Être chrétien…

Samedi dernier, nous avons célébré l’Epiphanie par une joyeuse messe animée par les jeunes, précédée par une après-midi de rencontre pour la préparation à la confirmation (des collégiens de l’Enseignement Catholique), au cours de laquelle nous nous sommes posés la question : « Qu’est-ce qu’être chrétien ? »

Nous avons redécouvert qu’être chrétien est d’abord une révélation et une grâce à accueillir, une déclaration d’amour à entendre et dont Dieu a l’initiative. Le baptême fait du chrétien un prêtre, un prophète et un roi, à l’image du Christ, non par mérite de notre part, mais parce que c’est Dieu qui nous a aimés le premier. Tout vient de Dieu donc, mais de même que les mages se sont mis en route pour suivre l’étoile à la rencontre du Roi, de même est requise de notre part une certaine activité, une disponibilité active, une « pratique » pour cultiver cette amitié que Dieu nous propose et la répercuter auprès de nos frères. Aussi avec les jeunes, commencer par la pratique chrétienne constitue un point de départ concret pour aborder la question de ce qu’est un chrétien, quitte à ce que l’on réfute ensuite l’idée qu’un chrétien puisse être défini par ce qu’il fait ou ne fait pas.

 

D’où ces « points » de pratique proposés dans l’après-midi aux confirmands, pour choisir un ou deux d’entre les moins pratiqués, comme « point concret d’effort » cette année…

– j’ai découvert l’importance d’aimer et d’être aimé,
– j’ai découvert que je suis aimé de Dieu et appelé par lui à devenir saint,
– je prie personnellement et régulièrement,
– je lis la Bible avec foi et respect comme Parole que Dieu m’adresse aujourd’hui,
– je fais grandir ma foi en rencontrant d’autres chrétiens,
– j’ai découvert l’importance des sacrements comme rencontre avec le Christ,
– j’ai fait une démarche de réconciliation en vivant le sacrement du pardon,
– je me sais appelé avec les autres chrétiens à transmettre la foi de l’Eglise,
– je connais au moins une douzaine d’événements de la vie du Christ,
– je connais le Notre Père et d’autres prières comme le Je vous salue Marie,
– je connais le Credo (symbole des apôtres, de Nicée-Constantinople),
– je connais la différence entre résurrection et réincarnation,
– je peux expliquer les titres donnés à Jésus : Christ, Seigneur, Sauveur, Fils de Dieu…
– je sais quels sont les 7 sacrements,
– je sais ce que signifie le « péché », le pardon de Dieu,
– je sais ce qu’est l’Esprit Saint,
– je sais témoigner de ma foi chrétienne par ma manière de vivre,
– je partage régulièrement de mon temps ou de mon argent aux autres,
– je suis capable de pardonner,
– je sais faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal et agir en conséquence,
– je sais écouter les idées des autres qui ne pensent pas pareil que moi,
– je connais les témoins de la foi, les saints qui m’attirent le plus et pourquoi,
– je sais exprimer ce que je considère comme péché dans ma vie,
– j’ai participé à une retraite ou à une rencontre avec des moines ou des religieux.

 

Mais aussi ce tableau proposé en veillée aux confirmés

 

Parole de Dieu Prière Sacrements Solidarité Morale Mission
Prendre quelques minutes le matin pour lire et méditer l’Evangile du jour (cf. revue « Prions en Eglise » ou « Magnificat ») en gardant en mémoire un verset ou une expression pour inspirer ma journée.

Me faire conseiller un livre de formation chrétienne à lire cette année.

M’abonner à une revue chrétienne (You !, Cahiers pour Croire aujourd’hui, Le Journal Expérimental…).

Participer à un groupe biblique ou à une catéchèse pour jeunes.

Prendre quelques minutes le soir pour « relire » ma journée, en me mettant en présence du Christ, le remerciant pour l’amour donné et reçu, demandant pardon pour les occasions d’aimer ratées, lui demandant d’être avec lui demain.

Prévoir dans l’année un week-end de retraite dans un lieu de prière (monastère, abbaye…).

Trouver un accompagnateur spirituel à rencontrer mensuellement.

M’initier à une prière régulière, quotidienne.

Participer fidèlement à la messe dominicale.

Recevoir le sacrement de la réconciliation une fois par mois.

Me former pour une plus active participation à la messe dominicale (lecture, musique, chant, service de l’autel).

Une fois de temps en temps, participer à une messe en semaine.

Fixer une somme, un temps à donner chaque mois, et m’y tenir.

Me tenir informé de l’actualité, y compris politique, pour être solidaire des joies et des peines de mes frères, dans l’action, ou au moins dans la prière.

Participer à une action de solidarité avec d’autres jeunes (veillée de Noël avec SDF, quête, animation journée CCFD / enfants, collégiens).

Faire l’effort quotidien de reconnaître en chacun un enfant bien-aimé du Père, un frère ou une sœur, surtout en ceux que j’ai du mal à aimer.

Se fixer un point concret d’effort sur tel ou tel défaut ou mauvaise habitude à corriger, et en mesurer les progrès.

Face à une tentation, bénigne ou grave, dans l’hygiène de vie, l’alimentation, les dépenses, la vie affective… prendre le temps de me placer devant le Seigneur, de lui demander conseil dans une prière et d’accueillir la sainteté qu’il veut pour moi.

Participer à un mouvement ou à un service d’Eglise (caté, aumônerie…), comme animateur auprès d’enfants ou de jeunes.

Accueillir les nouveaux au collège, au lycée, dans le quartier, à la sortie de la messe.

Inviter un(e) ami(e) à participer à une messe de jeunes.

Donner, même modestement, ma participation au denier de l’Eglise.

Porter sur soi, avec humilité et fierté un signe d’appartenance au Christ.

Me former pour pouvoir rendre compte de mes raisons de croire.

 

Et enfin, ces extraits de l’épître à Diognète, avec leur traduction en verbes d’action pour aujourd’hui…

 

Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes. Ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et le reste de l’existence. Mais toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie leur est une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils prennent place à une table commune, mais qui n’est pas une table ordinaire. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. L’âme est répandue dans membres du corps comme les chrétiens dans les cités du monde. L’âme habite dans le corps, et pourtant elle n’appartient pas au corps, comme les chrétiens habitent dans le monde, mais ils n’appartiennent pas au monde. L’âme invisible est retenue prisonnière dans le corps visible; ainsi les chrétiens : on les voit vivre dans le monde, mais le culte qu’ils rendent à Dieu demeure invisible. La chair déteste l’âme et lui fait la guerre, sans que celle-ci lui ai fait de tort, mais parce qu’elle l’empêche de jouir des plaisirs ; de même que le monde déteste les chrétiens parce qu’ils s’opposent à ses plaisirs, sans qu’ils lui aient fait de tort. L’âme aime cette chair qui la déteste, ainsi que ses membres, comme les chrétiens aiment ceux qui les détestent. Les chrétiens sont comme détenus dans la prison du monde, mais c’est eux qui maintiennent le monde. Le poste que Dieu leur a fixé est si beau qu’il ne leur est pas permis de le déserter.

