Soumission ou consécration ?

Pour quoi, pour qui sommes-nous prêts à prendre des risques, à payer de notre personne, à donner notre vie ? A quoi, à qui sommes nous prêts à nous consacrer ?

C’est la question que notre société ne pose plus, et dont elle laisse un funeste monopole à l’islamisme. « Soumission« , le dernier livre de Houellebecq semble dire qu’il n’est pas nécessaire que cet islamisme soit sanguinaire : la passion du bien-être de nos démocraties urbaines (Tocqueville), la dissolution nihiliste de tout idéal, l’affadissement du rapport à l’absolu, la déligitimation des pouvoirs qui en résulte (Ibn Khaldun), rendent plausible la dialectique du maître et de l’esclave version 2022 que présente Houellebecq.

Ces maladies de l’occident post moderne rendent plus nécessaire le témoignage des chrétiens d’un rapport à Dieu à la fois humble, paisible et joyeux, et donc non totalitaire, et qui cependant appelle au don total de soi (Ph 2), car fondé sur la configuration au Christ que Lui-même rend possible. S’engager, prendre des risques, payer de notre personne, donner notre vie deviennent possibles, non plus par fanatisme déshumanisant, mais par amour de Dieu et des hommes, « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ». C’est ce que nous venons de fêter à la Crèche, et c’est là une bonne nouvelle, y compris pour le politique !

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