Un texte écrit en vue d’une discussion avec des collégiens de 6e-5e, dans le cadre de la préparation de leur profession de foi. Je m’aperçois en le relisant qu’il y manque l’essentiel : le don que le Christ y fait de sa propre vie.
Objections et éléments de réponse
La messe, ce n’est pas fait pour les jeunes.
La messe continue de rassembler des jeunes : bientôt 500.000 jeunes aux JMJ cet été à Cologne, 15.000 jocistes au Palais omnisport de Paris-Bercy le 3 mai 2003 ; 2 millions à Rome en août 2000 ; 1,2 million à Paris en août 1997 à Paris. Plus modestement, des célébrations pour les jeunes ont lieu régulièrement en AEP, en paroisse, à Rodez ou en diocèse.
Je ne suis pas assez croyant pour être pratiquant.
C’est plutôt parce que je ne suis pas assez croyant, et que ma foi est fragile, que j’ai besoin d’aller la nourrir en venant régulièrement à la messe.
Je ne connais pas les prières : la Bible ne me parle pas.
Tout s’apprend ! Le langage informatique pour parler aux ordinateurs, le langage amoureux pour parler à celui ou celle que l’on aime, de même le langage de la prière et de la Bible pour parler à Dieu (et surtout l’écouter !).
Je ne connais pas les gens qui y vont, ou il y a là des gens que je n’aime pas.
De même que nous n’avons pas choisi nos frères et sœurs, de même dans l’Eglise, nous nous accueillons les uns les autres, jeunes ou vieux, connus ou inconnus, comme des frères en Jésus-Christ, enfants de Dieu notre Père.
Je ne comprends pas ce que dit le prêtre.
C’est important de comprendre et il ne faut pas hésiter à demander des explications. Cependant, comme dans une relation d’amitié, on ne peut jamais prétendre avoir tout compris de son ami(e), de même, on n’a jamais fini de comprendre ce qu’est la messe.
Ceux qui vont à la messe ne sont pas meilleurs que les autres.
Aller à la messe pour réentendre à quel point Dieu nous aime, cela finit par nous rendre plus fraternels. Et on n’a pas entendu dire que ne pas aller à la messe rende meilleur !
Le dimanche, je préfère faire la grasse matinée.
Les plus belles marques d’amitié consistent à rester fidèle, même lorsqu’on n’en a pas envie (par exemple, rendre régulièrement visite à un ami à l’hôpital, préférer rester avec lui plutôt que de s’amuser ailleurs…). C’est pareil pour la messe : y être présent, même à contre-cœur est une belle marque de foi (le mot « foi » signifie aussi fidélité).
Mes parents n’y vont jamais.
Croire au Dieu de Jésus-Christ est un acte libre. Pour tout croyant il arrive un moment où il a à choisir personnellement de donner sa foi au Christ, et non plus parce que ses parents ou ses camarades croient, ou ne croient pas.
Je n’en ai pas envie.
Aller à la messe, c’est répondre à une invitation du Seigneur : qu’est-ce qui pourrait être plus important que cela ?
La messe n’est pas importante pour moi.
Toi, tu es important pour Dieu et pour la communauté des chrétiens.
A quoi ça sert que j’y sois ?
Ça ne sert à rien, mais ça change tout. A la messe je suis envoyé. C’est toute ma personne qui est attendue, et c’est Dieu lui même qui compte sur moi, pour faire avancer les choses. Certes je n’ai pas la garantie du résultat, mais ma vie en devient mission et prend du sens.