Être comme des frères, parce que Dieu est notre Père.

 

 

Respecter la vie comme don de Dieu.

 

 

Participer ensemble à l’Eucharistie.

 

 

Être un familier de Dieu, par la prière.

 

 

Obéir au double commandement de l’amour, de Dieu et du prochain.

 

 

Être dans le monde, l’aimer, le servir.

 

 

Viser plus haut, désirer davantage.

 

 

Faire découvrir Dieu à travers notre manière de vivre, accepter de croire sans voir.

 

 

Vivre en enfant de Dieu et ce que ça exige : ne pas faire n’importe quoi de sa vie.

 

Accueillir comme un honneur la mission, la vocation à laquelle Dieu nous appelle.

 

Joyeux Noël et meilleurs voeux !

Au moment d’entendre cette déclaration d’amour inouïe que Dieu nous adresse par la naissance de son Fils, par l’Incarnation de son Verbe, je vous adresse tous mes voeux pour cette nouvelle année 2006.
Que vous souhaiter ?
ce que je souhaite pour moi-même :
plus de joie, plus de foi (les deux vont ensemble) ;
plus d’amour, plus de vérité, plus de courage et d’humilité à la chercher et à la servir, en actes et en paroles ;
plus de compétence, de liberté, d’invention pour vivre notre vocation, pour le service auquel Dieu ou l’Eglise nous appellent (je crois en l’Esprit Saint, par qui ces deux appels se confondent) ;
plus d’attention à autrui, proche ou lointain…
Et puisqu’à Rodez l’année liturgique commencée est rythmée par les trois verbes avec un v minuscule : accueillir, servir et aller vers, je me sers d’eux pour vous dire ce qu’a été cette année 2005 pour moi…
Accueillir :
– un accompagnateur spirituel (ouf, cela devenait plus que nécessaire).
– un nouvel ordinateur, d’occasion certes mais quand même… 1,15 GHz, 768 Mo Ram, 160 Go DD, écran plat 19″, et la Freebox (idem !)
– dix jours de retraite ignatienne en juillet (idem !!)
– plusieurs enfants de CP de l’éveil à la foi, pour une préparation au baptême, joyeuse mais exigeante.
Harry Potter VI, mais aussi Trouver Dieu en toutes choses (Pierre Van Breemen, Cerf 1997), Foi, Vérité, Tolérance (Joseph Ratzinger, Parole et Silence 2005), Pourquoi donc être chrétien ? (Timothy Radcliffe, Cerf 2005).
– en DVD, Bienvenue à Gattaca (1998), de la science fiction pour un excellent contrepoint à l’eugénisme grandissant, et une nième fois parce que je ne m’en lasse pas, Le festin de Babette (1986).
– plein de cadeaux : une Clio 1,2l, 16V (de mes parents), un camescope numérique DVD (de mon frère), un talent naissant pour les lancers francs (de Ségolène et de ses soeurs l’an dernier, et d’une équipe de confirmands du Sacré-Coeur cette année).
Servir :
– Dieu, dans la liturgie. C’est une tautologie : le mot liturgie signifie « service public ». En premier lieu, la messe, en particulier celle du dimanche de la Miséricorde, le 3 avril, au lendemain du retour de Jean-Paul II vers le Père ; celles animées par les jeunes ; les célébrations pénitentielles et le sacrement de la réconciliation ; les baptêmes et mariages, en particulier ceux concernant ces chers anciens dont j’ai été CT il y a 10 ans chez les scouts d’Europe : Jean-Marc, Gabriel, mais aussi Guillaume et Philippe même si c’est à distance, par la prière, que j’étais avec vous ; les veillées d’adoration et de prière ; la confirmation de 55 collégiens le 20 novembre en la Cathédrale, particulièrement belle.
– des familles éprouvées par un deuil – toujours via la liturgie, car au-delà du tact ou de l’écoute prodigués, le bien et la consolation qui s’y donnent et s’y reçoivent, viennent de plus haut.
– des jeunes d’ici : les 6èmes de l’aumônerie de l’enseignement du public, pour qui nous avons refait un parcours de profession de foi, les 4èmes-3èmes de l’enseignement catholique, via un nouveau pélerinage de 3 jours sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle, des temps forts et la préparation à la confirmation.
– trois nouveaux filleuls, d’ailleurs, en particulier aux Philippines, via Enfants du Mékong et le BICE.
– la communication diocésaine, via le journal des paroisses et une prospection en cours sur les radios chrétiennes.
– l’Europe, via l’organisation d’un débat paroissial sur le projet de traité constitutionnel européen, avec des chrétiens des deux bords. Surtout ne dîtes à personne que j’ai voté n…
Aller vers :
– ou plutôt « sur » un cheval, grâce à Olivier, plus de 15 ans après une première, brève et (jusqu’à cette année) unique expérience sur le dos d’un tel animal : cette fois-ci, j’en suis descendu tout seul.
– à nouveau des collégiens et lycéens d’ici, via msn (et le très utile plugin msnplus) et via leurs blogs.
– n’importe quel internaute surfant au hasard, via mon blog (ici même).
– 80% de mes filleuls, mais il me reste encore quelques jours pour tenter de voir la seule que je n’ai pas vue, Claire à Montpellier… Question subsidiaire pour les plus jeunes : combien ai-je de filleuls ?
– mes origines vietnamiennes, en participant à Paris à la joyeuse, émouvante et gastronomique fête des 70 ans de présence de la congrégation Notre Dame au Vietnam, où elles ont tant apporté, en particulier à ma mère à Dalat.
– mes 50 ans, puisque le cap des 40 vient d’être franchi !
A tous,
Meilleurs voeux pour l’année 2006 !

Compléments :

– L’image-typo des 3 verbes est la couverture des journaux paroissiaux et diocésain de janvier 2006, composée grâce à typogenerator.net [gratuit, un lien à mettre dans vos favoris]…
– La veillée de Noël 2005 à Gourgan (Rodez) était un parcours « de Pâques à Noël » (fichier Word à télécharger : 0,3 Mo), avec diaporama (cf. typogenerator), et bande-son mp3 (cf. freeware audacity) téléchargeable uniquement si vous avez l’adsl : (1) Cléophas 1,3 Mo, (2) Une lumière à resplendi 0,7 Mo, (3) Pierre 1,5 Mo, (4) Les arbres dansent de joie 0,6 Mo, (5) Marie-Madeleine 0,8 Mo, (6) Faire le bien 0,1 Mo. [cliquer droit sur ces liens, puis ‘enregistrer la cible sous…’ sur votre disque dur]

Fête du Christ-Roi et Confirmation

Homélie de Mgr Bellino Ghirard (extraits)

pour la Fête du Christ-Roi et la Confirmation de 55 jeunes des collèges de l’Enseignement Catholique de Rodez, Cathédrale de Rodez, Dimanche 20 novembre 2005

Trois grands signes nous sont donnés aujourd’hui :
· la fête de Jésus, Roi de l’univers ;
· votre confirmation qui est la venue de l’Esprit Saint sur vous, jeunes ;
· et la journée du Secours Catholique.

