A propos du Notre Père

L’édition 2009 de la Journée du Pardon en la Cathédrale de Rodez avait pour thème le Notre Père. Cliquer sur les liens pour télécharger un des ingrédients de cette Journée du Pardon :

Calligraphies de Georges Unal, « arbre de lumière » de Gérard Issalis, bouquets des équipes de fleurissement de la paroisse Notre-Dame de l’Assomption, méditation de Pierrette Cayrade (en diaporama ou en vidéo) ou des lycéens de l’AEP, examen de conscience (cf. texte ci-dessous), dessins d’enfants du KT, petites croix en bois verni de M. Andrieu, accueil et communication sur le marché, grand panneau de prières par Georges Unal, fiches « Croire » de Bayard, temps de prière animés par les mouvements et groupes de prière, célébrations pour enfants ou collégiens, confessions par les prêtres de la paroisse…

Un très grand merci à tous !

Notre Père qui es aux cieux
– L’oubli de toi, la négligence à t’honorer comme notre Créateur, le fait de vivre et de nous suffire à nous-même comme si tu n’existais pas.

– Le refus de nous recevoir de toi.

– La résistance à nous laisser aimer de toi, tels que nous sommes.

– Le fait de nous contenter des représentations de toi qui nous arrangent.

Que ton nom soit sanctifié
– Le contre-témoignage que nous donnons à ceux qui ne croient pas en toi.

– Notre volonté de nous faire un nom par nous-mêmes, la recherche de la gloire pour être reconnu des autres.

– L’oubli de ceux dont le nom est bafoué, la dignité écrasée, ceux qui sont exclus parce que différents, pauvres, seuls.

– Le fait de confondre la sainteté avec la perfection, de refuser faiblesse et limites pour y arriver par soi-même.

Que ton règne vienne
– Le découragement ou l’indifférence vis à vis du monde où ton règne de justice, de paix et d’amour n’est pas encore là.

– Notre désir de faire advenir notre propre règne, de prendre les premières places, d’être les plus forts.

– Notre réticence à emprunter le chemin de service et de don que ton Fils Jésus nous donne pour que ton règne vienne.

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
– Notre manque de confiance en toi, la volonté de maîtriser notre vie et celle des autres.

– La désobéissance à tes commandements. La paresse à mettre en œuvre concrètement ce que tu désires.

– Le refus d’écouter ta Parole, d’écouter notre conscience, qui invitent à vivre à l’imitation du Christ.

– La résistance à laisser convertir notre volonté à la tienne pour que notre vie corresponde davantage à ce pour quoi tu nous as créés.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour

– La peur de dépendre de toi, de nous reconnaître créatures devant toi.

– Notre difficulté, nos refus parfois, de nous ouvrir à ta présence, de vivre ce jour comme un don de toi.

– La recherche par nous-mêmes de ce qui nourrit en nous la vie, plutôt que l’attention à la vie que suscitent en nous les rencontres de ce jour.

– Le souci excessif de demain, qui empêche d’accueillir l’aujourd’hui.

Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés
– Nos difficultés à demander pardon, ou plutôt à recevoir ton pardon gratuit.

– Notre conception du pardon comme un dû à conquérir, plutôt que comme don à recevoir. Notre manque d’humilité.

– Nos difficultés à offrir le pardon à ceux qui nous blessent, sans attendre qu’ils commencent par reconnaître leurs torts.

– Nos regards qui enferment l’autre dans le mal qu’il a pu nous faire, si différent de ton regard de tendresse et de miséricorde, qui sait voir avec le cœur.

Et ne nous soumets pas à la tentation
– Le manque de confiance en toi dans l’épreuve. L’oubli de toi, de ta présence, alors que tu es notre seule force.

– Notre prétention à être des justes, indemnes de toute chute.

– Nos lâchetés à combattre pour la vie, pour l’amour, la préférence donnée à notre tranquillité, un « laisser faire » les choses sans vraiment nous impliquer.

– Les moments où nous avons été occasions de chute pour les autres, ne les aidant pas à être forts dans la tentation.

Mais délivre nous du Mal
– Le mal que nous sommes capables de réaliser sur nous-mêmes, les autres et sur la Création, parfois malgré nous mais aussi bien souvent avec notre consentement.

– La tendance à minimiser le mal que nous pouvons faire, et à grossir celui que les autres nous font.

