Visiter une église

Une visite d’église pour collégiens. Texte pdf téléchargeable ICI.

En MAJUSCULE : les images ou objets à montrer.
Entre [CROCHETS] : indications
En italique : les questions à poser.

Objectifs

Donner le « mode d’emploi » d’une église.
Initier au mystère de l’Eglise : peuple de Dieu, corps du Christ, temple de l’Esprit Saint.

Déroulement

A l’extérieur

En vue aérienne, à quoi la forme de cette église vous fait penser ? à une croix.

Mais aussi à quoi d’autre ?

A quel jeu de votre enfance ? le JEU DE LA MARELLE.

Comment s’appellent les cases de départ et d’arrivée ? La terre, et le ciel. La marelle représente le parcours de chacun : de la terre (symbole de notre vie terrestre) vers le ciel (symbolisant le royaume de Dieu) : pour aller vers le ciel, on suit ce parcours en forme de croix, en forme d’église, pour nous dire que pour rencontrer Dieu, on passe par l’Eglise, par le Christ sur la croix qui nous révèle l’amour du Père.

Les cases représentent les sacrements ! 1, 2 et 3, les sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, Eucharistie, confirmation) ; 4 et 5, les deux sacrements grâce auxquels la société des hommes ou l’Eglise peuvent tenir (mariage, ordre) ; 6 signifie le parcours de la vie ; 7 et 8, les deux sacrements de réparation, physique (sacrement des malades) ou spirituelle (pardon).

Avant d’entrer

Comment joue-t-on à la marelle ? à cloche-pied. Comme pour dire que ça cloche aussi pour nous dans notre marche, que nous ne sommes pas parfaits, que l’on entre boiteux dans l’église, conscients que nous avons de la peine à avancer sur le chemin de l’amour, que nous avons besoin d’être soutenus. D’où ce geste d’humilité en entrant : le signe de croix au BÉNITIER, rappel de notre baptême.

[INVITER A ENTRER ET A SE SIGNER PUIS A S’ASSEOIR PRES DE LA CROISEE DU TRANSEPT]

A la croisée du transept

[PRESENTER LES IMAGES DE PLUSIEURS TEMPLES]

Qu’est-ce que c’est ? DIFFERENTES FORMES DE TEMPLES : égyptien, perse, grec, romain, maya. Tous ont en commun d’être le lieu de résidence du dieu ou des dieux. Et les hommes ordinaires sont gardés à distance de ce lieu de résidence (cf . bâtiments fermés, sans fenêtre ; colonnades extérieures, faisant frontière ; rampes ou grands escaliers) : ces dieux ne sont pas n’importe qui, et n’importe qui n’a pas le droit de les rencontrer ; seules certaines personnes bien choisies ont le droit de les rencontrer, de leur offrir des sacrifices (humains dans l’Amérique d’avant Christophe Colomb).

Est-ce que c’est pareil pour une église ? Non. Ici, dans une église chrétienne rien de tel : l’église n’est pas d’abord la maison de Dieu, elle est la maison du peuple de Dieu, c’est à dire votre maison ; vous êtes ici chez vous ! On entre librement dans une église. Les colonnes à l’intérieur permettent même d’y circuler, d’y déambuler entre les piliers : c’est ce qu’on appelle le DÉMBULATOIRE.

Mais on ne vient pas dans une église ou une cathédrale pour faire n’importe quoi. On y vient pour y faire une rencontre.

Rencontrer qui ? Rencontrer Dieu, rencontrer les autres, rencontrer soi-même.

Qui nous donne de rencontrer Dieu ? Jésus ! Par lui, avec lui et en lui, nous rencontrons Dieu, parce qu’en Jésus, Dieu est venu à la rencontre des hommes. Par la prière, par les sacrements que l’on célèbre ici : eucharistie (messe), baptême, confessions, mariages, ordinations… nous sommes en contact avec Jésus-Christ, et donc avec Dieu. Lorsqu’on entre dans une église, c’est donc d’abord pour retrouver Jésus, à travers tout ce qui rappelle sa présence, partout dans cette cathédrale.

[INVITER A MONTRER TOUT CE QUI RAPPELLE LA PRESENCE DE JESUS]

qu’est-ce qui rappelle sa présence ? En premier lieu l’AUTEL, où le Christ se laisse rencontrer dans l’Eucharistie, le don de sa vie qu’il renouvelle à chaque messe ; le TABERNACLE… mais aussi tout ce qui rappelle le visage de Dieu qui se révèle dans le visage d’un homme, d’un enfant : Jésus. On le voit avec Marie sa mère, au cœur de la ROSACE, dans les STATUES, les VITRAUX à l’ORGUE, et surtout dans sa présence que l’on appelle la « présence réelle » : la présence du corps du Christ au tabernacle. Une autre présence, que l’on oublie : la présence du Christ dans son Eglise, c’est à dire dans l’assemblée que nous formons (si nous sommes baptisés !), et certains vont jusqu’à dire finalement que le mobilier le plus sacré dans une église, ce sont… les BANCS (ou les CHAISES), où vous vous trouvez et où vient prendre place le Peuple de Dieu.

Quand ? Principalement le dimanche, pour célébrer la messe.

Comment sait-on que l’on est invité à la messe ? par les cloches, qui battent le rappel. Lorsqu’on entend les cloches sonner, c’est comme si l’Eglise avec un E majuscule nous appelait, nous disait : « Venez, on a besoin de vous. Sans vous, nous ne sommes pas au complet pour prier, pour célébrer le Seigneur. » Dieu a besoin de tout son peuple et non pas de quelques spécialistes. Il a besoin de toi, de moi, pour le salut du monde. Il a besoin de tout le monde, que l’on s’entende bien ou que l’on ne s’entende pas.

