Diaporamas et textes (plus ou moins nouveaux)

Parce que cela fait 2 mois sans nouveauté sur ce site, et qu’il faut honorer ceux qui le visitent chaque jour (en moyenne 80), voici plusieurs liens vers des documents réalisés il y a quelques jours, semaines, voire années !

– « Passer le relais » (un diaporama de 3,4 Mo pour illustrer la transmission de l’Evangile du Christ à nous, en lien avec le 1er quart d’heure du film « Un monde parfait » de Mimi Leder (2001) –  pour visionner correctement le diaporama, la police Anke Calligraphic est nécessaire)

– « Charles de Foucauld et Edith Stein » (un diaporama de 700 Ko et le texte de 400 Ko qui l’accompagne).

– « Être libre… » (un diaporama d’1 Mo pour la préparation à la confirmation : accueillir l’Esprit Saint rend libre, c’est-à-dire capable de choisir le bien)

– « A propos de l’identité du prêtre » (un texte de 6 pages à partir d’un devoir de séminaire, un peu jargonnant mais pas sans fond)

Pour télécharger ces fichiers : faire un clic droit sur le lien, puis « Enregistrer la cible sous… » (Internet Explorer) ou « Enregistrer la cible du lien sous » (Firefox)

Il était une foi(s) Jésus

Un dialogue – entre Mathilde et Chryslaine – pour la célébration de l’Avent des 6èmes de l’AEP le 14/12/07 à Rodez, à partir du beau film d’animation : Il était une fois Jésus (2000) avec l’aide d’un diaporama (Powerpoint de 6 Mo : clic droit sur le lien puis, « enregistrer la cible sous… »)

Bonjour Madame, nous sommes des 6èmes de l’aumônerie de l’enseignement public, et nous faisons une petite enquête sur Noël. Est-ce que vous accepteriez de répondre à quelques questions ?
Oui, bien sûr.
Qu’est-ce que Noël représente pour vous ?
Oh là, là, c’est une question difficile que tu poses !
Ah, bon ! Vous ne savez pas ce que vous allez faire à Noël ?
Si, bien sûr, je le sais… Je sais ce que l’on fait d’habitude à Noël : le repas, le sapin, les guirlandes, les cadeaux, et même la crèche… mais ce n’est pas en disant ce que l’on fait à Noël que l’on répond à ta question sur Noël.
Et alors, qu’est-ce qu’il vous faut pour répondre à ma question ?
Eh bien, plutôt que de répondre par ce que nous, nous faisons à Noël, il faudrait se poser la question sur ce que Lui, Dieu, fait à Noël. Ce que nous faisons à Noël et même pourquoi nous le faisons, c’est à notre portée. Dire ce que Dieu fait à Noël et pourquoi il le fait, c’est énorme !
…énorme ? Noël, c’est pourtant bien la naissance de Jésus ?
Oui, mais justement, c’est grandiose ça, que Dieu se fasse petit enfant, que le Créateur de l’univers, de la terre et du ciel, le Dieu tout puissant se fasse petit bébé, qu’il naisse comme toi et moi … Je ne suis pas sûre que l’on mesure ce que Noël représente du côté de Dieu.
Je ne l’avais pas vu comme ça !
En fait, c’est étonnant que Dieu choisisse de se faire homme, qu’il se fasse l’un de nous, qu’il se plaise avec nous, et qu’en la personne de Jésus il se révèle lui-même. Au fait, tu as déjà entendu parler de Jésus ?
Oui, au catéchisme, avant le collège. Et puis nous avons vu il y a quelques semaines un film, un dessin animé, sur Jésus : ça s’appelait… « Il était une fois Jésus ».
Je connais ce dessin animé. C’est un très beau film, mais avec un drôle de titre !
Pourquoi ? A cause du « Il était une fois » ?
Oui, parce que ça ressemble au début d’un conte, alors que l’histoire de Jésus, ce n’est pas un conte ! Jésus a vraiment existé, et les Evangiles parlent bien d’un homme réel !
Oui, mais « Il était une foi », ça pourrait aussi s’écrire « une foi » – sans s – plutôt qu’avec un s !
Tu es maline ! Ok si c’est une foi sans s.
Oui, mais même avec un s : « il était une fois », ça a aussi du sens, d’après ce que vous m’avez dit.
Ah oui ?
Oui, on peut dire « une fois » parce que Dieu qui vient en Jésus, c’est quelque chose d’unique.
C’est vrai. Mais nous célébrons Noël chaque année et nous célébrons la messe chaque dimanche, pour dire que Dieu vient aussi à nous chaque année, chaque semaine, chaque jour, et même à chaque instant. C’est pour cela que l’Evangile nous parle à la fois de Jésus avec ses disciples, mais aussi de Lui avec nous aujourd’hui.
Ah oui, je me rappelle qu’avec mon équipe d’aumônerie, nous avons découvert ça.
Les paroles et les gestes de Jésus, continuent sans cesse, à travers toute parole et tout geste d’amour, de pardon et de partage. C’est Dieu qui continue d’agir à travers chacun de ses enfants. C’est pour cela que l’on fête Noël chaque année, et que l’on attend la naissance de Jésus comme si c’était nouveau chaque année !
On attend qu’il revienne parmi nous ?
Oui, Dieu attend aussi que nous le laissions naître en nous, en toi, en moi. Ainsi les paroles et les gestes d’amour, de pardon et de partage de Jésus, mais aussi sa prière, deviennent les nôtres, les tiens, les miens.
Et c’est chaque année la même chose ?
Oui, parce que Dieu ne se lasse pas de recommencer à s’inviter chez nous, chez toi, chez moi.
Il n’a pas peur qu’on ne l’attende pas, qu’on le rejette, et qu’à Noël on ne s’occupe que de nous, des cadeaux, du repas, du sapin, des guirlandes ?
C’est le risque que Dieu prend. Mais les cadeaux, le repas, le sapin, et même les guirlandes, ça peut avoir du sens, si l’on s’en sert pour accueillir de notre mieux la venue de Dieu qui se fait homme. S’il continue d’y avoir des personnes, hommes ou femmes, enfants ou adultes, malades ou bien portants, qui offrent à Dieu le temps de la prière, de l’écoute de sa Parole, de la messe ; s’il continue d’y avoir des personnes de tous âges qui se laissent inspirer par les gestes et les paroles de Jésus : eh bien, Noël continuera d’être Noël : la venue de Dieu dans ce monde.
Alors Dieu continue de s’intéresser à l’homme. Et ce que l’on pense de lui continue de l’intéresser.
Eh bien, écoute donc ce que dit l’Evangile à ce sujet…