– Le refus de nommer ce mal dont nous sommes l’auteur et d’accueillir ta puissance de libération, seule capable de nous convertir.

– Le fait de croire irréparable le mal que nous subissons des autres, de nous engager dans la violence ou la rancune.

A toi le règne, la puissance et la gloire !
Béni sois-tu pour ta patience face à nos lenteurs à répondre à ton amour !
Béni sois-tu pour cette relation personnelle que tu veux vivre avec chacun !
Béni sois-tu pour ton cœur plus grand que le péché !
Béni sois-tu pour ton regard qui n’enferme pas mais espère de l’homme !

Message du conseil du presbyterium

La levée de l’excommunication d’évêques lefebvristes refusant le concile de Vatican II, a troublé les prêtres du diocèse et le peuple de Dieu en Aveyron. Elle a aussi eu le mérite de susciter un débat dans l’Eglise, y compris entre prêtres de différentes générations et sensibilités, pour nous faire apprécier notre capacité à aller ensemble à l’essentiel, tout comme notre unité à propos du concile de Vatican II. Elle devient aussi l’occasion d’exprimer notre solidarité envers tout le peuple de Dieu qui s’est engagé dans la réception et la mise en œuvre du concile.

Dans ce sens, le Conseil du Presbyterium, réuni le 20 février 2009 veut réaffirmer trois convictions :

– Ensemble, nous redisons que le concile de Vatican II est la « feuille de route » pour l’Eglise de notre temps, au niveau universel comme au niveau du diocèse : le projet pastoral diocésain qui vient d’être publié s’en inspire et en est un des fruits concrets.

– L’Eglise n’a pas sa finalité en elle-même, mais elle est faite pour le monde : elle se nourrit de la Parole de Dieu ; elle participe à la liturgie, activement, en profondeur et en vérité ; elle se met à l’écoute et au service des hommes de son temps… tout cela pour cette seule fin : que le monde soit évangélisé. Et cette mission est l’affaire de tous les baptisés, avec la même vocation à la sainteté.

– Nous nous sentons d’autant plus invités à recevoir le concile de Vatican II, et à en relire les textes pour nous en approprier le contenu, dans le sens d’une fidélité inventive à la tradition de l’Eglise. Et nous invitons le peuple de Dieu à faire de même.

Fidèle au concile de Vatican II, le Conseil du Presbyterium a aussi tenu à s’exprimer sur notre ministère de prêtre en lien avec la vocation commune de tous les baptisés :

Ainsi, nous nous sommes redits qu’être prêtre, est une manière originale de suivre le Christ, d’être donné pour révéler la tendresse du Père, de servir la communauté chrétienne. Le prêtre seul ou isolé n’est rien : il fait partie du presbyterium, en lien avec l’évêque et avec tout le peuple de Dieu. Sa vocation n’est pas de l’ordre du pouvoir, mais de l’accompagnement et de l’articulation. La mission des prêtres est de servir la communion entre les membres du Corps du Christ, en aidant l’Eglise à être davantage relationnelle. Collaborer avec les laïcs tout en leur laissant leur mission principale dans le monde, fait aussi partie de la vocation de prêtre.

La joie, celle d’être chrétien, celle d’être prêtre, est essentielle dans leur témoignage. La mission qui leur est confiée doit être telle que cette joie ne soit pas étouffée par l’activisme ou une solitude inhumaine. Autant, voire plus que d’être des administrateurs de sacrements ou des animateurs pastoraux, les laïcs attendent des prêtres qu’ils soient des hommes disponibles et à l’écoute, des hommes de prière, des amoureux de la Parole, mais aussi des témoins de ce qu’ils disent, tant au plan personnel qu’entre eux. Pour les prêtres, être grognons ou non fraternels, contredit leur vocation d’hommes de communion.

La vocation de prêtre est une belle aventure à proposer à un jeune, avec sa part d’inconnu quant à la manière de s’exercer à l’avenir : la radicalité du ministère de prêtre ne doit pas effrayer, ni être opposée à la prudence nécessaire au discernement d’une vocation. Notre monde a besoin d’hommes libres, équilibrés et ouverts, qui soient capables d’un tel choix radical. Osons en appeler !

le Bureau du Conseil du Presbyterium

p. Hubert Fau (secr.), Pierre Monteil, Raphaël Bui, Jérôme Lemouzy
Mgr Bellino Ghirard, p.Bernard Quintard

Le Conseil du Presbyterium est un groupe de prêtres représentant l’ensemble des prêtres du diocèse auprès de l’évêque pour l’assister en tout ce qui concerne la vie sacerdotale et la pastorale du diocèse.

