Décalogue

Après la présentation de la lettre pastorale de l’évêque en 8 épisodes dans les journaux paroissiaux de Baraqueville et Naucelle, nous aurons en 2014-2015 une série de 10 épisodes sur… le Décalogue – littéralement « 10 paroles ». C’est pour les uns le résumé de la morale universelle en dix com­mandements, pour les autres la charte de l’alliance de Dieu avec l’humanité, avec dix paroles en forme de promesses, encore inaccomplies et donc traduites au futur, et dont l’ordre même dit quelque chose de Dieu, de l’homme, et du lien entre le comportement envers l’un et envers l’autre.

Ainsi, 1er et 7ème commandements se répondent, car ils portent sur la fidélité à Dieu (adoration) et au conjoint (adultère) ; les 2ème et 8ème disent l’interdit de faire d’une chose un dieu (idolâtrie), et d’un être humain une chose (« rapt », meilleure traduction que « vol ») ; les 3ème et 9ème concernent l’usage de la parole, à l’égard de Dieu (blasphème) et à l’égard d’autrui (mensonge) ; les 4ème et 10ème portent sur le rapport de l’homme aux choses (production, consommation, convoitise, prédation… ou au contraire abstention). Enfin les deux commandements au centre, le 5ème et le 6ème disent les interdits fondateurs de toute vie en société : l’interdit de l’inceste (avec la juste distance aux parents : « honore ton père et ta mère ») et l’interdit du meurtre (« tu ne tueras point »). Puissent ces paroles fondamentales inspirer notre agir, à l’heure où les principes d’humanité les plus élémentaires sont bafoués au Proche Orient, au Nigéria, et dans tant de pays.

Pour quoi combattre…

Un siècle après le début de la guer­re de 14-18, nous éprouvons un sentiment d’étrangeté devant le patriotisme, l’abnégation des français de l’époque, qui a pu les engager dans cette boucherie que fut la « Grande Guerre ».

Notre mentalité actuelle si éloignée de la leur, rendrait impossible un tel sacrifice. A l’inverse, le fondamentalisme islami­que en Irak et en Syrie, mais aussi au Nigéria et en d’autres terres d’Islam, attire certains dans le djihad, dont l’extrême violence, la barbarie à l’égard des minorités religieuses révoltent les hu­ma­nistes de tout bord.

Le sens du sacrifice serait-il aujour­d’hui le monopole du fanati­que ? Fa­ce au fanatisme, sommes-nous prêts à traduire nos convictions huma­nis­tes en actes, en lutte, en don de soi, sans lesquels ces convic­tions ne seraient que postures ? Notre pacifis­me actuel est-il ce­lui du courage de chercher la paix quoi­qu’il en coû­te, ou celui de la lâche­té de refuser de défen­dre quoi que ce soit, parce que l’on ne croirait en rien ?*

Ni fanatisme, ni relativisme, un autre mode de conviction est possible, assez épris de la vérité pour ne pas s’en croire propriétaire, pour la rechercher dans le dialogue avec l’autre, et la défendre lors­qu’elle est menacée. Le pape François, le 17 août der­nier, dans son dis­cours aux évêques de Corée le disait : une identité chrétienne for­te est néces­saire pour dialoguer. Cultivons cette identité-là ! Nous essaierons de le mettre en pratique avec nos frères musulmans, le 27 septembre à Rodez.

* Une pétition que j’ai signée : http://www.aunomdelhumanite.fr

Solidarité avec les irakiens

Secours-Catholique Caritas-France

Mardi 12 août 2014, la Conférence des Evêques de France, le Secours Catholique Caritas-France et l’Œuvre d’Orient lancent un appel à la prière et à la générosité à l’occasion des célébrations du 15 août.