Bienvenue…

Une ligne dans le journal « La Croix » d’hier sur ce « blog », et les statistiques de fréquentation passent de 50 visiteurs par jour à 400. En fait, s’il se sert de l’hébergeur over-blog, il ne s’agit pas d’un journal personnel, mais plutôt d’un site de présentation de documents écrits, d’articles rédigés ou d’images confectionnées, de sites web élaborés pour les besoins pastoraux…

Voici quelques liens sur des fichiers à télécharger :

– deux  liens vers des diaporamas Powerpoint réalisés récemment à l’intention de collégiens de 6èmes : le premier (7,5 Mo) à propos des deux derniers jours de la Création (Gn 1,26-2,4) ; le second (1,3 Mo), en forme d’apologue sur le travail pour lequel Dieu veut embaucher l’homme…

– (à suivre…)

Centenaire du scoutisme à Rodez

Mémorable soirée que cette célébration ruthénoise du Centenaire du scoutisme, samedi 19 mai 2007 : un beau moment d’oecuménisme entre scouts et guides de France, et scouts et guides d’Europe (d’anciens scouts unitaires de France étaient aussi présents).

Les préjugés ne manquent pas de part et d’autre de ces mouvements scouts, des préjugés souvent caricaturaux par leur excès. Cependant sur une ville moyenne comme Rodez et ses environs, les occasions de se rencontrer entre jeunes issus des SGDF (Scouts et Guides de France) et de la FSE (Fédération du Scoutisme Européen) sont nombreuses : dans la même classe au collège (cf. Basile et Sérèna…), au lycée (cf. Jean-Baptiste et Marie…), en études supérieures (cf. Grégory et Hélène…), ou au même club de théâtre, en particulier celui dirigé par ce grand ancien dans le scoutisme qu’est Roger Rey (cf. François, Mathilde, Lucie, et Marie-Alix, Cécile), voire au sein d’une même famille (cf. Maryse et son fils Simon).

Au-delà de cette connaissance personnelle, qui est l’antidote aux préjugés, la rencontre d’hier a donné l’occasion aux deux mouvements de collaborer à la préparation d’un même événement. Les SGDF ont pris en charge l’essentiel de cette préparation qui a demandé pas mal de logistique (invitations, réservations, intendance, sonorisation et éclairage…), mais les FSE ont enrichi la veillée de leur animations. Mieux, au plan symbolique, la farandole improvisée tous ensemble autour du feu, tandis que l’on chantait « La légende du feu », le fait qu’ensemble nous ayons pu célébrer, chanter, prier les Complies et la prière scoutes, tout cela témoignait d’une unité et d’une fraternité possibles, non pas d’abord parce que nous l’aurions décidé de nous-mêmes, par nos propres forces, ou au motif qu’ « Ensemble, tout devient possible », mais parce que tout simplement Dieu le veut pour que nous puissions témoigner de lui. L’Evangile de ce 7ème dimanche de Pâques ne disait pas autre chose : « Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » (Jn 17,21-23)

Le lieu de cette rencontre n’était pas choisi au hasard : l’église et l’ancien collège du Sacré-Coeur, ont vu naître le scoutisme ruthénois en 1928, avec Maurice Bec, Jean Escorbiac, Georges Mercadier… comme fondateurs. Nous y étions hier soir plus de 400, rassemblés le temps d’une messe – l’église était comble et les chants faisaient vibrer les murs ! – et d’un banquet-veillée. Présents, des jeunes de toutes les branches des deux mouvements, des anciens d’avant la scission, heureux de se retrouver et de retrouver à travers les chants, les témoignages et les photos projetées, des souvenirs parfois lointains mais toujours si présents.