La vocation d’Abraham (par SMS)

Un post pour partager ce qui a marché…!

Avec l’Aumônerie de l’Enseignement Public, les 6èmes que nous accompagnons se sont régalés avec un jeu de piste sur les pas d’Abraham, dans les rues de Rodez. Pendant 1 heure 30, au moyen de téléphones portables, les collégiens par équipe de 6 à 8 accompagnée d’un animateur, ont reçu une dizaine de SMS, envoyés à l’aide de sms4com, et surtout composés de paroles adressées par Dieu à Abraham. Ces paroles les ont aussi guidés de leur collège au lieu de rassemblement final.

3 étapes permettaient aux équipes de collégiens de se poser avec leur accompagnateur, pour une catéchèse sur Abraham (extraite de la revue Grain de Soleil). Entre chaque étape, ils avaient une enquête à réaliser auprès des passants à partir de questions qu’Abraham a dû entendre lui-même :

– Entre le départ et la 1ère étape :
Quelle est la décision la plus importante que vous avez prise dans votre vie ?
– Entre la 1ère et la 2ème étape :
Quel est le plus grand cadeau que vous ayez reçu ?
– Entre la 2ème et la 3ème étape :
Quel est le plus grand sacrifice que vous ayez fait ?
– Entre la 3ème étape et l’arrivée :
A quoi le mot « bénédiction » vous fait penser ?

A la fin du parcours, ces mêmes questions étaient posées à Abraham, puis aux jeunes eux-mêmes, qui y répondaient par écrit.

Cliquer ICI ou sur l’image ci-contre pour télécharger le jeu de piste (valable pour Rodez, mais dont les plans sont à adapter à vos lieux de telle manière que dans la collection de numéros de lieux dispersés sur vos plans, vous conserviez 8, 15, 4, 11 comme numéros d’étapes)

Les SMS reçus par les collégiens étaient les suivants :

Départ
(a) Pars de ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père, va dans le pays que je te montrerai. (Gn 12,1) [aller en 8]

(b) Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. (Gn 12,2)

Arrivée à l’étape 1
(c) Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… Vois quelle descendance tu auras ! (Gn 15,5) [aller en 15]

(d) Je suis le Seigneur, qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te mettre en possession de ce pays. (Gn 15,7)

(e) Je reviendrai chez toi dans un an, et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils. (Gn 18,10)

Arrivée à l’étape 2
(f) Prends ton fils, ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah (Gn 22,2a) [aller en 4]

(g) Là, tu l’offriras en sacrifice sur la montagne que je t’indiquerai. (Gn 22,2b)

Arrivée à l’étape 3
(h) Ne porte pas la main sur l’enfant ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu. (Gn 22,12a) [aller en 11]

(i) Je le jure par moi-même, déclare le Seigneur : parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton fils unique, je te comblerai de bénédictions. (Gn 22,16)

(j) Je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer. (Gn 22,17)

(k) Puisque tu m’as obéi, toutes les nations de la terre s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction par le nom de ta descendance. (Gn 22,18)

Arrivée au lieu de rassemblement

Prier pour l’unité des Chrétiens

Entre le 18 (anciennement fête de la chaire de Saint Pierre, aujourd’hui reportée au 22 février) et le 25 janvier (fête de la conversion de Saint Paul), a lieu chaque année la semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

C’est souvent l’occasion d’ « échanger les chaires » – d’entendre la prédication d’un pasteur dans une église catholique, et réciproquement d’un prêtre dans un temple -, de rassembler les communautés ecclésiales autour d’une célébration commune, d’associer les paroissiens de chaque communauté à la prière pour l’Unité de tous.

Le Conseil Oecuménique des Eglises propose chaque année au niveau mondial des pistes de célébration et de prière. Cliquer ICI pour obtenir une proposition d’intention de prière pour chaque jour de la semaine, ou ICI pour obtenir tout le livret, avec une célébration et un commentaire d’Ez 37,17 qui donne son thème à l’année 2009 : « Ils seront unis dans ta main« .