L’Eglise met sur notre route ces signes comme les pierres du Petit Poucet pour nous faire trouver le chemin vers Dieu, et le chemin vers les autres. Et nous recevons une lumière forte par l’Evangile de ce jour qui résume bien notre vie chrétienne : il n’y a pas d’amour de Dieu sans amour du prochain. Nous nous répétons cette phrase de Jésus dans l’Evangile : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Mais il y a aussi son contraire : « Chaque fois que vous ne l’avez pas fait, à moi non plus, vous ne l’avez pas fait. »

L’Esprit Saint va nous aider à faire ce discernement sur notre comportement, et l’appel à la générosité que nous lance le Secours Catholique s’enracine aussi dans ces paroles de Jésus : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger. J’avais soif, et vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli. J’étais malade et en prison, et vous êtes venus me visiter. »

Dimanche dernier a été béatifié un français qui est cher à nos cœurs, le père Charles de Foucauld, qui disait quand il était au milieu des musulmans à Tamanrasset : « Mon apostolat doit être l’apostolat de la bonté. En me voyant, on doit se dire : « Puisque cet homme est si bon, sa religion doit être bonne. » Je voudrais être assez bon pour qu’on dise : « Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? » »

Pour Charles de Foucauld, ce Maître, c’est Jésus, qui aujourd’hui est célébré en ce dernier dimanche de l’année liturgique : Jésus-Christ, Roi de l’univers, à qui appartient toute la Création et toute l’humanité. Charles de Foucauld nous permet par sa réflexion de comprendre le sens de la fête du Christ-Roi. Si tel est le serviteur, comment doit être ce Maître qu’est Jésus ? Un Roi de la bonté, de la générosité, de l’amour. Il l’a tellement prouvé en venant habiter chez nous comme le rappelle la fête de Noël, mais aussi par sa mort sur la Croix pour nous sauver – la Croix qui est un curieux trône, qui nous apporte la vie éternelle – mais aussi tous ses gestes vis à vis des malades, des lépreux, toutes les guérisons des corps et des cœurs. Jésus veut être plus que le roi de l’univers, il veut surtout être le roi de nos cœurs.

Dans vos lettres, il me semble que vous avez compris qu’il y a une première nécessité : celle de mieux connaître Jésus dans tout ce qu’il a fait de beau, de bien, de généreux… et qu’ensuite, il nous sera plus facile de l’imiter. Je cite quelques passages, mais auparavant, je voudrais relever ce bel étonnement de l’un d’entre vous :

Quand j’étais petit, j’aimais voir mon papi prier devant le tableau de Sainte Marie et de Jésus. J’aimerais donc recevoir la confirmation pour renforcer ma foi en Dieu.

J’ai compris que certains temps forts à Lourdes, à Malet, à Conques ou la participation à tel ou tel mouvement vous ont beaucoup, beaucoup aidés à progresser dans la foi :

Le pèlerinage à Lourdes organisé par le collège m’a fait prendre conscience à quel point la foi était importante pour moi.

Le week-end du 14 au 16 octobre avec quelques élèves de mon collège, nous sommes allés à Lourdes. C’était la première fois que j’y allais. Nous avons eu des témoignages extraordinaires : comme cette jeune femme qui devient religieuse, comme ces alcooliques qui s’en sont sortis avec l’aide de la Vierge Marie.

Les camps du MEJ m’ont également apporté sur le plan spirituel. J’ai appris à prier, et à confier mes activités quotidiennes au Seigneur.

Ma foi, je voudrais l’agrandir pour laisser plus de place à Dieu.
J’espère que ma confirmation va me faire avancer à grands pas dans le chemin de la foi.

Je désire être confirmée, car c’est une occasion pour moi de continuer à cheminer sur la route de Jésus.

C’est une route qui continue jusqu’à la fin de sa vie, mais sur laquelle nous sommes précisément accompagnés par l’Esprit Saint :

J’ai déjà fait un bout de chemin avec Dieu, et j’aimerais le continuer. Je crois en Dieu et j’espère y croire toute ma vie, car je sais qu’il sera toujours là dans mes moments de tristesse, de joie, de malheur et de bonheur.

Comme vous avez raison de dire tout cela – et je me permets donc d’insister sur cette première conviction : un chrétien, c’est donc quelqu’un qui prie, qui se nourrit de la Parole de Dieu et de l’Evangile… L’archevêque de Lyon, Mgr Barbarin, a fait distribuer 500.000 Nouveaux Testaments dans son diocèse. Je redis encore certaines de vos expressions :

J’ai pris la décision de faire la confirmation car je sais que dans la vie, on peut toujours compter sur Dieu et donc j’ai voulu me rapprocher de lui pour essayer de mieux le connaître.

J’aimerais être confirmée pour avoir la chance de mieux connaître Dieu, de consolider ma foi et continuer ma démarche vers la vie chrétienne.

Il est parfois difficile d’assumer ma vie chrétienne, surtout face aux jeunes de mon âge où je me sens incomprises. C’est pourquoi le soutien de l’Esprit Saint est indispensable. Je veux donc continuer ma route vers la foi chrétienne.

Pendant la préparation à la confirmation, j’ai appris qu’il fallait répandre sur les gens l’Amour que Dieu nous donne. Oser dire que l’on croit en Dieu, à ne pas cacher mais plutôt en être fier.
Et je termine ce point en vous transmettant une phrase méditée au MEJ et qui a profondément marqué l’un de vous :

Ce que nous sommes est le Don de Dieu. Ce que nous devenons est notre Don à Dieu.
Mais il faut prendre conscience que l’autre grand Don que Dieu nous fait est l’Eucharistie. Car c’est là que Jésus nous a montré un amour sans mesure, un amour qui va jusqu’au bout.

Dans vos lettres, quelques uns soulignent cette difficulté d’être fidèles à la messe du dimanche. D’autres commencent à en découvrir la nécessité personnelle mais aussi le besoin d’aller rencontrer les autres pour ne pas être seuls dans la foi :

Pour moi, la confirmation, c’est une façon d’affirmer ma croyance, d’entrer dans la communauté catholique vivante, de devenir un acteur de la foi.
Cela me permettra de me rapprocher de la communauté chrétienne que des fois, j’ai tendance à négliger.