Pour moi, ce fut la joie de voir ensemble, ces deux mouvements de scoutisme catholique, qui comptent tant pour moi y compris dans ce qui les distingue. Leurs pédagogies sont différentes, avec des avantages et des inconvénients inverses, mais avec une même visée, et des moyens pratiques proches : à visionner avec intérêt le diaporama qu’avait préparé les scouts d’Europe pour présenter leur mouvement, un chef scout de France s’étonnait de ce que les activités proposées soient les mêmes…

 

Pour une meilleure connaissance des mouvements, voici les liens vers les sites web des Scouts et Guides de France, le site national et le site ruthénois (plus ceux des jeannettes, louveteaux, guides, scouts, caravelles, pionniers, compagnons), et les sites des Scouts et Guides d’Europe, le site national le ceux à Rodez : louvettes, louveteaux, guides, scouts, guides ainées, routiers.

Ci-contre, une sélection de 450 photos de la soirée du 19 mai 2007, ainsi que des photos d’archives dans l’ordre chronologique des années (n’hésitez-pas à m’envoyer d’autres photos des années passées par mail, enregistrées au format « AAAA_description.jpg », par exemple : « 1937_camp_louveteau_coutal.jpg », si possible sans accent, 2 ou 3 photos par année) : sur cet album, ne figurent pour l’instant que des photos des années 1933-1960.

A nouveau sur la vocation

Si tu savais le don de Dieu, Allume ton cœur… En mettant côte à côte le thème de la 43ème journée mondiale de prière pour les vocations (7 mai 2006) et celui d’un récent pèlerinage des collégiens de l’AEP à Lourdes (28 avril au 1er mai), on obtient… un beau résumé de la vie chrétienne. Car celle-ci consiste autant à « recevoir » qu’à « donner » en retour. C’est comme s’il nous était dit : « Si tu savais le don de Dieu, si tu étais davantage réceptif et disponible à l’amour que Dieu te donne sans compter en Jésus-Christ, tu percevrais aussi son appel à vibrer à ses attentes pour le monde ; à allumer ton cœur pour aimer à ton tour, pour te donner ; à mettre en œuvre tes talents pour servir, en particulier les plus petits, les plus faibles, les mal-aimés ; à témoigner de façon rayonnante de l’amour de Dieu pour le monde ; à prendre aussi les moyens de recevoir davantage encore du Seigneur, par l’écoute de sa Parole, par la prière, par l’Eucharistie… »

Les collégiens des aumôneries de l’enseignement public de Midi-Pyrénées en ont fait l’expérience à Lourdes pendant 3 jours : cette attention qu’ils ont consacrée à découvrir et à accueillir la présence du Seigneur dans leur vie, d’un Dieu qui marche à leurs côtés, qui les encourage dans ce grand pèlerinage qu’est leur vie, d’un Dieu qui les porte parfois aussi, qui les réconcilie avec leurs frères, mais aussi avec eux-mêmes… ce passage « par Dieu » n’était pas un détour rallongeant leur parcours, ou une diversion du concret de l’amitié, de l’amour, ou du service à vivre entre frères. Non, c’était au contraire le chemin le plus direct vers cette joie qu’ils ont su se partager dans les moments de fête, de jeux, de célébrations. Lorsque l’on est branché sur le Christ, un rassemblement ne peut qu’être joyeusement fraternel, alors qu’il pourrait aussi donner lieu à chauvinisme, agressivité, excitation collective…

Comme prêtre, ce fut une joie profonde que d’accompagner ces jeunes à Lourdes, d’y redécouvrir avec eux et comme à neuf la vie de Bernadette, les lieux de sa vie, la juste place de la lumière et de l’eau à Lourdes, la prière du « Je vous salue Marie »… J’ose espérer qu’une telle expérience sur un temps trop bref et en un lieu exceptionnel, puisse ouvrir ces jeunes sur ce qui se passe de façon ordinaire dans le beau risque et la belle aventure qu’est toute vocation, qu’il s’agisse de mariage, de consécration religieuse ou de ministère ordonné : un passage « par Dieu » ; une réceptivité accrue à l’égard de l’amour inconditionnel que le Seigneur a pour chacun, et donc pour soi, et donc aussi pour tous ; une réponse personnelle par des choix quotidiens et des exigences à se donner, qui préparent un engagement total, exprimant que nous nous sommes tout entier laissés saisir par cet amour infini, non seulement en actes à l’égard de nos frères, mais à travers le don du tout de notre personne. Ce sera une joie de voir Aurélien de Boussiers et Joseph Sy nous donner le témoignage de ce don par leur ordination, Dimanche de la Pentecôte (4 juin, 16h, en la Cathédrale).

Une question de regard

Voici quelques textes et photos (issues de dpchallenge, un excellent site de photos de concours) sur « le regard », en complément du message de Carême de Benoît XVI, et qui ont servi de support à un temps de partage entre lycéens et étudiants…

Être compris

Lumière dans la prisonAppel à l'aideAide

Parmi les accusés de l’affaire d’Outreau, plusieurs de ceux qui ont été innocentés ont trouvé soutien et réconfort en des lieux inattendus. Témoignage : « Après avoir crié des mois, après m’être heurté à des murs, j’ai eu ce sentiment de n’être compris par personne, même pas écouté. Pour moi la justice s’est montrée non seulement aveugle mais aussi totalement sourde ! Le seul rayon de lumière dans ma nuit est venu d’où je l’attendais le moins : la prison. J’ai eu la chance d’être incarcéré dans une maison d’arrêt où j’ai rencontré des gens formidables ! Le Directeur, les surveillants m’ont aidé à vivre. Ils m’ont dit : si vous êtes innocent, tenez bon, vous verrez, la vérité éclatera au procès ! Là-bas je suis redevenu quelqu’un. Malgré ma colère encore aujourd’hui, je veux leur dire merci. Merci à ceux qui m’ont aidé, merci à ceux qui m’ont forcé à sortir de ma cellule, merci à ceux qui m’ont calmé lorsque j’avais la haine, merci à ceux qui m’ont regardé comme un homme. »