Cette année est  aussi pour les catholiques une année dédiée à Saint Paul. Les églises catholique, réformée de France (ERF), réformée évangélique indépendante (EREI) et assemblées de Dieu, présentes sur Rodez ont donc préparé ensemble un dépliant pour prier chaque jour de cette semaine à partir de textes de saint Paul.

Ce dépliant est disponible au format pdf (308 kb) en cliquant sur la barque ou ICI.

OecuménismeImprimer les 2 pages au format A4 ; les photocopier recto-verso ; enfin plier en accordéon (en 5). Il faut une bonne imprimante et un bon photocopieur pour l’éditer, car les marges sont étroites.

Retour de Rome…

De retour de Rome, je reviens avec un trésor de sensations visuelles, auditives et gustatives…  comme à chaque séjour dans l’Urbs, LA ville par antonomase – je n’ai pas résisté à utiliser ce mot savant retrouvé dans les premières pages du guide feuilleté dans le car !

Mais ce fut aussi et d’abord un pèlerinage sur les pas de Saint Paul, et un pèlerinage de plus de 500 responsables et aumôniers Scouts et Guides de France. Et là, en chapitre, en groupe, ou tous ensemble rassemblés dans chacune des 4 basiliques majeures (Saint-Paul-hors-les-murs, Sainte-Marie-Majeure, Saint-Pierre-de-Rome, Saint-Jean-du-Latran) mais aussi de passage aux Tre Fontane ou à Saint-Clément-de-Rome, à l’occasion d’échanges, de partage de la Parole de Dieu, de célébrations, de témoignages, j’ai mieux découvert en quoi la foi chrétienne se vit en mouvement, dans tous les sens du terme : en avançant avec d’autres, en se laissant déplacer par les approches des autres, en faisant corps avec ces autres. Les discussions avec Mélanie, Gilles ou Marc, les débats avec Pierre, les rires avec eux aussi, les témoignages de Jean et d’Anne, la simplicité d’Agnès, l’humilité de Florence, la course avec Jérôme, pour ne parler que des membres du chapitre Saint Bernard, mais aussi le choeur parlé à la Chapelle Sixtine, la prière universelle spontanée à Saint Ignace de Loyola, témoignaient de cette richesse qu’il y a à conjuguer, à faire converser ensemble une foi en recherche et une foi se pensant plus affirmée (à tort parfois). A la chapelle Sixtine ou à Saint Ignace, nous avons expérimenté comment au terme d’une pédagogie de la foi pleine de… mouvement, une même prière, le Notre Père ou la prière scoute, pouvait assumer la diversité des approches de la foi, non pas au sens du plus petit commun dénominateur, mais en se laissant enrichir de cette diversité.

Avec le souvenir heureux de quatre années comme CT chez les Scouts d’Europe – dont la pédagogie est à la fois si proche et si différente -, je dis un grand bravo à l’équipe nationale des Scouts et Guides de France qui a fait ce pari d’inviter les responsables du mouvement à vivre cette belle expérience de l’Eglise !

Frères, nous voulons rendre grâce pour le témoignage de générosité, de service du Seigneur, de don de soi, de combat sans souci des blessures que l’apôtre Paul à donné au monde, et dont la ville de Rome garde les traces. Nous-mêmes, en pèlerinant sur les pas de saint Paul au cœur de la ville de son martyre, nous nous sommes laissés dynamiser par ce géant de la foi, et nous avons eu le bonheur de vivre une magnifique expérience d’Eglise, en mouvement, en groupe, en chapitre, unis dans la diversité des dons, des charismes, des manières de croire, et des états de vie. Et nous témoignons à notre tour de notre désir d’aller plus loin avec Paul, de connaître davantage sa pensée, de nous laisser convertir.
Nous avons déjà vécu ici bien des découvertes, avec pour les uns ou les autres une foi plus vive, un décentrement de soi pour laisser aux autres toute leur place, un changement de regard sur les jeunes et sur leurs jeunes chefs, une découverte de Marie capable d’intercéder pour nous, de nous faire engendrer le Christ…

Gloire à Dieu qui nous permet de vivre une seule et même foi tout en mettant en valeur les spécificités de chacun.
(extrait de la lettre que nous avons rédigée après le dernier temps de partage en chapitre)

La vocation de Saint Matthieu selon Le Caravage

Inspiré d’une idée du Service Diocésain des Vocations de Toulouse, et des commentaires de Notre-Dame du Web, le SDV de Rodez a réalisé un diaporama en vue d’une veillée de prière pour les vocations. Le support en est le tableau de la Vocation de Saint Matthieu par Le Caravage (1600) que l’on peut admirer à l’église Saint Louis des Français (Rome). Le texte qui accompagne les photos de ce diaporama est de Mathilde Coulon (Millau).