A la suite du Pape François qui a demandé lors de l’Angélus dominical « une solution politique efficace pour rétablir le droit en Irak », la Conférence des Evêques de France, le Secours Catholique et l’Œuvre d’Orient réitèrent leur demande d’un arrêt des violences et l’établissement d’une paix durable et juste dans les conflits qui secouent le Proche-Orient : en Irak, dans le conflit Israël – Palestine et en Syrie. Dans l’immédiat, et pour permettre au Secours Catholique et à l’Œuvre d’Orient de continuer à faire face à l’urgence humanitaire dans la région, les deux organisations, appuyées par la Conférence des Evêques de France, lancent un appel aux dons qui sera relayé dans toutes les paroisses à l’occasion des célébrations du 15 août. Grâce au réseau des Caritas et des églises locales, le Secours Catholique et l’Œuvre d’Orient ont déjà financé de nombreuses actions concrètes auprès des chrétiens et plus largement des populations sinistrées, sans distinction politique ou religieuse.

Les communautés qui se réuniront le 15 août sont aussi invitées à prier l’intercession de la Vierge Marie en utilisant le texte spécialement préparé à cette occasion.

Proche-Orient : prier et agir sans tarder ! Comme d’autres minorités, nos frères du Proche-Orient, dont les pays sont déchirés par les guerres, crient au secours. Entendons-nous leur appel ? Qu’en faisons-nous ?
La Conférence des Evêques de France, bouleversée par les drames qui se déroulent sous nos yeux et dont ont été témoins directs plusieurs d’entre nous, appuie notamment les actions du Secours Catholique-Caritas France et de l’Œuvre d’Orient qui se sont tournés vers elle. Par leur présence sur le terrain, ces organisations d’Eglise sont directement solidaires des chrétiens du Proche-Orient et des victimes des trois conflits majeurs qui secouent la région : Irak, Israël-Palestine et Syrie avec son impact sur les pays limitrophes.
Depuis les tout premiers jours, des équipes Caritas, partenaires du Secours catholique-Caritas France, sont auprès des populations déplacées au nord de l’Irak, des victimes des bombardements à Gaza et des Syriens victimes du conflit dans le pays ou réfugiés en Jordanie et au Liban. Par ailleurs, les prêtres et institutions religieuses sont sur le terrain, au quotidien, aux côtés des familles. Ils leur apportent aides alimentaires, logements, soins et scolarisent les enfants, grâce au soutien de l’Œuvre d’Orient
Depuis trois ans, le Secours Catholique et l’Œuvre d’Orient ont chacun apporté des sommes très importantes pour financer des actions concrètes. Pour continuer et répondre aux besoins de plus en plus vitaux et de plus en plus urgents, votre soutien est indispensable. Merci pour vos dons et pour votre prière tout spécialement en cette fête de l’Assomption de la Vierge Marie, si chère au cœur des catholiques du monde entier.

Mgr Georges Pontier Archevêque de Marseille Président de la Conférence des Évêques de France

 

Prière à la Vierge Marie pour le 15 août 2014 Marie, notre Mère,
nous nous adressons à toi
en cette fête qui nous rappelle que tu es auprès du Père dans la gloire de la Résurrection.
Toi qui étais debout près de la croix de ton Fils,
tu peux, mieux que quiconque, comprendre nos sœurs et nos frères humains qui souffrent
et intercéder pour eux.
Nous voulons te confier aujourd’hui les chrétiens d’Irak et les autres communautés de ce pays, qui vivent un chemin de croix et qui implorent notre aide.
Nous te confions aussi les chrétiens et les autres communautés de Terre Sainte, de Syrie et de tout le Proche Orient.
Prends-les sous ta protection,
Qu’ils puissent découvrir la présence de ton Fils auprès d’eux dans leur détresse.
Intercède pour nous aussi :
Que l’Esprit Saint nous aide à trouver les moyens de leur venir en aide Et que nous vivions plus intensément la solidarité avec eux dans la prière.
Amen.