Devenir ce que l’on est

FamilleLe meilleur ?Ballons

Ronaldinho, joueur de Barça et de l’équipe nationale du Brésil, ballon d’or 2005, s’est confié dans une interview à un journaliste français. Les questions fusent entre les matchs européens à Barcelone et notamment contre Chelsea, et l’équipe du Brésil où il est titulaire indispensable : « Pour espérer aller loin en coupe du monde, il faut savoir respecter ses adversaires. Sans exception, il n’y a pas d’équipes faciles. Nous avons tous conscience que sans travail nous n’arriverons à rien. Nos joueurs possèdent un immense talent mais essaient de ne surtout pas écouter tout ce qui se dit autour de nous : que nous sommes les meilleurs… » Le journaliste : « On a l’impression que vous êtes toujours aussi heureux de jouer au football. Votre famille y-est elle pour quelque chose ? ». « La famille c’est très important. Tous les jours, tout le temps. Je ne vois pas pourquoi j’évoluerais dans le mauvais sens. Je suis tel que je suis. Et j’espère le rester encore très longtemps. »

Passer les frontières

Egalité-différenceDialogueMartyre

Marietta Santoro, la mère du prêtre italien assassiné en Turquie le 5 février dernier a demandé au ministre italien des Affaires étrangères de transmettre à la Turquie l’assurance de son pardon pour Ouzhan Akdin, le jeune musulman de 16 ans qui a tué son fils. Le p.Andrea Santoro était prêtre du diocèse de Rome mais « prêté » à l’Eglise de Turquie, au service de l’Evangile et des personnes marginalisées. Il était un ardent promoteur du dialogue entre chrétiens et musulmans, connu et apprécié pour son engagement social et sa disponibilité à l’écoute et au dialogue. Hikmet Akdin, le père d’Ouzhan a alors déclaré : « Je voudrais réunir suffisamment d’argent pour venir en Italie et baiser les mains de cette femme bonne et courageuse. » « J’ai appris, dit le père d’Ouzhan, que la mère du prêtre lui a pardonné. Je voudrais la rencontrer et lui baiser les mains en signe de gratitude. Sa bonté m’a bouleversé. Pour moi, un chrétien et un musulman sont deux hommes égaux, qui prient un Dieu différent ». (d’après l’agence de presse catholique Zenit)

Être apprécié pour soi-même

Appréciée pour soiComme un soleilMercedes-Benz

Chloé, 23 ans, est selon son patron une jeune fille « avenante et bien dans ses baskets ». Elle travaille à l’agence parisienne de Mercedes-Benz comme assistante de financement, embauchée en CDI en juin 2005 après un an de stage. Rien que de très banal, sauf que cette embauche relève d’un projet innovant de la part de l’entreprise, d’une démarche déterminée de la part de la direction qui a impliqué tout le personnel. Certains ont eu peur ou ont considéré qu’accueillir Chloé était trop lourd. De fait, Chloé est atteinte de trisomie 21. Pourtant, « elle nous a tous surpris » dit Annick, chef des ventes. « C’est un rayon de soleil. Elle pose des questions de bon sens. Elle nous permet de relativiser. Elle est toujours positive. Elle a conscience qu’elle est différente, mais cela ne la gène pas dans son rapport avec les autres. » A la question : quelle est votre fonction, Chloé répond : « J’assiste la conseillère en financement, je vérifie les dossiers de financement, je réponds au téléphone, j’accueille les clients, j’assiste aussi aux réunions avec les vendeurs, je suis la « reine des fax ». » Si on lui demande comment elle vit sa trisomie : « Chez Mercedes-Benz, je suis une fille normale. Je ne me sens pas jugée. Je veux que l’on m’apprécie pour moi. » (d’après un article de la fondation Jérôme Lejeune, repris par Zenit)

Accueillir Son regard

EnvolSeul contre tousAccusateursPéché

Au premier siècle de notre ère, dans la Palestine sous domination romaine, une femme est prise sur le fait en flagrant délit d’adultère. La Loi juive exige qu’elle soit exécutée, mais Rome interdit la peine de mort dans les tribunaux juifs. C’est l’occasion de piéger ce Jésus que les foules voient comme un nouveau prophète. Les docteurs de la loi traînent la femme et la jettent aux pieds de Jésus. Va-t-il rejeter la Loi juive, et contredire les règles de son peuple ? Ou va-t-il transgresser la Loi romaine et risquer d’être accusé devant les Romains ? Dans les deux cas, il se trouve en tort. Jésus fait alors appel… à la conscience de ses interlocuteurs : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. » Sur cette réponse, tous s’en allaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés, laissant Jésus seul avec la femme en face de lui. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-il donc ? Alors, personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

 

(In)crédulité

Je suis toujours sidéré par la crédulité des jeunes (collégiens) vis à vis de trucs déraisonnables relayés par des chaînes d’emails du genre : « ça fait trop bizarre. Envoie ça à 15 personnes dans les 14 minutes. Et après presse sur la touche F6 tu verras qui est love de ta vie. Ca fait bizarre par ce que ça marche et si tu brises cette chaine tu auras de gros pb d’amour toute ta vie. Alors envoie ce message en faisant copier coller« .