Nous vivons dans un environnement où le dimanche s’est effacé devant le week-end, et où la participation à la messe reste fort tributaire du rythme de vie, de l’envie ou du besoin qu’on en a. Il est important de redécouvrir l’importance de l’Eucharistie dominicale. Dans son homélie, lors de la messe de clôture des XXèmes Journées Mondiales de la Jeunesse, le 21 août dernier, le pape Benoît XVI s’adressait ainsi aux jeunes : « Chers amis ! Quelquefois, dans un premier temps, il peut s’avérer plutôt mal commode de prévoir aussi la messe dans le programme du dimanche. Mais si vous en prenez l’engagement, vous constaterez aussi que c’est précisément ce qui donne le juste centre au temps libre. Ne vous laissez pas dissuader de participer à l’Eucharistie dominicale, et aidez aussi les autres à la découvrir. Parce que la joie dont nous avons besoin se dégage d’elle, nous devons assurément apprendre à en comprendre toujours plus la profondeur, nous devons apprendre à l’aimer. Engageons-nous en ce sens – cela en vaut la peine ! Découvrons la profonde richesse de la liturgie de l’Eglise et sa vraie grandeur : nous ne faisons pas la fête pour nous, mais c’est au contraire le Dieu vivant lui-même qui prépare une fête pour nous. »

L’Eucharistie est vitale pour le baptisé. Elle est pour lui une rencontre avec le Christ ressuscité qui vient vers lui, et lui offre sa vie : « Je suis le pain vivant qui descend du ciel, dit Jésus, celui qui mangera de ce pain vivra pour l’éternité. » (Jn 6,51)

Elle est nécessaire aussi pour le Christ qui, dans la célébration de l’Eucharistie, rassemble son peuple et en fait son Corps dans le monde. En étant unis au sacrifice du Christ, nous devenons les membres de son Corps et ses témoins dans notre vie quotidienne. « Que personne ne diminue l’Eglise en n’allant pas à l’assemblée, et ne prive d’un membre le corps du Christ. » (Didascalie des Apôtres 59,1)

L’Eucharistie est nécessaire enfin pour l’Eglise. Car c’est l’Eucharistie qui la fait Eglise, c’est à dire Corps du Christ, communauté fraternelle qui se reçoit sans cesse de Dieu et qui est appelée à témoigner de son amour dans le monde. Et vous venez d’entendre notre pape dire que c’est Dieu qui prépare cette fête pour nous.

Cette nécessité du rassemblement eucharistique était une conviction forte des chrétiens des premiers siècles. En 304, à l’époque du martyre de Sainte Foy, l’empereur Dioclétien interdit aux chrétiens de se réunir le dimanche pour célébrer l’Eucharistie. Arrêtés à Abitène, petite localité de la Tunisie actuelle, et conduits à Carthage, des chrétiens répondirent au proconsul qui les interrogeait et qui devait les condamner à mort : « Sans le dimanche, nous ne pouvons pas vivre. » Il nous faut méditer cette réponse, vivre intensément cette foi eucharistique et la partager avec conviction. Rassemblement dominical et foi dans la présence du Ressuscité sont profondément liés. Oui, au cœur de l’Evangélisation aujourd’hui doit retentir cette invitation que nous lançons dans chacune de nos célébrations eucharistiques : « Heureux les invités au repas du Seigneur ! »

Ce matin, c’est l’Esprit Saint qui vous répète ces paroles. Il s’agit rien moins que d’être fidèles à un commandement de Dieu.

En bonus, un diaporama de 3,7 Mo sous PowerPoint sur « Grandir en sagesse »

Pour se préparer au sacrement du pardon

Le sacrement du pardon est moins une thérapie individuelle ‘pour soi’, que le fait de se mettre à disposition du Seigneur, mais aussi de l’Eglise, pour que s’opère un acte de salut « pour la gloire de Dieu et le salut du monde », comme c’est le cas dans tout sacrement. Indirectement, secondairement, on s’en retrouve personnellement bénéficiaire, mais ce qui se passe concerne en fait plus large que soi : partant de la reconnaissance de mon péché, c’est à dire de ce qui de ma part et avec ma responsabilité a fait obstacle à une vie en communion avec Dieu, avec autrui, et avec moi-même (cette reconnaissance du péché s’appelle la ‘confession’), je remets tout cela au Christ (via son corps qu’est l’Eglise, c’est à dire via un prêtre) parce que je reconnais que je ne peux plus rien en faire, que cela m’encombre, voire me culpabilise, et qu’un tiers est justement nécessaire pour cette remise des péchés. Plus profondément, en posant l’acte de foi que le Christ saura bien faire quelque chose de ces péchés, mieux, qu’il les a déjà transformés sur sa Croix en acte de salut, de réconciliation, de pardon, c’est dans la confiance que je lui remets ces péchés en les nommant, et que par là-même, je prends de la distance avec eux et permets à Dieu d’exercer sur moi sa miséricorde. Mais pas seulement sur moi : mes péchés me rendent solidaire du péché de tout homme, c’est aussi toute l’humanité qui à travers moi se retrouve bénéficiaire de ce pardon.

Pour s’y préparer, voici ce qui a été proposé aux paroissiens de Rodez avant la Toussaint [fichiers Word 2000 de la célébration pénitentielle : Déroulement & Feuille d’assemblée au format A5 paysage recto-verso]

De l’Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 14,16-24)

Jésus disait cette parabole : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. A l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : ‘Venez, maintenant le repas est prêt.’ Mais tous se mirent à s’excuser de la même façon. Le premier lui dit : ‘J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.’ Un autre dit : ‘J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.’ Un troisième dit : ‘Je viens de me marier, et, pour cette raison, je ne peux pas venir.’ A son retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Plein de colère, le maître de maison dit à son serviteur : ‘Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.’ Le serviteur revint lui dire : ‘Maître, ce que tu as ordonné est fait, et il reste de la place.’ Le maître dit alors au serviteur : ‘Va sur les routes et dans les sentiers, et insiste pour faire entrer les gens, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne profitera de mon dîner.’ »

Examen de conscience

Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde.

Un grand dîner, une fête, c’est l’image traditionnelle du salut, de la communion des saints, une image que Jésus emploie pour dire à quoi Dieu invite les hommes : une vie pleine, en communion les uns avec les autres, en communion avec Dieu. Une invitation qui passe par la voix des prophètes et des saints, par la révélation biblique d’un Dieu qui veut l’homme vivant, mais une invitation qui passe aussi en tout homme, par la voix de sa conscience éclairée.

Quels moyens prenons-nous pour entendre cette invitation à vivre selon l’Evangile, à entrer dans l’alliance avec Dieu, à être et à agir en communion avec nos frères ?
– avec la Parole de Dieu…
– par la prière personnelle…
– par l’accueil de l’Esprit Saint dans les sacrements, en particulier l’Eucharistie…
– par la fidélité à écouter et à suivre sa conscience…
– par l’éclairage de cette conscience via conseils, lectures, formation, révision de vie…

Tous les invités se mirent à s’excuser de la même façon. Le premier lui dit : ‘J’ai acheté un champ…’ Un autre dit : ‘J’ai acheté cinq paires de bœufs…’ Un troisième dit : ‘Je viens de me marier…’

Le péché ne consiste pas seulement à refuser l’invitation de Dieu, à rompre l’alliance qu’il propose entre nous et avec lui. Il consiste aussi à s’en excuser, en usant de ces choses bonnes que sont l’avoir (le champ), le travail (les bœufs), la famille (se marier), pour justifier la distance prise avec Dieu et avec nos frères. Ces choses ont pourtant leur vraie valeur lorsqu’elles nous rapprochent de Dieu et de nos frères.