La Vocation de saint Matthieu
Le Caravage, 1600
1. [Veillée de prière pour les vocations à partir de la vocation de saint Matthieu par le Caravage]

2. [Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9.9]

3. Regarde avec moi ce tableau. Approche-toi. En 1600, un peintre italien, Le Caravage, a pensé que l’image parlerait mieux que les mots. Alors regarde-moi. Regarde comment je veux agir avec toi. Mais ne regarde pas seulement : prends place, et comme l’un ou l’autre des personnages, laisse-toi interpeller. Il y a de la place pour toi dans mon Cœur.

4. Je te montre du doigt, oui, toi Lévi, Matthieu. Je ne me trompe pas. C’est bien de toi dont j’ai besoin. Ne te demande pas trop pourquoi. Une seule chose m’anime : l’Amour. Et je voudrais que ce soit ta raison de vivre, l’air que tu respires.
Avec moi, Pierre t’appelle. Je t’invite comme mon ami, et pour mes amis. Tu me manques, et à eux aussi. C’est au nom de l’Eglise que je t’appelle : l’Amour se reçoit et se donne dans ce lieu de mon Cœur. L’Eglise est mon Corps, l’Eglise est mon Epouse. Toi aussi, bientôt, avec moi, tu appelleras ceux que je te montrerai. Je t’invite parce que je sais que tu es capable du beau et du bien.

5. Regarde la main de Matthieu, ce doigt pointé sur son cœur. C’est de ce cœur blessé que je veux. C’est de ce cœur pécheur, de ce cœur perdu que je veux. Entre mes mains tout devient beau, entre mes mains, je te recrée. Laisse ma main rejoindre les tiennes. Laisse ta main droite lâcher ce que tu ne veux pas encore donner. Je t’ai tout donné. Si tu remets tout entre mes mains, c’est alors que tu découvriras la vraie valeur de tout ce que tu as.

6. Regarde ces deux jeunes hommes assis à la même table que Matthieu. Ils m’ont remarqué… Ce n’était pourtant pas spécialement eux que j’étais venu chercher. Mais à l’appel de Lévi, leurs visages se sont illuminés. Oui, je suis venu t’appeler et je connais ton cœur, je sais qui tu aimes, je sais qui tu côtoies. En te voyant, tes amis verront Celui que tu regardes, Celui que tu contemples parce qu’Il t’a appelé. Ta vie fixera les regards sur moi… parce que tes amis ont aussi droit à l’Amour. Le veux-tu ? C’est ce que je suis venu te proposer.

7. Regarde à droite de Matthieu, ces hommes sont pris dans leur travail. Ma Présence ne les a pas touchés. Cet argent leur paraît plus sûr. Ils ne courent aucun risque. Qui est Celui-ci qui paraît n’avoir rien à proposer ? Et toi ? Toi qui t’es épuisé à la tâche, qu’est-ce qui t’empêche encore aujourd’hui de lever ton regard sur moi, de risquer ta vie au service de l’Amour ? Ton travail, ou ton argent peut-être… tes biens, ou même tes talents ? Prends le temps d’écouter mon appel. Avec la pelle dont tu te sers pour déterrer le trésor que tu cherches. Assis-toi et regarde : il est là ton trésor, on n’en voit qu’un tout petit bout. Il est grand, large, profond, et tellement plus que ce que tu n’avais imaginé. Il va falloir du temps pour le déterrer, mais c’est à ça que je t’appelle. Une seule chose : viens, et suis-moi ! Mon appel est un appel à la conversion, au cœur même des petites choses de ton quotidien.

8. Aujourd’hui tu as été invité à venir prier… prier pour l’Eglise… et prier pour toi. Sois le témoignage qu’il est bon d’être un homme, et d’être un chrétien. Dans l’état de vie qui est le tien, dans ton époque, je viens te rejoindre. Laisse-toi interpeller, pour que d’autres le soient à leur tour… La vraie vocation est celle de la sainteté. Prie pour qu’il y ait de saints prêtres, religieux et religieuses, de saintes familles, que vous soyez chacun au service du Père, et au service les uns des autres. Fais-toi l’instrument de mon appel, fais-toi l’écho de mon appel auprès de ceux qui t’entourent, de tes amis, de jeunes garçons et de jeunes filles. Et prie. Ta prière est puissante, parce-qu’elle m’est adressée, et que j’ai soif de l’Amour dont vous êtes capables.