Est-ce que vous vous entendez entre vous ? Peut-être bien que oui, je l’espère. Mais peut-être aussi que non. Eh bien peu importe ! Quand on va à la messe, quand on se laisse rassembler en Eglise, ce qu’il y a d’étonnant, c’est que vous pouvez être assis à côté de gens que vous aimez bien, mais aussi à côté de gens qui vous sont indifférents, voire même de personnes qui ne sont pas à votre goût, que vous n’auriez peut-être pas choisies comme amies. Eh bien, dans l’Eglise, peu importe, car nous sommes tous frères. Et le propre des frères et des sœurs, c’est que l’on ne les a pas choisis, qu’on les reçoit, et qu’on finit même par les aimer, non pas parce qu’ils nous plaisent, mais parce que moi comme eux, nous sommes tous aimés par nos parents.

Il peut aussi arriver que l’on soit seul dans une église, et même une cathédrale. On peut alors venir se recueillir, prendre le temps de s’arrêter, de faire une pause.

[SE DEPLACER VERS LA CHAPELLE DU SAINT SACREMENT]

Faire une pause. Oui, mais attention ! je ne suis pas seul à regarder ma vie, sinon je me prendrais facilement pour le plus beau ou le plus fort, ou au contraire pour le plus nul. Non, je regarde ma vie à travers le regard que le Seigneur pose sur moi. J’accepte de me laisser regarder par le Christ. Un lieu comme celui-ci, cette chapelle du Saint Sacrement nous aide. Nous ne sommes jamais seul !

Je vais vous montrer qui d’autres on peut rencontrer lorsqu’on se croit seul !

[AVANCER DANS LE DEAMBULATOIRE LE LONG DES CHAPELLES]

Qui sont ces personnes que l’on voit sur les tableaux, les statues ? Des personnages bibliques, des saints. Car on vient aussi à l’église pour rencontrer ces autres dont il est question dans le credo, lorsque nous disons que nous croyons à la « communion des saints ». Même lorsque apparemment nous sommes seuls, nous venons aussi rencontrer ces autres-là. Parce qu’avec nous qui venons dans cette Cathédrale, il y a la présence discrète mais réelle de tous ceux qui nous ont précédés ici. Certains y sont même enterrés (GISANTS). Mais aussi tous les saints qui nous ont précédés dans la foi, d’où tous ces tableaux, ces vitraux, ces statues de SAINTS. Surtout, les pierres, les VOÛTES résonnent encore des prières, des chants, des pleurs aussi (obsèques) de tous ceux qui se sont rassemblés dans cette Cathédrale. Depuis plus de six siècles, plusieurs dizaines de millions d’hommes, de femmes, d’enfants, de pèlerins, de pécheurs, de fidèles sont venus ici prier, célébrer, rencontrer le Dieu de Jésus-Christ. Plusieurs dizaines de milliers d’enfants et d’adultes ont été baptisés ou se sont mariés dans cette Cathédrale, pour entrer dans le peuple de Dieu dont nous faisons nous aussi partie.

On n’est jamais donc seul : lorsque vous reviendrez ici, même seul, apparemment seul, chacun pourra s’adresser au Christ qui le premier s’est adressé à nous. Et surtout l’écouter.

Comment fait-on pour l’écouter ? où peut-on l’entendre ? A l’écoute de la Parole de Dieu, proclamée à l’AMBON. Mais aussi lue et priée personnellement dans la Bible, en se mettant dans un endroit calme et beau, silencieux pour que vous puissiez vous recueillir, vous tourner vers le Christ. Aujourd’hui comme hier, ils sont nombreux ceux qui viennent pour prier personnellement dans cette église cathédrale. Pour confier une intention de prière, une difficulté ou un souci, un proche dans la peine. Et sortir transformé de la prière. Non que les soucis disparaissent, mais qu’on les affronte avec plus de courage, de confiance et d’espérance : il y a quelque chose qui symbolise cela dans toute église, c’est l’ORIENTATION.

[montrer la BOUSSOLE]

Dans quelle direction est orientée l’église ? Vers l’Est, l’orient, le soleil levant, le jour qui se lève, l’avenir. Entrer dans une église, entrer dans l’Eglise, se laisser rencontrer par le Christ, c’est aussi se tourner vers l’avenir, croire qu’un avenir est possible, grandir, avoir davantage confiance en la vie, en soi, parce que Dieu a confiance en nous. Et beaucoup viennent chercher ici, dans la prière cette confiance qui vient de Dieu. Nous croyons en un Dieu qui fait confiance en l’homme. Nous mettons notre foi en un Dieu qui a foi en nous. Et venir à l’église, c’est réentendre cette confiance.

Je ne viens pas « pratiquer » parce que j’ai assez de foi pour aller à l’église. Mais je viens à la messe pour nourrir cette foi, parce que je n’ai pas assez de cette foi en Dieu qui croit en l’homme, que j’ai besoin de le réentendre, pour le redire aux autres.

TEXTE DE LA LETTRE AUX EPHESIENS (ci-dessous)

[COMMENTER LES MOTS ECRITS EN GROS. A RAPPROCHER DE LA VISITE GUIDEE QUE L’ON A FAITE. NOUS SOMMES LE PEUPLE DE DIEU, LE TEMPLE DE L’ESPRIT SAINT, LE CORPS DU CHRIST, LA DEMEURE DE DIEU]

CHANT, et PRIÈRE DU NOTRE PÈRE

 

Les uns comme les autres, réunis en un seul corps, le Christ voulait nous réconcilier avec Dieu par la croix : en sa personne, il a tué la haine. Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix. Par lui, en effet, les uns et les autres, nous avons accès auprès du Père, dans un seul Esprit. Et donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et 1es prophètes ; et la pierre angulaire c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, des éléments de la construction pour devenir par l’Esprit Saint la demeure de Dieu.

Lettre de saint Paul aux Ephésiens (Ep 2,16-22)

Entrez : Dieu est en attente,
sa maison est un lieu pour la paix.
Goûtez : Dieu est en partage,
sa table est un lieu pour se donner.

