L’honneur de célébrer

Lors de la « journée du pardon » organisée par le doyenné du Ruthénois le samedi 7 mars dernier en la Cathédrale de Rodez, de magnifiques sièges de salon avaient été installés dans les chapelles destinées aux confessions. Un beau symbole en contraste peut-être avec ce que l’on retient souvent de pénitentiel, voire d’humiliant dans la démarche de se confesser. Or tout sacrement mériterait au contraire que l’on honore de la plus belle manière ceux qui, non pas « demandent » un sacrement, mais « offrent » quel­que chose d’eux-mêmes comme matière à consacrer au Christ pour qu’un sacrement puisse être célébré, dans le prolongement de l’unique sacrifice qui opère, celui de la Croix !

Honorer les parents qui présentent leur enfant au baptême, parce qu’ils reconnaissent en lui un immense don de Dieu dont ils veulent rendre grâce en le Lui consacrant. Honorer les fiancés qui se présentent au presbytère pour préparer leur mariage, parce qu’ils disent là deux choses, souvent seulement implicitement, sans en avoir parfaitement conscience : leur reconnaissance de Dieu comme source de leur amour (à condition qu’il soit libre, fidèle, indissoluble, ouvert à la vie) et à Dieu par la consécration de leur couple. Un tel couple s’offrant ainsi lui-même au Christ – via l’Eglise – fait là un acte désintéressé de dépossession de soi, pour ne plus être que gérant, jardinier, serviteur d’une réalité qui désormais appartient à Dieu. C’est là paradoxalement le meilleur fondement à son indissolubilité.

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