9. L’appel est regard. Le regard fait grandir. Le regard donne et reçoit. Je suis le regard du Père posé sur toi. Parce qu’Il t’aime et qu’Il t’appelle à Lui, il a ouvert un Chemin. Et je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. En moi, tu peux réaliser ta vocation. Celle de devenir saint. Parce que je suis Saint.

10. Alors laisse mon regard croiser le tien. A travers la prière, mais aussi à travers tous ceux qui ont besoin de toi. Laisse le regard d’un enfant te parler de moi, ose regarder la veuve et l’orphelin, le malade et le prisonnier…

11. Ils sont là, tout autour de toi, et réclament en urgence que tu réalises ce pour quoi tu es fait. Alors mets-toi en route. Ne baisse pas les yeux comme certains. Laisse nos regards se croiser.

12. Regarde à la fenêtre, en haut du tableau.

13. Tu ne l’avais sans doute pas vue ! La Croix est bien présente. Elle est au cœur de mon message. Parce que ta vie, et ta sainteté, consiste à accueillir et à participer au Salut que je t’ai offert sur la Croix. Même avec moi, tu connaîtras des moments difficiles. Des fois, il te semble que je ne suis pas là. Mais rappelle-toi, le bonheur n’est pas de ne pas souffrir. Il est de croire que la Vie est plus forte que la mort, que l’Amour est plus fort que la haine, qu’après le Golgotha, il y a la Résurrection, pour toi et pour tes frères.

14. Alors bats-toi avec moi, pour vaincre avec moi. C’est cette victoire qui te rendra heureux.

15. Comme Matthieu, laisse ton doute se transformer en conviction. Laisse ton hésitation, pour te lever et marcher à ma suite.

16. Sois un homme ou une femme de foi. Soit celui ou celle qui croit. Tout simplement. Et continue de prier, pour que d’autres aussi entendent mon appel. Prie tout particulièrement pour que des jeunes choisissent, en toute liberté et amour, la voie du sacerdoce, la voie de la consécration religieuse.

17. Je veux me donner à vous, et j’ai besoin de prêtres. Je veux donner la vie, et j’ai besoin d’époux et d’épouses soucieux de donner l’amour et de cultiver la vie. Je veux entendre vos prières et vos cris, et j’ai besoin de religieux et de religieuses qui me prient, me louent, et soient une fenêtre du Ciel ouverte sur le monde. Je veux aimer, et j’ai besoin de saints.

18. Oui, toi, « Suis-Moi ! »

Après un avortement…

A une femme qui éprouve très douloureusement la culpabilité d’un avortement passé, et s’interroge sur la compatibilité de cet acte avec un engagement en Eglise.

L’avortement est un acte grave, mais le fait que vous en mesuriez la gravité, que vous en éprouviez de la « mauvaise conscience » – aussi pénible soit-elle -, vous honore.

Certes, cette mauvaise conscience n’a pas à être cultivée, surtout lorsqu’elle empêche de vivre, mais elle garde sa valeur d’indicateur moral. Le pire serait de faire le mal en cherchant à écarter tout sentiment de culpabilité, à se déculpabiliser en se cachant à soi-même la gravité du mal que l’on fait. Au contraire, le sentiment de culpabilité aide à nommer objectivement le mal que l’on a pu faire, et par là même à commencer à en prendre de la distance. « La vérité vous rendra libre. » (Jn 8,32)

Pour objectiver ce mal, il faudrait creuser de manière plus fine des éléments comme (1) votre intention au moment de poser l’acte d’avorter, (2) l’influence de votre entourage… qui conditionnent la valeur, la responsabilité et la culpabilité de votre acte. Cela ne doit pas être fait dans le but de vous déculpabiliser, mais dans un effort de vérité.

Pourtant, cet effort de vérité n’est qu’un commencement.

C’est le pardon demandé (à votre enfant, à vous-même, à Dieu…) – et reçu dans le sacrement du pardon, qui accomplit la distinction la plus radicale, entre ce que vous êtes et ce que vous avez fait, aussi grave soit-il.