Vous êtes le peuple de Dieu :
pierres vivantes de son Eglise,
traces brûlantes de son passage,
jetant les grains de l’Evangile.

Vous êtes le peuple de Dieu :
Marques vivantes de son visage,
signes visibles de sa tendresse,
portant les fruits de l’Evangile.

Vous êtes le peuple de Dieu :
Fêtes vivantes de sa promesse,
pages ardentes de sa Parole,
jouant les mots de sa musique.

Magie des lieux…

Pour répondre aux jeunes pèlerins à Taizé la semaine dernière (une trentaine d’aveyronnais, une soixantaine de tarnais, trois cars de toulousains, des bretons, des monferrandais, ainsi que des allemands, des belges, des américains…) à qui Taizé et la qualité des relations les uns avec les autres, manquent…

– Ramène nous à Taizé !

– C’est promis pour la première semaine des vacances de février 2011 ! Mais j’espère que tu auras compris que Taizé est plus qu’un lieu, car le lieu lui-même ne paye pas de mine. C’est aussi plus qu’un rassemblement de jeunes, car entre les festivals, concerts, fêtes, soirées etc… il y a plein d’autres manières de se rassembler entre jeunes. Taizé, c’est surtout l’apprentissage d’une disposition du coeur, le fait de se donner une pause et du silence pour s’ouvrir à la Parole de Dieu. Le mystère est que cette disposition rend plus facile de s’ouvrir aux autres… Il ne dépend alors que de toi de poursuivre l’expérience, ici et maintenant.

– Oui ! Tu sais ce genre d’expérience vaut vraiment le coup d’être vécu. Pour moi, ça a été une façon de me rapprocher de Dieu, ça a été aussi l’occasion de faire de nombreuses rencontres merveilleuses, de comprendre certaines choses sur la vie et surtout que notre vie à Rodez n’est que superficielle, ça m’a aussi appris à plus me tourner vers les autres et être à leur écoute ! Je veux y repartir !!

– Attention à l’enthousiasme débordant… qui peut être suivi de déprime. Tout l’art est de transposer dans l’ordinaire ce qu’on a découvert d’extraordinaire. Non pas d’opposer un lieu à un autre, un temps à un autre, mais de « voir Dieu en toutes choses ». Autrement dit, de découvrir que ce que Dieu donne dans telles circonstances favorables, il continue de le donner partout et toujours, y compris dans des circonstances moins favorables. C’est tout un art, mais c’est celui du bonheur. Sans quoi, on fera dépendre notre bonheur des seules circonstances…

– C’est pas facile de retrouver à Rodez toutes ces choses si merveilleuses que nous avions trouvées là-bas… !

Un post sur facebook pour essayer encore de répondre…

La « magie » de Taizé ? ou de Lourdes avec l’Hospitalité, ou des JMJ etc…

Ces lieux permettent une expérience : se tourner ensemble vers Notre Père raccourcit le chemin pour se découvrir frères. Si ce sont des lieux privilégiés, extraordinaires, pour apprendre cela, Dieu étant fidèle à ses dons, aucun lieu, fût-il le plus ordinaire, n’est contre-indiqué pour vivre cette double ouverture du coeur vers Lui et vers les autres.

C’est là le christianisme le plus basique, l’incarnation, la révélation et la présence de l’extraordinaire (l’absolu de Dieu) dans l’ordinaire (l’humanité du Christ).

Pas de nostalgie donc, mais des choix à poser au quotidien, dans le prolongement ordinaire de l’expérience que l’on vient de vivre ! Se donner chaque jour un temps de silence, d’écoute de la Parole de Dieu, de prière, se rendre disponible aux rencontres offertes chaque jour, participer avec d’autres à la vie de l’Eglise… C’est d’ailleurs de ces réalités basiques dont vivent les frères de Taizé.

Dispute sur la foi et l’amour avec un jeune…

Pas facile de converser avec un jeune en bisbille sur la foi et sur l’amour… même avec MSN, comme hier soir. On croit que la question est théologique ou philosophique, alors qu’elle est existentielle…

Lui : Êtes-vous là ?

Le prêtre : Oui !

Lui : C’est quand même rare que nous profitions de votre présence sur MSN.

Le prêtre : En fait, je suis plus souvent sur facebook, et ce soir tout particulièrement avec des 3èmes qui préparent leur confirmation dimanche.

Lui : Oulala… Ne leur mettez pas trop d’idées dans leur tête ! C’est pas bien.

Le prêtre : A les entendre, après la retraite de confirmation que nous leur avons concoctée, j’ai plutôt l’impression que cela les a rendus plus heureux et responsables d’eux-mêmes.

Lui : Mon cher. Disons que par expérience, ils verront vite que les choses ne sont pas ce qu’elles sont ou que l’on donne.

Le prêtre : Tu parles au futur. Eux et moi voient au présent les fruits de ce qu’ils ont reçu.

Lui : Le problème, c’est que j’ai vu comme eux, et que maintenant, je vois l’avenir pour eux. Leur mettre des illusions dans la tête, n’est-ce pas les mettre dans le mauvais chemin.

Le prêtre : On peut tous se tromper de chemin, et de critère pour choisir ce chemin.

Lui : Quel critère ?

Le prêtre : Il y a celui de la cohérence intellectuelle de la foi chrétienne que je pense avoir plus creusé que toi – pardonne-moi d’user d’un argument d’autorité parce que je n’ai pas le temps de développer. Mais il y a aussi le critère du fruit que la foi produit en nous. S’il y a des chrétiens malheureux, fermés et irresponsables, je constate que le fait de considérer la foi comme une illusion ne rend pas plus heureux, ouvert et responsable, au contraire.

Lui : Ne croyez-vous pas à un moment donné que – en parlant concrètement – nous vivons dans un monde fait pour ne plus croire.