 

Attitude philosophique

« La philosophie ne donne pas de réponse : elle complique les questions » disait Henri Couleau, professeur de philo au séminaire de Toulouse. Non pas que la philosophie soit une discipline oiseuse qui coupe les cheveux en quatre, mais plutôt qu’elle révèle la profondeur, la richesse des questions existentielles que nous sommes tentés, soit de réduire à des problèmes (avec une solution), soit d’éluder comme insolubles, deux manières d’arrêter de penser, alors que le fait même de persévérer à se poser ces questions témoigne de ce qu’il y a de plus humain en l’homme.

Si l’attitude philosophique dispose à l’accueil de la Révélation chrétienne, ce n’est pas du fait que la foi chrétienne donnerait « la » réponse aux questions que l’homme se pose, mais plutôt en ce qu’elle les garde ouvertes, par la promesse – certaine bien qu’encore inaccomplie pour nous – qu’elles trouveront leur réponse définitive en Christ, dont la question : « Que cherchez-vous ? » continue de résonner au coeur de ses disciples.

Les soirées-débats mensuelles organisées à Baraqueville depuis 3 ans – et à Naucelle depuis l’an dernier – veulent donner à goûter quelque chose de cela, à travers un dialogue intergénérations sur des thèmes existentiels tirés de titre d’émissions télé ou de films, à partir de questions de morale, de sens, de foi.

Bon été, en amoureux de la sagesse, en philosophes !

Fête (faites) de l’aumônerie


Nous dansons (Glorious) par l’aumônerie des… par Raphaël Bui

Chaque année, la fête de l’aumônerie des collèges de Baraqueville est l’occasion d’activités créatrices ou artistiques : clip vidé (lipdub) en 2012 et 2013, fresque en 2013…

En 2014, ce lundi 30 juin, les collégiens ont préparé un spectacle de 20 saynètes rétrospectives sur le XXème siècle qu’ils ont donné à la maison de retraite de Gramond (cf. photos ICI). Les collégiens ont également préparé le « stop-motion » ci-dessus sur les paroles du chant Nous dansons de Glorious. Les parties instrumentales de ce chant sont illustrées par quelques photos de l’année 2013-2014 pour les 6èmes-5èmes, puis les 4èmes-3èmes.

Lectio Divina

« Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14,26) nous dit le Christ.

L’Esprit Saint, ce défenseur, au sens d’avocat (paracletos dans le texte grec de l’évangile), ou ce souffleur, au sens de celui qui aide à la récitation d’un texte appris par coeur (paraclita), est le grand enseignant par qui la parole biblique lue, entendue ou méditée, donne au croyant accès au tout du Christ, et par suite à Dieu qui se révèle en lui.

L’étonnant est alors non pas que Dieu se révèle en Jésus-Christ, mais que le Christ se dise dans le langage humain si imprécis, si ambigu ; que l’infini se dise dans le fini ; que quelques mots, pages, livres bibliques… et l’Esprit Saint suffisent pour nous faire rencontrer le Christ ! C’est ce qui motive moines et moniales à donner tous les jours tant de temps à la Lectio Divina, la lecture priante de la Bible… Et nous qui négligeons cette source à notre portée…

Voici alors un petit conseil de lecture : commencez par l’Evangile selon Saint Luc – c’est en le lisant en entier que je suis redevenu chrétien – puis les Actes des Apôtres, et découvrez-y, goûtez-y l’action de l’Esprit Saint !

