cherche Dieu (v.2a), et celle de la mémoire nocturne de l’Aimé (v.7 : « Dans la nuit, je me souviens de toi ») est la même que celle du Cantique des Cantiques (Ct 3,1 : « Sur ma couche, la nuit, j’ai cherché celui que mon cœur aime »). De même, le terme « se presser » contre Dieu, ou s’attacher à Dieu (dabaq v.9 : « Mon âme s’attache à toi ») se retrouve dans des textes deutéronomiques pour exprimer la relation d’intimité spécifique du croyant avec Dieu (Dt 10,20 ; 11,22 etc… Js 23,8) : le psalmiste – ou le roi David errant au désert de Juda, poursuivi par ses ennemis – s’éprouve loin de Dieu et aspire à le retrouver, en particulier au sanctuaire du Temple (v.3a). Ce sentiment est exprimé sous la forme radicale d’un besoin, la soif, éprouvée par tout l’être du croyant dans son unité d’âme (v.2b) et de chair (v.2c) : « Mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair ». Il s’exprime aussi sous la forme du désir d’être rassasié de Dieu (v.6) : « Comme par un festin je serai rassasié ». La formule de St Augustin sur le « cor inquietum », le cœur sans repos tant qu’il ne demeure en Dieu, la formule de St Thomas d’Aquin sur le « désir naturel de voir Dieu », ou leur réapprofondissement dans le débat sur le « surnaturel » au milieu du XXème siècle (Henri de Lubac) trouvent ainsi dans le psaume 63 une base scripturaire sûre. Besoin, désir, attachement, il importe de voir dans ce psaume ce qui caractérise l’amour du croyant pour son Dieu, ce qui le motive et la manière dont il l’exprime.

Un des moyens pour le voir est d’en analyser le plan. Certes, une proposition de plan d’un texte biblique est toujours un peu arbitraire. John S. Kselman et Michael L. Barré (New Jerome Biblical Commentary) proposent pour ce psaume le plan suivant :

v.2 :  exposition (le psalmiste loin de Dieu),
v.3-4  prière pour voir Dieu dans son Temple, (en parallèle aux v.5-6, puisque l’on retrouve les mêmes expressions « oui », « lèvres », « vie »)
v.5-6  prière du psalmiste pour qu’il revienne bénir Dieu,
v.7-9  expression d’intimité avec Dieu,
v.10-12  malédiction contre les ennemis et bénédiction des justes.

 

Un tel plan permet d’interpréter ce psaume dans le contexte cultuel d’une préparation au pèlerinage annuel à Jérusalem : le croyant redit son désir de retrouver la présence du Seigneur au lieu où par excellence elle se trouve : le Temple de Jérusalem. Amour cultuel, analogue à celui exprimé dans les psaumes « des fils de Coré », probablement des lévites au service du Temple, exprimant leur regret d’être éloignés voire chassés du Saint des Saint (Ps 42-49 ; 84-88). De fait la thématique du psaume 63 est très proche de celle des psaumes 42 et 43, avec des expressions identiques (Ps 42 v.3a : « Mon âme a soif de Dieu » ; v.5.7a : « Je me souviens de toi. »).

Pour préciser cet amour cultuel, et avec autant d’arbitraire, un plan différent peut être proposé, en chiasme ABCDC’B’A’, qui repose sur des similitudes de sens entre groupes de versets et sur le réemploi de mêmes racines hébraïques en plusieurs versets, mais qui – avouons-le – vaut surtout pour les conséquences qu’il permet de tirer :