Comment ordonnons-nous les différents aspects de notre vie selon l’Evangile, au service de Dieu et de nos frères ? ou au contraire pour nous « justifier », pour nous donner de la valeur ?
– l’avoir et tout ce que nous possédons en argent, propriétés, mais aussi compétences, savoirs, pouvoirs…
– le travail, toutes nos activités et nos engagements…
– la famille et toutes nos relations…

Amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.

Pauvres, estropiés, aveugles, boiteux… une liste qui pourrait s’allonger pour embrasser toute misère, physique, morale, spirituelle… Non seulement cette misère ne laisse pas le Seigneur indifférent, mais elle l’attire, elle suscite sa préférence. D’où pour les pécheurs que nous sommes, cette grâce possible de se découvrir attendu, espéré par le Seigneur. Et en retour, cette invitation à donner nous-mêmes la même préférence aux pauvres.

Quel est notre rapport à la faiblesse, à la souffrance ?
– la nôtre, physique, morale, spirituelle… : découragement, révolte, résignation, ou union au Christ et à nos frères souffrants, confiance renouvelée en Dieu…
– celle de mes frères… : ignorance, indifférence, mépris, ou compassion, solidarité, service…

Quel est notre rapport au péché ?
– le nôtre, pour recevoir du Seigneur et de ceux que j’ai blessés, pardon et relèvement…
– celui de mes frères, pour pardonner…

Pour l’anniversaire d’un filleul…

Cher filleul,

En fêtant joyeusement ton anniversaire, en mesurant ainsi ce qui en toi grandis chaque jour en taille, en force, en personnalité, en connaissances, en talents, je te souhaite surtout de grandir et de te fortifier en sagesse et dans la grâce du beau prénom que tu portes. (Lc 2,40) Qu’avec toute l’affection dont tu es entouré, avec tout ce que tu reçois de tes parents, de ceux qui t’entourent, tu apprennes…

– que la vie est bien un cadeau, que personne ne se donne à soi-même ;
– que tout ce qui est pour toi moyen de vivre, tout ce qui existe autour de toi, tous les êtres, toute la Création, provient d’un don premier, dont ni les travaux ni les efforts qui ont conduit à ce que tu en jouisses ou les possèdes, ne retirent leur caractère de don inouï, gratuit, immérité ;
– que ce don-là est offert solidairement à tous les hommes, et que rien ne justifie que certains en soient totalement privés ;
– que ce sera ton honneur et ta joie d’employer talents et énergie à répondre à ce don premier, à le transmettre le plus largement ;
– que l’amour que tu reçois en famille t’initie à cela dès à présent ;
– qu’avant de le rejoindre pour toujours, Dieu qui est à l’origine de tout don, t’appelle au sein de la famille des hommes au don de toi-même et au service des autres ;
– qu’il n’y a pas d’autres chemins pour être heureux ;
– que Jésus-Christ est ce chemin.

bien cordialement,
ton parrain

Dynamique de l’Eucharistie

Être chrétien, c’est tout recevoir du Père, par Jésus-Christ, dans l’Esprit, et tout lui offrir en sacrifice saint, lui rendre grâce en tout. Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour vous l’adoration véritable. (Rm 12,1) Par la grâce de Dieu, tout baptisé est constitué prêtre de Jésus-Christ auprès du monde, afin que ce monde devienne une offrande agréable à Dieu. (cf. Rm 15,16). Cela consiste à voir le monde tel que Dieu le voit, et à le transformer tel que Dieu le veut. Ce changement de regard sur le monde et sur nous et cette transformation de ce monde et de nous-mêmes, le Christ le réalise au plus haut point dans l’Eucharistie, pour qu’à notre tour nous puissions vivre de manière eucharistique au service du monde. « L’agir des chrétiens est à concevoir comme une sorte d’action eucharistique qui, par la force de l’Esprit, transforme le monde en le soumettant à la Seigneurie libératrice du ressuscité, pour l’offrir au Père. » [1]

Un changement de regard…

L’Eucharistie – littéralement « action de grâce » – nous éduque à cet art du « tout recevoir, tout donner » que le Christ a vécu parfaitement, et qu’il nous partage dans l’Eucharistie. Celle-ci rend déjà témoin de ce que la Création est bonne (« Dieu vit que cela était bon. » Gn 1,10.12.17.25.31), en nous faisant bénir Dieu pour le meilleur de ce que nous recevons de lui, pour ce que notre travail en fait, pour « le fruit de la terre et du travail de l’homme… ». Mais nous le bénissons surtout pour la possibilité donnée à toute créature, d’être porteuse de la présence de Dieu. Dans la fragilité des signes que sont l’assemblée – parfois des plus humbles -, le prêtre – avec ses richesses et ses limites -, le pain et le vin, dans la pauvreté même de ce qu’ils signifient, le corps livré et le sang versé, Dieu lui-même se donne réellement en son fils Jésus-Christ de sorte qu’il n’y a plus seulement signe et signifié, mais « présence réelle », transfiguration de toute réalité aussi pauvre soit-elle. L’Eucharistie nous apprend à rendre grâce en toutes circonstances, et fait s’émerveiller de ce qui perce du Royaume déjà en ce monde, ce qui déjà manifeste Dieu en toutes choses.

Une transformation du monde…

La transformation du monde en Royaume, qui est la mission du chrétien ne consiste pas seulement à reconnaître la bonté de la Création et à en offrir à Dieu le meilleur – ce qui est le cas de toute religion – , mais à renouveler toutes choses en Christ, y compris le pire de ce monde, le péché, la haine, la mort, pour en faire l’instrument ultime de l’alliance entre Dieu et les hommes. Par nous mêmes, nous ne pouvons le réaliser. C’est le sacrifice du Christ sur la croix qui réalise cela : le Christ a été fait péché sur la croix, pour faire de la Croix l’instrument de la réconciliation parfaite ; il est mort sur la Croix, pour faire de la Croix l’Arbre de Vie. Et l’Eucharistie, le mémorial de Pâques, l’action de grâce pour le renversement maximum qui s’y opère (haine/amour ; péché/miséricorde ; désobéissance des hommes/obéissance du Fils ; mort/résurrection…), rend présente cette transformation – transfiguration – du monde en Royaume : le rappel de la Passion, c’est-à-dire de ce qui témoigne du refus radical de Dieu par le monde coïncide dans l’Eucharistie à la plus profonde communion avec Dieu.

L’Eucharistie est la pédagogie de l’engagement chrétien en vue de cette transfiguration qui relève d’une fécondité où les réussites, données de surcroît, sont signes (« sacramentum) d’un don plus grand : l’avènement du Royaume en Jésus-Christ. Le chrétien qui accueille la gratuité de ce don ne peut alors que désirer vivre une réciprocité de don : son engagement pour le monde n’est donc pas premièrement un devoir chrétien, le résultat d’une exhortation morale – comme si l’action était seulement éclairée par la foi en lui restant extérieure. C’est la grâce de participer soi-même au même processus de transfiguration du créé, à la Providence divine envers le monde.