En toute simplicité, j’aurais cru que le fait d’en faire une fois l’expérience aurait suffi pour vérifier… que ça ne marche pas. En fait, l’expérience a beau être faite et refaite, certains continuent de relayer ces chaînes. Crédulité, quand tu nous tiens…

Qui au contraire a osé faire, ne serait-ce qu’une fois, l’expérience par excellence la plus raisonnable : celle de croire à l’amour de Dieu pour soi et pour les autres, par delà tout ce qu’il y a de peu aimable en soi et en autrui ? En faire vraiment l’expérience, miser sur cette confiance inouïe que Dieu a en l’homme, en moi… et voir l’effet que ça fait ? Humblement, je témoigne que ça marche !

Peut-être alors que la chaîne relayée serait d’une autre nature…

Être chrétien…

Samedi dernier, nous avons célébré l’Epiphanie par une joyeuse messe animée par les jeunes, précédée par une après-midi de rencontre pour la préparation à la confirmation (des collégiens de l’Enseignement Catholique), au cours de laquelle nous nous sommes posés la question : « Qu’est-ce qu’être chrétien ? »

Nous avons redécouvert qu’être chrétien est d’abord une révélation et une grâce à accueillir, une déclaration d’amour à entendre et dont Dieu a l’initiative. Le baptême fait du chrétien un prêtre, un prophète et un roi, à l’image du Christ, non par mérite de notre part, mais parce que c’est Dieu qui nous a aimés le premier. Tout vient de Dieu donc, mais de même que les mages se sont mis en route pour suivre l’étoile à la rencontre du Roi, de même est requise de notre part une certaine activité, une disponibilité active, une « pratique » pour cultiver cette amitié que Dieu nous propose et la répercuter auprès de nos frères. Aussi avec les jeunes, commencer par la pratique chrétienne constitue un point de départ concret pour aborder la question de ce qu’est un chrétien, quitte à ce que l’on réfute ensuite l’idée qu’un chrétien puisse être défini par ce qu’il fait ou ne fait pas.

D’où ces « points » de pratique proposés dans l’après-midi aux confirmands, pour choisir un ou deux d’entre les moins pratiqués, comme « point concret d’effort » cette année…

– j’ai découvert l’importance d’aimer et d’être aimé,
– j’ai découvert que je suis aimé de Dieu et appelé par lui à devenir saint,
– je prie personnellement et régulièrement,
– je lis la Bible avec foi et respect comme Parole que Dieu m’adresse aujourd’hui,
– je fais grandir ma foi en rencontrant d’autres chrétiens,
– j’ai découvert l’importance des sacrements comme rencontre avec le Christ,
– j’ai fait une démarche de réconciliation en vivant le sacrement du pardon,
– je me sais appelé avec les autres chrétiens à transmettre la foi de l’Eglise,
– je connais au moins une douzaine d’événements de la vie du Christ,
– je connais le Notre Père et d’autres prières comme le Je vous salue Marie,
– je connais le Credo (symbole des apôtres, de Nicée-Constantinople),
– je connais la différence entre résurrection et réincarnation,
– je peux expliquer les titres donnés à Jésus : Christ, Seigneur, Sauveur, Fils de Dieu…
– je sais quels sont les 7 sacrements,
– je sais ce que signifie le « péché », le pardon de Dieu,
– je sais ce qu’est l’Esprit Saint,
– je sais témoigner de ma foi chrétienne par ma manière de vivre,
– je partage régulièrement de mon temps ou de mon argent aux autres,
– je suis capable de pardonner,
– je sais faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal et agir en conséquence,
– je sais écouter les idées des autres qui ne pensent pas pareil que moi,
– je connais les témoins de la foi, les saints qui m’attirent le plus et pourquoi,
– je sais exprimer ce que je considère comme péché dans ma vie,
– j’ai participé à une retraite ou à une rencontre avec des moines ou des religieux.

Mais aussi ce tableau proposé en veillée aux confirmés

Parole de Dieu Prière Sacrements Solidarité Morale Mission
Prendre quelques minutes le matin pour lire et méditer l’Evangile du jour (cf. revue « Prions en Eglise » ou « Magnificat ») en gardant en mémoire un verset ou une expression pour inspirer ma journée.

Me faire conseiller un livre de formation chrétienne à lire cette année.

M’abonner à une revue chrétienne (You !, Cahiers pour Croire aujourd’hui, Le Journal Expérimental…).

Participer à un groupe biblique ou à une catéchèse pour jeunes.

Prendre quelques minutes le soir pour « relire » ma journée, en me mettant en présence du Christ, le remerciant pour l’amour donné et reçu, demandant pardon pour les occasions d’aimer ratées, lui demandant d’être avec lui demain.

Prévoir dans l’année un week-end de retraite dans un lieu de prière (monastère, abbaye…).

Trouver un accompagnateur spirituel à rencontrer mensuellement.

M’initier à une prière régulière, quotidienne.

Participer fidèlement à la messe dominicale.

Recevoir le sacrement de la réconciliation une fois par mois.

Me former pour une plus active participation à la messe dominicale (lecture, musique, chant, service de l’autel).

Une fois de temps en temps, participer à une messe en semaine.

Fixer une somme, un temps à donner chaque mois, et m’y tenir.