Le pardon de Dieu opère à la racine de l’être, car il restaure ce qui constitue le plus profondément la personne, par delà tout mérite et démérite, et qui est d’être enfant de Dieu, fils ou fille bien-aimé du Père. De fait, l’accueil renouvelé de l’amour miséricordieux de Dieu pour qui lui demande ce pardon, le délivre du fardeau de la culpabilité, et lui renvoie en bénédiction – le fait que Dieu dise du bien de lui ! – l’humble aveu qu’il fait de son péché. Dieu réalise cette restauration dans le sacrement du pardon, même si on ne le sent pas toujours complètement au moment du sacrement : un sentiment de culpabilité peut encore subsister, mais peu importe alors car « notre cœur aurait beau nous accuser, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. » (1Jn 3,20) Et dans ce contexte de vérité et de pardon demandé et reçu, il ne s’agit plus là d’une vaine déculpabilisation.

Ayez assez confiance en l’amour infini de Dieu pour vous, pour faire de la mise en vérité de votre acte, de son aveu, l’occasion de demander et de recevoir le sacrement du pardon auprès d’un prêtre de votre choix. « Moi, si j’avais commis tous les crimes possibles, je garderai toujours la même confiance, car je sais bien que cette multitude d’offenses n’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent. » (Ste Thérèse de Lisieux)

Le reste viendra de surcroît, y compris avec ce que la foi de l’Eglise appelle la « communion des saints », une relation apaisée et même féconde avec votre enfant désormais en Dieu, et même capable d’intercéder pour vous. Il n’y a pas alors de contre-indication à ce que vous mettiez au service des autres et de l’Eglise, les ressources d’un coeur agrandi de se découvrir aimé à ce point.

« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rm 8,31)

A propos d’homosexualité…

Quelques lignes trop brèves en réponse à une question sur ce sujet délicat…

Votre demande de conseil s’adressait à un prêtre catholique, et vous devinez probablement le contenu de la réponse qu’il peut vous donner à partir de ce qu’en pense l’Eglise, qui voit dans l’homosexualité active un péché. Ce n’est donc pas seulement ce contenu qui importe, mais le ton avec lequel le dire. Il ne se veut ni moralisateur (« vous devez… ou vous ne devez pas… »), ni faussement complaisant (« faites comme vous le sentez… »), mais il voudrait indiquer un chemin de vie, inviter à un « mieux-faire » plus porteur de vie.

En ce sens, enraciner par une pratique homosexuelle active ce qui n’est au départ qu’une tendance ou une attirance même forte, empêche d’aller jusqu’au bout de l’amour qui a pour fin de « se donner pour la vie » (liberté, fidélité, indissolubilité) mais aussi de « donner la vie » (fécondité). L’amour n’est pas qu’ eros, désir, attirance, sentiments, le fait de trouver son bonheur d’être avec l’autre, mais aussi agapè, don et oubli de soi fécond, décentrement de soi pour que l’autre aille jusqu’au bout de lui-même : c’est par exemple le cas lorsqu’on est prêt à laisser partir celui ou celle que l’on aime, si sa vocation l’appelle ailleurs qu’avec soi. Ordonner l’eros à l’agapè n’est pas sans ascèse, sans renoncement, mais c’est ce qui garantit que l’amour ne soit pas un égoïsme, même vécu à deux, qu’il soit vraiment ouverture à l’autre, et en particulier à cette incarnation de l’amour qu’est l’enfant, fruit de l’amour de ses parents. C’est surtout à ce titre que l’Eglise voit dans l’homosexualité une forme insuffisante de l’amour.

Pour aller beaucoup plus loin, une belle conférence (2h15 en mp3 de 23,5 Mo) du p.Samuel Rouvillois, sur « Existe-t-il un regard chrétien sur l’homosexualité », une conférence issue de l’excellent site de ses Conférences de Samarie.

Quelques diaporamas…

Voici quelques diaporamas (Powerpoint) à télécharger et qui ont illustré une partie du parcours de la « Fête de la Foi » des 6èmes (aumônerie de l’enseignement public) sur le récit de la Création (7,5 Mo ou 2 Mo), sur la mission confiée à l’homme de poursuivre cette Création (1,3 Mo), et sur l’invitation à « passer le relais » (2,9 Mo) en lien avec le 1er quart d’heure du film « Un monde parfait » de Mimi Leder (2001).

