A propos de pédagogie

En 2003, en tant que non professionnel, voire en béotien des questions d’enseignement, j’ai eu la chance de participer à un des débats sur l’Education Nationale dans le cadre du collège du Sacré-Coeur à Rodez. Ces débats avaient accouché au niveau national du rapport Thélot, source d’inspiration plus ou moins lointaine de la loi Fillon.

En dehors de ce que m’apprennent des conversations de table avec des professeurs de collège – surtout de l’Enseignement Catholique – et le contact avec des collégiens que j’accompagne pour leur profession de foi (6èmes du public) ou leur confirmation (4èmes-3èmes du privé), j’avoue ne pas connaître grand chose aux questions de pédagogie. Mais mon admiration grandit pour le travail de ces professeurs de collège, à mesure que je constate avec eux la difficulté de transmettre des valeurs autant que des connaissances, de valoriser l’attention, l’effort ou la persévérance dans un contexte médiatique et technique qui promeut le contraire, d’obtenir une cohérence éducative entre adultes – enseignants et parents – à l’égard des jeunes, de réformer « le Mammouth » et de corriger les dégâts de la pensée de mai 68 dans l’éducation.

Un constat semble évident : la chute spectaculaire du niveau de français et plus particulièrement en orthographe, pour les jeunes d’aujourd’hui par rapport à ceux d’il y a 20 ans ; la baisse du niveau de mathématiques, y compris dans les filières scientifiques, où ce qui faisait l’objet de démonstration à comprendre et à savoir retrouver, peut désormais être admis sans démonstration, et où des notions apprises au lycée sont reportées à l’université.

Pour aller plus loin, voici l’adresse du site web et d’un document PDF* publiés par Laurent Lafforgue, l’un des grands mathématiciens français actuels**, qui s’est penché récemment sur ces questions de pédagogie et d’enseignement. Ce qu’il y a découvert l’a amené à critiquer fortement ce qui depuis les années 70 a conduit à une dégradation de notre système scolaire… et à démissionner du Haut Conseil de l’Education (HCE) mis en place récemment dans le cadre de la loi Fillon.

A méditer !

* Les signataires de ce document sont des physiciens et mathématiciens français de renom. J’en ai eu certains comme profs à l’école Polytechnique.

** Laurent Lafforgue a reçu en 2002 la médaille Fields de mathématiques, i.e. l’équivalent du prix Nobel dans cette discipline des mathématiques qui n’en comporte pas.

Laïcité ou laïcisme ?

A signaler : la recension d'un livre de Georges Weigel intitulé Le cube et la cathédrale, L'Europe, l'Amérique ou la politique avec ou sans Dieu, aux Editions de la Table ronde, avril 2005. J'ai apprécié la question taboue qu'il pose : une civilisation qui prétend se fonder sur les droits de l'homme peut-elle se donner pour culte l'ignorance de Dieu ?

Georges Weigel, universitaire américain, a été un proche de Jean-Paul II et l'auteur d'une de ses plus complètes biographies (Jean-Paul II, Témoin de l'espérance, Jean-Claude Lattès, 1999) qui a servi de trame à la biographie filmée et diffusée en DVD par Le Figaro.

Cohérence…

Un extrait d’une brève de l’AFP (d’il y a un an) qui me semble indiquer une part de la réponse à nos problèmes économiques et sociaux…

Le comportement schizophrène du salarié-consommateur

Le salarié attentif à ses conditions de travail se transforme en consommateur uniquement préoccupé de satisfaire ses envies à moindre coût, un véritable comportement schizophrène, relève un sondage Epsy paru dans le magazine Liaisons sociales.

Alors que 70% des salariés interrogés ne sont pas prêts à travailler les dimanches et jours fériés, 50% d’entre eux reconnaissent fréquenter les magasins ouverts les dimanches et jours fériés.

De même, 84% des personnes interrogées affirment être prêtes à payer plus cher des biens de consommation conçus dans des conditions sociales correctes respectant les droits des salariés.

Pourtant, les critères principaux retenus pour acheter un bien ou un service sont la qualité (47%) et le prix (46%), loin devant les conditions sociales dans lequel le bien ou service a été conçu (4%).

Pour les délocalisations, 61% des salariés considèrent que le fait que des entreprises délocalisent une partie de leurs activités à l’étranger pour que leurs produits et services restent compétitifs n’est pas acceptable. Mais seulement 2% d’entre eux font du pays de fabrication un critère privilégié d’achat.

68% des sondés affirment privilégier des produits fabriqués en France même s’ils sont plus chers, mais 59% fréquentent les magasins de hard-discount.

Sondage réalisé par téléphone auprès d’un échantillon national représentatif de 400 salariés, pour Liaisons sociales et les mutuelles Mieux-Etre.