Quelques racines vont par paire (elohim, erets) liées au chiasme, mais les réemplois indiquent surtout une direction vers ce qui apparaît comme le verset central (v.6) qui reprend les racines principales (nephesh, saphah, ranan, halal, peh) et polarise tout le psaume. Ce verset 6 permet d’identifier le cœur de l’attitude du psalmiste, consistant en un amour pour Dieu, qui culmine dans le fait de se rassasier de lui (v.6a) et en l’action de prononcer de vive voix et avec joie sa louange (v.6b) : « La joie sur les lèvres, je dirai ta louange », chantons-nous dans la traduction liturgique… Cela répond à la recherche de Dieu exprimée au début du psaume (v.2), et consacre la valeur de la parole, de l’oralité (lèvres et bouche) pour le croyant : la parole est en lui ce qui le met le plus intimement en rapport avec Dieu, parce qu’elle lui permet de rendre grâce à Dieu, et de répondre ainsi à son amour. La parole humaine est faite pour cet office, cet opus Dei de répondre à la Parole de Dieu. La traduction liturgique est allée plus loin au v.7b que celle de la Bible de Jérusalem, en dépassant une simple méditation sur Dieu par la formule : « je reste des heures à te parler. » La parole est ici destinée à faire pénétrer l’homme dans le dialogue initié par Dieu dans sa révélation, à lui faire connaître le privilège connu de Moïse seul : pouvoir parler à Dieu comme à un ami. La réciprocité d’amour de l’homme pour Dieu est certes cultuelle, mais elle peut s’exprimer en tout lieu, et en tout usage de la parole. A l’inverse, les menteurs du dernier verset (v.12c) qui n’auront pas su employer cette parole, auront la bouche fermée. Leur sanction est celle de ne plus pouvoir louer Dieu ! En paraphrasant St Augustin, le psaume 63 exprimerait la formule suivante : « Tu nous as fait pour toi, Seigneur, et notre bouche, nos lèvres, notre langue sont au repos forcé, vaines, inutiles, tant qu’elles ne te louent pas. »

Une telle louange verbale s’appuie sur deux pôles cultuels complémentaires, C et C’ :

C : Le culte du Temple (v.3-5) à travers lequel se manifeste la puissance, la gloire (v.3b), et l’amour de Dieu pour le croyant, et où le croyant peut jusqu’à l’oubli de soi (v.4a) prononcer l’éloge de Dieu aimé pour lui-même (v.4b), par une vie consacrée à bénir Dieu (v.5a). Si pour les fils d’Israël, la vie est le bien suprême, nous avons en ce verset 4a la seule fois dans l’AT où un bien autre lui est préféré, et ce bien supérieur est l’amour de Dieu. Une telle affirmation contient en germe celle d’une extension de cet amour de Dieu au-delà de la mort du fidèle (Rm 8,38-39). La louange en parole est réponse à cet amour reçu au cœur même de la louange à Dieu. Elle est liée au geste sacerdotal d’élever les mains (v.5b), mais elle peut s’exprimer aussi en toute la vie du croyant (v.5a). L’amour pour Dieu est ici le plus désintéressé, car en C, Dieu est aimé pour lui-même, ce qui répond à la soif de Dieu, purement intérieure, décrite en B (v.2b-d).

C’ : Le mémorial (zakar : v.7) des actes de secours et de protection de Dieu à l’égard du croyant (v.7-8), et en retour la reconnaissance du croyant, auxquels – c’est une hypothèse – correspond(ra) le culte synagogal. Cet acte de mémoire caractérise la foi au Dieu d’Israël : rappel des merveilles qu’il a accomplies pour le peuple d’Israël, qu’il continue d’accomplir aujourd’hui, mais qui est aussi et surtout une manière de lui dire notre amour. Le mémorial au sens biblique du terme n’est pas d’abord anamnèse pour les croyants, acte de mémoire pour eux, mais rappel à Dieu. Certes l’amour pour Dieu répond ici à l’attente de salut vis à vis d’une persécution extérieure décrite en B’ (v.9-11), incluant un souci de soi marqué par la répétition de « mon âme » (napheshi : v.9a, 10a). Mais il s’agit aussi d’un acte de confiance renouvelé à l’égard de Dieu.

L’ordre BC suivi de C’B’ importe et a une profonde valeur spirituelle : la soif de Dieu pour lui-même (B) et son assouvissement cultuel par la louange (C), précèdent la reconnaissance à Dieu pour ses dons (C’) et la demande de délivrance (B’). Les premiers donnent même aux seconds leur sens d’acte d’amour, de gratitude et de confiance plutôt que d’instrumentalisation de Dieu au service de l’homme, de réduction de Dieu à un moyen. Lorsqu’au contraire Dieu est aimé pour lui-même, et que tout n’est que moyen au service de cet amour, nos propres manques dans l’ordre temporel peuvent tout à fait être mobilisés pour l’affirmation de cet amour sous la forme d’une prière de reconnaissance et de demande. Commencer par l’action de grâce – qui à la différence d’un remerciement, consiste à rendre grâce à Dieu pour lui-même et non pour tel ou tel de ses bienfaits – aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force (Dt 6,4) va jusqu’à cet ordonnancement. Les principes et fondements de St Ignace de Loyola au début de ses « Exercices Spirituels » ne disent pas un autre ordre. Cet ordre fondamental est aussi celui du Notre Père, dont la première partie loue Dieu parce qu’il est Dieu, avant une deuxième partie de demandes que le croyant lui adresse.