Le site de cette « Fête de la Foi » joyeusement préparée et célébrée les 5-8 juin 2008 est ICI.

Tous… quelques uns…

Dans le prolongement de la veillée vocationnelle que nous avons vécue samedi dernier, à Saint Joseph Artisan (Onet le Château), pour nous préparer à l’ordination de Jean-Pierre Flak au diaconat permanent, le Dimanche de Pentecôte, en la Cathédrale…  voici quelques réflexions sur le fait que « chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous » (1Co 12,7) ou dit autrement : « C’est parce que tous sont appelés – et pour que tous soient appelés à… que quelques uns sont appelés à… »

Nous sommes le corps du Christ :
Chacun de nous est un membre de ce corps,
Chacun reçoit la grâce de l’Esprit pour le bien du corps entier (bis)

– Dieu nous a tous appelés à tenir la même espérance,
Pour former un seul corps baptisé dans l’Esprit.
Dieu nous a tous appelés à la même sainteté,
Pour former un seul corps baptisé dans l’Esprit.

– Dieu nous a tous appelés des ténèbres à sa lumière,
pour former un seul corps baptisé dans l’Esprit.
Dieu nous a tous appelés à l’amour et au pardon,
pour former un seul corps baptisé dans l’Esprit.

– Dieu nous a tous appelés à la paix que donne sa grâce,
pour former un seul corps baptisé dans l’Esprit.
Dieu nous a tous appelés sous la croix de Jésus Christ,
pour former un seul corps baptisé dans l’Esprit.

 

Parce que tous
et pour que tous…

Nous sommes tous appelés à aimer…

Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Ubi Caritas, Deus ibi est. En tout amour, Dieu est présent.

Entre un homme et une femme, aimer, c’est pour la vie et pour donner la vie.

L’évangélisation est la mission de tout chrétien. La catéchèse est de la responsabilité de tous.[cf. Ecclesia 2007]

Les chrétiens sont appelés à recevoir du Christ leur manière d’aimer, leur vocation…

Tout homme a droit à l’Eglise.

Au milieu et en vis-à-vis du monde, les baptisés sont appelés à être signes du Royaume de Dieu comme PRETRES, intercédant pour les hommes, PROPHETES invitant à la conversion et témoignant de Dieu par leurs actes et leurs paroles, ROIS, au service de leurs frères.

L’argent, la sexualité, le pouvoir, doivent être mis au service de l’amour, et non pas pris pour des absolus, des idoles.

Quelques uns…

Reconnaissant en Dieu un Père, les chrétiens sont appelés à aimer de l’amour même dont ils sont aimés (agape)…

A la manière dont le Christ donne sa vie, les chrétiens sont appelés au don de leur vie dans l’engagement total et définitif d’une vocation, où aimer Dieu et aimer le prochain se conjuguent.

Comme temple de l’Esprit, les chrétiens sont appelés à révéler en chacun l’action et la présence de l’Esprit Saint.

Par le sacrement du mariage, les époux chrétiens acceptent que leur amour soit le signe de l’amour fidèle, indissoluble et fécond dont Dieu aime l’humanité.

Certains consacrent leur vie à l’annonce de l’Evangile. Les catéchistes ont la mission spécifique d’annoncer la foi aux enfants.

Leur mission de servir, les diacres la reçoivent du Christ, par l’ordination que leur confère l’Eglise. Par là même ils indiquent que servir n’est pas seulement affaire de générosité, de don de soi, ou de mise en œuvre de charismes, mais d’abord réponse à un envoi.

Les diacres sont appelés à être des hommes du seuil, hommes d’Eglise et hommes au milieu des hommes.

Au milieu et en vis-à-vis de l’Eglise, les prêtres sont ordonnés pour être signes du Royaume par : les sacrements, moyens ordinaires de sanctification, l’exhortation, l’enseignement, le témoignage, le service du peuple de Dieu. Vis-à-vis du monde, les prêtres exercent le même sacerdoce baptismal que les chrétiens ; le sacerdoce ministériel, ils l’exercent ad intra, pour les chrétiens : « pour vous (vis-à-vis des chrétiens) je suis prêtre ; avec vous (dans la mission commune ad extra, vis-à-vis du monde) je suis chrétien. »

En choisissant Dieu seul, les religieux signifient que l’argent, la sexualité, le pouvoir, auxquels ils renoncent par leurs vœux, ne sont que des moyens, en vue du Royaume.