Rassemblement régional des 4èmes-3èmes à Lourdes


Rassemblement à Lourdes des 4èmes-3èmes (www… par Raphaël Bui

Les 4èmes-3èmes des aumôneries de collèges (publics et privés) de Midi-Pyrénées se sont retrouvés à Lourdes du 1er  au 4 mai, pour leur rassemblement sur le thème « www.pourtoiquisuisje.fr » basé sur l’Evangile de la confession de foi de Pierre à Césarée*. Nous étions plus de 800 à ce rendez-vous  : 650 collégiens ; une centaine d’animateurs d’équipe 1/2 Duo (de 8 jeunes en moyenne) ; une vingtaine de lycéens tarnais et lotois de la logistique ; les 6 musiciens du groupe Nomade ; la douzaine de lycéens et étudiants de la comédie musicale « Le Voyage des Mères » (La Piste) ; les témoins ; les responsables diocésains et locaux de l’Aumônerie de l’Enseignement Public ; les représentants de la pastorale des collèges de l’Enseignement Catholique ; une trentaine de prêtres, dont 10 de l’Aveyron, plus le diacre Arnaud Rocaboy (Séverac) ; et même 4 évêques, dont François Fonlupt pour l’animation de la journée du samedi, et la rencontre avec 7 confirmands du Ségala…

Depuis la rentrée de septembre, Régine Artus et l’équipe GPS des parents avaient organisé moult animations en vue de réduire le coût de ce rassemblement pour les jeunes : ventes de gâteaux, buvette de quine, concert choral à Naucelle… Nous étions alors 8 à accompagner 29 jeunes venus des collèges de Baraqueville (22) et Naucelle (7) : en plus de Régine Artus (Boussac), Stella Chincholle (Lamothe), Claire Pascal (Naucelle) et moi, 4 lycéennes en première, Alice Lacombe (Noyès), Anne-Laure Vabre (Rieupeyroux), Chloé Enjalbert (Colombiès) et Claire Monteillet (La Primaube),  ont parfaitement rempli leur mission d’animation d’équipes 1/2 Duo.

* Jésus était en prière à l’écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Au dire des foules, qui suis-je ? » Ils répondirent : « Jean le Baptiste ; mais pour d’autres, Élie ; et pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. »Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Pierre prit la parole et dit : « Le Christ, le Messie de Dieu. » Mais Jésus, avec autorité, leur défendit vivement de le dire à personne, et déclara : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. (Lc 9,18-24)

Obélix dans la foi ?

« Tu m’as séduit(e) et je me suis laissé séduire. » (Jr 20,7)

Voilà comment Estela, 14 ans, concluait sa profession de foi juste avant d’être baptisée pendant la veillée pascale à Baraqueville. Après des années de catéchuménat, sa soeur, Serena, étudiante, se présentait en même temps au baptême avec « l’humilité d’un enfant. » Deux démarches avec moult questions sur la vie, l’engagement, l’amour… avec des rencontres, des lectures, des réponses qui ne font qu’aiguiser la curiosité, des moments de prière et de célébration, l’accompagnement de l’Eglise avec diverses aumôneries, mais aussi la place du scoutisme comme éveil au service, à la joie, à la Création.

La démarche de ces catéchumènes, comme celle des 5000 adultes qui ont été baptisés en France à Pâques, interroge les « chrétiens de chrétienté » que nous sommes pour la plupart, et dont l’identité chrétienne ne résulte pas tant d’une recherche ou d’un questionnement, que de la perpétuation plus ou moins active d’un héritage.

A la différence d’Obélix, qui était tombé dans la marmite de potion magique quand il était enfant, ces nouveaux baptisés nous provoquent à la décision : si nous n’étions pas baptisés enfants, choisirions-nous d’être chrétiens ? la foi en Christ est-elle pour nous une chance ? sommes-nous prêts à la partager aux autres ?

Carême et prophétisme

"Nul n'est prophète en son pays." Cette parole du Christ (Lc 4,24) est entrée dans le domaine public, pour dire l'étrangeté de celui ou celle qui a pour vocation de tirer vers le haut ou en avant, et qui le fait non seulement en paroles et en actes, mais par l'engagement de toute sa vie.

