Quelques lignes trop brèves en réponse à une question sur ce sujet délicat…
Votre demande de conseil s’adressait à un prêtre catholique, et vous devinez probablement le contenu de la réponse qu’il peut vous donner à partir de ce qu’en pense l’Eglise, qui voit dans l’homosexualité active un péché. Ce n’est donc pas seulement ce contenu qui importe, mais le ton avec lequel le dire. Il ne se veut ni moralisateur (« vous devez… ou vous ne devez pas… »), ni faussement complaisant (« faites comme vous le sentez… »), mais il voudrait indiquer un chemin de vie, inviter à un « mieux-faire » plus porteur de vie.
En ce sens, enraciner par une pratique homosexuelle active ce qui n’est au départ qu’une tendance ou une attirance même forte, empêche d’aller jusqu’au bout de l’amour qui a pour fin de « se donner pour la vie » (liberté, fidélité, indissolubilité) mais aussi de « donner la vie » (fécondité). L’amour n’est pas qu’ eros, désir, attirance, sentiments, le fait de trouver son bonheur d’être avec l’autre, mais aussi agapè, don et oubli de soi fécond, décentrement de soi pour que l’autre aille jusqu’au bout de lui-même : c’est par exemple le cas lorsqu’on est prêt à laisser partir celui ou celle que l’on aime, si sa vocation l’appelle ailleurs qu’avec soi. Ordonner l’eros à l’agapè n’est pas sans ascèse, sans renoncement, mais c’est ce qui garantit que l’amour ne soit pas un égoïsme, même vécu à deux, qu’il soit vraiment ouverture à l’autre, et en particulier à cette incarnation de l’amour qu’est l’enfant, fruit de l’amour de ses parents. C’est surtout à ce titre que l’Eglise voit dans l’homosexualité une forme insuffisante de l’amour.
Pour aller beaucoup plus loin, une belle conférence (2h15 en mp3 de 23,5 Mo) du p.Samuel Rouvillois, sur « Existe-t-il un regard chrétien sur l’homosexualité », une conférence issue de l’excellent site de ses Conférences de Samarie.