Me tenir informé de l’actualité, y compris politique, pour être solidaire des joies et des peines de mes frères, dans l’action, ou au moins dans la prière.

Participer à une action de solidarité avec d’autres jeunes (veillée de Noël avec SDF, quête, animation journée CCFD / enfants, collégiens).

Faire l’effort quotidien de reconnaître en chacun un enfant bien-aimé du Père, un frère ou une sœur, surtout en ceux que j’ai du mal à aimer.

Se fixer un point concret d’effort sur tel ou tel défaut ou mauvaise habitude à corriger, et en mesurer les progrès.

Face à une tentation, bénigne ou grave, dans l’hygiène de vie, l’alimentation, les dépenses, la vie affective… prendre le temps de me placer devant le Seigneur, de lui demander conseil dans une prière et d’accueillir la sainteté qu’il veut pour moi.

Participer à un mouvement ou à un service d’Eglise (caté, aumônerie…), comme animateur auprès d’enfants ou de jeunes.

Accueillir les nouveaux au collège, au lycée, dans le quartier, à la sortie de la messe.

Inviter un(e) ami(e) à participer à une messe de jeunes.

Donner, même modestement, ma participation au denier de l’Eglise.

Porter sur soi, avec humilité et fierté un signe d’appartenance au Christ.

Me former pour pouvoir rendre compte de mes raisons de croire.

Et enfin, ces extraits de l’épître à Diognète, avec leur traduction en verbes d’action pour aujourd’hui…

 

Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes. Ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et le reste de l’existence. Mais toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie leur est une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils prennent place à une table commune, mais qui n’est pas une table ordinaire. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. L’âme est répandue dans membres du corps comme les chrétiens dans les cités du monde. L’âme habite dans le corps, et pourtant elle n’appartient pas au corps, comme les chrétiens habitent dans le monde, mais ils n’appartiennent pas au monde. L’âme invisible est retenue prisonnière dans le corps visible; ainsi les chrétiens : on les voit vivre dans le monde, mais le culte qu’ils rendent à Dieu demeure invisible. La chair déteste l’âme et lui fait la guerre, sans que celle-ci lui ai fait de tort, mais parce qu’elle l’empêche de jouir des plaisirs ; de même que le monde déteste les chrétiens parce qu’ils s’opposent à ses plaisirs, sans qu’ils lui aient fait de tort. L’âme aime cette chair qui la déteste, ainsi que ses membres, comme les chrétiens aiment ceux qui les détestent. Les chrétiens sont comme détenus dans la prison du monde, mais c’est eux qui maintiennent le monde. Le poste que Dieu leur a fixé est si beau qu’il ne leur est pas permis de le déserter.

Être comme des frères, parce que Dieu est notre Père.

Respecter la vie comme don de Dieu.

Participer ensemble à l’Eucharistie.

Être un familier de Dieu, par la prière.

Obéir au double commandement de l’amour, de Dieu et du prochain.

Être dans le monde, l’aimer, le servir.

Viser plus haut, désirer davantage.

Faire découvrir Dieu à travers notre manière de vivre, accepter de croire sans voir.

Vivre en enfant de Dieu et ce que ça exige : ne pas faire n’importe quoi de sa vie.

Accueillir comme un honneur la mission, la vocation à laquelle Dieu nous appelle.

A propos de pédagogie

En 2003, en tant que non professionnel, voire en béotien des questions d’enseignement, j’ai eu la chance de participer à un des débats sur l’Education Nationale dans le cadre du collège du Sacré-Coeur à Rodez. Ces débats avaient accouché au niveau national du rapport Thélot, source d’inspiration plus ou moins lointaine de la loi Fillon.

En dehors de ce que m’apprennent des conversations de table avec des professeurs de collège – surtout de l’Enseignement Catholique – et le contact avec des collégiens que j’accompagne pour leur profession de foi (6èmes du public) ou leur confirmation (4èmes-3èmes du privé), j’avoue ne pas connaître grand chose aux questions de pédagogie. Mais mon admiration grandit pour le travail de ces professeurs de collège, à mesure que je constate avec eux la difficulté de transmettre des valeurs autant que des connaissances, de valoriser l’attention, l’effort ou la persévérance dans un contexte médiatique et technique qui promeut le contraire, d’obtenir une cohérence éducative entre adultes – enseignants et parents – à l’égard des jeunes, de réformer « le Mammouth » et de corriger les dégâts de la pensée de mai 68 dans l’éducation.

Un constat semble évident : la chute spectaculaire du niveau de français et plus particulièrement en orthographe, pour les jeunes d’aujourd’hui par rapport à ceux d’il y a 20 ans ; la baisse du niveau de mathématiques, y compris dans les filières scientifiques, où ce qui faisait l’objet de démonstration à comprendre et à savoir retrouver, peut désormais être admis sans démonstration, et où des notions apprises au lycée sont reportées à l’université.

Pour aller plus loin, voici l’adresse du site web et d’un document PDF* publiés par Laurent Lafforgue, l’un des grands mathématiciens français actuels**, qui s’est penché récemment sur ces questions de pédagogie et d’enseignement. Ce qu’il y a découvert l’a amené à critiquer fortement ce qui depuis les années 70 a conduit à une dégradation de notre système scolaire… et à démissionner du Haut Conseil de l’Education (HCE) mis en place récemment dans le cadre de la loi Fillon.