Le prêtre : Pardon, je ne comprends pas ton message.

Lui : Je vais reformuler. Comment croire en quelque chose lorsque tout nous montre le contraire. Y croire encore, n’est-ce pas une erreur ?

Le prêtre : Le contraire de quoi ? Je vois un monde tout à fait conforme à ce que l’Evangile et la révélation biblique me dit. Non pas un monde où « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », mais au contraire un monde injuste, violent, immoral, où le juste est bafoué, où l’amour est crucifié, où Dieu accepte de subir de plein fouet les conséquences de cela. C’est cela la Passion du Christ.

Mais cela commence bien avant, avec une Création, assez belle, assez immense, assez admirable pour que l’on en puisse espérer le meilleur, et qui induit une désillusion d’autant plus grande que les fruits que nous lui faisons produire sont plus contraires.

Voilà le monde de la Bible, qui nomme dans son énormité le scandale du mal, de la souffrance et de la mort. C’est le discours athée qui nie ce monde, qui endort les consciences, parce qu’il ne prend pas la mesure – infinie – du décalage entre ce qui est espéré et ce qui est atteint. Pour l’athée, le mal est fini, puisqu’il ne nous prive pas d’un Bien avec un grand B. Il ne fait que raccourcir un peu une existence limitée.

Seul le chrétien voit le monde tel qu’il est, dans son horreur, comme négation de Dieu, de l’absolu, et donc scandale infini. Mais il voit aussi au coeur du monde la présence de celui qui en est le Sauveur, non pas comme un magicien invulnérable ou extérieur au monde, mais comme celui qui vient assumer avec l’homme ce scandale, et la vulnérabilité qui va avec.

Lui : ça ne répond pas trop à ma question. Bon, ne nous basons pas sur la religion. Prenons un exemple concret. Voilà : un type sort avec une fille ; le truc classique ; celle-ci plante le gars, ce qui arrive de nos jours de plus en plus ; d’après votre philosophie, le gars, ayant vécu un truc de malade ne peut pas arrêter de penser à elle ; et là, il fait vraiment de la m**** ; mail il lui dit quand même qu’il l’aime, un truc de malade ; et il y croit, alors que tout lui montre le contraire. Est-ce que le pauvre bougre a encore raison d’y croire plus que tout. N’est-ce pas une erreur d’y croire.

Le prêtre : Dans ton exemple, « tout lui montre le contraire », parce que la fille ne l’aime pas. Mais je ne vois pas en quoi il m’est montré le contraire de la révélation d’un Dieu aimant l’homme au point de plonger avec lui dans son enfer.

Le gars n’a pas de raison d’y croire si tout lui montre le contraire. Tout comme je n’ai pas de raison de croire aux martiens, ou au monstre du Loch Ness etc…

Lui : On va dire qu’un lourd sentiment lui dit d’y croire.

Le prêtre : Mais je redis que pour ce qui est de la foi chrétienne, ton point de départ : « tout lui montre le contraire » est faux !

Lui : Donc, il a raison d’y croire.

Le prêtre : Dialogue de sourds ! Pour ta petite histoire amoureuse, le gars n’a pas de raison d’y croire, et c’est lui qui se berce d’illusions à continuer d’y croire, alors que « tout lui montre le contraire ». Une sorte d’obstination dans l’erreur.

Mais je re-redis que je ne vois aucun rapport entre une telle histoire et la foi en Jésus-Christ, où « rien ne me montre le contraire » !

Lui : Donc tu n’y crois pas.

Le prêtre : ?

Lui : Alors, le type a-t-il vraiment raison de continuer à aimer cette personne plus que sa propre personne ? Et de croire en ce sentiment qui lui dit d’y croire.

Le prêtre : La réponse se trouve dans la compréhension que l’on a du verbe « amour ».

Pour les grecs, il y a 3 mots :

– Eros : attirance, désir amoureux, passion… en gros, le fait que la personne aimée te séduit, t’attire de par ses qualités, son charme etc… et c’est ce dont tu parles dans l’histoire précédente. C’est là un état que l’on subit – dans passion il y a « passif » – et qu’il peut être difficile de maîtriser. Difficile, mais pas impossible : le pilote dans l’avion, cela reste moi-même. Cet état ne peut non plus durer. Il ressemble davantage à un feu de paille : rapide, violent, mais peu durable.

– Philia : amitié, réciprocité… comme dans une équipe, où l’on s’aime moins l’un l’autre, que du fait de vivre ou de viser ensemble quelque chose. Cet amour-là est moins violent que l’Eros, mais tient plus la durée, car il repose sur un projet commun.

– Agapè : amour désintéressé, de don de soi, où il s’agit moins d’aimer l’autre pour le bien qu’il m’apporte (ça, c’est l’Eros), que de vouloir faire son bonheur…

A la limite, quand on aime de cet amour-là, on préfèrera voir l’autre heureuse avec un autre, que malheureuse avec soi.

Il ne faudrait s’engager pour la vie avec quelqu’un que si l’on assume les 3 formes d’amour : un sentiment amoureux, un projet de vie à deux, du désintéressement. Ce n’est pas le cas du gars qui s’illusionne sur l’amour de l’autre, car il est plutôt dans un Eros frustré.

Lui : En clair, tu me dis que cette personne a tort d’y croire encore et d’attendre.

Le prêtre : On n’est pas dans le registre du « avoir tort », « avoir raison », mais dans celui de la qualité de l’amour que l’on veut offrir à (et recevoir de) l’autre. Il y a des couples qui se contentent d’un amour Eros à deux, où chacun consomme l’autre pour ce qu’il lui apporte : ça ne dure pas longtemps (2 à 5 ans en gros). Il y a des couples où un projet – par exemple de fondation d’un foyer – donne plus d’ampleur à leur amour, mais qui se séparent après 10 à 20 ans de mariage, quand la réalisation effective du projet ne semble plus exiger le même engagement dans la durée.