Vendredi Saint

Voici les éléments de la célébration du Vendredi Saint que nous avons vécue aujourd’hui à partir des 7 dernières paroles du Christ, avec des collégiens de l’Enseignement Catholique à Rodez.

– Collège St Joseph : texte et diaporama
– Collège du Sacré-Coeur : livret et parcours dans la Cathédrale

La version « diaporama » est facilement réutilisable ailleurs qu’à Rodez. Celle dans la Cathédrale a donné l’occasion d’un intéressant détournement du sens des (nouveaux) vitraux… On peut accompagner l’animation d’un portement de croix par des jeunes.

Textes : rédigés avec Philippe Idiartegaray (responsable de la pastorale au collège St Joseph).
Musique : Entre (Mej 2006 : pour écouter un extrait, cliquer ICI), Psaume et L’amour crucifié (Camille Devillers 2006 : pour écouter un extrait et/ou acquérir le CD – un « must » ! – cliquer ICI).
Animation : jeunes / paroles de jeune « face à… » ; animateur 1 / parole du Christ et introduction à la prière ; animateur 2 / commentaire ; animateur 3 de chant (et/ou lecteur CD) Merci à Guylaine, Françoise, Bernard, Stéphanie, Vanessa, Antony, les méjistes, les confirmés, les jeunes porteurs de la croix, les catéchistes et accompagnateurs…

 

Première Parole (Luc 23,34)

Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent (…) et Jésus disait : « Père, pardonne – leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Deuxième Parole (Luc 23,43)

Ils le crucifièrent ainsi que deux malfaiteurs, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche (…). L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? sauve-toi toi-même, et nous aussi ». Mais l’autre, le reprenant, déclare : « tu n’as même pas la crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ! Pour nous, c’est justice, nous payons nos actes, mais lui n’a rien fait de mal ». Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume ». Et (Jésus) lui dit : « en vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ».

Troisième Parole (Jean 19,27)

Jésus, voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère ». Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui.

Quatrième Parole (Matthieu 26,47)

A partir de la 6ème heure, l’obscurité se fit sur toute la terre. Et vers la 9ème heure Jésus clama en un grand cri : « Eli, Eli, lema sabachtani ? » C’est-à-dire : »mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Cinquième Parole (Jean 19,28)

… après quoi, sachant que désormais tout était achevé, pour que l’Ecriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit : « j’ai soif ».

Sixième Parole (Jean 19,29)

Un vase était là rempli de vinaigre ; on mit autour d’une branche d’hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : »tout est accompli », et, inclinant la tête, il remit l’esprit.

Septième Parole (Luc 23,46)

C’était environ la 6ème heure, quand le soleil s’éclipsant, l’obscurité se fit sur la terre entière, jusqu’à la 9ème heure ; et, jetant un grand cri, Jésus dit : »Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Ayant dit cela il expira.

Bienvenue…

Une ligne dans le journal « La Croix » d’hier sur ce « blog », et les statistiques de fréquentation passent de 50 visiteurs par jour à 400. En fait, s’il se sert de l’hébergeur over-blog, il ne s’agit pas d’un journal personnel, mais plutôt d’un site de présentation de documents écrits, d’articles rédigés ou d’images confectionnées, de sites web élaborés pour les besoins pastoraux…

Voici quelques liens sur des fichiers à télécharger :

– deux  liens vers des diaporamas Powerpoint réalisés récemment à l’intention de collégiens de 6èmes : le premier (7,5 Mo) à propos des deux derniers jours de la Création (Gn 1,26-2,4) ; le second (1,3 Mo), en forme d’apologue sur le travail pour lequel Dieu veut embaucher l’homme…

– (à suivre…)