A méditer !

* Les signataires de ce document sont des physiciens et mathématiciens français de renom. J’en ai eu certains comme profs à l’école Polytechnique.

** Laurent Lafforgue a reçu en 2002 la médaille Fields de mathématiques, i.e. l’équivalent du prix Nobel dans cette discipline des mathématiques qui n’en comporte pas.

Fête du Christ-Roi et Confirmation

Homélie de Mgr Bellino Ghirard (extraits)

pour la Fête du Christ-Roi et la Confirmation de 55 jeunes des collèges de l’Enseignement Catholique de Rodez, Cathédrale de Rodez, Dimanche 20 novembre 2005

Trois grands signes nous sont donnés aujourd’hui :
· la fête de Jésus, Roi de l’univers ;
· votre confirmation qui est la venue de l’Esprit Saint sur vous, jeunes ;
· et la journée du Secours Catholique.

L’Eglise met sur notre route ces signes comme les pierres du Petit Poucet pour nous faire trouver le chemin vers Dieu, et le chemin vers les autres. Et nous recevons une lumière forte par l’Evangile de ce jour qui résume bien notre vie chrétienne : il n’y a pas d’amour de Dieu sans amour du prochain. Nous nous répétons cette phrase de Jésus dans l’Evangile : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Mais il y a aussi son contraire : « Chaque fois que vous ne l’avez pas fait, à moi non plus, vous ne l’avez pas fait. »

L’Esprit Saint va nous aider à faire ce discernement sur notre comportement, et l’appel à la générosité que nous lance le Secours Catholique s’enracine aussi dans ces paroles de Jésus : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger. J’avais soif, et vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli. J’étais malade et en prison, et vous êtes venus me visiter. »

Dimanche dernier a été béatifié un français qui est cher à nos cœurs, le père Charles de Foucauld, qui disait quand il était au milieu des musulmans à Tamanrasset : « Mon apostolat doit être l’apostolat de la bonté. En me voyant, on doit se dire : « Puisque cet homme est si bon, sa religion doit être bonne. » Je voudrais être assez bon pour qu’on dise : « Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? » »

Pour Charles de Foucauld, ce Maître, c’est Jésus, qui aujourd’hui est célébré en ce dernier dimanche de l’année liturgique : Jésus-Christ, Roi de l’univers, à qui appartient toute la Création et toute l’humanité. Charles de Foucauld nous permet par sa réflexion de comprendre le sens de la fête du Christ-Roi. Si tel est le serviteur, comment doit être ce Maître qu’est Jésus ? Un Roi de la bonté, de la générosité, de l’amour. Il l’a tellement prouvé en venant habiter chez nous comme le rappelle la fête de Noël, mais aussi par sa mort sur la Croix pour nous sauver – la Croix qui est un curieux trône, qui nous apporte la vie éternelle – mais aussi tous ses gestes vis à vis des malades, des lépreux, toutes les guérisons des corps et des cœurs. Jésus veut être plus que le roi de l’univers, il veut surtout être le roi de nos cœurs.

Dans vos lettres, il me semble que vous avez compris qu’il y a une première nécessité : celle de mieux connaître Jésus dans tout ce qu’il a fait de beau, de bien, de généreux… et qu’ensuite, il nous sera plus facile de l’imiter. Je cite quelques passages, mais auparavant, je voudrais relever ce bel étonnement de l’un d’entre vous :

Quand j’étais petit, j’aimais voir mon papi prier devant le tableau de Sainte Marie et de Jésus. J’aimerais donc recevoir la confirmation pour renforcer ma foi en Dieu.

J’ai compris que certains temps forts à Lourdes, à Malet, à Conques ou la participation à tel ou tel mouvement vous ont beaucoup, beaucoup aidés à progresser dans la foi :

Le pèlerinage à Lourdes organisé par le collège m’a fait prendre conscience à quel point la foi était importante pour moi.

Le week-end du 14 au 16 octobre avec quelques élèves de mon collège, nous sommes allés à Lourdes. C’était la première fois que j’y allais. Nous avons eu des témoignages extraordinaires : comme cette jeune femme qui devient religieuse, comme ces alcooliques qui s’en sont sortis avec l’aide de la Vierge Marie.

Les camps du MEJ m’ont également apporté sur le plan spirituel. J’ai appris à prier, et à confier mes activités quotidiennes au Seigneur.

Ma foi, je voudrais l’agrandir pour laisser plus de place à Dieu.
J’espère que ma confirmation va me faire avancer à grands pas dans le chemin de la foi.

Je désire être confirmée, car c’est une occasion pour moi de continuer à cheminer sur la route de Jésus.

C’est une route qui continue jusqu’à la fin de sa vie, mais sur laquelle nous sommes précisément accompagnés par l’Esprit Saint :

J’ai déjà fait un bout de chemin avec Dieu, et j’aimerais le continuer. Je crois en Dieu et j’espère y croire toute ma vie, car je sais qu’il sera toujours là dans mes moments de tristesse, de joie, de malheur et de bonheur.

Comme vous avez raison de dire tout cela – et je me permets donc d’insister sur cette première conviction : un chrétien, c’est donc quelqu’un qui prie, qui se nourrit de la Parole de Dieu et de l’Evangile… L’archevêque de Lyon, Mgr Barbarin, a fait distribuer 500.000 Nouveaux Testaments dans son diocèse. Je redis encore certaines de vos expressions :

J’ai pris la décision de faire la confirmation car je sais que dans la vie, on peut toujours compter sur Dieu et donc j’ai voulu me rapprocher de lui pour essayer de mieux le connaître.