A mon – humble – avis, je préférerais vérifier que l’amour que je donne et reçois comporte toutes les dimensions d’un amour 3 étoiles, c’est à dire avec Eros, Philia et Agapè, pour ne serait-ce que commencer une relation amoureuse.

En faisant le contraire, en pensant que l’amour passionnel, le sentiment amoureux seul est suffisamment fort pour fonder le couple, beaucoup s’abîment le cœur.

Lui : Donc il ne faut pas croire en aucun de ses sentiments.

Le prêtre : Je n’ai pas dit cela, puisque l’Eros fait partie de l’amour. Mais il a besoin d’être régulé par les 2 autres formes d’amour.

Par exemple, puisque tu veux du concret : un gars follement amoureux d’une fille, à la limite, si son sentiment amoureux n’est pas régulé, il pourrait en arriver à l’avoir pour lui de force (viol), voire à la tuer par jalousie plutôt que de la laisser à un autre. Moins dramatiquement, il pourrait négliger voire piétiner ses projets à elle, pour l’avoir tout le temps avec lui et pour lui.

Au contraire, si la Philia régule l’Eros, il pourra comprendre la nécessité d’attendre que l’autre soit prête, envisager non pas l’autre comme un bien à conquérir, mais voir avec l’autre le bien qu’ils peuvent faire ensemble. Si l’Agapè régule le tout, il pourra laisser l’autre vraiment libre de lui répondre oui ou non, acceptant d’avance la réponse, quelle qu’elle soit.

Lui : Hum, ça ne répond pas trop à ma question, mais bon, je m’en contenterai.

Le prêtre : @ plus !

Lui : @ +

 

Partage de fichiers d’animation pastorale

Pour partager des pistes d’animation pastorale, voici des liens vers :

ICI : des moyens d’animation de l’année sacerdotale 2009-2010 en Aveyron.
ICI : une trentaine de pistes d’animation pastorale proposées à des collégiens de 4e-3e de l’Enseignement Catholique à Rodez depuis quelques années.
ICI : le parcours de préparation à la confirmation des collégiens de 4e-3e de l’Enseignement Catholique à Rodez depuis quelques années. (mult liens vers textes, diaporamas, vidéos)

Après avoir cliqué sur un lien, décocher la croix X à droite du bandeau supérieur (jaune) de la page.

Conversation avec une lycéenne…

Ci-dessous, la mise en forme d’une discussion en ligne sur facebook, hier soir tard, avec une lycéenne…

 

Elle : ça va ? tu vis toujours ton petit train-train de prêtre surmené ?

Le prêtre : C’est en rapport à mon dernier message sur facebook ? En réalité, on peut être surmené avec peu de choses que l’on fait dans le stress, et en faire beaucoup paisiblement et joyeusement, ce qui était tout à fait le cas lundi…

Elle : Tant mieux, et pour le stress tout est question d’organisation.

Le prêtre : Oui, mais pas que ça… Il y a des jours où je mets davantage en pratique ce que traditionnellement on appelle la « sentence ignatienne de l’action », la règle de Saint Ignace de Loyola pour une action fermement décidée, et pourtant accomplie dans la confiance, la paix et la joie…

Elle : Donc en fait, pour faire la même chose, tu vas y mettre plus de cœur et d’énergie ?

Le prêtre : Oui, de manière personnelle, engagée, et en même temps plus… décontractée, en ayant humblement conscience que ce n’est pas moi le Maître de l’histoire…

Elle : Mais comment on agit en étant le maître de l’histoire ?

Le prêtre : La règle ignatienne de l’action est en latin celle-ci (je te donnerai ensuite la traduction en français, si cela t’intéresse) :

« Sic Deo fide, quasi rerum successus omnis a te, nihil a Deo penderet ;
ita tamen iis operam omnem admove, quasi tu nihil, Deus omnia solus sit facturus
. »

Elle : Oui ça m’intéresse car j’ai beau avoir fait du latin au collège, mes souvenirs et connaissances sont vagues.

Le prêtre :

« Aie foi en Dieu comme si le succès de tes œuvres dépendait en tout de toi, et en rien de Dieu ;
de même cependant, efforce-toi d’agir en tout comme si Dieu seul devait tout faire, et toi rien. »

Elle : Pourquoi dans la Bible, ils disent toujours dans un sens puis l’inverse ? en fait la 1ère version me convient ; la 2ème, je ne la comprend pas.

Le prêtre : C’est la vie qui est paradoxale. La première formule dit que la foi ne déresponsabilise pas l’homme de ses décisions et des actes qu’il doit poser. La seconde dit qu’une fois décidée, l’action doit être menée avec la décontraction de celui qui sait que c’est Dieu seul le Maître de l’histoire, et que succès ou échec, il fait tout contribuer au bien de ceux qu’il aime.

Elle : Ok merci c’est plus clair. En gros, il faut avoir conscience des autres lorsqu’on agit ? et non pour son propre intérêt ?

Le prêtre : Ce n’est pas tout à fait la question. Le problème est que l’on fait souvent l’inverse de ces 2 règles : avoir foi en Dieu comme en attendant qu’il fasse un miracle ; et inversement, quand on agit, se mettre la pression, en faisant comme si tout ne dépendait que de soi, en étant incapable d’accueillir l’échec.

Elle : Ok la 1ère règle, ça ne me concerne pas ; la 2ème si, mais comment accepter certains échecs si on est mal vu après… ? est-ce qu’on n’accepte pas l’effort lorsqu’on est déçu de notre travail et qu’après on travaille plus pour y arriver, même si on met la barre haute ?