Cette radicalité dérange. Le prophète ne suit pas un chemin tout tracé. Il ne reste pas dans le rang, mais écoute et vit d'une Parole venue de plus loin que de lui-même, qui lui fait croire, espérer et aimer au-delà de sa zone de sécurité. En cela, tout chrétien devrait être prophète, s'il prenait au sérieux l'appel et la promesse que Dieu lui fait de devenir saint comme Lui-même est saint : "La sainteté est, si j'ose dire, le minimum pour un chrétien." (Simone Weil)

Puisse le Carême être un temps d'acclimatation à cette radicalité chrétienne pour laquelle nous sommes faits. Ce n'est que dans ce climat que pourra alors s'entendre l'appel à servir Dieu, l'Eglise et le monde en tant que prêtre ou religieux, à entrer dans ce chemin de foi qui donne d'aimer et de servir Dieu et son prochain, de tendre vers le Bien, le Vrai, et le Beau et de partager à d'autres cette recherche, de concilier démarche de foi personnelle et appartenance à l'Eglise, de développer ses talents pour la gloire de Dieu, de vivre une aventure humaine où l'imprévu est de mise et la radicalité de règle.

Les vocations, c’est l’affaire de tous

Les vocations, c’est l’affaire de tous

Les vocations, c’est l’affaire de tous, parce que nous sommes tous appelés à trouver notre manière unique d’aimer, de nous donner, de consacrer notre vie. Par­ce que la valeur de la vie se mesure à ce pour quoi on est prêt à la donner, et non à ce que l’on veut y gagner et dont la mort nous privera bientôt. La vocation, c’est alors la forme personnelle du don de soi, du service d’amour, du « sacrifice », non au sens de ‘perte doulou­reuse’, mais de ‘don joyeux’, de consécration de ce que nous sommes, avons et faisons, et qui donne plein sens à notre vie.

Pour les croyants, les vocations, c’est aussi l’affaire de tous, parce qu’il s’agit de chercher et de trouver sa voie, mais surtout de se laisser chercher et trouver par Dieu qui adresse un appel universel à la sainteté : un appel qui vient de plus loin que de notre aspiration au bon­heur ; qui sourd à travers les gémissements du monde nous requérant à le servir ; un appel de l’Absolu à l’ado­rer, dans la louange et la gratitude, dans la nuit et la supplication.

Pour les chrétiens, et en particulier les catholiques, les vocations, c’est l’affaire de tous, parce que l’Eglise est Corps du Christ, et que tout baptisé est membre de ce Corps, porte-parole habilité à relayer l’appel de Dieu, à redire à chacun les paroles de Saint Paul aux Romains : « Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour vous l’adoration véritable. » (Rm 12,1) cf. Appeler à devenir prêtre

Depuis quand avons-nous…

– prié pour les vocations personnellement, en équipe, dans notre mouvement, service, paroisse ?

– parlé positivement à quelqu’un de la vocation religieuse ou presbytérale ?

– relayé auprès d’un jeune l’appel à servir le Christ, l’Eglise, le monde par le don de sa vie ?

Les vocations, ce n’est pas tabou

L’Eglise a besoin de prêtres, et pour des jeunes qui pourraient devenir prêtre, il y a un enjeu de bonheur d’y être appelés.

Pourtant, beaucoup – y compris des prêtres – sont réti­cents à appeler. Nous craignons parfois qu’un appel di­rect en « veux-tu… ? » ressemble à un recrutement qui ne respecte pas la liberté : « On n’a pas le droit d’appe­ler… c’est entrer dans l’intimité de quelqu’un, s’immis­cer dans sa relation avec Dieu. »

En réalité, la vocation n’est pas qu’une affaire de for intérieur. C’est encore plus vrai pour un ministère, un service d’Eglise (et le diaconat et l’épiscopat le mani­festent complètement), où la vocation réside entière­ment dans l’appel explicite, objectif… de l’Eglise adres­sé à quelqu’un pour servir à telle ou telle mission, et non dans l’attrait intérieur, subjectif que l’on aurait pour tel état de vie. Il n’y a donc pas à attendre que quelqu’un y soit attiré pour l’interpeler sur une possible vocation de prêtre, si nous percevons qu’il a les « dis­positions requises ».