J’aimerais être confirmée pour avoir la chance de mieux connaître Dieu, de consolider ma foi et continuer ma démarche vers la vie chrétienne.

Il est parfois difficile d’assumer ma vie chrétienne, surtout face aux jeunes de mon âge où je me sens incomprises. C’est pourquoi le soutien de l’Esprit Saint est indispensable. Je veux donc continuer ma route vers la foi chrétienne.

Pendant la préparation à la confirmation, j’ai appris qu’il fallait répandre sur les gens l’Amour que Dieu nous donne. Oser dire que l’on croit en Dieu, à ne pas cacher mais plutôt en être fier.
Et je termine ce point en vous transmettant une phrase méditée au MEJ et qui a profondément marqué l’un de vous :

Ce que nous sommes est le Don de Dieu. Ce que nous devenons est notre Don à Dieu.
Mais il faut prendre conscience que l’autre grand Don que Dieu nous fait est l’Eucharistie. Car c’est là que Jésus nous a montré un amour sans mesure, un amour qui va jusqu’au bout.

Dans vos lettres, quelques uns soulignent cette difficulté d’être fidèles à la messe du dimanche. D’autres commencent à en découvrir la nécessité personnelle mais aussi le besoin d’aller rencontrer les autres pour ne pas être seuls dans la foi :

Pour moi, la confirmation, c’est une façon d’affirmer ma croyance, d’entrer dans la communauté catholique vivante, de devenir un acteur de la foi.
Cela me permettra de me rapprocher de la communauté chrétienne que des fois, j’ai tendance à négliger.

Nous vivons dans un environnement où le dimanche s’est effacé devant le week-end, et où la participation à la messe reste fort tributaire du rythme de vie, de l’envie ou du besoin qu’on en a. Il est important de redécouvrir l’importance de l’Eucharistie dominicale. Dans son homélie, lors de la messe de clôture des XXèmes Journées Mondiales de la Jeunesse, le 21 août dernier, le pape Benoît XVI s’adressait ainsi aux jeunes : « Chers amis ! Quelquefois, dans un premier temps, il peut s’avérer plutôt mal commode de prévoir aussi la messe dans le programme du dimanche. Mais si vous en prenez l’engagement, vous constaterez aussi que c’est précisément ce qui donne le juste centre au temps libre. Ne vous laissez pas dissuader de participer à l’Eucharistie dominicale, et aidez aussi les autres à la découvrir. Parce que la joie dont nous avons besoin se dégage d’elle, nous devons assurément apprendre à en comprendre toujours plus la profondeur, nous devons apprendre à l’aimer. Engageons-nous en ce sens – cela en vaut la peine ! Découvrons la profonde richesse de la liturgie de l’Eglise et sa vraie grandeur : nous ne faisons pas la fête pour nous, mais c’est au contraire le Dieu vivant lui-même qui prépare une fête pour nous. »

L’Eucharistie est vitale pour le baptisé. Elle est pour lui une rencontre avec le Christ ressuscité qui vient vers lui, et lui offre sa vie : « Je suis le pain vivant qui descend du ciel, dit Jésus, celui qui mangera de ce pain vivra pour l’éternité. » (Jn 6,51)

Elle est nécessaire aussi pour le Christ qui, dans la célébration de l’Eucharistie, rassemble son peuple et en fait son Corps dans le monde. En étant unis au sacrifice du Christ, nous devenons les membres de son Corps et ses témoins dans notre vie quotidienne. « Que personne ne diminue l’Eglise en n’allant pas à l’assemblée, et ne prive d’un membre le corps du Christ. » (Didascalie des Apôtres 59,1)

L’Eucharistie est nécessaire enfin pour l’Eglise. Car c’est l’Eucharistie qui la fait Eglise, c’est à dire Corps du Christ, communauté fraternelle qui se reçoit sans cesse de Dieu et qui est appelée à témoigner de son amour dans le monde. Et vous venez d’entendre notre pape dire que c’est Dieu qui prépare cette fête pour nous.

Cette nécessité du rassemblement eucharistique était une conviction forte des chrétiens des premiers siècles. En 304, à l’époque du martyre de Sainte Foy, l’empereur Dioclétien interdit aux chrétiens de se réunir le dimanche pour célébrer l’Eucharistie. Arrêtés à Abitène, petite localité de la Tunisie actuelle, et conduits à Carthage, des chrétiens répondirent au proconsul qui les interrogeait et qui devait les condamner à mort : « Sans le dimanche, nous ne pouvons pas vivre. » Il nous faut méditer cette réponse, vivre intensément cette foi eucharistique et la partager avec conviction. Rassemblement dominical et foi dans la présence du Ressuscité sont profondément liés. Oui, au cœur de l’Evangélisation aujourd’hui doit retentir cette invitation que nous lançons dans chacune de nos célébrations eucharistiques : « Heureux les invités au repas du Seigneur ! »

Ce matin, c’est l’Esprit Saint qui vous répète ces paroles. Il s’agit rien moins que d’être fidèles à un commandement de Dieu.

En bonus, un diaporama de 3,7 Mo sous PowerPoint sur « Grandir en sagesse »