Le prêtre : Les 2 règles ont toutes deux un rapport avec la foi (fides, qui signifie aussi confiance et fidélité). La 2ème signifie que c’est Dieu seul qui est Dieu, et qu’il y a une prétention cachée à se prendre pour Dieu, dans la manière dont nous entreprenons nos meilleures actions. Il s’agit de se décider librement, en prenant nos responsabilités (règle 1), puis de mettre en oeuvre la décision prise, en étant « détaché », en se rendant indifférent au résultat, le laissant à Dieu seul. Ce n’est pas non plus que l’on s’en fiche, puisque l’on a décidé l’action en âme et conscience, mais la mise en oeuvre est… confiante et donc décontractée.

Elle : Ok c’est une belle philosophie, mais pour moi je crois que c’est irréalisable : je stresse trop, car c’est pas que j’ai peur de rater, car je recommence, mais je veux obtenir le mieux en me donnant à fond. Enfin, moi je veux surtout savoir si c’est égoïste comme comportement, car pour moi maintenant, ça va peut être pas te plaire : la religion, c’est une belle chose, car ça aide à cadrer l’esprit, mais pour moi la notion de Dieu est irréelle.

Le prêtre : Je peux comprendre que tu le vois ainsi, puisqu’il en était de même pour moi jusqu’à l’âge de 20 ans. Ce qui a fait la différence à 20 ans, c’est qu’en scientifique se soumettant aux faits, j’ai eu la chance de rencontrer des croyants tout aussi scientifiques que moi, et dont le témoignage, la manière de vivre en cohérence avec leur foi, ne m’a pas fait interpréter leur foi comme une illusion, mais plutôt ma non-foi de l’époque comme un manque d’attention à la réalité la plus profonde.

Elle : Non mais si tu veux moi, je crois en l’homme et pas en une force supérieure.

Le prêtre : Et il est presque… normal qu’il en soit ainsi quand on a 17 ans, c’est à dire quand on est en plein dévoilement de ses talents, de toutes ses potentialités, quand on n’a pas vraiment fait l’expérience de ses limites.

Elle : Je ne sais pas si je changerai d’avis car moi quand j’étais petite j’y croyais ; et puis pour moi je trouve la Bible géniale, car elle donne un peu de morale à ce monde, mais pour moi elle a juste été écrite par des gens remplis de bon sens.

Le prêtre : La Bible a effectivement été écrite par des hommes, mais à partir d’une expérience qui implique une rencontre, une altérité, un dépassement de la solitude de fond que l’homme, même le plus aimé, le plus entouré, éprouve du fait de sa place dans l’univers. Nous ne sommes pas musulmans, dont la foi affirme que Dieu a dicté le texte même du Coran. Pour nous la Bible est un recueil d’expériences humaines de la présence d’un autre au coeur même de ce qu’il y a de plus humain : l’amour, la fraternité – parfois difficile -, la guerre, le succès, la défaite, la mort…

Elle : Oui, alors pourquoi parler de dieu ?

Le prêtre : Parce qu’être lucide sur ces expériences nous fait dire que l’homme n’y est pas tout seul. Quand un homme et une femme s’aiment profondément, ce n’est pas que le résultat de leur séduction réciproque, de leur bonne éducation, des concessions qu’ils ont pu se faire… Il y a au contraire un don, un émerveillement sur un au-delà de tout ce « faire » humain, nécessaire, mais en même temps bien incapable de « produire » l’amour.
Idem pour ce qui vient au coeur de parents lorsqu’ils mettent au monde un enfant.
Idem, dans cette paix paradoxale qui peut habiter le coeur de l’homme alors même qu’il est confronté au scandale du mal, au désespoir…

Elle : Je ne sais pas si j’ai bien tout compris : l’homme ne peut pas avoir de réelle émotion comme l’amour sans dieu ?

Le prêtre : Ce n’est pas ce que j’ai dit. Ce que je dis, c’est qu’en tout amour, même entre non croyants, il y a du sacré, de l’au-delà de l’humain, du don.

Elle : Ok, désolé, je cherchais juste à bien comprendre ce que tu disais. Donc : ce don, cet extraordinaire, c’est une émotion tellement forte qu’elle doit venir d’autre part que de l’homme ?

Le prêtre : Des non-croyants sont même capables de reconnaître ce don, cet extraordinaire que l’homme ne produit pas, mais sans y voir un donateur. Le fait qu’il y ait du merveilleux, de la profondeur, du mystère dans la vie humaine leur suffit. Pas à moi.

Elle : Ok moi j’explique ça par la féérie ! lol

Le prêtre : C’est ta manière de dire qu’il n’y a pas d’explication !

Elle : Plus ou moins.

Le prêtre : Mais il y a d’autres approches que celle du don ou de l’extraordinaire, pour évoquer… Dieu. Ce peut être aussi le contraire de l’extraordinaire : l’expérience de l’insatisfaction qui nous habite, nous êtres humains, le fait que rien ne puisse combler ce manque inscrit au coeur de l’homme, désir infini de bonheur, soif de reconnaissance, besoin insatiable d’amour… Soit on reste dans ce que la Bible appelle « idolâtrie » : l’illusion qu’une réalité de ce monde ait le pouvoir de combler ce manque ; soit c’est la course d’objet en objet qui nous distrait temporairement de ce manque ; soit c’est l’homme qui est bancal, et une forme de sagesse consiste à consentir à cet état de fait ; soit ce manque désigne une réalité certes manquante, mais existante, et la vocation de l’homme est de la rechercher, de la reconnaître et d’y communier. Je penche pour la dernière, la plus cohérente.

Elle : Ok, donc chacun la sienne : moi je me vois bien vivre parmi les fées !
bon je suis fatiguée je vais au lit, d’où le monde des rêves, idéal propre à chacun…

Le prêtre : Bonne nuit avec les fées !

Elle : Oui en ce moment, c’est plutôt des textes de français et des définitions de SVT ! lol

Le prêtre : Joie ! Content en tout cas de ce petit temps spi avec toi !

 

Quel témoin chrétien es-tu ?