– Echanger en équipe, en relais, en mouvement, en équipe d’animation pastorale… sur ce que l’on ferait pour appeler un jeune à être prêtre, ou accueillir sa démarche.

– Donner davantage une coloration vocationnelle aux proposi­tions de la pastorale diocésaine des jeunes. (cf. SNEJV : un seul service national)

Appeler rend libre

Le fait d’être appelé est libérateur et permet de se construire sans cette « fatigue d’être soi » contem­poraine, liée à la prétention et à l’obligation d’inventer seul sa vie.

Laisser à quelqu’un le choix et respecter sa liberté, n’implique pas de le laisser errer en se contentant de lui dire « Tu feras ton chemin », le laissant découvrir seul sa vocation. Et ne pas appeler quelqu’un, c’est aussi déjà répondre « non » à sa place… alors que tout appel et donc toute réponse – quelle qu’elle soit – porte du fruit.

– Oser poser la question de la vocation – dès la catéchèse en primaire – « Et toi, as-tu pensé… ? »

– Ecrire une lettre aux confirmands sur la vocation.

Pas de vocation chrétienne
sans relation personnelle au Christ

La réponse à sa vocation est réponse au Tout-Autre. Cela suppose une relation profonde à Dieu, une ren­contre avec le Christ. Il nous faut surmonter notre ti­midité à annoncer le cœur de la foi, et faire en pasto­rale des jeunes des propositions où la prière ait la pla­ce centrale : les vocations naissent dans les lieux ferti­les, où les jeunes trouvent une proposition spirituelle forte.

– S’inspirer des propositions d’autres diocèses (école de prière, initiation à l’oraison, adoration, « valise vocation » tournant dans les familles, camp retraite diocésain…).

– Proposer un accompagnement spirituel personnel aux jeunes en aumônerie, services ou mouvements.

Le temps est propice

Nous sommes à une période propice de l’Eglise com­me lieu de fraternité et de partage de l’amour de Dieu. Des chrétiens sont prêts à s’engager pour inventer de nouvelles manières d’être frères en Christ. Ils ont be­soin de pasteurs accessibles, simples, pratiquant la « visitation », venant chez eux, capables d’appeler… La place du prêtre est à réinventer, à vivre autrement, et c’est une aventure passionnante. Il y aura à faire des choix pastoraux pour les prêtres, mais l’implica­tion croissante des laïcs permettra aux prêtres d’être davantage là ils doivent être, en tant que prêtres.

En soi, le métier de prêtre est épanouissant. On ne le dit pas assez, et l’activisme des prêtres peut le mas­quer. C’est un engagement qui demande de se donner, une source de joie du fait d’être toujours en mission, où l’ennui est absent ! Et un prêtre heureux, accessible et fécond… est appelant !

– Travailler en équipe d’animation pastorale sur ce que l’on attend du prêtre, sur d’au­tres styles de prêtres que curé ou modérateur.

– Communiquer davantage sur le bonheur d’être prêtre.

Sachons accueillir ce qui nous dérange

L’Eglise a de plus en plus mission de révéler ce que Dieu fait déjà dans le cœur des hommes. Un rôle d’ac­cueil, d’authentification, qui suppose une ouverture de cœur à toutes les richesses suscitées par Dieu… La vocation est un mystère qui nous dépasse. Il n’y a pas qu’une voie. Les sensibilités doivent pouvoir coexister, se respecter. Il nous faut arrêter de coller des étiquet­tes, de ne défendre qu’une chapelle, au risque de per­dre des vocations avec des jeunes qui ne se sentent pas chez eux dans l’Eglise.

p. Raphaël Bui

d’après les propos échangés en Services Provincial (Toulouse : 28/1/2014) et Diocésain (Rodez : 15/2/2014) des Vocations