L’Eucharistie éduque le croyant à la véritable charité : en communiant au Christ, mort et ressuscité pour nous, le chrétien fait corps avec l’abaissement même du Fils de l’homme et se prépare à en faire de même avec toute pauvreté. L’Eucharistie fait passer d’une condescendance de riche à pauvre, de fort à faible, de juste à injuste, de sécurisé à insécurisé, à la reconnaissance en le plus petit de nos frères du visage du Seigneur. St Jean Chrysostome le signifiait ainsi : « Tu as goûté au Sang du Seigneur et tu ne reconnais pas même ton frère. Tu déshonores cette table même, en ne jugeant pas digne de partager ta nourriture celui qui a été jugé digne de prendre part à cette table. Dieu t’a libéré de tous tes péchés et t’y a invité. Et toi, pas même alors, tu n’es devenu plus miséricordieux. » [2]

En Christ…

L’Eucharistie est la source et le sommet de la vie chrétienne car elle fait le croyant, elle fait l’Eglise (Henri de Lubac). C’est elle qui constitue le croyant et l’Eglise dans leur mission sacerdotale, leur vocation de sacrement de salut pour le monde. Une telle mission est au-delà des capacités et talents de chacun ou de tous, car relevant de l’action du Christ qu’il partage à son Eglise, et à chacun de ses disciples. Recevoir cette mission du Christ, la vivre avec lui, passe par l’Eucharistie, qui non seulement nous envoie pour le vivre dans le monde, mais en donne déjà le signe de réalisation le plus tangible, et réalise déjà ce qui y est signifié : des hommes réconciliés entre eux et avec Dieu, des hommes christianisés, christifiés.

Ainsi, l’Eucharistie nous assimile au Christ en faisant vivre à ceux qui la célèbrent tout un pèlerinage avec le Christ à travers tout l’Evangile : l’Incarnation (entrée dans l’Eglise), Noël (Gloria), l’annonce du Royaume (promise : 1ère lecture ; espérée : Psaume ; vécue de manière anticipée par l’Eglise : 2ème lecture ; accomplie en Jésus : Evangile), le compagnonnage avec le Christ (Credo, P.U.), l’entrée à Jérusalem (Sanctus), la Passion (P.E. jusqu’au récit de l’institution), la Résurrection (P.E. après le récit de l’institution, communion), l’Ascension (envoi)…

L’Eucharistie est le sacrifice même du Corps et du Sang du Seigneur Jésus, qu’il a instituée pour perpétuer au long des siècles jusqu’à son retour le sacrifice de la croix, confiant ainsi à son Eglise le mémorial de sa mort et de sa résurrection. L’Eucharistie est le signe de l’unité, le lien de la charité, le repas pascal, où l’on reçoit le Christ, où l’âme est comblée de grâce et où est donné le gage de la vie éternelle. (Catéchisme de l’Eglise Catholique, Abrégé n° 271)


[1] X.Thévenot, Repères éthiques pour un monde nouveau, Salvator 1989, p.157

[2] St Jean Chrysostome, Homélie 1Co.27,5 (citation in Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°1397)

Magnificat à Lourdes

La Vierge à l'EnfantLourdes !

Nous voici donc arrivés ! Comme ces millions de pèlerins qui viennent poser leur sac ici, chaque année. Comme eux, nous sommes venus à Lourdes avec tout ce que nous sommes, avec ce qui fait notre grandeur et notre fragilité, avec nos désirs et nos projets, nos épreuves et nos espoirs… Mais aussi avec notre foi !
Et comme ces pèlerins, nous sommes à Lourdes pour vérifier encore que nous sommes ici chez nous, comme rassemblés en une même famille. Nous sommes ici pour connaître à neuf l’humble fierté d’être chrétien, le bonheur simple de croire et d’être aimé de Dieu ; pour repartir d’ici, transformé, apaisé, réconcilié, grandi car rempli de la présence du Seigneur…

« COMMENT CELA PEUT-IL SE FAIRE ? »

Comment cela peut-il se faire, ici, à Lourdes ? Est-ce dû au contact de cette matière, de ces éléments tout simples de la Création : l’eau, la pierre, la lumière, qui nous rappellent ce dont nous sommes faits, d’eau, de terre, d’énergie… ?
Non… ce n’est pas ça, Lourdes. Même si c’est aussi élémentaire que ça. Car c’est élémentaire : venir à Lourdes, c’est vivre des retrouvailles. C’est être comme des enfants qui retrouvent leur mère. Notre Mère. Notre Dame, à qui Jésus dit en parlant de chacun de nous : « Femme, voici ton fils », et qui dit à chacun : « Voici ta mère ».

« QU’IL ME SOIT FAIT SELON TA PAROLE. » pourrions-nous lui répondre à notre tour !

Nous voici donc ici, avec Marie, comme avec notre Mère. Avant d’être un lieu, Lourdes, c’est d’abord elle, Marie qui nous accueille comme ses enfants. Et qui par la grâce de son Fils, nous relève, nous remet en marche. Auprès de Marie, être faible ou petit, triste ou malade n’est pas une gêne. Les malades qui viennent ici à Lourdes ne s’y trompent pas. Parce que pour Marie, Dieu n’est qu’amour. Parce qu’avec elle, en suivant son chemin, chacun peut se découvrir aimé de Dieu.

« SON AMOUR S’ETEND D’AGE EN AGE SUR CEUX QUI LE CRAIGNENT. IL ELEVE LES HUMBLES. »

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De tous ceux qui ont vécu sur cette terre, personne d’autre que Marie, sinon Jésus son fils, n’a reçu plus d’honneur, plus d’hommages, de témoignages d’affection et de respect. Immenses sont les talents, l’art, l’ingéniosité déployés pour dire la grandeur de Marie.

« LE PUISSANT FIT POUR MOI DES MERVEILLES. »

Et pourtant, avant d’être Reine, avant d’être élevée dans son Assomption, Marie est d’abord mère. Elle n’est d’abord que cela. Mère des hommes, mère de chacun d’entre nous, car mère de Jésus, mère de Dieu-fait-homme, mère du Fils de l’homme. Avant d’être la plus grande, Marie est la plus humblement maternelle.

« JE SUIS LA SERVANTE DU SEIGNEUR. »

Avant d’être la plus grande, Marie est la plus humble, la plus attentive, la plus obéissante à la volonté de Dieu. Avant de parler, Marie est celle qui est la plus à l’écoute de la Parole de Dieu.

« FAITES TOUT CE QU’IL VOUS DIRA »

Même dans l’épreuve, même lorsqu’elle ne comprend plus :
Lorsque son fils Jésus la quitte à douze ans pour être aux affaires de son Père du ciel. Lorsqu’il lui dit aux noces de Cana : « Femme, mon heure n’est pas encore venue. » Lorsqu’il la laisse en mourant sur la Croix, pour réconcilier le ciel et la terre.
Marie est alors celle qui garde confiance, qui médite dans son cœur tous les événements, même les plus obscurs, qui présente au Seigneur avec foi, nos manques, nos angoisses, nos inquiétudes.