Un petit test, préparé au départ pour des adolescents de l’AEP : choisir la réponse qui vous correspond le plus…

1)   On se moque de ta foi en te disant que Jésus-Christ est mort, point final. Comment réagis-tu ?

a.  Je sais qu’il est là avec moi, en particulier quand je prie.
b.  Je le vois à travers tous ceux que je rencontre.
c.  Ce n’est pas ce que j’ai appris au KT et à l’aumônerie.
d.  Ce n’est pas si important pour moi : ce qui compte, c’est l’exemple que Jésus a donné.
e.  Chacun pense ce qu’il veut.

 

2)   Qu’est-ce qui est le plus important pour toi ?

a.  Réussir sa vie professionnelle.
b.  Faire un mariage d’amour.
c.  Être riche.
d.  Développer mes talents.
e.  Contribuer à améliorer le monde.

 

3)   De quoi as-tu le plus besoin pour dire ta foi ?

a.  De m’ouvrir davantage aux autres.
b.  De mieux connaître l’Evangile.
c.  De l’aide des autres chrétiens.
d.  De laisser plus de place à Dieu, à l’Esprit Saint dans ma vie.
e.  D’être un peu plus convaincu.

 

4)   Que penses-tu de ceux qui acceptent de souffrir et même de mourir pour leur foi chrétienne ?

a.  Ils vont jusqu’au bout de leurs convictions.
b.  Ils sont fous ou fanatiques.
c.  Ils sont courageux.
d.  Ils sont un exemple pour les chrétiens.
e.  Ils imitent le Christ.

 

5)   Quelle est ton attitude face à un camarade / collègue qui s’intéresse à la foi chrétienne ?

a.  Tu l’invites au groupe de chrétiens auquel tu appartiens (aumônerie, mouvement, équipe…).
b.  La foi est une affaire personnelle. Je ne m’en mêle pas.
c.  Je suis admiratif.
d.  Je prie pour que Dieu l’éclaire.
e.  J’essaie de répondre à ses questions.

 

6)   A quoi le mot conversion te fait penser ?

a.  Quand un non-chrétien devient chrétien.
b.  Quand un chrétien se met vraiment à croire.
c.  Un grand changement de comportement à l’égard des autres.
d.  Une conviction nouvelle reçue au contact des autres
e.  Je n’en ai pas besoin puisque je suis chrétien.

 

7)   Pour toi, quel est le plus grand témoignage chrétien ?

a.  Aller jusqu’au bout de soi-même.
b.  Mettre tous ses talents au service des autres.
c.  Prendre une part active dans la vie de l’Eglise.
d.  Consacrer sa vie à Dieu.
e.  Passer le relais de la foi.

 

Pour l’évaluation des réponses, cliquer ICI.

Pour l’interprétation, cliquer ICI.

Au risque d’y croire…

Les 15-25 ans du diocèse de Rodez étaient invités à vivre un rassemblement diocèsain à Rodez (collège-lycée Saint Joseph), le samedi 4 avril, veille des Rameaux, sur le thème « Au risque d’y croire… », c’est-à-dire sur l’engagement chrétien.

Un blog ne peut traduire les échanges, les témoignages, les rencontres, mais aussi la célébration à la Cathédrale et le concert de Gospa. Tout cela a fait la richesse de ce rassemblement apprécié par tous les participants, mais aussi le fait que la préparation pilotée par le p.Jérôme Lemouzy ait été faite du début à la fin, en équipe inter-mouvements.

Le groupe des collégiens et lycéens « Chré’atifs » de Rodez (voir la page du groupe sur facebook) a préparé plusieurs ingrédients de cette rencontre. Les voici en téléchargement :

Tableau de répartition de n individus en groupes de p participants– Le diaporama du rassemblement le matin : chants, présentation des mouvements, enseignement sur deux formes d’engagement (le héros et le saint). Vous pouvez aussi l’obtenir en cliquant sur l’image ci-dessus.

– Le tableau de répartition aléatoire de n personnes en groupes de p participants. Vous pouvez aussi l’obtenir en cliquant sur l’image ci-contre.

– La Passion selon saint Marc : le montage (19’45  au format vidéo avi, avec 60 images issues de la Passion de Mel Gibson, traitées avec l’utilitaire befunky et la bande-son des voix des « Chré’atifs » et la musique de Camille Devillers et d’Arvö Part), un diaporama (sans son, ni textes de chants, au format exe, avancement par clic) et pour suivre le déroulement, le texte de la Passion à lire à plusieurs voix en lien avec les images du diaporama.

La vocation d’Abraham (par SMS)

Un post pour partager ce qui a marché…!

Avec l’Aumônerie de l’Enseignement Public, les 6èmes que nous accompagnons se sont régalés avec un jeu de piste sur les pas d’Abraham, dans les rues de Rodez. Pendant 1 heure 30, au moyen de téléphones portables, les collégiens par équipe de 6 à 8 accompagnée d’un animateur, ont reçu une dizaine de SMS, envoyés à l’aide de sms4com, et surtout composés de paroles adressées par Dieu à Abraham. Ces paroles les ont aussi guidés de leur collège au lieu de rassemblement final.

3 étapes permettaient aux équipes de collégiens de se poser avec leur accompagnateur, pour une catéchèse sur Abraham (extraite de la revue Grain de Soleil). Entre chaque étape, ils avaient une enquête à réaliser auprès des passants à partir de questions qu’Abraham a dû entendre lui-même :

– Entre le départ et la 1ère étape :
Quelle est la décision la plus importante que vous avez prise dans votre vie ?
– Entre la 1ère et la 2ème étape :
Quel est le plus grand cadeau que vous ayez reçu ?
– Entre la 2ème et la 3ème étape :
Quel est le plus grand sacrifice que vous ayez fait ?
– Entre la 3ème étape et l’arrivée :
A quoi le mot « bénédiction » vous fait penser ?

A la fin du parcours, ces mêmes questions étaient posées à Abraham, puis aux jeunes eux-mêmes, qui y répondaient par écrit.

Cliquer ICI ou sur l’image ci-contre pour télécharger le jeu de piste (valable pour Rodez, mais dont les plans sont à adapter à vos lieux de telle manière que dans la collection de numéros de lieux dispersés sur vos plans, vous conserviez 8, 15, 4, 11 comme numéros d’étapes)

Les SMS reçus par les collégiens étaient les suivants :

Départ
(a) Pars de ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père, va dans le pays que je te montrerai. (Gn 12,1) [aller en 8]

(b) Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. (Gn 12,2)

Arrivée à l’étape 1
(c) Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… Vois quelle descendance tu auras ! (Gn 15,5) [aller en 15]

(d) Je suis le Seigneur, qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te mettre en possession de ce pays. (Gn 15,7)

(e) Je reviendrai chez toi dans un an, et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils. (Gn 18,10)

Arrivée à l’étape 2
(f) Prends ton fils, ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah (Gn 22,2a) [aller en 4]

(g) Là, tu l’offriras en sacrifice sur la montagne que je t’indiquerai. (Gn 22,2b)

Arrivée à l’étape 3
(h) Ne porte pas la main sur l’enfant ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu. (Gn 22,12a) [aller en 11]

(i) Je le jure par moi-même, déclare le Seigneur : parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton fils unique, je te comblerai de bénédictions. (Gn 22,16)

(j) Je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer. (Gn 22,17)

(k) Puisque tu m’as obéi, toutes les nations de la terre s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction par le nom de ta descendance. (Gn 22,18)

Arrivée au lieu de rassemblement

Retour de Rome…

De retour de Rome, je reviens avec un trésor de sensations visuelles, auditives et gustatives…  comme à chaque séjour dans l’Urbs, LA ville par antonomase – je n’ai pas résisté à utiliser ce mot savant retrouvé dans les premières pages du guide feuilleté dans le car !

Mais ce fut aussi et d’abord un pèlerinage sur les pas de Saint Paul, et un pèlerinage de plus de 500 responsables et aumôniers Scouts et Guides de France. Et là, en chapitre, en groupe, ou tous ensemble rassemblés dans chacune des 4 basiliques majeures (Saint-Paul-hors-les-murs, Sainte-Marie-Majeure, Saint-Pierre-de-Rome, Saint-Jean-du-Latran) mais aussi de passage aux Tre Fontane ou à Saint-Clément-de-Rome, à l’occasion d’échanges, de partage de la Parole de Dieu, de célébrations, de témoignages, j’ai mieux découvert en quoi la foi chrétienne se vit en mouvement, dans tous les sens du terme : en avançant avec d’autres, en se laissant déplacer par les approches des autres, en faisant corps avec ces autres. Les discussions avec Mélanie, Gilles ou Marc, les débats avec Pierre, les rires avec eux aussi, les témoignages de Jean et d’Anne, la simplicité d’Agnès, l’humilité de Florence, la course avec Jérôme, pour ne parler que des membres du chapitre Saint Bernard, mais aussi le choeur parlé à la Chapelle Sixtine, la prière universelle spontanée à Saint Ignace de Loyola, témoignaient de cette richesse qu’il y a à conjuguer, à faire converser ensemble une foi en recherche et une foi se pensant plus affirmée (à tort parfois). A la chapelle Sixtine ou à Saint Ignace, nous avons expérimenté comment au terme d’une pédagogie de la foi pleine de… mouvement, une même prière, le Notre Père ou la prière scoute, pouvait assumer la diversité des approches de la foi, non pas au sens du plus petit commun dénominateur, mais en se laissant enrichir de cette diversité.

Avec le souvenir heureux de quatre années comme CT chez les Scouts d’Europe – dont la pédagogie est à la fois si proche et si différente -, je dis un grand bravo à l’équipe nationale des Scouts et Guides de France qui a fait ce pari d’inviter les responsables du mouvement à vivre cette belle expérience de l’Eglise !

Frères, nous voulons rendre grâce pour le témoignage de générosité, de service du Seigneur, de don de soi, de combat sans souci des blessures que l’apôtre Paul à donné au monde, et dont la ville de Rome garde les traces. Nous-mêmes, en pèlerinant sur les pas de saint Paul au cœur de la ville de son martyre, nous nous sommes laissés dynamiser par ce géant de la foi, et nous avons eu le bonheur de vivre une magnifique expérience d’Eglise, en mouvement, en groupe, en chapitre, unis dans la diversité des dons, des charismes, des manières de croire, et des états de vie. Et nous témoignons à notre tour de notre désir d’aller plus loin avec Paul, de connaître davantage sa pensée, de nous laisser convertir.
Nous avons déjà vécu ici bien des découvertes, avec pour les uns ou les autres une foi plus vive, un décentrement de soi pour laisser aux autres toute leur place, un changement de regard sur les jeunes et sur leurs jeunes chefs, une découverte de Marie capable d’intercéder pour nous, de nous faire engendrer le Christ…

Gloire à Dieu qui nous permet de vivre une seule et même foi tout en mettant en valeur les spécificités de chacun.
(extrait de la lettre que nous avons rédigée après le dernier temps de partage en chapitre)

Quelques diaporamas…

Voici quelques diaporamas (Powerpoint) à télécharger et qui ont illustré une partie du parcours de la « Fête de la Foi » des 6èmes (aumônerie de l’enseignement public) sur le récit de la Création (7,5 Mo ou 2 Mo), sur la mission confiée à l’homme de poursuivre cette Création (1,3 Mo), et sur l’invitation à « passer le relais » (2,9 Mo) en lien avec le 1er quart d’heure du film « Un monde parfait » de Mimi Leder (2001).

Le site de cette « Fête de la Foi » joyeusement préparée et célébrée les 5-8 juin 2008 est ICI.