« ILS N’ONT PLUS DE VIN. »

Et c’est cela qui fait d’elle la plus grande.

« MON AME EXALTE LE SEIGNEUR, EXULTE MON ESPRIT EN DIEU, MON SAUVEUR !
IL S’EST PENCHE SUR SON HUMBLE SERVANTE ; DESORMAIS TOUS LES AGES ME DIRONT BIENHEUREUSE. »

Serait-ce là le secret de Marie ?

Nous qui cherchons le chemin de la vie, pour grandir, pour aimer, pour devenir pleinement nous-mêmes, et déployer toutes les richesses, tous les talents qui sont en nous, mais aussi pour surmonter les épreuves de la vie… Si nous prenions le chemin de Marie, quel raccourci ce serait !

Le chemin de l’humilité, pour que d’un rien, nous puissions rendre grâce ; et de tout, nous réjouir.

Le chemin de la confiance; de la confiance en Dieu qui croit davantage en nous que nous croyons en nous-mêmes.

Le chemin de l’écoute attentive de la Parole de Dieu, en laquelle Dieu nous déclare son amour ; mais aussi par laquelle Dieu nous montre la manière la plus juste de l’aimer et de nous aimer les uns les autres.

Le chemin de l’Eucharistie, par laquelle Dieu vient prendre corps en nous, et l’Esprit Saint vient descendre en nous, comme Jésus a pris chair en Marie.

Le chemin de la prière et du partage, où nous devenons toujours plus fils et filles de Dieu, et frères en Jésus-Christ.

Le chemin de l’Eglise, solidaires dans la famille des enfants de Dieu, qui reconnaît en Marie son modèle, la première en chemin.

Magnifie, ô mon âme, la Mère de Dieu,
Plus vénérable et glorieuse que tous les anges dans le ciel !

MON ÂME EXALTE LE SEIGNEUR, EXULTE MON ESPRIT EN DIEU, MON SAUVEUR !
IL S’EST PENCHE SUR SON HUMBLE SERVANTE ; DESORMAIS TOUS LES AGES ME DIRONT BIENHEUREUSE.
LE PUISSANT FIT POUR MOI DES MERVEILLES ; SAINT EST SON NOM !
SON AMOUR S’ETEND D’AGE EN AGE SUR CEUX QUI LE CRAIGNENT.
DEPLOYANT LA FORCE DE SON BRAS, IL DISPERSE LES SUPERBES.
IL RENVERSE LES PUISSANTS DE LEURS TRONES, IL ELEVE LES HUMBLES.
IL COMBLE DE BIENS LES AFFAMES, RENVOIE LES RICHES LES MAINS VIDES.
IL RELEVE ISRAËL, SON SERVITEUR, IL SE SOUVIENT DE SON AMOUR,
DE LA PROMESSE FAITE A NOS PERES, EN FAVEUR D’ABRAHAM ET DE SA RACE A JAMAIS.
GLOIRE AU PERE, AU FILS, AU SAINT ESPRIT, POUR LES SIECLES DES SIECLES !

L’original de ce diaporama fait 12 Mo et a été composé pour le pèlerinage à Lourdes du collège Saint Joseph-Ste Geneviève de Rodez, juste après la fête de Notre-Dame du Rosaire. Hormis les photos de la cathédrale de Rodez prises par le p.Amédée Besset, je reconnais avoir obtenu la plupart des photos d’internet, notamment du site de Lourdes et d’un excellent site américain de concours-photos : évidemment, si un photographe me signalait son opposition à la publication d’une de ses photos, je l’effacerais. L’album de ces photos ce trouve ci-contre, à gauche : « Magnificat à Lourdes »

Dieu est entré à l’hôpital

Annie Bras, Dieu est entré à l’hôpital, Témoignage d’une femme aumônier
Thélès 2005, 156 p. 16 €
« Dieu est entré à l’hôpital. » Y entre-t-il à travers cette originalité de notre laïcité française qu’est la présence de l’aumônerie catholique au sein de l’hôpital ? ou tout simplement à travers la présence du Christ souffrant en chaque personne souffrante ? Fierté du témoin ou humilité du serviteur ?
L’ambiguïté du titre est en fait significative de la visée ce livre-témoignage : rendre compte de l’expérience d’une transcendance qui se donne dans la relation aux malades, dans le contact avec leurs familles, dans la vie quotidienne aux côtés du personnel soignant d’un des grands hôpitaux de Toulouse, le CHU de la Grave. Expérience spirituelle profonde, où Dieu est en effet présent de part et d’autre de ce contact, au coeur de ces relations. Le livre d’Annie Bras tire sa substance du récit de ces rencontres : avec les malades atteints d’un cancer ou du Sida ou d’une affection plus bénigne, avec les familles confrontées au décès de leur enfant nouveau-né , avec des femmes – souvent seules – face à la perspective d’une interruption de grossesse, avec les personnes âgées en service gériatrique, avec ceux qui restent, et avec ceux qui repartent de ce lieu de vie, de travail, de deuil et d’espérance qu’est l’hôpital. Avec le personnel soignant également, auquel l’auteur, « femme, mère de famille, laïque… » a appartenu pendant plus de vingt-cinq ans à Rodez avant d’être nommée aumônier d’hôpital de 1998 à 2003 par Mgr Marcus.
C’est en s’effaçant derrière toutes ces personnes rencontrées à l’hôpital de la Grave, qu’Annie Bras exprime le mieux le rôle qui a été le sien à leur côté, avec une équipe de bénévoles très unis : dans ces pages, elle redonne la parole à quelques uns de ceux qu’elle a accompagnés ; elle réitère ce service qui a été l’essentiel du ministère confié par l’évêque de Toulouse, à elle et à l’équipe de l’aumônerie : écouter, et par cette écoute laisser advenir une parole humaine d’une exceptionnelle densité, dense de cette perception aiguë de la finitude de l’homme et de sa grandeur, que la souffrance et la proximité de la mort peuvent donner. Prendre le temps de l’écoute et d’une mémoire aimante de cette parole. Mais aussi oser une autre parole, adossée à cette Parole de vie qu’est l’Evangile, où l’on ne peut tricher devant celui qui est confronté aux enjeux les plus fondamentaux de son existence, où c’est le plus haut service de l’homme que de lui donner le Christ le rejoignant à l’extrême de sa finitude et de sa dignité.
C’est le cas lorsqu’il s’agit de célébrer des obsèques chrétiennes, et le livre rend compte de quelques unes des nombreuses célébrations qu’Annie Bras a présidées comme laïque à la chapelle de l’hôpital. Là se dit toute une pédagogie de la foi à travers le soin liturgique et le tact de la préparation, qui peuvent inspirer les équipe de laïcs en formation dans les diocèses pour l’accompagnement des obsèques. Le livre ne fait que survoler ce qu’un tel service suppose de travail, de fidélité, de présence, de logistique aussi. Les chapitres sur les obsèques ou celui sur « une journée à l’aumônerie » l’évoquent, mais en donnant presque une valeur monastique, comme allant de soi, à la régularité de ces visites aux malades, au vaguemestre, au Point Santé, et même au restaurant de l’institut du cancer Claudius Regaud, sans oublier l’ouverture et l’entretien de cette chapelle du Dôme sans laquelle Toulouse ne serait plus Toulouse.
Comme dans d’autres livres-récits d’accompagnement, on ressort de ce livre émerveillé par cet accroissement d’humanité que l’épreuve permet parfois, et qu’un accompagnement rend manifeste à ceux-là même qui vivent cette épreuve dans la nuit.

Le plus grand péché

Un texte que j’ai retrouvé dans un vieux poly d’écrits du p. P.Monier s.j., évoqué à l’occasion d’obsèques récentes… RB
Un curé de l’Est m’a joué un tour, alors que je passais dans sa paroisse. Il m’a emmené sans me prévenir vers un groupe de religieuses à qui il avait annoncé ma visite, pour que je leur parle, naturellement. Dans la salle, en avant se trouvait une vieille soeur qui avait l’air malheureuse, tendue, tendue.

« Vous savez, mes Soeurs, je ne savais pas que je voulais vous parler. Je n’ai pas pu demander au Bon Dieu de me donner le courage de vous parler, tellement ce m’est pénible… »

Elles me regardent, étonnées…
« …parce que j’ai l’impression que vous êtes à peu près toutes en état de péché mortel… »

La bonne vieille, déjà tendue, se disait : « Qu’est-ce qu’il va nous dire ? »

« …en état de péché mortel le plus dégoûtant qu’on puisse imaginer… »

Elles se demandaient un peu si j’étais fou !
« …celui qui m’énerve le plus et me dégoûte le plus… »

Les jeunes se disaient : « Attendons toujours » et se mettaient à rire derrière les bonnes anciennes qui ne riaient pas.

« …Ah ! le voici, le péché dégoûtant : (je regarde la vieille) Vous avez travaillé peut-être quarante, soixante ans au service de Jésus-Christ, autant que je puisse deviner, en allant soigner les malades à domicile, en faisant l’école, etc… Vous ne vous êtes pas fait payer, juste de quoi vous nourrir et vous habiller. Ce n’était pas très intéressant. Dès qu’on voyait que ça vous plaisait, on vous mettait ailleurs. Savez-vous comment cela s’appelle : c’est la charité pure, aussi pure que possible. Quand on a travaillé au service du Christ en travaillant au service des autres, et quand on se pose encore la question de savoir si le patron ne va pas vous damner pendant toute l’éternité, après tout le travail qu’on a fait à son service, avouez que c’est dégoûtant ! A sa place, je vous regarderais et vous dirais : « Vous me faites honte, qu’ayant été à mon service pendant toute votre vie, vous pensez que je puisse encore vous menacer de vous torturer pendant toute l’éternité ? » Avouez que c’est un grand péché ! »

Quand j’ai vu que cela commençait à émotionner la vieille soeur, j’ai parlé pour les autres :

« La question de notre éternité ne se pose pas quand nous nous sommes occupés des gens, des malheureux. Jésus-Christ a dit : « Si vous vous aimez les uns les autres, ne vous inquiétez pas… » « Père, là où je serai, je ne veux pas être sans eux ; s’ils ne sont pas là, je ne veux pas y être. » Saint Paul dira plus tard : « Ne voyez-vous pas que nous sommes déjà assis avec le Christ à la droite du Père ? » C’est pour cela que, dans votre vie, prenez bien tout ce qui vous met au service des autres, vous n’avez plus à vous occuper de vous, laissez-lui ce souci-là… »

 

Pourquoi aller à la messe ?

Un texte écrit en vue d’une discussion avec des collégiens de 6e-5e, dans le cadre de la préparation de leur profession de foi. Je m’aperçois en le relisant qu’il y manque l’essentiel : le don que le Christ y fait de sa propre vie.

Objections et éléments de réponse

La messe, ce n’est pas fait pour les jeunes.
La messe continue de rassembler des jeunes : bientôt 500.000 jeunes aux JMJ cet été à Cologne, 15.000 jocistes au Palais omnisport de Paris-Bercy le 3 mai 2003 ; 2 millions à Rome en août 2000 ; 1,2 million à Paris en août 1997 à Paris. Plus modestement, des célébrations pour les jeunes ont lieu régulièrement en AEP, en paroisse, à Rodez ou en diocèse.

Je ne suis pas assez croyant pour être pratiquant.
C’est plutôt parce que je ne suis pas assez croyant, et que ma foi est fragile, que j’ai besoin d’aller la nourrir en venant régulièrement à la messe.

Je ne connais pas les prières : la Bible ne me parle pas.
Tout s’apprend ! Le langage informatique pour parler aux ordinateurs, le langage amoureux pour parler à celui ou celle que l’on aime, de même le langage de la prière et de la Bible pour parler à Dieu (et surtout l’écouter !).

Je ne connais pas les gens qui y vont, ou il y a là des gens que je n’aime pas.
De même que nous n’avons pas choisi nos frères et sœurs, de même dans l’Eglise, nous nous accueillons les uns les autres, jeunes ou vieux, connus ou inconnus, comme des frères en Jésus-Christ, enfants de Dieu notre Père.

Je ne comprends pas ce que dit le prêtre.
C’est important de comprendre et il ne faut pas hésiter à demander des explications. Cependant, comme dans une relation d’amitié, on ne peut jamais prétendre avoir tout compris de son ami(e), de même, on n’a jamais fini de comprendre ce qu’est la messe.

Ceux qui vont à la messe ne sont pas meilleurs que les autres.
Aller à la messe pour réentendre à quel point Dieu nous aime, cela finit par nous rendre plus fraternels. Et on n’a pas entendu dire que ne pas aller à la messe rende meilleur !

Le dimanche, je préfère faire la grasse matinée.
Les plus belles marques d’amitié consistent à rester fidèle, même lorsqu’on n’en a pas envie (par exemple, rendre régulièrement visite à un ami à l’hôpital, préférer rester avec lui plutôt que de s’amuser ailleurs…). C’est pareil pour la messe : y être présent, même à contre-cœur est une belle marque de foi (le mot « foi » signifie aussi fidélité).

Mes parents n’y vont jamais.
Croire au Dieu de Jésus-Christ est un acte libre. Pour tout croyant il arrive un moment où il a à choisir personnellement de donner sa foi au Christ, et non plus parce que ses parents ou ses camarades croient, ou ne croient pas.

Je n’en ai pas envie.
Aller à la messe, c’est répondre à une invitation du Seigneur : qu’est-ce qui pourrait être plus important que cela ?

La messe n’est pas importante pour moi.
Toi, tu es important pour Dieu et pour la communauté des chrétiens.

A quoi ça sert que j’y sois ?
Ça ne sert à rien, mais ça change tout. A la messe je suis envoyé. C’est toute ma personne qui est attendue, et c’est Dieu lui même qui compte sur moi, pour faire avancer les choses. Certes je n’ai pas la garantie du résultat, mais ma vie en devient mission et prend du sens.